La technologie, clé contre le changement climatique
La limitation du réchauffement climatique à 2° Celsius est possible mais seulement si d'importants progrès technologiques sont réalisés et si les principaux pays émetteurs adoptent des politiques ambitieuses sur le carbone, selon un rapport remis jeudi à Laurent Fabius.
Paris accueillera fin 2015 le prochain sommet sur le climat qui doit sceller le premier accord global sur les émissions de gaz à effet de serre depuis le protocole de Kyoto.
Le rapport dresse des trajectoires spécifiques pour les quinze pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre, leur enjoignant de développer l'efficacité énergétique, d'abandonner les énergies fossiles les plus polluantes et de produire une électricité "décarbonée".
"La réalisation de ces trajectoires dépend des progrès technologiques qui seront réalisés car la technologique actuelle ne permettra pas de satisfaire les besoins des pays émetteurs", a déclaré Jeffrey Sachs, du centre de recherche américain SDSN, qui a réalisé ce rapport avec l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales).
Le chercheur cite notamment le stockage de l'électricité et le captage et le stockage de carbone, qui seront centraux dans le processus mais qui n'en sont aujourd'hui qu'au stade des expérimentations.
L'énergie nucléaire, notamment les recherches sur les réacteurs de quatrième génération, apparaît comme l'un des facteurs qui permettront de réduire "l'intensité carbone" de l'électricité, aux côtés des énergies renouvelables, dit le rapport.( Notre Terre.org ne cautionne pas, le nucléaire n'est pas la seule issue)
La Chine, l'Afrique du Sud, l'Australie ou encore la Russie sont parmi les pays où cette intensité carbone est la plus élevée, c'est à dire que l'électricité y est massivement produite à partir de charbon, voire de gaz.
La France a le taux d'intensité carbone le plus bas des pays membres de l'OCDE, en raison notamment de l'importance du nucléaire et de l'hydraulique, souligne le rapport.
"Ce rapport apporte un élément d'optimisme face à ce qui est parfois un sentiment de climato-fatalisme (... ) Il montre qu'agir est possible, nécessaire et qu'une action ambitieuse est à notre portée", a dit Laurent Fabius.
Selon un récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), la température moyenne de la planète pourrait augmenter jusqu'à 4,8° Celsius d'ici la fin du siècle, loin de l'objectif de limiter le réchauffement à 2° Celsius.
Le réchauffement climatique représente une menace croissante pour la santé, pour les perspectives économiques, de même que pour l'alimentation et les ressources en eau douce de milliards d'habitants, selon le Giec.
Reuters