La tourbière : un réservoir de carbone et un atout économique

Publié le par Gerome

Située dans la région de Minsk, au Bélarus (ou Biélorussie), la tourbière de Bartenikha a pratiquement été réduite à l’état de désert il y a 15 ans. Dévastée par une décennie d’extraction de la tourbe (1) dans les années 1990, elle ne représentait plus qu’une étendue de terres asséchées, parsemées de touffes et d’herbes sèches.
En 2006, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) lancent un projet visant à rétablir les tourbières de l’ensemble du Bélarus, mises à mal par l’exploitation commerciale et agricole. En l’espace de 4 ans, 28 200 hectares de tourbières, soit 6,4 % des terres du pays, ont pu être restaurées.

A Bartenikha, la réhabilitation du marais a débuté par la construction de quelques barrages afin de contrer l’assèchement du sol qui avait détruit l’écosystème. D’un coût variant de 50 à 100 dollars par hectare, le projet initié à Bartenikha a été reproduit dans d’autres terres humides du Bélarus. Les techniques d’aménagement hydraulique, employées pour la remise en eau des tourbières dégradées, offrent de multiples bienfaits environnementaux et socioéconomiques.


Les terres ainsi réhabilitées redeviennent propices à la chasse, à la pêche, à la cueillette de baies et à la collecte d’herbes médicinales pour les communautés locales. De plus, les régions affectées trouvent un nouvel attrait touristique.

Comptant comme l’un des grands réservoirs de carbone de la planète, les tourbières contiennent un tiers du carbone du sol. Or, leur drainage assèche le sol, générant des formations qui deviennent des foyers d’incendies naturels. Ces derniers rejettent, par une combustion lente, jusqu’à 235 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. Or, grâce au programme de réhabilitation des tourbières, les feux de tourbe, qui coûtaient au Bélarus 1,5 million de dollars par an, ont ainsi été pratiquement éliminés.

 

 


Publié dans Nature

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