Le chat domestique menace la biodiversité
Dans la réalité, le chat domestique est bien moins mignon que dans les millions de vidéos et photos qui circulent sur internet. Il est en effet à l’origine de la dégradation de nombreux écosystèmes à travers le monde.
Lâché dans la nature, le chat domestique rentre en compétition avec d’autres prédateurs et attente à la biodiversité. Son plat favori : les petits mammifères comme les souris, les mulots et les rats. Mais il mange aussi les oiseaux, certains reptiles comme les couleuvres, et des grenouilles. Il porte ainsi préjudice à certaines espèces d’oiseaux de proies, aux belettes ou encore aux ratons laveurs, et sur certaines îles au large de la Californie (États-Unis), il concurrence une espèce de renard gris.
Une étude britannique réalisée auprès de propriétaires de chats révèle que le félin a un taux de prédation de 4,3 à 7,7 proies par année. Or, la Grande-Bretagne compte environ 8 millions de chats domestiques. Ces derniers seraient donc responsables de la mort des 52 à 63 millions de mammifères, de 25 à 29 millions d’oiseaux et de 4 à 6 millions de reptiles et amphibiens chaque année (!) Et tout cela sans compter les chat errants, dont la population est estimée à 800 000 individus.
De nombreuses espèces auraient déjà disparu à cause de lui, notamment d’oiseaux. C’est le cas du pétrel de Guadeloupe, du starique de Cassin et du guillemot de Xantus dans les îles de Basse-Californie (Mexique), du Kakapo et du Xénique de Stephens en Nouvelle-Zélande. Ce dernier oiseau aurait même disparu d’une île à cause d’un seul chat, celui du propriétaire du phare, lui-même ornithologue amateur. Outre-Manche, les chats seraient par ailleurs l’une des causes de la chute de population des étourneaux et des moineaux, tandis qu’aux États-Unis, les populations de merlebleus de l’Est et de colibris à gorge rubis sont en chute libre.
Certains mammifères comme le lapin des marais de Floride (États-Unis) sont également menacés, alors qu’en Australie, des études poussées ont révélé que, couplés au renard, les chats domestiques font des ravages. Dans tous ces pays, ces derniers sont désormais considérés comme une espèce exotique sauvage qui perturbe les écosystèmes depuis son introduction. Sans parler du fait (notoire) qu’ils véhiculent certaines maladies comme la rage, la maladie de Lyme et le virus de l’immunodéficience féline, qu’ils transmettent à des félins sauvages, sachant que certaines îles peuvent compter jusqu’à 80 chats par kilomètre carré.
Au Canada, on estime que pour réduire l’impact des félins sur la biodiversité, il faudrait diminuer leur nombre de 75%, tâche titanesque et évidemment irréalisable. La seule solution semble la stérilisation pour tous les chats domestiques. Une fois perdu dans la nature, ces derniers ne pourraient plus se reproduire. Vu les dégâts précités, l’opération semble incontournable.