Le composteur collectif nouvelle génération
Un abribus ? Un conteneur ? Une œuvre d’art ? L’équipement inauguré samedi au cœur du quartier Malakoff a intrigué plus d’un riverain. Il faut dire qu’avec ses 4 m de haut, son revêtement en métal galvanisé et son allure d’engin spatial, ce composteur collectif ne ressemble en rien aux habituelles cabanes en bois à compost que l’on installe d’ordinaire dans les espaces verts. Capable de transformer les déchets organiques de cuisine d’une quarantaine de familles, il a été pensé pour «s’intégrer au mieux dans un paysage très urbain» .
«On l’a rendu le plus compact possible pour limiter son emprise de sol, explique Victor Massip, co-gérant de l’agence de design nantaise Faltazi, qui a dessiné l’engin. L’idée est de prouver qu’un composteur peut avoir sa place en pleine ville, qu’il est un mobilier urbain comme un autre.» Non odorant, le prototype, qui intègre quelques innovations (dispositif d’aide au retournement) ainsi qu’un auvent-récupérateur d’eau, aura coûté environ 100.000 euros, financés par l'association Compostri, l'agence Faltazi, le chantier d'insertion Atao grâce à des subventions de Nantes métropole et de l'Ademe.
Géré par les habitants inscrits, il sera accessible une fois par semaine, le samedi matin. «Cela permet aux gens de se rencontrer, d'échanger autour d’un prétexte. Cela évite aussi au compost d’être souillé par de mauvaises pratiques», explique Victor Massip. «Cet outil est une superbe vitrine pour la pratique du compostage, se réjouit Pascal Retière, directeur de Compostri, qui pilote le projet. Il faut maintenant que les habitants se l’approprient. Puis, à terme, on peut très bien en imaginer d’autres, y compris en centre-ville, si les élus sont d’accord.»
Nantes dispose déjà de 120 composteurs collectifs de quartier supervisés par Compostri. Le premier avait été installé en 2007.