Le cri d'alarme de Findus sur la raréfaction du poisson

Publié le par Gerome

L'entreprise, qui affiche en 2011 une croissance de 7%, cessera d'utiliser des espèces menacées dans la fabrication de ses surgelés.


Les bâtonnets de poisson pané n'auront peut-être plus jamais le même goût. C'est l'une des conséquences de la raréfaction du poisson, comme matière première. «Le poisson est en train de devenir une denrée de plus en plus rare!», déclare Matthieu Lambeaux, directeur général de Findus France, leader du surgelé, dont les trois quarts des ventes provient de produits à base de poisson.

Les difficultés d'approvisionnement s'expliquent par l'augmentation de la consommation de poisson dans les pays émergents (Brésil, Chine, Russie) et par la baisse de la pêche depuis 2003. Avec une croissance de 5% par an, l'aquaculture représente encore un relais insuffisant, même si elle permet à la production mondiale de continuer à croître (145 millions de tonnes en 2009).

 

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Plusieurs espèces sont déjà sous pression, parmi lesquelles le merlan bleu, utilisé jusque-là dans la fabrication du surimi et presque introuvable aujourd'hui, ou encore le merlu du Pacifique, utilisé pour les tranches panées, dont la prise a chuté de 75%.

Globalement, si les quotas sont relativement stables, l'état des pêches rend certaines espèces difficiles à trouver. L'an passé, Findus a ainsi été contraint de remplacer le colin lieu, pêché sur les îles Féroé, utilisé depuis trente ans, par du colin d'Alaska, moins fort en goût et plus cher!

Suspension du processus de cession de Findus


Car l'une des conséquences de la raréfaction de la ressource est l'augmentation des prix. Selon les prévisions, le coût du cabillaud Atlantique devrait croître de 15% l'an prochain et celui du saumon du Pacifique de 12%. Les captures de ce dernier ont chuté de 17% cette année, avec des poissons péchés de plus en plus petits, non utilisables.

«C'est à nous désormais de nous adapter à la ressource, et non plus l'inverse!, estime Matthieu Lambeaux, qui s'est engagé depuis quatre ans dans une démarche de pêche responsable. La raréfaction structurelle de la ressource est une réalité qui va empirer».


Aujourd'hui, Findus veut aller plus loin et promet d'arrêter, d'ici à six mois, la pêche d'espèces dont les prises sont trop faibles. Au final, cette démarche représente pour l'entreprise un surcoût de 15% à 25%. Findus espère répercuter des hausses de tarifs à hauteur des deux tiers de ce surcoût auprès de la grande distribution.

«Nous devrons habituer le consommateur à payer plus cher le poisson», indique Matthieu Lambeaux, qui a annoncé ce matin une croissance de 7% en 2011, pour la troisième année consécutive, à 210 millions d'euros. L'entreprise en profite aussi pour changer son slogan, après trente ans d'existence: «Naturellement, il y a Findus!». Un changement qui fait écho à son engagement en faveur du «sans colorant, sans conservateur, sans huile de palme», qui sera dorénavant affiché sur tous ses produits.

 

 

 


Publié dans Nature

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