Le navire du futur va bientôt se jeter à l'eau
Le ministère de l'Environnement organise du 8 au 13 juin les premières Journées de la mer, pour mettre en avant ces différentes ressources, comme le projet «navire du futur». Présentation...
De l’éco-paquebot en passant par le ferry au gaz naturel liquéfié (GNL), le navire de demain n’aura plus grand-chose à voir avec la flotte d’aujourd’hui. Présidé par le Gican, Groupement des industries de construction et d’activités navales, le projet «navire du futur», issu du Grenelle de la Mer, planche sur la mise en œuvre d’une nouvelle flotte de bateaux, «plus économes, plus propres, plus sûrs et plus intelligents.
«Nous avons essayé de fédérer l’industrie autour d’une dizaine de projets», explique Fabrice Theobald, délégué général adjoint du Gican. L’un des plus impressionnants est l’éco-paquebot, véritable ville flottante pouvant transporter 5.000 personnes, et où un système de production d’eau et d’électricité et de recyclage des déchets doit concourir à le rendre plus propre. L’objectif est en effet une diminution de 20% de ses rejets de CO2.
En partenariat avec Britanny Ferries, le Gican prépare aussi un ferry à propulsion à gaz. «L’OMI (Organisation maritime internationale) a édicté de nouvelles règles qui vont progressivement interdire d’émettre des soufres dans les mers européennes, d’ici à 2015. Pour anticiper ce basculement, nous nous sommes lancé sur ce prototype, qui devrait faire l’objet d’une commande l’année prochaine, et devrait être mis à l’eau avant 2015.» L’objectif visé est une diminution de 25% des émissions de CO2, de 90% des monoxydes d’azote et donc de 100% des oxydes de soufre.
«L’idée d’un bateau électrique fait également son chemin, explique encore Fabrice Theobald, mais là se pose le problème du stockage de l’énergie. C’est donc sur les navettes à passagers, notamment fluviales, que nous réfléchissons. Par ailleurs l’arrivée de parcs éoliens en mer va générer la mise en service d’un nouveau type de navire, pour permettre les réparations et l’entretien des éoliennes. La perspective d’un mode électrique, ne serait-ce que partiel, est là aussi envisageable.»
Le Gican estime d’autre part qu’il «ne faut pas se priver d’aborder la question du nucléaire: si le prix de l’énergie continue de monter, il faudra bien trouver de nouvelles ressources pour y faire face. Le nucléaire civil peut en être une, même si, pour l’instant nous n’avons pas de projet de ce type-là.»
Reste enfin… la voile. Elle pourrait effectivement faire son grand retour sur les bateaux de pêche. «La voile de 2011 n’a plus rien à voir avec celle de 1950», prévient Pierre-Yves Glorennec, gérant du bureau d’études Avel Vor Technologies (AVT) qui travaille sur le projet Grand Largue, qui propose notamment des systèmes de voiles auxiliaires automatisées. «De toute façon, il n’est pas question de revenir à la marine à voile, les pêcheurs n’en veulent pas. Il s’agit en fait d’une aide au moteur, au moment où il consomme le plus. Elle peut ainsi permettre de gagner entre 15 et 30% de carburant.
Etant donné les difficultés économiques rencontrées par la profession, ce n’est pas rien.»
Pierre-Yves Glorennec assure toutefois que «la voile est une solution parmi d’autres. On se dirige sans doute vers des bateaux multisources, avec également des aides électriques au moteur.»