Les australiens autorisés à tuer des kangourous trop nombreux !
Depuis quelques jours, une vaste traque aux kangourous a lieu chaque nuit dans les parcs nationaux australiens proches de la ville de Canberra. Cette chasse a été initiée par le gouvernement, afin de limiter la prolifération du marsupial devenu trop envahissant. Mais les défenseurs des animaux n'entendent laisser ce massacre se dérouler sans réagir.
Considérant leur trop grand nombre comme une menace pour la biodiversité du pays, le gouvernement australien a lancé à la fin du mois, comme chaque année depuis 2010, une grande chasse aux kangourous dans les parcs nationaux entourant Canberra. 2.000 marsupiaux doivent être ainsi abattus. Un massacre organisé dans le cadre du Programme de gestion des kangourous sur le territoire de la capitale australienne, et approuvé par la Société de protection des animaux d'Australie.
Des tireurs professionnels ont été mobilisés par les autorités pour sillonner les neuf parcs que compte la région concernée par ce programme. C'est la nuit qu'ils mènent leur traque, afin d'éviter justement de rencontrer les défenseurs des kangourous, rapporte l'AFP. Mais comme l'explique Carolyn Drew, de l'association Animal Liberation, les activistes se rendent eux aussi la nuit, armés de talkie-walkies, dans les parcs nationaux. Leur seule présence permet d'arrêter la chasse. "Si nous comprenons qu'il y a des tirs en cours, on court avec nos torches, en faisant du bruit. Les autorités mettent fin aux opérations de tirs en cas de présence humaine dans le parc". Mais "ils reviennent la nuit d'après et ils déploient la police pour nous empêcher d'entrer" déplore-t-elle.
Fiona Corke, une autre militante, affirme qu'il n'existe aucune preuve d'un impact négatif des kangourous sur la biodiversité. "Ils font partie de cet environnement depuis des millénaires et ils ont le droit d'être ici" assure-t-elle tandis que le directeur du service de Protection et des Parcs, Daniel Iglesias estime que ces animaux sans prédateur "abîment l'environnement et mettent en péril la survie de plusieurs espèces rares dont le lézard rayé sans patte (Delma impar) et le dragon des pâturages sans oreille (Tympanocryptis pinguicolla), deux espèces endémiques en Australie".
Aujourd'hui, jusqu'à six à sept kangourous par hectare sont recensés dans certains parcs. Or, les autorités affirment que la préservation de l'équilibre écologique nécessite de réduire ce chiffre à 1 ou 1,5 bête par hectare. Afin d'éviter d'abattre les animaux, un programme de régulation de la population de kangourous par l'utilisation de contraceptifs est étudié. Mais il faudra attendre plusieurs années avant qu'il ne puisse être mis en place.