Les lacs de montagne sont pollués au plastique

Publié le par Notre Terre

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Si l’océan tend à devenir une soupe de plastique, c’est surtout parce qu’il reçoit les déchets transportés par les rivières et les fleuves. Les eaux douces sont en effet très concernées par la pollution aux matières plastiques, que l’on retrouve aujourd’hui jusque dans les lacs de montagne.


Au moins 10 % de la production totale de plastique finit dans les océans. Fleuves, rivières et lacs ne sont pas épargnés. Il y a quelques mois, une étude rapportait que le lac Léman, situé entre la France et la Suisse, était aussi pollué que la Méditerranée. Dans la revue Current Biology de cette semaine, une nouvelle étude suggère que tous les lacs alpins sont menacés de pollution au plastique. L’eau d’un lac de montagne paraît pure, mais peut être contaminée par des plastiques nocifs.

Ce constat, une équipe de recherche l’a fait en étudiant le lac de Garde, plus grand lac des Alpes italiennes. L’analyse du lac s’inscrivait dans une étude globale de la contamination aux macro et micro déchets plastiques des étendues d’eau douce alpines. Les scientifiques ont été surpris de leurs résultats. Le nombre de microplastiques dans le lac de Garde était proche de celui trouvé dans les sédiments des plages océaniques.
Le plastique entre dans la chaîne alimentaire

L’équipe de recherche pensait que le lac de Garde serait le moins pollué de leur étude. Il est situé en région subalpine, et aurait donc dû être plus propre que les lacs de vallées. Si les lacs alpins contiennent déjà des particules microplastiques, il y a fort à déplorer de ce que l’on peut trouver dans les rivières ou lacs en vallée.

Les produits chimiques associés aux microplastiques sont cancérigènes, agissent comme des perturbateurs endocriniens et peuvent être très toxiques. Par ailleurs, les polymères sont capables d’absorber les polluants organiques et de les transporter loin de leur source. Ils favorisent donc l’expansion géographique de la pollution. Dans l’étude, les chercheurs montrent que les microplastiques détectés dans le lac de Garde peuvent être avalés : les invertébrés d’eau douce, tels que les vers ou les puces d’eau, sont capables de les ingérer. Un tel résultat est alarmant, car il suggère que les microplastiques entrent la chaîne alimentaire.

Comme pour les océans, il faut développer des lignes de conduite de surveillance standardisée à l’échelle européenne, pour protéger les cours d’eau douce. Le réseau d’étude doit s’étendre, et les Alpes vont peu à peu devenir un site sous haute surveillance.

 

 


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