Les OGM augmentent nettement l'utilisation de pesticides
Selon une nouvelle étude US, les OGM ont induit une augmentation de l'utilisation des pesticides aux États-Unis : +7% entre 1996 et 2011... une paille. Sauf que les quantités d'herbicides épandues ont littéralement explosé ces dernières années, et les insecticides semblent suivre leur (mauvais) exemple.
Chuck Benbrook, professeur-chercheur au Washington State University's Center, a étudié l'utilisation de pesticides aux Etats-Unis, sur trois types de plantes transgéniques (maïs, soja et coton), entre 1996 et 2011. Ses résultats ont été publiés vendredi dernier dans la revue scientifique Environmental Sciences Europe ; Sur la période 1996-2011, si les trois OGMont conduit à une réduction des quantités d'insecticides épandues de 56 000 tonnes, ils ont aussi généré une augmentation de 239 000 tonnes d'herbicides. Soit une augmentation globale de 183 000 tonnes de pesticides (+7%).
Un bug (résistant)...
Mais l'important est ailleurs : durant les premières années qui ont suivi l'introduction des OGM, la consommation de pesticides a effectivement été réduite. Puis, des mauvaises herbes résistantesont fait leur apparition, et la tendance s'est inversée... On assiste actuellement à une véritable explosion, affirme le chercheur : la plus grosse partie de l'augmentation est survenue depuis 2007, et entre 2009 et 2010 seulement, la quantité d'herbicides épandue a bondi de 24%.
DéfoliantDécoiffant ! Non seulement les agriculteurs utilisent d'avantage d'herbicides classiques (du Roundup principalement), mais en plus, ils doivent appliquer d'autres herbicides, plus violents d'un point de vue environnemental et sanitaire, comme le "2,4-D" (un des constituants de l'agent orange qui a fait fureur au Vietnam)... dont les premières traces de résistance ont d'ailleurs déjà été constatées. Et l'histoire se répète du côté des insectes : la chrysomèle du maïs est en train de s'adapter aux toxines produites par les plantes, et les agriculteurs du Midwest sont désormais contraints d'épandre de nouveaux insecticides. La baisse constatée des quantités d'insecticides pourrait bien être rapidement effacée.
Tant qu'il y a du blé à se faire...
Pendant ce temps-là, Monsanto & co affirment toujours que les OGM ont réduit l'utilisation de pesticides. Et Graham Brookes de PG Economics, un groupe de consultants britannique spécialisé dans les biotechnologies, qui réalise une partie de ces études, est critique vis à vis de la nouvelle étude : selon lui, les hypothèses de travail du chercheur sont erronées les données qu'il a utilisées sont incomplètes. Tout du moins au regard de celles dont il dispose lui-même, et qui lui permettent de tirer une conclusion inverse. Le seul petit inconvénient, c'est que les données de Graham Brookes sont confidentielles et personne ne peut donc les vérifier. Mais c'est un détail...
Conclusion : On file un mauvais coton...