Les ports français s'emballent pour l'éolien

Publié le par Gerome

L'appel d'offres pour l'éolien offshore a fait naître des vocations dans les ports de la côte ouest française...

 

eolienne-offshore

De Dunkerque à Bordeaux, les ports de la façade ouest de la France, petits et grands, affûtent leurs armes pour capter une part de la manne de l'éolien marin, une activité nouvelle promise à un fort développement. «L'objectif est de créer de toutes pièces une filière qui pourrait générer rapidement 2.000 emplois directs et pérennes dans un port comme Le Havre», assure Michaël Hidrio, à l'agence de développement du Havre.

 

L'enjeu porte dans l'immédiat sur les 600 éoliennes de l'appel d'offres lancé par le gouvernement en juillet qui représentent un investissement de 10 milliards d'euros. Elles devront être installées, à partir de 2015, au large du Tréport et de Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles-sur-mer (Calvados), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).


Le Havre et Saint-Nazaire bien placés


En attendant la désignation des industriels lauréats prévue en avril, les ports voisins se disent prêts à offrir de l'espace pour construire, assembler et tester les éoliennes et un quai pour les embarquer vers les champs d'implantation en mer. Tous font du lobbying, organisent des colloques sur ce thème et établissent des annuaires des compétences locales. Dans cette course, Le Havre et Saint-Nazaire apparaissent les mieux placés en raison de la qualité de leurs installations et de la densité de leur tissu industriel. Le premier qui propose deux sites, au choix, bénéficie de la proximité des trois projets de champs normands localisés dans un rayon de 120 km de ses quais.


Le second qui proposera prochainement un site compte dans son orbite le chantier naval STX dont le carnet de commandes a besoin de se remplir et qui a fait des énergies marines un axe de diversification. L'entreprise a ainsi conçu un navire de pose des éoliennes et développe un projet de fondations pour ancrer ces engins en mer.


Des éoliennes après un EPR à Cherbourg?


Plus modestes par leur taille, mais au coeur des projets, Cherbourg et Brest se sont mobilisés très tôt et bénéficient du soutien appuyé de leurs régions respectives, la Basse-Normandie et la Bretagne. A Cherbourg, le port met à disposition un site pour accueillir cette activité qui pourrait prendre le relais du chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, prévu pour se terminer en 2016. A Brest, la Bretagne a prévu d'aménager pour les énergies marines un polder d'une cinquantaine d'hectares. «C'est tout le tissu industriel breton qui est derrière avec le cluster Bretagne pôle naval dont l'expertise pourrait être utilisée pour l'éolien», assure Jean-Hervé Lacroix, directeur du département industrie à la CCI de Brest.


Plus excentrés, Dunkerque et Bordeaux se sont quand même mis sur les rangs avec deux sites pour le premier et une zone de développement éolien en projet sur son terminal du Verdon pour le second. Enfin des ports beaucoup plus petits comme Fécamp, Dieppe ou encore Saint-Brieuc, proches des futurs parcs, se positionnent pour assurer la maintenance des éoliennes lorsqu'elles seront en activité.


Les ports français regardent vers l’étranger


Tout ne sera pas perdu pour les ports non-retenus par les industriels lauréats: ils auront droit à une seconde chance avec le deuxième appel d'offres qui doit être lancé en avril prochain ou pourront miser sur l'export. Brest, Cherbourg et Le Havre regardent vers le sud de l'Angleterre où les projets sont nombreux et les capacités portuaires limitées tandis que Dunkerque lorgne les fabuleux marchés du nord de l'Europe. «Nous nous positionnons en Manche mais aussi en Mer du Nord où le principal du développement de l'éolien marin se fera dans les 20 ans à venir», assure Jean-Frédéric Laurent, directeur du développement du port de Dunkerque.

 

 


Publié dans Nature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article