Les requins pourraient disparaître des côtes françaises

Publié le par Notre Terre

Selon la dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées, les requins des eaux métropolitaines sont menacés d'extinction...

 

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Le squale-chagrin n'a jamais si bien porté son nom: pêché massivement pour compenser la disparition d'autres espèces de poissons, sa population s'est effondrée en seulement douze ans au large des côtes françaises. Comme lui, onze espèces de requins et de raies sont menacés de disparition sur les côtes de la métropole, a révélé ce mercredi l'Union internationale pour la conservation des espèces (UICN).

 

Des prises accessoires menaçantes


Dans sa liste rouge des espèces menacées, l'UICN alerte sur l'état de plusieurs stocks de requins: le squale-chagrin de l'Atlantique mais aussi l'ange de mer commun, qui a donné son nom à la Baie des Anges, le requin pèlerin ou l'émissole tachetée, commercialisée sous le nom de saumonette. «Ce sont de nouvelles espèces pour les pêcheries car avec la diminution des stocks conventionnels, on est allé pêcher plus au fond et plus au large, explique Florian Kirchner, chargé de programme Espèces au comité français de l'UICN. Le problème, c'est que ces espèces se reproduisent plus lentement et une pêche intensive conduit rapidement au-delà du seuil de régénération des populations.» Lorsque la pêche s'arrête, faute de rentabilité, l'espèce est déjà largement décimée. «Certaines espèces dont on a cessé la pêche sont en train de se stabiliser mais elles sont encore vulnérables», précise Florian Kirchner.

 

Mais ce qui inquiète le plus l'UICN, c'est le manque d'informations disponibles sur un grand nombre de poissons. «Nous n'avons pas pu donner d'estimation précise pour 63 espèces sur les 83 que nous voulions évaluer», déplore Florian Kirchner.

 

Les informations que les ports doivent fournir aux Etats de l’Union européenne sont bien souvent lacunaires: «Les prises accessoires et les sous-produits de la pêche ne sont pas pris en compte», illustre Florian Kirchner. Or, ces prises accidentelles d’espèces interdites à la pêche peuvent sérieusement mettre en danger les populations concernées: «Par exemple, le squale-chagrin est pris dans les chaluts de fond. Donc tant qu’on n’interdira pas le chalutage profond, il sera toujours menacé», alerte l’UICN.

 


Publié dans Nature

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