Les villes peuvent apporter des solutions efficaces pour économiser l’eau

Publié le par Gerome

La Semaine Internationale de l’Eau, qui s’achèvera lundi, met cette année les populations urbaines à l’honneur.

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Elle est avec l’énergie l’une des deux mamelles de la planète et notre bien le plus précieux. Réchauffement climatique oblige, elle se fait aussi de plus en plus rare, d’où de fortes tensions diplomatiques dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et en Asie, et une question récurrente : fera-t-elle un jour l’objet d’une guerre ? On peut le craindre, indépendamment des campagnes préventives qui se multiplient à l’échelle mondiale pour inciter l’Homme qui a la chance de l’avoir à portée de main à ne pas trop tirer sur la corde.


C’est que l’eau, puisque c’est d’elle dont il s’agit, manque de plus en plus – les malheureux de la Corne de l’Afrique peuvent en témoigner -  que les situations de stress hydrique sont de plus en plus nombreuses et qu’avec l’accroissement démographique (les experts tablent sur neuf milliards d’individus à l’horizon 2050) des populations entières pourraient être décimées. Manifestement impossible à contenir sur la durée, la déforestation ajoute à l’inquiétude en Amazonie, au Congo ou encore en Indonésie.


Bien que la Terre en soit recouverte à hauteur de 72 %, plus d’un milliard d’être humains n’ont aujourd’hui pas accès à l’eau potable. Un citoyen américain a par ailleurs besoin de six cents litres d’eau par jour, soit trois fois plus qu’un Européen et grosso modo vingt fois plus qu’un Africain. Des disparités insupportables. Insupportable aussi, et assurément à méditer, le fait qu’il faille treize mille litres d’eau pour produire un malheureux kilogramme de boeuf…


Source de multiples tensions et gaspillages, au coeur de problématiques à la fois nombreuses et d’importance capitale, l’eau fait aussi l’objet d’une Semaine internationale dont l’édition 2011, qui rassemble deux mille cinq cents experts venus de cent trente pays, a été lancée dimanche dernier à Stockholm (Suède).

 

L’accent est porté cette année sur les enjeux urbains, largement sous-estimés sinon oubliés aujourd’hui. Et pourtant : « avec leurs économies d’échelle, les villes représentent d’excellentes opportunités pour développer des infrastructures permettant d’accroître la réutilisation des eaux usées et des déchets ainsi qu’une utilisation plus efficace de l’eau et des énergies », a rappelé le directeur exécutif de l’Institut international de l’eau de Stockholm (SIWI) Anders Berntell. « Plus que jamais, nous avons besoin de nouvelles technologies et de politiques pour compenser les pénuries en eau qui frappent une proportion croissante de la population mondiale », a de son côté déclaré la ministre suédoise à l’Aide internationale Gunilla Carlsson au cours de la séance d’ouverture.


Quant au Commissaire européen chargé du Développement Andris Piebalgs, il vient de réaffirmer l’engagement continental de réduire de moitié à l’horizon 2015 le pourcentage de population privée d’un accès durable à un approvisionnement en eau potable et à des services d’assainissement de base. Immense, le défi ne pourra être relevé qu’à conditions d’une volonté politique indéfectible, de mesures fortes au niveau international et que chacun, du quidam au décideur, prenne conscience de ses responsabilités.


En attendant, les participants à cette vingt-et-unième Semaine Internationale,  qui a aussi donné lieu à un concours international de posters, publieront à son issue une déclaration sur laquelle les protagonistes du Sommet de la Terre 2012, qui se tiendra en juin prochain à Rio de Janeiro (Brésil), devraient s’appuyer. Il serait quoi qu’il en soit regrettable qu’ils ne profitent pas de l’occasion pour jeter les bases de la grande révolution « écoleau » dont l’humanité a besoin.

 

 


Publié dans Nature

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