Manger trop de viande nuit à l'environnement
Un récent rapport de l’organisme américain Environment working group met en évidence les liens entre l’émission de CO2, la production de viande, et l’empreinte humaine sur l’environnement. Elle souligne ainsi les différences d'impact entre la consommation de protéines animales et végétales.
Si l'on savait déjà que manger un steak n'était pas la même chose que manger des légumes, on ne mesurait pas encore bien l'impact de notre alimentation sur l'environnement. Un sujet sur lequel s'est penché l'organisme de recherche américain Environnemental Working Group (EWG) qui vient tout juste de publier les résultats de ces travaux sur son site dans Le guide du mangeur de viande. Celui-ci explique que nos choix en matière d’alimentation ont des conséquences importantes non seulement sur notre santé, mais aussi à long terme, sur l'environnement.
Pour arriver à une telle conclusion,EWG s’est associé à CleanMetrics, une entreprise consultante spécialisée dans l’analyse environnementale, dans le but d'obtenir des estimations portant sur les cycles de vie de 20 types de viandes ou poissons de consommation courante, ainsi que de fromages et protéines végétales. Contrairement aux études qui se focalisaient jusqu'ici sur les émissions de productions, ces travaux sont donc allés plus loin en recherchant les quantités de gaz à effet de serre émises avant et après que la nourriture a quitté le site de production, soit un cycle de vie complet.
Ces résultats en amont et en aval du produit ont alors démontré que les émissions de gaz dépendent notamment de la quantité de pesticides et de l’état du sol. En ce qui concerne l'élevage du bétail, plusieurs critères entrent en compte et principalement le fait que les animaux ruminants produisent, durant la digestion, du méthane, considéré comme le 3e gaz responsable du dérèglement climatique.
L'agneau et le poulet en tête des classements
Selon les données révélées, c'est l’agneau qui a le plus grand impact. Devançant celui du boeuf, son cycle de vie génère l’équivalent de 39,3 kilogrammes de CO2 pour chaque kilo d’agneau consommé. En revanche, en matière de procédés d’industrie alimentaire, le poulet requiert une dépense en énergie et en eau plus importante que les autres viandes. A côté de cela, l’industrie de transformation de la viande de porc représente 12 % de l’empreinte de carbone, dans le total des émissions de CO2 des différents produits alimentaires étudiés.
Les estimations sur l’empreinte de carbone, indiquent ainsi que la majorité des émissions provenant de la consommation de la viande, de produit laitier et de poisson sont générées durant la phase de production. Ceci concerne pour les poissons, 72% des émissions de saumon et 68% de celles du thon.
Privilégier les protéines végétales ?
Les végétaux émettent quant à eux plus de CO2 après leur production (malgré la possible utilisation de produits chimiques), que ce soit durant leur transformation, le transport, la cuisson ou en fin de vie. Il apparaît en outre qu’une partie considérable de cette pollution pourrait facilement être évitée dans la mesure où un cinquième des émissions provient des déchets dits "inutiles ", c’est-à-dire de la nourriture comestible et non des rebuts "inévitables" comme les os et la graisse de cuisson, résume Zegreenweb.
Selon le rapport, les émissions en gaz à effet de serre des lentilles, des haricots, et des noix, sont ainsi trente fois moins importantes que celles du bœuf. Une conclusion bien entendu prévisible mais dont le but n'est pas de nous inciter à stopper notre consommation de viande. Plus que d'encourager à devenir végétarien, ce rapport révèle l'importance de mieux choisir le type et l'origine des protéines que l'on consomme.
En Amérique, où la consommation de viande est très élevée, les associations écolos ont ainsi évalué que si chaque habitant ne mangeait pas de viande, ni de fromage, au moins un jour par semaine pendant un an, cela reviendrait, en termes d’émissions, à supprimer 7,6 millions de voitures sur les routes.