Pekin: Hausse du cancer du poumon de 56% en 10 ans !

Publié le par Gerome

Un récent rapport a montré que le taux de cancer du poumon dans la zone métropolitaine de Pékin a augmenté de 56% au cours de la dernière décennie, et est désormais la cause majeure de tumeurs malignes. Par ailleurs, de nombreux utilisateurs des médias sociaux chinois blâment la mauvaise qualité de l’air, la rendant responsable de cette hausse alarmante.

 

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Le Bureau de la Santé Municipal de Pékin a communiqué des informations montrant l’augmentation entre 2001 et 2010, rapportait la semaine dernière China Youth Daily, un média géré par l’Etat. Un porte-parole de l’agence a déclaré à ce journal que la cause du cancer du poumon était attribuée principalement à la fumée de cigarette.

 

Cependant, des chiffres officiels suggèrent une origine différente dans la mesure où le pourcentage d’hommes chinois qui fument a diminué de façon substantielle  ces dernières années, selon le très officiel Rapport National Chine 2010 - Etude Globale du Tabac chez les Adultes. Celui-ci indique qu’il y a eu un déclin continu des fumeurs avec plus de 5% chez les hommes âgés de 15 à 69 ans entre 1996, et 2010, où l’on enregistrait respectivement 33.7% et 27.9% de fumeurs.

 

Selon le Daily, le Bureau de Santé Municipal de Pékin a admis que la pollution de l’air était l’un facteur, tout en insistant sur le fait que fumer était la cause principale.

 

Pékin et d’autres cités chinoises ont développé la réputation d’être constamment affligées d’une mauvaise qualité de l’air. En mars, un brouillard extrême mis sur le compte de la pollution de l’air, avait été la cause de retards sur les vols entrant et sortant de Pékin, tandis qu’en Juin un épais manteau de brouillard jaune était descendu sur la ville de Wuhan. A l’époque, beaucoup avaient spéculé sur des causes en lien avec la pollution.

 

Il n’est pas rare que l’Ambassade des Etats-Unis à Pékin décrive les niveaux de la qualité de l’air de la ville comme «dangereux» ou «très malsains» pour les gens sensibles, fournissant les chiffres sur son compte Twitter.

 

Selon un utilisateur de Sina Weibo, «Jingyan_melody», la hausse du cancer du poumon «est clairement due à la pollution de l’environnement, et pourtant ils continuent de blâmer la fumée de cigarette. Le nombre de personnes qui fument, en particulier en public, a diminué».

 

D’autres plateformes sociales chinoises sont d’accord sur le fait que le nombre de fumeurs a diminué.

 

«Quelle honte! Ce nombre n’inclut même pas la population non recensée. Nous devons empêcher notre environnement d’empirer – à tout prix», a déclaré par l’intermédiaire de Weibo Wang Huiyao, qui dirige le Centre pour la Chine et la Globalisation – groupe de réflexion installé à Pékin.

 

Wang a ajouté: «Au cours des  dix dernières années, le nombre des fumeurs et des régions où l’on fume a diminué; alors pourquoi les taux de cancer du poumon ont-ils augmenté à ce point?»

 

Le gouvernement de Pékin en octobre annonçait une opération-pilote de surveillance des fines  particules de l’air grâce à l’utilisation du système PM2.5, lequel mesure des particules plus petites que 2.5 micromètres. Zhao Yue, le Chef Adjoint du Centre Municipal de Contrôle Environnemental de Pékin, a admis que la pollution par fines particules –le type qui vraisemblablement pénètre les zones d’échanges des gaz du poumon– excédera 2.5 PM pendant longtemps, rapportait l’agence d’Etat, Xinhua.

 

Et Hao Jiming, le doyen de l’Institut de Recherche sur l’Environnement et le Développement Technique de l’Université de Tsinhua, a déclaré à Xinhua que Pékin n’a même pas atteint les standards sous PM10, un système qui mesure les particules dans l’air plus petites que 10 micromètres, ajoutant que la ville rejoindra ce niveau dans peut être dix ans.

 

«PM2.5 est inclus dans PM10. Etant donné que PM10 n’a jamais été atteint, il sera encore plus difficile d’atteindre PM2.5», a déclaré Yu Jianhua, le directeur de l’Administration Atmosphérique du Bureau Municipal de Protection Environnementale de Pékin. PM10 est l’un des quatre plus grands  polluants dans l’air de Pékin.

 

En juin, le régime chinois a demandé à l’Ambassade des Etats-Unis à Pékin de cesser de mettre à jour les données sur  la qualité de l’air de la ville par l’intermédiaire de son compte Twitter, qui a plus de 35 000 suiveurs. Il a déclaré  que cela allait à l’encontre des règlements de la Chine.

 

Bien des analystes ont mis en avant la rapide croissance économique de la Chine comme la source de ces récents désastres de pollution et de l’environnement, déclenchant une agitation visant les fonctionnaires chinois. Durant l’été, environ 20 000 personnes ont manifesté contre un projet d’oléoduc près de Shanghai, pillant le bâtiment gouvernemental de Qidong et arrachant la chemise du maire.

 

 


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