Près de 170 entreprises vont expérimenter l'affichage environnemental à partir du 1er juillet
A partir du 1er juillet pour une durée d'un an, 168 entreprises vont expérimenter l'affichage environnemental sur un total d'environ 1.000 produits, a annoncé mardi le ministère de l'Ecologie. Ce système, qui était une des mesures préconisées par le Grenelle de l'environnement, informera le consommateur de l'impact écologique de ses achats pour le guider, s'il le souhaite, vers les produits les plus respectueux de l'environnement.
Deux cent trente entreprises s'étaient portées volontaires pour tester ce nouvel affichage, positif notamment en terme d'image, et, au final, 168 entreprises ont été sélectionnées. "Les projets très insuffisants ont été éliminés", a expliqué à l'Associated Press Gaël Virlouvet, responsable des questions économiques à France Nature Environnement (FNE), qui assistait dans la matinée à la conférence de presse de lancement de l'opération.
Les entreprises sélectionnées sont représentatives de secteurs d'activité très diversifiés (alimentaire, boisson, produits hygiène, habillement, équipements électriques, électroniques, mobilier, produits de construction...), "de la PME artisanale aux champions mondiaux de la distribution" comme Carrefour ou Casino, souligne le ministère.
"L'étiquette énergie sur l'électro-ménager ou plus récemment l'étiquette CO2 sur les véhicules ont prouvé leur efficacité, tout l'enjeu aujourd'hui est de réussir à passer à la vitesse supérieure en mettant en place une démarche multi-critères qui nous renseigne pleinement sur l'empreinte écologique de nos achats", déclare dans un communiqué la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.
"L'enjeu de cette nouvelle expérimentation est de passer aujourd'hui d'une approche monocritère essentiellement centrée sur la lutte contre le changement climatique (consommation d'énergie et émissions de CO2) à une approche multi-critères", précise le ministère, en notant qu'"il est important d'intégrer des informations également concernant leur impact sur la biodiversité, les ressources naturelles (eau, biodiversité, matières premières non renouvelables...)".
Stéphane Bernard, juriste environnement à la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), a déclaré à l'AP que son association de consommateurs soutenait cette initiative, à condition que "l'information donnée soit fiable".
"Cet affichage va entrer en collision avec tout ce qu'on trouve déjà sur les emballages", prévient-il, en observant que cela pouvait donner des "informations contradictoires". "Des produits de l'agriculture conventionnelle pourraient avoir de meilleurs notes que des produits bio", remarque-t-il, notant toutefois que pour "la plupart des gens, le premier critère (d'achat), c'est le prix".
Dans un communiqué, l'AFOC (Association Force Ouvrière Consommateurs) "se félicite de cette expérimentation qui vise à améliorer l'information des consommateurs sur l'impact environnemental généré par un produit tout au long de son cycle de vie", mais elle souligne que "l'information délivrée doit être fiable, lisible et compréhensible".
"C'est une très bonne initiative, on soutient cette idée-là", a estimé pour sa part Gaël Virlouvet, responsable des questions économiques à FNE. "Ce qu'on a observé, c'est que lorsque les produits sont étiquetés comme écologiques, ça a un impact net. Il y a 10 à 30% de ventes en plus pour les produits concernés", assure-t-il. Gaël Virvoulet souligne quand même que l'étiquetage "doit être clair pour le consommateur".
Parmi les quelque 1.000 produits concernés, on trouvera notamment des oeufs, du vin, de l'eau ou encore du papier. Cet étiquetage aura un coût pour les entreprises participantes mais, selon Gaël Virlouvet, elles ont "tout intérêt à rejoindre cette démarche". "Cette demande environnementale est en pleine croissance", a-t-il souligné.
A l'issue d'une expérimentation d'une durée d'un an au moins, la loi prévoit que le gouvernement remettra un rapport d'évaluation au Parlement. Sur cette base, la généralisation de l'affichage des caractéristiques environnementales des produits pourrait être décidée, a précisé le ministère.