Réduire la pollution atmosphérique augmenterait sensiblement notre espérance de vie
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) invite les pouvoirs publics à prendre le taureau par les cornes.
La pollution atmosphérique est un fléau mondial qui, si l’on en croit les estimations de la très sérieuse OMS (Organisation mondiale de la santé), provoquerait chaque année un million cinq cent mille décès prématurés, dont environ quarante-deux mille dans nos frontières. Un fléau indissociable de l’irrésistible augmentation des gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique contre lequel les pouvoirs publics dans leur ensemble ont grand peine à lutter, comme en témoigne, entre autres, l’impossibilité de la réduire significativement en amont et pendant les Jeux Olympiques de Londres (Grande-Bretagne).
Les preuves des effets nocifs de la pollution atmosphérique sur nos organismes se sont multipliées ces dernières années, ont constaté des chercheurs du Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS dans le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’organisme. Y compris « dans les villes qui se sentent épargnées », comprenez celles affichant des taux de pollution plutôt bas et/ou ayant choisi de développer l’éco-mobilité sur leur territoire, résument nos confrères du site Internet spécialisé Enviro2b.com.
« Près de 15% du gain d’espérance de vie aux États-Unis entre 1980 et 2000 ont été attribués à l’amélioration de la qualité de l’air »
D’où l’intérêt d’adopter des politiques plus ambitieuses, par exemple en promouvant davantage l’utilisation des modes de transport doux, de la voiture électrique au vélo en passant par les transports en commun, dont le développement revêt néanmoins un attrait écologique autrement moins évident dans les zones dépeuplées.
Les chercheurs ont examiné attentivement les résultats de plusieurs expertises, dont l’étude Aphekom, conduite dans vingt-cinq villes du Vieux Continent (neuf françaises). Celle-ci « démontre que si on abaissait le niveau d’exposition aux fines particules, en passant le seuil autorisé de cinquante microgrammes par mètre carré, comme c’est le cas actuellement en France, à dix microgrammes par mètre carré, l’espérance de vie augmenterait de sept mois et demi pour les Marseillais et de six mois pour les Parisiens, Lyonnais ou Strasbourgeois », résume Enviro2b.com.
Chef du Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS cité par nos confrères, Michal Krzyzanowski souligne quant à lui que « près de deux ans d’espérance de vie pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d’Europe si la pollution pouvait être ramenée aux niveaux préconisés dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air ». De même, « près de 15% du gain d’espérance de vie aux États-Unis entre 1980 et 2000 ont été attribués à l’amélioration de la qualité de l’air ».
Des données qui justifient amplement l’appel à la radicalisation de l’OMS. Un appel auquel on ne peut que se joindre.