Rendre l’eau potable accessible grâce aux énergies renouvelables
En Inde, des scientifiques viennent de mettre au point une technologie facilitant l’accès des populations à l’eau potable. Fiable, durable et financièrement abordable, ce dispositif alimenté par les énergies renouvelables, donc respectueux de l’environnement, est adapté aux contraintes du milieu rural indien et représente une avancée majeure.
A Mumbai (Inde), les chercheurs du centre de recherche atomique national de Bhabha (BARC) ont conçu un dispositif qui pourrait changer le quotidien des populations rurales. Permettant l’assainissement de l’eau et son acheminement jusqu’aux habitations, l’installation dessale l’eau contaminée et supprime les éléments toxiques et pathogènes tels que l’arsenic, le fer ou encore le fluorure, ainsi que la turbidité. Basée sur l’osmose inverse, un système de purification qui filtre l’eau, cette technologie fonctionne grâce à l’énergie solaire photovoltaïque et sollicite l’énergie éolienne si l’ensoleillement est insuffisant.
Quand le soleil n’est pas disponible et pendant la mousson, elle peut tourner grâce à un système de turbine éolienne », a ainsi indiqué Saly T. Panicker, membre de la division du BARC chargée du dessalement de l’eau et qui est à l’origine de ce nouveau système, à nos confrères de l’Indian Express. « Nous avons adapté une technologie existante aux contraintes des régions rurales ou éloignées où l’électricité n’est pas disponible du tout ou est irrégulière », a-t-elle résumé, soulignant également que « l‘unité domestique d’assainissement de l’eau est petite, portable, n’a pas de batterie, peut répondre aux besoins alimentaires de cinq familles par jour et a la capacité de produire dix litres d’eau par heure ».
Une deuxième unité d’assainissement a par ailleurs été mise au point. Celle-ci se compose de seize panneaux photovoltaïques et est capable d’alimenter un village de plus de 100 familles en produisant deux-cent cinquante litres d’eau par heure. « Ces deux systèmes peuvent fonctionner dix heures par jour », précise Mme Panicker.
Pour un coût variant entre 0,08 et 0,16 centimes d’euro par litre d’eau purifiée, la technologie inventée par les scientifiques indiens serait industrialisée, probablement via un partenariat public-privé. Ne reste plus qu’à identifier les régions nécessiteuses pour ensuite y déployer les dispositifs appropriés, lesquels devront être exploités et entretenus de façon durable en coordination avec les habitants locaux.
Ce système d’assainissement pourrait permettre aux populations rurales souffrant de la soif d’avoir un accès permanent à l’eau potable. Une perspective d’autant plus réjouissante que la croissance démographique demeure particulièrement soutenue en Inde, alors que dans le même temps les ressources en eau sont de moins en moins disponibles.