Solaire : le Japon devient le marché le plus attractif au monde
Grâce aux tarifs de rachat très avantageux qui viennent d'y être instaurés, le Japon, qui compte des fabricants historiques, pourrait devenir très attractif, y compris pour les acteurs étrangers à la peine sur les marchés européens, aujourd'hui les plus importants au monde.
A 42 yen (42 centimes d’euros) le kilowattheure, le Japon vient d’instaurer le tarif de rachat le plus élevé au monde, le double de ce qui est aujourd’hui proposé en Allemagne (premier marché mondial), et le triple du tarif chinois. Ce tarif est valable 20 ans pour toutes les installations supérieurs à 10 mégawatts (MW).
Et, bien que les coûts de production y soient notoirement plus élevés que dans la plupart des grands marchés solaires, ils ont, ici comme ailleurs, diminué de moitié ces dernières années ; et, grâce à ces tarifs, les taux de retour sur investissement seront également les plus intéressants du monde.
Le marché devrait tripler en 2012
Aujourd'hui au sixième rang mondial avec 1,3 gigawatt (GW) installés en 2011 et un cumul de 5 GW, le marché japonais devrait tripler cette année. Selon Bloomberg New Energy Finance, entre 3,2 GW et 4,7 GW pourraient y être installés en 2012. D’ailleurs, les cinq projets les plus importants du pays ont été développés depuis octobre dernier, en anticipation des nouveaux tarifs de rachat.
Aujourd’hui, le Japon ne tire que 1,6 % de son énergie de sources renouvelables
Une aubaine pour les fabricants japonais...et chinois
Le surcoût sera directement répercuté sur les consommateurs, pour un montant que le gouvernement estime à 87 yen ( 87 centimes d’euros) par mois et par ménage.
Les fabricants nationaux historiques tels que Kyocera et Sharp, mais aussi Sanyo, aujourd’hui détenu par Panasonic, n’ont jamais cessé leur activité. Certes, ils sont aujourd’hui malmenés par les fabricants chinois aux coûts imbattables.
Mais ils parient sur la très haute efficacité de leurs produits pour maintenir leur rang. Sans compter que l’appel d’air créé par ces nouveaux tarifs vont leur permettre de réaliser des économies d’échelle. Kyocera accroît ses capacités de production, tandis que Panasonic organise la livraison de produits depuis son usine Sanyo malaisienne, dont la capacité doit également passer de 600 à 900 mégawatts.
Mais les voisins chinois et coréens, qui ont commencé à grignoter sérieusement le marché depuis quelques années, comptent bien avoir leur part du gâteau. Yingli, fidèle à sa politique de proximité de ses marchés, vient ainsi d’ouvrir une antenne au Japon.
Des investisseurs confiants
L’ancienneté de l’expérience japonaise en matière de solaire et le consensus fort en faveur des énergies renouvelables depuis l’accident de Fukushima et la forte baisse du nucléaire dans le mix sont des éléments rassurants aux yeux des industriels comme des investisseurs. A l’inverse de ce qui s’est passé sur de nombreux marchés européens, ils ne craignent donc pas de baisses intempestives de ces tarifs dans les prochaines années.