Un champignon découvert en Amazonie peut se nourrir de plastique. Les pays occidentaux le régalent...

Publié le par Gerome

champignon

 

Le plastique est partout dans nos vies. Tellement omniprésent que l’on oublie à quel point nous en sommes devenus dépendants. Cette famille de matériaux présente de nombreux avantages : robuste, facile à travailler, peu coûteuse à produire. Elle est donc la solution de choix pour les industriels de tous bords, qu’il s’agisse d’emballages, de garnitures de sièges, de biberons, de jouets, etc.

 

Mais les plastiques sont dans leur écrasante majorité des dérivés du pétrole, une ressource fossile, et contiennent nombre de produits chimiques qui sont régulièrement soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, ou d’avoir des propriétés cancérigènes. De plus, les plastiques ne se dégradent pas quand ils sont abandonnés en décharge ou dans la nature et constituent de facto une menace pour la biodiversité, on pense ici par exemple aux sacs plastiques que l’on retrouve dans les estomacs d’animaux marins ou aux fragments de plastique qui obstruent les appareils digestifs de différents oiseaux.


Comment faire face à ce fléau ? On peut travailler sur la réduction des emballages, renoncer aux sacs plastiques de sortie de caisse, remplacer les plastiques par des matériaux durables, mettre l’accent sur le recyclage. Des solutions qui commencent à se développer mais qui ne résolvent pas le problème du plastique déjà présent en décharge et dont on ne sait que faire.

 

La nature nous offre une nouvelle fois une solution en la « personne » de Pestalotiopsis microspora, un champignon découvert par une équipe scientifique de l’Université de Yale dans la forêt équatorienne. Les étudiants et les chercheurs de la prestigieuse université ont rapporté de leur expédition ce champignon qui s’avère capable de se développer en se nourrissant exclusivement de polyuréthane, un plastique à la structure relativement simple que l’on retrouve dans tout un tas de mousses rigides ou flexibles (isolation, ameublement), dans l’automobile, les préservatifs, les gants chirurgicaux, etc.

 

Autre caractéristique exceptionnelle de ce champignon, il est capable de dégrader le plastique dans un milieu anaérobie (NDLR : dépourvu d’oxygène) tel qu’on les trouve dans la plupart des décharges dans les couches qui ne sont pas en contact avec la surface. L’enzyme responsable de ce tour de force a été isolé par Jonathan Russell en collaboration avec Pria Anand. Un nouvel exemple de la nécessité de préserver la biodiversité qui détient beaucoup de réponses aux problèmes qui se posent à l’Homme, qu’il s’agisse d’avancées pharmaceutiques ou de gestion des déchets.

 

 


Publié dans Les bonnes nouvelles

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