Un climatosceptique bientôt à la tête du comité sur l'environnement au Sénat américain
Lorsque le Congrès à majorité républicaine se réunira en janvier prochain, un des changements de leadership les plus radicaux aura lieu en matière de protection de l'environnement.
Jusqu'ici le comité sénatorial sur l'environnement était présidé par une écologiste convaincue, la sénatrice de Californie Barbara Boxer, mais dans quelques semaines, le poste devrait revenir au sénateur républicain James Inhofe, connu pour avoir comparé l'Agence de protection de l'environnement à la Gestapo.
James Inhofe, qui vient d'être réélu dans l'Oklahoma, est l'auteur d'un livre sur le changement climatique intitulé Le plus grand mensonge. Comment le complot du réchauffement climatique menace votre avenir. Pour lui, l'idée que l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre contribue au réchauffement climatique n'est qu'un complot pour imposer plus de régulations et augmenter les impôts.
En tant que président de ce comité, il pourrait passer les deux prochaines années à lancer des enquêtes sur la façon dont est gérée l'Agence de protection de l'environnment (EPA) pour tenter de ralentir les efforts de l'agence, qui est en train de mettre en place des régulations des émissions de CO2.
Beaucoup d'autres Républicains élus mardi sont également hostiles à toute régulation environnementale. La nouvelle sénatrice de l'Iowa, Joni Ernst, avait annoncé qu'elle aimerait bien se débarasser de l'Agence de protection de l'environnement. Et de nombreux autres élus conservateurs, dont Mitch McConnell, le chef de la majorité au Sénat, préfèrent adopter une attitude passive et floue sur le sujet en affirmant que de toutes façons ils ne sont pas des scientifiques (façon de justifier leur refus de toute mesure de lutte contre le réchauffement climatique).
Comme le rappelait un article de Slate.com, plusieurs organisations écologistes ont dépensé environ 85 millions de dollars pendant ces élections de mi-mandat pour soutenir des candidats favorables à des mesures de régulation des émissions de CO2. Mais dans l'Iowa, le Colorado, la Floride et le Maine, ce sont les anti-régulations qui l'ont emporté, et le réchauffement climatique a été très peu évoqué pendait les débats. Le site Vox résumait mercredi: le plus grand perdant de cette élection, c'est le climat.