Un oléoduc au Québec aussi polluant que sept millions d’autos

Publié le par Notre Terre

L’oléoduc Énergie Est, qui doit transporter du pétrole albertain à travers le Québec à partir de 2017, pourrait générer autant de pollution que sept millions de voitures, estime une étude. Le pipeline de Transcanada qui traversera le Québec aura un « impact significatif » sur le climat.

 

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En comparaison, il n’y a que 4,4 millions de véhicules en circulation au ­Québec.


Le pipeline de Transcanada aura donc un «impact significatif» sur le climat déjà en situation de surchauffe, prévient Clare Demerse, directrice Politique fédérale à l’Institut Pembina.

Ce think tank de gauche publie ce matin la première étude évaluant l’impact environnemental de la future autoroute pétrolière qui reliera l’Alberta à Saint John, au Nouveau-Brunswick.

Les chercheurs calculent que le pipeline engendrera une croissance de 34% à 39% de la production de pétrole des sables bitumineux.


Il engendrerait ainsi une augmentation de 4,5% par an des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit un boom de 30 à 32 millions de tonnes de GES annuelles. Cela représente près d’un tiers des émissions totales du Québec pour l’année 2011.

L’étude de l’Institut Pembina souhaite contrecarrer le récent rapport de la firme Deloitte, qui calculait que l’oléoduc Énergie Est rapporterait 35 milliards $ en retombées économiques.

À elle seule, la région de Rivière-du-Loup, d’où Transcanada compte exporter de l’or noir à partir du port de Gros-Cacouna, bénéficierait de retombées économiques approchant le demi-milliard de dollars.

Mais rien n’est moins sûr, estime l’équipe de MmeDemerse.

Transcanada promet en effet d’alimenter les raffineries Suncor à Montréal, ­Ultramar à Lévis et Irving à Saint John.

Toutefois, aucune n’est équipée pour raffiner le pétrole lourd des sables bitumineux, qui nécessite des infrastructures ultraspécialisées et coûteuses.

Irving a d’ailleurs déjà indiqué ne pas être en mesure d’assumer un tel investissement.

De fait, «on n’a pas de garantie qu’une fraction significative du raffinage sera faite ici», souligne MmeDemerse.

La chercheuse ajoute que l’aventure créera peu d’emplois à long terme étant donné l’investissement colossal qu’elle nécessitera.

«N’importe quel projet dans lequel on investirait 12 milliards $ aurait des retombées économiques», souligne-t-elle.

 

 


Publié dans Pollution

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