Une énorme zone morte se forme dans le Golfe du Mexique
Une zone recouvrant l’équivalent de la moitié de la surface de la Suisse et où ne subsiste aucune vie a été repérée dans le Golfe du Mexique. Elle est due aux engrais de l’agriculture américaine qui se déversent dans la mer.
C’est un phénomène inquiétant qui frapperait actuellement le Golfe du Mexique. Une énorme zone morte, de la taille de la moitié de la Suisse, est en train de se former dans les profondeurs de cette mer intérieure entre les USA et le Mexique.
Elle serait la conséquence du ruissellement des eaux de pluie et des inondations particulièrement importantes ce printemps dans le Midwest américain. Celles-ci auraient charrié dans la mer des quantités très importantes d’azote et de phosphore issus des engrais de l’industrie agricole. Ces produits auraient ensuite permis à des algues géantes de proliférer, des algues qui ont ensuite étouffé les autres organismes marins, rapporte le site du National Geographic.
Selon les prévisions des universités de Louisiane et du Michigan, qui étudient le phénomène avec le «National Oceanic and Atmospheric Administration» des Etats-Unis, la zone aurait une taille estimée à plus de 20’000 km2. Un pareil phénomène avait déjà été observé en 2002. Mais il serait encore plus important cette année.
Ces zones mortes seraient courantes en été à la sortie des estuaires des grands fleuves américains, que ce soit dans les océans ou même les grands lacs. Mais l’Europe n’est pas épargnée, puisque la plus grande zone sans vie jamais enregistrée avait été repérée en 2010 dans les eaux de la mer Baltique, selon le National Geographic. Une mer qui abrite à elle seule au moins 7 des 10 plus grandes zones mortes de la planète…
Les points noirs correspondent aux zones mortes dans cette carte de 2008
Le phénomène a de lourdes conséquences pour les écosystèmes marins. Il tue en effet la faune qui colonise les fonds océaniques, comme les crustacés, les moules ou les vers. Or, cette nourriture d’ordinaire abondante fait le bonheur des poissons qui se trouvent ainsi privés de leur habitat de prédilection.
Des études conduites en mer Baltique et aux États-Unis depuis la fin des années 1990 montrent que nombre de poissons, dont on pourrait imaginer qu’ils puissent facilement fuir ces zones sans oxygène, y perdent rapidement connaissance et meurent asphyxiés. Et les homards ou les crevettes ne sont pas assez rapides pour se déplacer et meurent également inéluctablement.
Le phénomène est temporaire. S’il se produit surtout en été, il ne se reproduit pas toutes les années. Et la réversibilité semble possible. Mais le retour à la normale prend beaucoup de temps. Il nécessite cependant que l’homme intervienne à la source du problème, soit les produits chimiques utilisés dans l’agriculture. Et là, le pari est loin d’être gagné…