En Chine, la pollution réduit considérablement l'espérance de vie

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Les événements majeurs de pollution sont de plus en plus fréquents en Chine. S’il est difficile d’en déterminer précisément les conséquences sur la santé humaine, une équipe de recherche est parvenue à montrer que la pollution aux particules fines réduit considérablement l’espérance de vie. Elle s'est réduite de cinq ans dans le nord du pays dans les années 1990.

 

En Chine, la concentration moyenne de particules en suspension dans l’air a plus que doublé entre 1981 et 2000. Cet hiver, le nord-est de la Chine a connu un smog, un nuage de pollution, qui a duré plus d’un mois. Les habitants de Pékin étaient assignés à résidence tant la pollution était dangereuse. La qualité de l’air dans le nord de la Chine est en moyenne plus mauvaise que celle dans le sud de la Chine, la région abritant quelques villes parmi les plus polluées au monde.


L’hiver dernier, le taux de particules fines dépassait par endroits 700 µg/m3 à Pékin alors que l’OMS recommande de ne pas excéder les 25 µg/m3. Pareil taux n’avait jamais été égalé, pas même à Mexico, ville réputée pour la permanence de son smog. Dans de telles conditions, il est presque impossible d’évaluer l’influence de la pollution sur l’espérance de vie. Des études antérieures ont bien essayé d’établir des modèles de prévision de santé pour le nord de la Chine, mais ils étaient bien souvent peu réalistes. Ils s’appuyaient sur les antécédents des villes américaines les plus polluées, où les taux de particules fines sont largement inférieurs à ce que connaissent les villes chinoises actuellement.


 

Pour pallier ces problèmes, une équipe internationale s’est focalisée sur un cas simple, à partir duquel ils ont démontré que les 500 millions de Chinois vivant dans le nord du pays dans les années 1990 ont perdu cinq ans d’espérance de vie. Les résultats publiés dans les Pnas mettent même en évidence le lien direct entre les particules fines et l’augmentation du taux de mortalité.

 

 

Hausse des maladies cardiorespiratoires


Les chercheurs ont étudié les enregistrements de décès dans le nord du pays, en s’intéressant particulièrement aux habitants de la région des monts Qinling, qui se situe au nord de la rivière Huai He. Entre 1950 et 1980, cette région bénéficiait en hiver de charbon gratuit. Ce geste du gouvernement chinois visait à fournir un peu de chaleur à ceux qui en avaient le plus besoin. L’idée était louable, mais les personnes vivant au nord de la rivière ont été exposées à des taux de particules fines supérieurs de 55 % à ceux du sud. Les enregistrements font état de concentrations de particules fines atteignant les 550 µg/m3.


De plus, à cette époque, les citoyens étaient moins mobiles qu’aujourd’hui et étaient donc exposés en permanence à la pollution. De fait, en comparant les archives de mesures de qualité de l’air aux données de santé, l’équipe a pu établir un lien direct entre la pollution aux particules fines et l’augmentation des décès. Les particules en suspension, inhalées à hautes doses, favorisent les maladies cardiorespiratoires. Et les données d’archives montrent clairement l’augmentation des décès dus à ce type de maladies avec l’arrivée du charbon gratuit dans la région.


 

Depuis les années 1990, le taux d’émissions de particules fines n’a fait qu’augmenter. On peut donc s’attendre à ce que cette relation de cause à effet ne se soit pas améliorée. Ce cas d’école peut servir de base de mesure, et aider à prévoir l’effet direct de la pollution aux particules fines sur l’Homme. Elle rappelle par ailleurs à quel point il est essentiel de favoriser l’équilibre entre le développement économique et la santé. Les énergies fossiles (et le charbon en particulier), exploitées à hautes doses, sont un poison pour l’Homme.

 

 


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Le bâtiment le plus écolo du monde est à Dubaï

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Le premier port des Emirats Arabes Unis fait rarement parler de lui pour ses initiatives en termes de développement durable. Ce serait même plutôt l’inverse. Mais il y a un début à tout. C’est ce que nous démontre l’ambitieux projet que constitue le bâtiment Change Initiative de Dubaï.


Après plusieurs années difficiles, Dubaï a à nouveau le vent en poupe. Les ouvertures de magasins et les projets immobiliers, connus pour leur démesure, font à nouveau l’actualité. C’est le cas du Change Initiative, nouveau magasin d’une chaîne qui commercialise des produits dédiés aux économies d’énergie, à la gestion des déchets, à l’alimentation biologique ainsi qu’au lifestyle écologique. L’objectif de cette chaîne est de devenir le plus grand fournisseur de services et de produits compatibles avec la préservation de notre environnement dans le monde.


Mais il n’y a pas que ce que vend le magasin. Il y a également le bâtiment qu’il habite. Tout juste rénové, l’immeuble serait le plus durable du monde. Il a ainsi reçu la certification LEED Platinum avec un score de 107 points sur 110, le meilleur score jamais atteint jusqu’à ce jour. Utilisant des matériaux 100% écologiques, la décoration est particulièrement soignée. Le bâtiment est bien évidemment à énergie positive. Par ailleurs, il s’intègre parfaitement dans son environnement qui, il est vrai, est bien différent du notre. Le précédent bâtiment ayant reçu ce titre, très convoité, était aux Etats-Unis. Le prochain sera-t-il en Europe?

 

 


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Economie d'énergie : 5 innovations qui allégeront la facture du futur

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Les Français le remarqueront bientôt sur leurs factures, l'énergie coûte de plus en plus cher. Les alternatives fréquemment présentées comme bon marché (extraction des gaz de schiste, nucléaire, charbon, etc.) posent de nombreuses questions environnementales. Quant aux énergies renouvelables, elles ont encore la réputation d'"énergies du futur" :  en 2013, les raccordements de nouvelles éoliennes et de nouveaux parcs solaires se sont même "effondrés au premier trimestre, à des niveaux inédits depuis près de quatre ans, selon les chiffres du ministère de l'Ecologie", ont indiqué Les Echos.

 

 

Moins attrayantes qu'avant, les énergies propres ? Au contraire. Elles sont de plus en plus rentables et innovantes. La preuve en 5 inventions prometteuses.


1.Les cerfs-volants éoliennes


 



Les chercheurs de l'université de Delft, en Hollande, se sont intéressés à "l'éolien aéroporté" dès 1999 (lien en anglais). Derrière ce nom barbare se cache un concept simple : produire de l'énergie grâce à des cerfs-volants. Les Néérlandais ont notamment envoyé dans les airs une voile de 25 mètres carrés, capable à elle seule d'alimenter les besoins en énergie de 40 foyers. Pour les chercheurs, cette technologie présente l'avantage d'être moins chère, plus propre et plus efficace que les éoliennes traditionnelles.

En altitude, le vent est plus régulier qu'au sol, mais les éoliennes classiques n'excèdent pas les 200 mètres de haut. "Nous, nous évoluons entre 100 et 300 mètres d'altitude et nous pouvons aller beaucoup plus haut, a expliqué au Guardian (lien en anglais) Roland Schmehl, l'un des scientifiques du projet. Jusqu'ici, l'altitude record est de 9 740 mètres." Parce qu'il délivre un flot d'énergie stable, grâce à la régularité du vent , le système "coûte beaucoup moins cher. Il ne nécessite pas autant de matériel qu'une éolienne."


Associée à l’institut Fraunhofer pour les technologies de production et d’automatisation (IPA) de Stuttgart (Allemagne), la firme berlinoire NTS travaille déjà à développer ce type d'engins, explique l'agence Science Daily (lien en anglais). En mai, Google a également fait l'acquisition de la société américaine Makani Power, spécialisée dans l'éolien aéroporté. Cette dernière a rejoint le laboratoire de recherche Google X (à l'origine, entre autres, des Google Glass) afin de tester et de développer ses cerfs-volants.

 


2.Les panneaux solaires en spray

Les cellules qui composent traditionnellement les panneaux solaires sont faites de plastique ou de verre : des matériaux faciles à casser et compliqués à recycler. A cela s'ajoute l'utilisation du silicium, "dont l’extraction est très coûteuse, aussi bien financièrement qu’en énergie", rapporte cette étude du CNRS. L'avenir du solaire réside donc dans les celulles photovoltaïques organiques. Des panneaux plus naturels, en somme. Des chercheurs d'une université de Géorgie (Etats-Unis) sont parvenus à réaliser un mélange organique à partir de bois, capable d'absorber les rayons du soleil, relève le site américain Mother Nature Network (lien en anglais).

Seul problème : la capacité de ces cellules à convertir la lumière en énergie demeure encore trop faible. Mais parce qu'elles n'ont pas besoin de se structurer sur des panneaux rigides, elles offrent une infinité de possibilités dans l'avenir. Ainsi, des chercheurs anglais de l'université de Sheffield ont développé des cellules photovoltaïques organiques applicables en spray. "Peut-être qu'à l'avenir, les immeubles, ou même le toit des voitures, pourront générer de l'électricité", selon le professeur David Lidzey, cité par le site spécialisé Futurity (lien en anglais).

Du côté des entreprises, la start-up allemande Heliatek travaille déjà à développer cette technologie.


3.Les panneaux solaires imprimables


 



De leur côté, des chercheurs australiens du Victorian Organic Solar Cell Consortium (Vicosc) ont construit une machine pouvant imprimer 10 mètres de cellules solaires flexibles en une minute, a rapporté le site Wired.co.uk en mai dernier. Cette technologie devrait réduire considérablement le coût de fabrication.

4.Les vraies fausses feuilles d'arbres

Pour être parfaitement écolo, quoi de mieux que de s'inspirer de la nature ? Justement, le biomimétisme commence à faire ses preuves dans la quête d'une énergie propre. En 2011, des chercheurs américains ont créé une feuille artificielle capable de reproduire la photosynthèse : soit transformer la lumière du Soleil en hydrogène, lequel peut être ensuite converti en énergie pouvant être stockée. En mai, ils ont indiqué que les nouveaux prototypes de la feuille utilisaient non plus le rare et cher platine, mais un alliage de nickel, molybdène et zinc. De quoi rendre ces feuilles productrices d'énergie bien plus accessibles, écrivait alors 20 minutes.

Le potentiel de la "nanofeuille" (lien en anglais) ne fait plus de doute. En 2012, une équipe de chercheurs de l'université d'East Anglia, au Royaume-Uni, a bénéficié d'une aide de 800 000 dollars pour développer cette technique de photosynthèse artificielle. Et à Londres, l'entreprise Solar Botanic travaille depuis 2008 à la réalisation d'arbres artificiels équipés de "nanofeuilles", capables de collecter l'énergie solaire et éolienne. Le tout sans défigurer le paysage.

 


5.Les toilettes magiques

La méthanisation des fumiers, purins et autres crottes de chiens connaît un succès croissant. En France, le ministère de l'Agriculture encourage d'ailleurs les agriculteurs à s'équiper afin de subvenir à leurs besoins en énergie grâce aux rejets de leurs bêtes. Mais les animaux ne sont pas les seuls à pouvoir faire de l'énergie propre avec leurs déjections.

En 2012, la fondation Bill et Melinda Gates ont financé, à hauteur de 40 millions de dollars, un projet de toilettes du futur, rapporte le site Co.exist (lien en anglais). Cet objet, destiné à être envoyé dans des pays du tiers-monde, doit transformer en énergie les étrons : "Imaginez si vous pouviez utiliser le caca pour faire bouillir de l'eau, servir d'engrais, ou même produire de l'eau potable", suggère la vidéo de présentation du projet.

Une équipe de scientifiques de l'université technologique Nanyang, à Singapour, travaille également sur des toilettes qui prélève le méthane des solides pour le transformer en électricité. Ils devraient être commercialisés d'ici 3 ans, écrivait Gizmodo en 2012.

Parallèlement, grâce à un mécanisme inspiré des centrales hydroélectriques, un char de musique afro-reggae, qui paradait pendant le dernier carnaval de Rio (Brésil), a pu rouler sans polluer ni gaspiller d'électricité. Il marchait... au pipi.

 

 


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OGM : vers une levée du moratoire sur un maïs Monsanto en France

Publié le par Gerome

Le maïs MON810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF sont les seuls OGM autorisés à la culture en Europe. Mais la France a interdit sa culture sur son sol. Une interdiction jugée « excessive » par le rapporteur public lors d’une audience devant le Conseil d’Etat vendredi.

 


L’interdiction de cultiver en France le maïs transgénique MON810 produit par la firme Monsanto a été jugée excessive par le rapporteur public lors d’une audience vendredi devant le Conseil d’Etat, a-t-on appris auprès de l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf). « Le Conseil va désormais se prononcer, mais il suit généralement l’avis du rapporteur public », a indiqué à l’AFP Olivier Belval, président de l’Unaf.


«  Nous nous attendons donc à ce que l’arrêté d’interdiction soit cassé, mais nous demandons d’ores et déjà au ministère de l’Agriculture de prendre un nouvel arrêté sur des bases juridiques plus solides afin d’interdire cette culture », a ajouté le représentant des apiculteurs.

L’arrêté du 16 mars 2012 interdisant la culture du maïs MON810 est contesté devant le Conseil d’Etat par l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) et une société agricole (EARL de Commenian).


«  La mise en culture du maïs transgénique MON810 sur des millions d’hectares serait catastrophique pour l’apiculture », estime l’Unaf, qui met en avant le fait que « ce maïs produit durant toute sa vie un insecticide dont la toxicité sur les abeilles n’a jamais été évaluée selon le protocole imposé pour les insecticides agricoles ».

Quel danger pour les abeilles  ?

Greenpeace a immédiatement demandé « aux ministres de l’Agriculture et de l’Environnement de tout mettre en oeuvre immédiatement sur le plan juridique pour interdire la culture du maïs MON810 ». Pour l’ONG, « le principe de précaution doit s’appliquer avec la plus grande rigueur, les risques sanitaires, environnementaux et socio-économiques des OGM étant mal connus et surtout trop mal évalués ».


Le maïs MON810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de BASF sont les seuls OGM autorisés à la culture en Europe. La France, comme d’autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg) a cependant interdit depuis 2008 la culture du MON810 sur son sol. Elle importe néanmoins des produits génétiquement modifiés pour l’alimentation animale ou l’industrie agro-alimentaire.


En 2011, à la suite d’une décision de la Cour de justice européenne, le Conseil d’Etat avait déjà levé la suspension de culture appliquée au MON810. Le gouvernement Fillon avait alors réagi en mars 2012 en produisant un nouvel arrêté interdisant temporairement le culture de ce maïs transgénique. C’est cet arrêté qui est aujourd’hui contesté. En septembre, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait réaffirmé sa volonté de maintenir ce moratoire.

 

 


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Une nouvelle cartographie ultra-précise pour protéger la biodiversité

Publié le par Gerome

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Publiée en ligne dans PNAS, une étude américano-britannique a utilisé tous les ressorts de la technologie et de la science moderne pour établir une cartographie précise des zones biogéographiques à protéger en priorité.

 "Nous devons savoir où vivent les espèces, celles qui sont vulnérables, et où les actions humaines les menacent. Nous avons de meilleures données que par le passé - et de meilleures méthodes analytiques. Nous les avons mariées à des fins de conservation", commence le Dr. Clinton Jenkins, de l’Université d’État de Caroline du Nord. Avec des collègues américains et britanniques, il a cartographié les plus grandes concentrations mondiales d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères avec une précision 100 fois supérieure aux précédentes estimations.


  Les chercheurs ont également calculé le pourcentage de ces zones prioritaires faisant déjà partie de zones protégées existantes. Les résultats sont venus enrichir leurs cartes en couleurs, visibles sur le blog Saving Species. "Les zones de biodiversité les plus importantes présentent un taux plus élevé de protection que la moyenne mondiale. Malheureusement, il est encore insuffisant compte tenu de l'importance de ces zones", explique le Dr Lucas Joppé, de Microsoft Research à Cambridge (Angleterre), co-auteur de l’étude.

 "Il existe une inquiétude croissante [concernant le fait] que nous sommes à court de temps pour développer le réseau mondial d'aires protégées", poursuit-il. "Le choix des régions du monde bénéficiant d'une protection finira par décider quelles espèces survivent et lesquelles vont disparaître.

 

Nous avons besoin de la meilleure science disponible pour guider ces décisions", conclut le Dr Stuart Pimm, de l'Université Duke (Durham, Caroline du Nord), également co-auteur de l’étude.

 


Publié dans Nature

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