Protestation mondiale contre un projet gazier en Amazonie

Publié le par Gerome

camisea-landscape_article_column.png 

 

Survival International appelle à une manifestation mondiale le mardi 23 avril devant les ambassades et consulats péruviens de plusieurs pays contre le dangereux projet d’expansion du projet gazier Camisea en Amazonie péruvienne qui fait peser de graves menaces sur la vie de plusieurs groupes d’Indiens isolés.

Les manifestants brandiront des pancartes et des masques à gaz symbolisant les conséquences mortelles du projet Camisea sur les tribus isolées de la région et remettront une pétition aux ambassades et consulats péruviens de Paris, Londres, Madrid, Berlin et San Francisco.

La pétition qui exhorte le président péruvien à empêcher l’invasion des territoires indiens par les compagnies extractives a réuni plus de 120 000 signatures à travers le monde.



Les Indiens isolés sont extrêmement vulnérables aux maladies transmises par les étrangers. Dans les années 1980, une opération d’exploration gazière dans le bloc de Camisea avait eu pour conséquence la mort de la moitié de la tribu nahua.



 Camisea est situé en plein cœur de la réserve Nahua-Nanti créée pour protéger plusieurs tribus isolées et non contactées. Elle est également la zone tampon du Parc national du Manu, estimé par l’UNESCO comme ‘le lieu le plus riche en biodiversité au monde’. Considéré comme le plus important projet gazier du Pérou, il est exploité par les compagnies Pluspetrol (argentine), Hunt Oil (nord-américaine) et Repsol (espagnole).

Le ministre péruvien de l’Energie est sur le point d’autoriser l’expansion massive du projet malgré l’appel pressant des Nations-Unies à la ‘suspension immédiate’ des opérations qui se révéleront dévastatrices pour les Indiens isolés.



En dehors des risques sanitaires dus aux contacts, la prospection gazière menace de détruire une grande partie de la forêt et de faire fuir le gibier dont les Indiens isolés dépendent pour leur survie.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘L’expansion du projet Camisea au cœur du territoire des Indiens isolés est totalement hasardeuse et irresponsable. L’organisation des Nations-Unies a appelé à l’abandon de ce projet. Il faut espérer que le gouvernement péruvien aura la sagesse de l’écouter’.



Note aux rédactions :

A Paris, la manifestation aura lieu mardi 23 avril de 12h à 14h face à l’Ambassade du Pérou (50 avenue Kléber, 75016 Paris), au coin de l’avenue Kléber et de la rue de Belloy.

 

 


Publié dans Pollution

Partager cet article

Une forêt protégée de Sumatra bientôt vendue à une société minière?

Publié le par Gerome

Une société minière cotée à Toronto, au Canada, travaille en étroite collaboration avec le gouvernement indonésien afin de faire retirer le statut protégé d'une forêt de quelque 1,6 millions d'hectares sur l'île de Sumatra.

 

singe-sumatra.jpg


Dans un communiqué publié mardi, East Asia Minerals Corporation affirme être activement impliqué dans l'élaboration d'un nouveau plan d'aménagement dans la province d'Aceh. Les modifications proposées concerneraient de vastes zones de forêts protégées. Près d'un million d'hectares reviendraient ainsi à l'exploitation minière, 416.086 ha à l'exploitation forestière et 256.250 ha aux plantations d'huile de palme.

Et d'ajouter: "Dès que la forêt aura été reclassée, notre société se verra accorder la possibilité de poursuivre son programme de forage". "La lenteur de la reclassification serait imputable à une coalition de groupes environnementaux et autres ONG".

En effet, ce reclassement de la zone est contesté par de nombreux groupes environnementaux car il pourrait mettre en péril la biodiversité de renommée mondiale de la province, y compris les orangs-outans, rhinocéros, tigres et éléphants qui peuplent la région et qui sont déjà en voie de disparition. Des préoccupations reprises le mois dernier par un groupe de biologistes et scientifiques qui ont averti que ce nouveau statut pourrait avoir un immense impact écologique, qui joue lui aussi un rôle sur l'économie de la province, mais également sur les habitants de la région.

"Les forêts d'Aceh sont essentielles pour la sécurité alimentaire, la régulation des flux d'eau durant la mousson et les périodes de sécheresse pour irriguer les champs de riz et autres cultures", a déclaré l'Association pour la Conservation de la Biologie Tropicale (ATBC). Une bien triste décision qui ne redore pas l'image de l'Indonésie qui n'hésite pas à dévaster ses richesses naturelles pour de petits profits.

 

 


Publié dans Pollution

Partager cet article

Plus d’un million de personnes mourraient chaque année de la pollution en Chine

Publié le par Gerome

On connait depuis des décennies les dangers de la pollution de l’air et son effet sur les habitants des grandes agglomérations. La Chine et ses habitants en font la difficile expérience, puisque plus d’un million de décès par an y seraient liés à la pollution.

 

pekin pollution200lala


Suite à la diffusion au mois de janvier de photographies prises par la NASA et donnant une image particulièrement inquiétant de la pollution de l’air en Chine, une nouvelle étude a été réalisée et a démontré que plus d’un million de personnes mourraient prématurément à cause de la pollution dans ce pays.


Dans la région de Beijing, la pollution de l’air a longtemps été due au fonctionnement de nombreuses centrales à charbon. Au delà de la pollution liée à la présence de ces dernières, le fort développement économique et la croissance de la population viennent s’ajouter pour faire de l’air que respirent les chinois un véritable danger. La croissance de la consommation d’énergie des ménages engendre un sur-fonctionnement des centrales à charbon. Par ailleurs, la forte augmentation du parc de véhicules particuliers, lié à la croissance économique et à un effet rattrapage, contribue à la pollution urbaine.


Le résultat de cette étude n’étonnera malheureusement pas les Chinois. Près des deux tiers des décès liés à la pollution de l’air ont désormais lieu sur le seul continent asiatique. De quoi s’inquiéter encore un peu plus. Si la Chine semble aujourd’hui ne plus se cacher derrière son petit doigt et prendre la mesure du danger, il serait alors temps qu’elle prenne des décisions radicales et se fixe de vrais objectifs, au risque que les chiffres déjà dramatiques ne fassent que s’accroître.

 

 


Publié dans Pollution

Partager cet article

Nettoyage de la maison : crème à récurer au citron

Publié le par Gerome

Comment faire soi-même sa crème à récurer ?

Le nettoyage de la maison est impossible sans l’incontournable « crème à récurer ». Pour entretenir et faire briller sa salle de bain, son évier, son frigo … rien de mieux que de faire soi-même une crème à récurer naturelle. Avec son action abrasive, le mélange du bicarbonate de soude et du jus de citron vous permettront de nettoyer la maison facilement !

 

Recette de Grand-mère
  1. Mélangez dans votre bol le bicarbonate de soude et le jus de citron (une réaction chimique va se produire, c’est normal).
  2. Ajoutez-y l’huile essentielle. Puis mélangez à nouveau.
  3. Votre crème à récurer naturelle est prête !
  4. Déposez de la crème à récurer au citron sur votre éponge humidifiée, puis frotter.
  5. Ensuite, rincez à l’eau claire la surface nettoyée.
  6. Conservez le reste de votre crème à récurer dans votre pot.
Ingrédients
  • 10 c. à soupe de bicarbonate de soude
  • 5 c. à soupe de jus de citron
  • 10 gouttes d’huile essentielle de citron
Equipements
  • Un bol
  • Une éponge
  • Un pot hermétique

 

Partager cet article

Guadeloupe : monstre chimique

Publié le par Gerome

bananeraie-guadeloupe.JPG
A la Martinique, lundi 15 avril, plus d'une centaine de marins pêcheurs ont manifesté dans les rues de Fort-de-France. En janvier déjà, ils avaient bloqué l'accès du port jusqu'à ce que le gouvernement leur accorde 2 millions d'euros – qu'ils attendent toujours. La contamination due au chlordécone a rendu leurs langoustes impropres à la consommation. A la Guadeloupe, l'exaspération monte pour la même raison. Après avoir pollué les sols, ce pesticide poursuit ses dégâts en mer. Une catastrophe écologique qui prend la dimension d'un désastre économique aux Antilles françaises.


"Des pesticides, j'en avale depuis trente ans et je continue de manger mon poisson. Mais mes petits-enfants, qu'est-ce qu'il va se passer pour eux ?", soupire Franck Nétri, pêcheur depuis toujours sur la côte sud-est de la Guadeloupe. A 46 ans, il ne voit pas comment il pourra se reconvertir. Il sait qu'il n'a pas le choix : la zone où la pêche est interdite va encore être étendue. Un arrêté préfectoral de 2010 l'avait fixée à 500 mètres du rivage, elle doit passer à 900 mètres. Les derniers arbitrages en cours avec les experts et la préfecture ne laissent guère de doute.

Le chlordécone est un perturbateur endocrinien avéré, un neurotoxique classé cancérogène possible en 1979. Le littoral est l'ultime territoire contaminé : la molécule est arrivée progressivement dans l'eau des rivières. Vouée à la culture de la banane d'exportation, la région de Basse-Terre est l'épicentre de la pollution au chlordécone. Au fur et à mesure de la contamination, il a fallu stopper des élevages de ouassous – la crevette bleue chouchou de la cuisine caribéenne –, et la pêche en eau douce. Il a fallu cesser de consommer le crabe de la mangrove et les poissons d'estuaire. Le nouvel arrêté précisant quelles seront les espèces autorisées, pêchées au large, n'est pas encore paru.



Dans le petit port de pêche de Bananiers – quelques barques à l'ombre d'un bouquet de cocotiers, des casiers en vrac et une colonie de pélicans –, la consternation le dispute à l'amertume. A 10 heures, pourtant, les clients se pressent devant le poisson frétillant. C'est 10 euros le kilo, quelle que soit l'espèce. Contaminée ou non. Les pêcheurs reconnaissent qu'ils jouent au chat et à la souris avec les représentants des affaires maritimes, qui viennent couper sans ménagement les bouées des casiers. "Ils veulent nous foutre à la porte de la mer, laisser la place aux touristes", grincent-ils.


Environ 70 familles vivent de cette activité. "Il n'y a pas d'amélioration possible, déplore Nicolas Diaz, biologiste pour le comité régional des pêches de Guadeloupe : le chlordécone est piégé dans la vase des estuaires, il va être largué à chaque tempête. Il y en a pour des générations !" Depuis le 15 février, la préfecture a promis aux pêcheurs de faire réaliser une étude d'impact économique. Ils attendent surtout un dédommagement.


En 2009, l'Etat avait octroyé 10 000 euros maximum à chaque patron de pêche pour solde de tout compte – ces derniers s'étaient imaginé qu'il s'agissait d'une simple aide d'urgence. Leurs bateaux sont trop modestes pour aller travailler au large et Bruxelles, qui ne souhaite pas voir la puissance de la flotte européenne s'accroître, ne leur permettrait pas, de toute façon, d'acquérir des moteurs plus puissants.

Nombre d'Antillais voient comme un scandale d'Etat ce chlordécone épandu pour lutter contre un charançon amateur de bananes, de 1972 à 1993. L'outre-mer avait obtenu une dérogation spéciale, car la métropole avait officiellement banni cet insecticide en 1990, tandis que les Etats-Unis avaient stoppé net sa production et son utilisation dès 1976. Trop dangereux.


TOUTE LA CHAÎNE ALIMENTAIRE EST CONTAMINÉE

Les agronomes relativisent son impact : les sols des plantations n'avaient-ils pas commencé à se gorger de pesticides dès les années 1950 ? Certes, mais le chlordécone se révèle coriace, sa durée de vie est estimée à sept siècles. Il va falloir vivre avec ce "monstre chimique", comme l'avait qualifié Jean-Yves Le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle, docteur en biochimie et auteur d'un des nombreux rapports sur cette catastrophe.


Avant les rougets barbets, les brochets de mer, les mérous, derniers contaminés, la présence de la molécule a été repérée dans l'eau de source en Martinique en 1999, puis dans les patates douces, les ignames, le manioc. Mais paradoxalement pas dans les bananes. Depuis, on découvre, analyse après analyse que le chlordécone a contaminé toute la chaîne alimentaire, y compris la viande des bovins et des poules – avec une concentration élevée dans les œufs. Le gibier local, la tourterelle à queue carrée et la grive à pieds jaunes, est touché. On voit mal comment le cochon élevé sous le manguier y échapperait. Chaque fois qu'on la cherche, on la trouve. Même dans le lait maternel.


Les familles modestes qui tirent une partie de leurs revenus de la vente informelle ou du troc des produits de leur jardin ont vu leur mode de vie bouleversé. Après deux années de diagnostic pour délimiter les zones les plus contaminées, l'équipe chargée du programme Jardins familiaux (JAFA) mène depuis 2009 une intense campagne d'information. Messages à la télévision et à la radio, séances théâtrales et "manifestations ludiques et didactiques" se multiplient. Ses membres sont allés rencontrer plus de 10 000 familles chez elles. "On leur dit de ne plus planter de tubercules ni de racines, d'en manger moins. On leur répète qu'ils peuvent cultiver des tomates, des fruits, mais ils ont toujours des doutes", résume Johann Agrapart, un des piliers de l'association.


Le choix d'un modèle intensif largement subventionné de production de bananes destinées à l'exportation a fait de Karukera ("l'Ile aux belles eaux", l'ancien nom de la Guadeloupe) un laboratoire grandeur nature d'une pollution diffuse. Malgré la mobilisation de plusieurs organismes publics de recherche, il ne se dégage aucune solution réparatrice pour la terre et l'eau.


SURRISQUE DE CANCER SIGNIFICATIF

Luc Multigner travaille, lui, sur les effets de l'organochloré sur la santé des populations. Médecin épidémiologiste à l'Inserm, il coordonne une équipe de chercheurs qui a commencé par se préoccuper, en 2002, de la fertilité des travailleurs des bananeraies – sans conclure à un effet manifeste. Sur la fréquence des cancers de la prostate en revanche, les chercheurs ont mis au jour un surrisque significatif lié à une exposition chronique.


Puis ils ont examiné une cohorte de 1 042 femmes et leurs enfants exposés au pesticide in utero. Avec un réseau international de scientifiques, cette équipe a étudié le développement de 153 de ces nourrissons âgés de 7 mois. Les conclusions publiées dans la revue Environmental Research en 2012 sont alarmantes : retard du développement psychomoteur, moindre appétence visuelle pour la nouveauté, réduction de la vitesse d'acquisition de la mémoire visuelle...

Une deuxième série de tests à l'âge de 18 mois a confirmé un retard de la motricité fine de la part des garçons de la cohorte, selon les résultats publiés en janvier par NeuroToxicology. Cette enquête nommée "Timoun" (enfant en créole) a fait beaucoup de bruit aux Antilles. Mais à Paris ?


Dans son bureau de l'université Antilles-Guyane, Luc Multigner attrape un vieux fascicule sur une étagère. "C'est le rapport d'Alain Kermarrec sur la contamination de la faune et de la flore de Guadeloupe. Métaux lourds, organochlorés... tout y est. Il date de 1980 et avait été envoyé entre autres au ministère de l'environnement." Pourquoi personne n'a-t-il entendu l'alerte ? En 2007, quatre associations et la Confédération paysanne ont déposé une plainte. Après quelques rebondissements judiciaires, une procédure est en cours au pôle santé du tribunal de Paris.


"ÇA VA DURER"

Ce dernier a mandaté Luc Multigner et le toxicologue Jean-François Narbonne comme experts dans cette affaire. L'épidémiologiste, qui doit rendre son mémoire en juin, a d'autres projets d'études sur la santé des enfants, les hépatites, le cancer de la prostate et celui du sein... "Le problème n'est peut-être pas de la même ampleur que la catastrophe de Fukushima, mais il est comparable dans sa complexité, analyse-t-il. Ce n'est pas une crise qu'on peut gérer, résoudre, pour passer ensuite à autre chose. Non, ça va durer."


S'il a tardé à faire face, l'Etat ne nie pas ses responsabilités. Plusieurs ministères ont concentré leurs actions dans deux plans gouvernementaux et engagé 33 millions d'euros lors de la première période de 2008 à 2010. Ces financements ont permis de mettre en place nombre de recherches, de publications, d'analyses, de contrôles des denrées alimentaires. Le deuxième plan chlordécone court jusqu'à fin 2013, mais rien ne dit qu'il sera suivi d'un troisième. La tentation des autorités est de faire rentrer la catastrophe antillaise dans le rang des programmes communs nationaux, comme les plans Ecophyto et Santé environnement, sans traitement spécifique.


Quelques associations se battent avec persévérance au nom de la santé des habitants ou de la biodiversité exceptionnelle de l'archipel, sans grande mobilisation de la part de la population, apparemment fataliste. Lassés peut-être, les élus locaux ne se font pas davantage entendre, ou alors pour défendre les intérêts des planteurs. Les Antilles expédient 270 000 tonnes de bananes par an en Europe, c'est la seule véritable filière exportatrice. Quant au ministre de l'outre-mer, Victorin Lurel, qui fut directeur de la chambre d'agriculture de la Guadeloupe, il connaît bien le dossier – mais n'est guère bavard.

Publié dans Nutrition & Santé

Partager cet article