La préfecture de Seine-Maritime a décidé, le 20 juillet 2020, de l’abattage de 1.430 renards d’ici à décembre 2020. L’espèce serait en surpopulation dans le département, pouvant causer des dégâts (sur les poulaillers) ou transmettre des maladies à l’humain (la rage par exemple). Plusieurs associations de protection de la faune sauvage ont vivement dénoncé la décision, et appelé à un rassemblement vendredi 31 juillet à Rouen.
Les tirs devront avoir lieu de nuit, et seront effectués par des lieutenants de louveterie (des chasseurs placés sous l’autorité du préfet).
Selon les associations, la décision préfectorale ne tient pas. D’abord parce qu’elles contestent depuis longtemps le fait que le renard soit classé dans les « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » : elles mettent en avant les services rendus par l’animal, prédateurs de rongeurs. Ensuite parce que lors la consultation publique menée entre le 29 mai et le 19 juin sur l’arrêté, il y a eu 2.468 avis négatifs, contre seulement 832 avis positifs.
Les associations ont décidé de saisir la justice administrative pour faire annuler cet arrêté.
Pour Christophe Coret, le président de l’AVES à Rouen, une association de protection animale, cet arrêté défend surtout les intérêts des chasseurs : « Cet arrêté a été pris à la demande des lieutenants de louveterie pour protéger les lâchers de perdrix grises, donc pour protéger leur gibier », a-t-il déclaré à France Bleu Normandie. En effet, la population de perdrix grises est en recul et pour continuer à pratiquer leur loisir, les chasseurs relâchent des perdrix dans la nature qui sont parfois mangées par les renards.
Chaque jour, 25 tonnes de déchets sauvages sont ramassées le long des autoroutes", se désole la Fondation Vinci autoroutes, qui lance une campagne de sensibilisation vendredi, avant un week-end chargé sur les grands axes.
Près d'un Français sur trois jette des déchets par la fenêtre de sa voiture, indique la 5e édition de l'enquête* de la Fondation Vinci autoroutes sur la façon dont les Français gèrent leurs déchets sur la route des vacances. Publiée vendredi 31 juillet, à la veille du grand chassé-croisé de l’été, cette enquête accompagne le lancement d'une campagne de sensibilisation du grand public, avec le slogan "Retenez-vous… la prochaine poubelle n’est jamais loin !"
Rappelant que "chaque jour, 25 tonnes de déchets sauvages sont ramassées le long des autoroutes", la Fondation Vinci autoroutes a élaboré un spot d’une minute diffusé sur internet et les réseaux sociaux. Des affiches sont également visibles dès vendredi sur les 453 aires du réseau Vinci autoroutes.
Selon cette enquête, 30% des personnes interrogées admettent jeter des déchets par la fenêtre de leur voiture sur la route des vacances, un comportement qui stagne depuis 2015. Elle précise que 82% des Français justifient leur geste par des poubelles trop pleines ou par l’absence de poubelles à proximité, "alors que sur autoroute des poubelles sont présentes sur toutes les aires", souligne le communiqué de la Fondation.
Jet de mégot et "oubli" de masque
De manière générale, 38% des sondés admettent qu’il leur arrive de jeter des déchets sur la voie publique, c'est 11 points de plus qu'en 2015. Le jet de mégot reste en particulier très fréquent, 12% des Français (soir un tiers des fumeurs) avouent le faire par la fenêtre de leur voiture. Paradoxalement, la grande majorité des Français (86%) se sentent coupables lorsqu’ils jettent un déchet dans la rue, dans la nature ou par la fenêtre de leur voiture, indique l'étude de Vinci autoroutes.
L’enquête révèle également que 5% des Français interrogés admettent avoir déjà jeté ou perdu un masque sur la voie publique. Alors qu’ils sont 92% à trier régulièrement leurs déchets dans la vie de tous les jours, les sondés ne sont plus que 86% à le faire sur leur lieu de vacances et 72% à le faire régulièrement sur l'autoroute.
L’enquête Ipsos "montre que malgré la place croissante des enjeux environnementaux dans le débat public, la prise de conscience et les comportements individuels peinent à progresser au même rythme, notamment lorsque les Français sont sur la route ou en vacances", estime la Fondation Vinci Autoroutes.
* Pour réaliser cette enquête, Ipsos a interrogé 2 160 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française, par le biais d'Internet, entre le 10 au 14 juillet 2020.
La déforestation continue de s'accélérer au Brésil, où 20 % de la forêt aurait déjà été détruite. Le climatologue Carlos Nobre estime que l'Amazonie risque de se transformer en savane d'ici 15 ans.
Inexorable. Le rythme de destruction de l'Amazonie brésilienne, en dépit de tous les cris d'alarme et de la mobilisation internationale, ne cesse de s'accélérer. Lors du seul mois de juin, les « indices de dévastation », rendus publics par le gouvernement brésilien , ont battu un record historique : 1.034 km². Au cours du premier semestre, la déforestation aurait progressé de 25 % par rapport à l'année précédente, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
Sous la pression des investisseurs , le gouvernement brésilien, par la voix du vice-président Hamilton Mourão, a promis de reprendre les choses en mains et de freiner le rythme de la déforestation d'ici 2022. Un moratoire sur les brûlis, traditionnellement pratiqués par les agriculteurs, a officiellement été déclaré pour une période de quatre mois. Les patrons des trois plus grandes banques privées du pays (dont Santander), viennent en outre, lors d'une initiative sans précédent, de dévoiler un programme d'action conjoint pour financer le développement durable en Amazonie, notamment en ce qui concerne la bioéconomie, et mettre fin à la déforestation dans la filière de l'élevage. Avec, semble-t-il, la bénédiction du vice-président de la République.
Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts
« Mourão est plus habile que le président [Bolsonaro]. Mais il y a peu d'espoir que ça s'arrange, car il y a un problème de complicité [entre le pouvoir en place et les intérêts économiques qui promeuvent la déforestation] », affirme Rubens Ricupero, un ancien diplomate qui fut ministre de l'Environnement et ministre des Finances. « Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts. Sinon, on peut s'attendre à une destruction irréversible jusqu'à la fin du mandat présidentiel. »
Selon plusieurs scientifiques, le temps presse. Car la forêt tropicale de l'Amérique du Sud, qui s'étend sur neuf pays, a déjà perdu plus de 16 % de sa végétation originelle, selon le climatologue Carlos Nobre. Si l'on ne considère que l'Amazonie brésilienne, le chiffre avoisine les 20 %, selon lui.
A la place de la forêt, des agriculteurs ont essentiellement planté du soja. On y trouve également des élevages de bovins, sans compter les orpailleurs clandestins à la recherche d'or et de métaux rares.
La moitié du territoire de l'Amazonie est officiellement protégée par la loi brésilienne, rappelle Ricardo Abramovay, professeur de Sciences de l'environnement à l'Université de São-Paulo (USP). Environ 20 % sont constitués de propriétés privées légalisées. Mais dans tout le reste de la région, l'absence de titres officiels de propriété l'a transformée en une sorte de Far West où règne la loi du plus fort. « Cela équivaut à un territoire d'une taille supérieure à l'Allemagne (entre 70 et 90 millions d'hectares), qui constitue une sorte de no man's land », affirme Ricardo Abramovay. « Le démantèlement des organes de répression en Amazonie par le gouvernement actuel », souligne-t-il, a également favorisé l'accélération de la déforestation.
De la forêt à la savane ?
« Nous sommes déjà très proches du point d'inflexion. Si la déforestation atteignait 20-25 % du territoire total de l'Amazonie, nous pourrions atteindre un point de non-retour à partir duquel la forêt se transformerait en savane », assure Carlos Nobre. Ce phénomène, qui serait alors « irréversible », selon lui, pourrait intervenir d'ici entre 15 et 30 ans. « Il ne s'agit pas seulement d'un point de vue théorique, soutient le climatologue. Regardez ce qui se passe dans le sud de l'Amazonie, par exemple… Il y fait déjà beaucoup plus chaud, la saison sèche est beaucoup plus longue, et la forêt est déjà en train de perdre sa capacité de recycler l'eau. »
L'Amazonie, transformée en savane ? Un scénario cauchemar, largement ignoré par Jair Bolsonaro, qui dénonce au contraire une « campagne malveillante contre le Brésil ».
En Gironde, le géant chinois du web, Alibaba a pour projet de construire 71.000 mètres carrés de bâtiments sur 19 hectares. Une véritable hécatombe environnementale et sociale !
Un projet d'envergure
En juin 2019, le conseil de la communauté de communes du Val-de-l'Eyreapprouvait à l'unanimité le projet d'une plateforme logistique du géant chinois Alibaba dans la zone Sylva 21 à Belin-Béliet en Gironde. 19 hectares de terres seraient ainsi artificialisés et 71 000 mètres carrés de locaux seraient construits.
Conscient que le e-commerce divise l'opinion publique, le mastodonte chinois a adopté une stratégie redoutable pour pouvoir s'implanter dans le secteur. Celle-ci vise à ne pas apparaître dans les documents d'achat du terrain. Alibaba a alors fait appel à une entreprise intermédiaire, la société PRD, pour être son promoteur, son investisseur et son aménageur.
Par ailleurs, le fait de s'implanter directement dans les communes et non en périphérie est une stratégie pour devancer le moratoire gouvernemental qui se concentre sur l'abord des villes.
Une future pollution et artificialisation des espaces naturels
À la suite du vote de ce projet, le collectif "Touche pas à ma zone humide" s'est créé. Celui-ci mène tout d'abord une lutte écologique contre cette implantation. En effet, la construction de ces locaux provoquerait une pollution de l'air, visuelle et sonore et le rattachement de la nappe phréatique entraînerait un assèchement, un stress hydraulique et une évacuation de l'eau dans la Leyre. Cette pollution serait aussi engendrée par les camions de transport des matériaux, des inondations, ou encore des incendies.
Par ailleurs, ce projet entraînerait une artificialisation des sols et des espaces naturels présents dans cette zone. En France, 236 hectares d'espaces naturels sont artificialisés chaque jour, en sachant que 90 % de ces sols sont encore fertiles. En 50 ans, 7 millions d'hectares ont ainsi été bétonnés ! Un véritable fléau quand on sait que les zones humides sont particulièrement riches en biodiversité.
Des emplois détruits dans le commerce de proximité
Ce collectif mène également une lutte sociale étant donné que les habitants ne croient pas à la promesse de milliers d'emplois crées par Alibaba. La crise sanitaire mondiale a tout de même rappelé l'importance aux habitants du commerce de proximité et que ces 19 hectares de terrain communal pourrait être utilisé différemment.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité
Enfin, le combat de ce collectif est politique car il souligne en effet le fait que la décision de réalisation de ce projet n'est pas unanime. Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine s'y est lui opposé et est même allé jusqu'à proposer un moratoire général sur ces projets de plateforme des géants du e-commerce.
Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine :
(Le projet) est en contradiction avec des politiques régionales en matière de biodiversité et avec la volonté de définir une transition globale et ambitieuse vers une économie durable, permettant de lutter contre le changement climatique, sachant que la Région sera un des territoires les plus impactés de France.
Cette région n'est cependant pas la seule à être confrontée à cette situation. Même si une vague de refus à l'égard du e-commerce commence à émerger (la maire et Présidente de la Métropole de Nantes s'est vigoureusement opposée à l'implantation d'Amazon), des communes y voient des intérêts financiers. Deux entrepôts d'Amazon sont ainsi en projet à Ensisheim en Alsace et à Belfort.