Le léopard des neiges sous la menace du changement climatique

Publié le par Gerome

Une étude du WWF montre que le changement climatique menace directement le léopard des neiges au Népal. Si la croissance des émissions de gaz à effet de serre se maintient, 30% de son habitat naturel dans l'Himalaya pourraient être affectés par la remontée de la limite des arbres.

 

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Le léopard ou panthère des neiges est un symbole. Très peu d'hommes peuvent se targuer d'avoir aperçu le "fantôme des montagnes". Et pourtant, c'est l'une des dix espèces les plus menacées par l'homme. Aujourd'hui, on estime qu'il reste entre 4.000 et 6.500 individus répartis dans les montagnes du nord et du centre de l'Asie, notamment dans la chaîne de l'Himalaya.

 
Au Népal, la population atteindrait seulement 500 félins. Là-bas, les léopards des neiges vivent dans les régions les plus élevées, au-delà de la limite des arbres mais en général sous les 5.000 mètres. C'est à cette altitude que se situe leur territoire de chasse, là qu'ils sont capables de suivre furtivement leurs proies. Mais ce territoire est actuellement en danger comme le démontre une étude publiée par le WWF. En effet, selon celle-ci, les conditions de plus en plus chaudes et humides de la chaîne himalayenne devraient faire remonter la limite des arbres vers les régions jusque-là "dénudées", réduisant l'habitat privilégié de ces félins.

 
"Nous savons que les léopards des neiges s'aventurent rarement dans les aires boisées, et qu'il y a une limite d'altitude qu'ils ne franchissent pas. Si la limite des arbres se décale vers le haut, comme nos recherches le prédisent, nous constatons que le léopard des neiges devra faire face à une réduction de son territoire", déplore ainsi Jessica Forrest, l'une des scientifiques du WWF, co-auteur de cette étude.

 
Une coopération transfrontalière indispensable

 
Pour arriver à de telles prédictions, les chercheurs ont déployé un système de modélisation par ordinateur, associé à des relevés sur le terrain en haute altitude. Ils ont ainsi pu simuler les impacts de différents scénarios du réchauffement sur la portion de territoire himalayenne du léopard des neiges. Un facteur important alors que le réchauffement climatique a de plus amples répercussions que la moyenne générale en Himalaya.

 
Dans un premier temps, les chercheurs ont donc utilisé les données de terrain et les relevés topographiques pour établir une carte de l'habitat actuel du léopard des neiges. Puis ils ont employé des méthodes statistiques pour constater l'impact potentiel du changement climatique sur la limite des arbres. À cette fin, ils ont modélisé trois scénarios d'émissions de gaz à effet de serre, issus du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC). Ce dernier prévoit une croissance de la température moyenne sur la région de 3 à 4 degrés Celsius d'ici la fin du siècle, assortie d'une augmentation des précipitations annuelles.

 
Les scientifiques ont, dans un deuxième temps, identifié des régions qui pourraient ne pas être affectées par le réchauffement climatique et ainsi, fournir une zone d'habitation pour le léopard des neiges dans le futur. Or, certaines de ces aires géographiques dépassent les frontières des Etats, accentuant la nécessité d'une coopération transfrontalière pour protéger les espèces rares.

 
L'Homme, sa principale menace

 
Mais le WWF a souligné que le climat n'était pas le seul responsable du danger qui plane sur le félin. D'autres menaces "humaines" sont responsables de sa perte, telles que la chasse illégale pour sa fourrure, les conflits entre bergers et prédateurs, le surpâturage du bétail sur le territoire du léopard des neiges. Réduire ces menaces actuelles offriraient ainsi un peu de répit au félin, et lui permettrait de s'adapter doucement à la pression climatique qui s'abat sur son habitat naturel.

 
"La perte de l'habitat alpin [himalayen] ne signifie pas uniquement un manque d'espace pour les léopards des neiges, mais cela pourrait aussi rapprocher certaines activités humaines de son territoire, comme les pâturages. Des conflits pourraient éclater entre des bergers soucieux de préserver leurs troupeaux et les félins qui voient se rapprocher de nouvelles proies. Avec pour seul résultat, une augmentation des bêtes tuées", explique le Dr. RInjan Shrestha, expert du léopard des neiges au WWF et co-auteur de l'étude présentée.

D'après les chiffres communiqués, le territoire du léopard des neiges pourrait passer de 20.000 à 11.700 kilomètres carrés, d'ici la fin du siècle, tranchant de la même manière dans les populations.

Publié dans Nature

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Une étude russe qui prouve que les OGM stériliseront l'humanité au bout de 3 Générations

Publié le par Gerome

On soupçonnait déjà que la perte de la fertilité était au nombre des graves  dégâts occasionnés, une étude récente va dans ce sens. Une étude qui, si elle n'est pas étouffée, pourrait avoir un grand impact sur les décisions à prendre à l'avenir!
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En 2009, près de 3% des terres agricoles étaient couvertes d'OGM avec 134 millions d'hectares, selon l'ISAAA, qui, chaque année, fait état des cultures des plantes transgéniques dans le monde. Et le dossier des OGM alimentaires - dont de très nombreuses pages restent encore floues à ce jour - pourrait bien s'alourdir prochainement alors qu'une nouvelle pièce en provenance de Russie est sur le point d'y être ajoutée. 

 

Celle-ci prend la forme d'une étude, dont les résultats les plus frappants viennent d'être présentés à la presse en Russie dans le cadre de l'ouverture dans ce pays des Journées de Défense contre les Risques Environnementaux. Elle est même évoquée par Jeffrey Smith, fondateur de l'Institute for Responsible Technology aux Etats-Unis et auteur de référence dans le monde des OGM avec notamment son ouvrageSeeds of Deception (littéralement «les semences de la tromperie») publié en 2003. Menée conjointement par l'Association Nationale pour la Sécurité Génétique et l'Institut de l'Ecologie et de l'Evolution, cette étude russe a duré deux ans, avec pour cobayes des hamsters de race Campbell, une race qui possède un taux de reproduction élevé. Ainsi, le Dr Alexey Surov et son équipe ont nourri pendant deux ans et d'une manière classique les petits mammifères, à l'exception près que certains d'entre eux ont été plus ou moins nourris avec du soja OGM (importé régulièrement en Europe) résistant à un herbicide.


Au départ, quatre groupes de cinq paires (mâles / femelles) ont été constitués: le premier a été nourri avec des aliments qui ne contenaient pas de soja, le second a, quant à lui, suivi un régime alimentaire qui comportait du soja conventionnel, le troisième a été alimenté avec en complément du soja OGM et enfin le quatrième groupe a eu des plateaux repas dans lesquels la part de soja transgénique était encore plus élevée que dans ceux du troisième.

 

A la fin de cette première phase, l'ensemble des quatre groupes a eu en tout 140 petits. L'étude s'est poursuivie dans une deuxième phase par la sélection de nouvelles paires issues de chacun de ces premiers groupes. Et, dans la logique du déroulement, les nouvelles paires de la deuxième génération ont, elles aussi, eux des petits, créant de fait la troisième et dernière génération de cobayes. Ainsi, il y a eu au final 52 naissances parmi les spécimens de troisième génération qui n'ont pas consommé du tout de soja, 78 parmi ceux qui ont consommé du soja conventionnel.

 

Mais le troisième groupe, celui qui a été nourri avec du soja OGM, n'a eu que 40 petits, dont 25% sont morts. Et, pire, dans le groupe qui a mangé le plus de soja génétiquement modifié, une seule femelle a réussi à donner naissance, soit 16 petits au total, dont 20% sont finalement morts.

 

Ainsi, à la troisième génération, les hamsters qui, pour les besoins de l'étude, ont eu, dans leur menu, une part importante de soja OGM, n'étaient plus capables de se reproduire...

 

Mais une autre surprise de taille a été observée: certains de ces hamsters issus de la troisième génération se sont retrouvés avec des poils ... dans la bouche, un phénomène d'une extrême rareté.

   

Selon Jeffrey Smith, l'étude du Dr Surov et de son équipe pourrait bien «déraciner» une industrie qui vaut plusieurs milliards de dollars. L'affaire est donc à suivre, mais, quoi qu'il en soit, depuis l'introduction en 1996 dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire de produits agricoles transgéniques (issus de semences dans lesquelles y sont ajoutées un ou plusieurs gênes étrangers afin de conférer à la plante une propriété spécifique), les risques qui y sont liés restent encore très largement inconnus car très peu observés, faute d'études suffisamment longues et indépendantes, mais aussi à cause du refus des semenciers de publier leurs propres études (sauf sous la contrainte juridique) pour des raisons de stratégies industrielles et commerciales.

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le principe de précaution, dans ce domaine, semble effectivement illusoire, alors que les incertitudes scientifiques qui demeurent devraient justement le mettre au cœur du processus d'évaluation. Et, d'ailleurs, l'on peut même supposer que cetteabsence de précaution large et de manque de transparence vis-à-vis du public nuisent par la même occasion aux OGM agricoles expérimentaux (de seconde génération) qui ne peuvent pas être évalués dans les meilleures conditions puisque ceux qui sont actuellement sur le marché ne l'ont été que partiellement (voir le proverbe de la «charrue avant les boeufs»...).

 

Car l'ennui, au fond, c'est que nous tous, les consommateurs, sommes au bout de cette chaîne alimentaire: alors finalement dans l'histoire, qui sont réellement les cobayes?

 

 


Publié dans OGM j'en veux pas!

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L'épandage aérien crée la polémique

Publié le par Gerome

Alors que l’épandage aérien de pesticides est interdit en France, certaines préfectures délivrent des dérogations aux agriculteurs. Les écologistes et les apiculteurs montent donc au créneau pour dénoncer les risques pour l'homme et la biodiversité.

 

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L’épandage aérien visant à pulvériser des pesticides pour protéger les champs cultivés est interdit en France. Pourtant, certaines préfectures de Midi-Pyrénées (Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne et Gers) ont délivré des dérogations aux agriculteurs. "Le Sud-Ouest est particulièrement concerné par cette pratique qui est symptomatique de l'industrialisation de l'agriculture. Ces dérogations sont parfaitement inacceptables, car les épandages ont un effet très négatif : ils ne se limitent pas à la parcelle traitée", alerte ainsi l'eurodéputé écologiste José Bové.


Concrètement, les pesticides ou fongicides sont diffusés sous forme liquide ou en micro-granulés par des hélicoptères qui volent en rase-motte au-dessus des champs, essentiellement de maïs. Selon le président de la chambre d'agriculture de Haute-Garonne, Yvon Parayre, les agriculteurs n’utilisent cette méthode qu'en dernier ressort car la méthode est "très coûteuse". L’objectif serait alors de prévenir des pertes qui peuvent aller jusqu'à 30% de la récolte. Le syndicat agricole FNSEA soutient que des précautions sont prises pour éviter toute pollution. Mais les apiculteurs eux ne l’entendent pas de cette oreille.


Ils sont confrontés à des pertes importantes, le taux de mortalité des abeilles étant en forte augmentation en France. De 3 à 5% en 1985, il est passé de 35 à 40% aujourd'hui et serait au moins en partie imputable aux pesticides, d'après les apiculteurs qui sont plusieurs fois monté au créneau sur le sujet. Pire, en Midi-Pyrénées, la mortalité moyenne est de 60%, souligne Olivier Fernandez, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées. Cité par l'AFP, celui-ci dénonce un non respect des procédures : le refus de prévenir dans le délai légal, le défaut de balisage avant le traitement et la pulvérisation mercredi d'un champ de maïs en pleine floraison, ce qui est interdit. L’infraction a été constatée par les services préfectoraux et une plainte a été déposée.


"Un scandale sanitaire majeur"


"C'est un coup de Napalm sur la biodiversité", estime le vice-président EELV du conseil régional de Midi-Pyrénées, Gérard Onesta. "Le problème concerne toute la France, c'est effrayant. La puissance publique donne une dérogation générale et systématique. C'est un scandale sanitaire majeur. Quand on épand, tout le monde en prend : les promeneurs, les enfants qui jouent dans le jardin, les animaux, les cours d'eau, les élevages. Et ce sont des produits de grande toxicité". Au ministère de l'Agriculture, on rappelle que "la règle c'est l'interdiction, les cas particuliers c'est la dérogation". Toutefois le député PS Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale de l'Assemblée nationale, s'étonne de la multiplication de ces fameuses dérogations.


De son côté, le ministère admet que "pour l'année prochaine, il serait souhaitable de revoir les critères" qui sont à la disposition des préfets pour accorder ou non les dérogations. D’autant que M. Bapt met en avant une absence de suivi. "Qui va aller vérifier sur le terrain si le vent permet l'épandage ou si les environs ne sont pas affectés", interroge-t-il. Pour lui, il faut purement et simplement suspendre la circulaire prévoyant les dérogations.


Alors qu’il y a un danger pour la santé humaine, "la DRAAF vit sur de vieux schémas d'agriculture intensive, avec une mésestimation du risque". Pour lutter contre certains parasites comme la pyrale, M. Bapt, tout comme les écologistes, préconise ainsi que les agriculteurs "varient les cultures" sur le même sol.

 

 


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Un iceberg plus grand que Paris se détache du Groenland

Publié le par Gerome

Si la météo n’est pas une preuve du réchauffement climatique, la taille des icebergs qui flottent dans nos océans l'est. Mercredi 18 juillet, un glacier d'une superficie supérieure à celle de Paris s’est détaché du Groenland, rapporte le Washington Post

 

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Cet événement est le deuxième de ce type dans les dernières années: en 2010, un iceberg s’était lui aussi détaché du glacier de Pertermann. Pour les scientifiques spécialistes du climat, ce sont les températures en augmentation des océans qui sont à mettre en cause dans ces ruptures de glaciers devenues anormalement fréquentes.

Le décrochage de cet iceberg de 120 km2 inquiète la communauté scientifique. C’est ce qu’explique Andreas Muenchow, professeur de l’université de Delaware, à l’AP:

    «C’est dramatique, c’est dérangeant. Nous avons des données sur 150 années et nous observons des changements que nous n’avons jamais vus auparavant. C’est l’une des preuve que le Groenland est en train de changer très rapidement.»

Alors que les températures globales moyennes sont en augmentation, ce changement est particulièrement notoire dans la région Arctique. Les températures du nord du Groenland et du Canada augmentent cinq fois plus vite que la moyenne globale.

Les scientifiques prévoient de suivre de près l’évolution du glacier de Petermann pour voir si sa fonte s'accélère ou non. Celle-ci a déjà accélérée de 10% à 20% depuis 2010.

Ted Scambos, un chercheur pour le Centre de données de la neige et de la glace de l’université du Colorado, estime qu’il «va falloir du temps avant que l’on comprenne quelle est l’importance» de la rupture du glacier.

Comme le note Reuters, le mouvement de cette énorme quantité de glace dans l’océan n’aura pas d’impact immédiat sur le niveau des océans, vu que l’iceberg appartient déjà à un glacier en partie flottant sur l’eau. La glace agit exactement comme un glaçon fondant dans un verre d’eau: celui-ci n’augmente pas le niveau de l’eau dans le verre.

 

 


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Une sécheresse historique aux Etats-Unis

Publié le par Gerome

A perte de vue, en Illinois, des champs de maïs sont dévastés, les épis flétris, inconsommables. En Oklahoma, étangs et petits lacs sont quasi asséchés, vidés parfois jusqu'à 90 % de leur eau douce. Dans 1 000 comtés (cantons) américains, des fermiers assistent, désemparés, à l'effroyable dessèchement de leurs terres arables et de leurs pâturages, dégradés "à un point rarement observé depuis dix-huit ans", indique l'Agence océanique et atmosphérique nationale américaine, la NOAA. Cette sécheresse est "sans doute la plus grave depuis 25 ans" a affirmé le secrétaire à l'agriculture, Tom Vilsack, mercredi 18 juillet, après avoir rencontré le président Barack Obama pour évoquer cette crise.

 

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Le secrétaire à l'agriculture a également décrété l'état de catastrophe naturelle dans 26 Etats, dont 14 touchés de manière jugée exceptionnelle. Journal historique de l'Indiana, le News Sentinel indiquait, le 16 juillet, que les services météorologiques de cet Etat prévoyaient le plus bas niveau de pluies d'été depuis cent quarante ans.


L'absence de précipitations (l'Indiana n'a pas reçu la moitié de ses pluies moyennes sur les trois derniers mois) ajoutée à des chaleurs hors normes — mardi 17 juillet, il faisait 38ºC à Chicago (Illinois), 39ºC à Saint Louis (Missouri) — a transformé ces Etats en "fournaises", selon le terme d'Alex Prud'homme, auteur du livre The Ripple Effect ("L'effet d'entraînement", Scribner ed., 2011) sur les risques d'épuisement de l'eau douce.


 LE CAS DU MAÏS EST SYMPTOMATIQUE


La sécheresse frappe fort dans trois zones. A l'Est, les Etats côtiers du Sud (Floride, Géorgie et, dans une moindre mesure, Caroline du Sud), au centre le long d'un axe Nord-Sud (Illinois, Iowa, Indiana, Kentucky, Tennessee) et enfin dans une vaste zone couvrant plus de la moitié du Grand Ouest américain (Kansas, Oklahoma, Texas, Wyoming, Colorado, Utah, Nevada, Arizona, Nouveau-Mexique).


La Floride connaît des incendies qui, au 15 juillet, dépassaient déjà la moyenne pour tout l'été des vingt dernières années. L'Arizona affronte les feux de forêts les plus importants jamais recensés. Le 13 juillet, la dernière estimation hebdomadaire du National Weather Service (NWS, météo nationale) a fait passer le territoire américain touché "modérément à gravement" par la sécheresse de 56 % à 61 %. Des climatologues craignent un été plus dévastateur que jamais, les incendies d'été de forêts et de champs étant en augmentation constante ces dernières années.


Dans la "Corn Belt" — la "ceinture" des Etats producteurs de maïs (Illinois, Iowa, Missouri et l'Est du Nebraska et du Kansas) —, le territoire entré en "sécheresse intense" a augmenté de 50 % dans la seule semaine écoulée. Le maïs est le cas le plus symptomatique des conséquences déjà désastreuses pour les agriculteurs américains et, au-delà, pour l'alimentation locale et mondiale. Le NWS estime que, dans les 17 Etats américains producteurs de maïs, la proportion des plants jugés dans un état "bon à excellent" est tombée de 40 % à 31 % seulement sur la semaine écoulée. Alors que 2011 avait constitué une année record pour la récolte du maïs (avec une recette de 76,5 milliards de dollars, soit 62,3 milliards d'euros), le département de l'agriculture s'attend cette année à une réduction d'au moins 18 %, le maïs étant plus atteint par la sécheresse que le blé ou le soja.


 

Le sujet est extrêmement sensible pour les producteurs américains, les premiers au monde (et aussi les premiers exportateurs). "Pour le fermier, à quoi sert-il que le prix du boisseau [25,4 kg] dépasse les 7 dollars s'il n'a plus de maïs ?", interrogeait mardi Ann Duigan, analyste chez JP Morgan, sur Bloomberg TV. L'affaire est également sensible pour les assureurs, qui provisionnent en prévision d'importants frais exceptionnels.


 LE PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES AGRICOLES GRIMPE


Elle l'est enfin pour les consommateurs. Un exemple : Sanderson Farms, troisième producteur américain de poulets en batteries, indique que chaque hausse de 10 cents du boisseau de maïs se répercute à hauteur de 2,20 millions de dollars sur ses coûts de production. Or, sur le seul mois de juin, le boisseau pour livraison en décembre a augmenté de 2,50 dollars, soit... 25 fois plus.


Ces surcoûts sont évidemment répercutés sur l'assiette du consommateur ou le portefeuille de l'importateur. Selon le département américain de l'agriculture (DoA), le prix moyen du kilo de poulet sur l'étal du boucher a déjà augmenté de 12 % par rapport à janvier. Le report des coûts sur la viande bovine et ovine devrait être encore supérieur (aux Etats-Unis, la plupart du bétail est nourri au grain en batteries jusqu'à atteindre le poids d'abattage souhaité).


Or depuis la mi-juin, avec la crainte de pénurie, les prix des matières premières agricoles n'ont cessé de grimper à la bourse de Chicago, où ils se négocient. Ceux conjugués du maïs, du blé et du soja ont augmenté en moyenne de 45 %. Or les analystes de Goldman Sachs misent sur une hausse supplémentaire des prix de 18 %.


Le débat sur la signification des sécheresses observées aux Etats-Unis ces dernières années est évidemment réactivé par la dimension exceptionnelle de celle qui sévit actuellement. Certains scientifiques américains jugent qu'elle s'inscrit dans un processus qui s'amplifie. A la question : "Assiste-t-on à un accroissement régulier et persistant de la sécheresse aux Etats-Unis ?", le professeur Richard Seager, de l'Observatoire de la Terre à l'Université Columbia (New York), qui a analysé plus spécifiquement l'historique de la région Sud-Ouest, répondait récemment : "Les modèles montrent une aridification progressive. Personne ne parle de "sécheresse" au Sahara. C'est un désert. Si les modèles sont exacts, alors le Sud-Ouest américain est confronté à une sécheresse qui devient permanente."

 

 


 

 


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