Un écologiste est tué chaque semaine dans le monde !
Triste bilan...
La défense de l'environnement n'est pas toujours sans risque. Doux euphémisme, notamment dans les pays où les pouvoirs publics jugent qu'elle va à l'encontre de ce qu'on appelle communément les intérêts supérieurs de la nation et où la presse n'est pas libre.
Les meurtres de militants anti-déforestation qui se sont multipliés ces derniers mois au Brésil, démontrent que certains, dans le mauvais sens du terme, ne badinent pas avec l'écologie. Rares toutefois sont ceux qui sont en mesure d'en nommer ne serait-ce qu'un seul.
En Russie et en Chine, des journalistes ont par ailleurs été molestés ou ont fait l'objet de menaces pour avoir eu l'outrecuidance de dénoncer des scandales environnementaux. Paradoxalement peu médiatisé, le phénomène n'en est pas moins très préoccupant.
Le contrôle des ressources naturelles est passible de mort
Publié à l'occasion du sommet Rio+20, dont les mauvaises langues ou plutôt ceux qui n'ont pas la langue dans leur poche diront qu'il est bien parti pour déboucher lui aussi sur un « massacre », un rapport publié par l'ONG Global Witness fait quant à lui état de quelque 711 activistes, journalistes ou animateurs de collectivités locales défendant le droit à la terre et à la forêt assassinés lors de la dernière décennie, soit une moyenne insupportable d'environ un par semaine.
106 acteurs de la protection de l'environnement auraient de surcroît été exécutés rien qu'en 2011, soit environ le double des trois années précédentes. Ironie du sort : hôte de Rio+20, le Brésil serait également l'État où le plus grand nombre de meurtres d'écologistes a été commis (NDLR : près de la moitié, mais leur nombre aurait légèrement baissé l'an passé) depuis dix ans devant la Colombie, les Philippines et le Pérou.
« Cela montre la réalité et l'étendue choquante de la compétition pour l'accès aux ressources naturelles », a sobrement commenté Billy Kyte, militant de Global Witness, cité par nos confrères du Guardian.
L'association évoque une véritable « culture de l'impunité » entretenue par l'absence de sanctions pénales des auteurs et fatalement des commanditaires.
Elle dénonce en outre le traitement de faveur accordé par les décideurs aux entreprises minières, gros exploitants forestiers, grands propriétaires terriens et autres multinationales de l'agri-business. Tout en reconnaissant que ses statistiques sont peut-être erronées en raison du manque d'informations disponibles dans certains pays concernés au tout premier chef, notamment la Chine...
Alors que débute la conférence carioca, il serait de bon ton que les chefs d'États qui ont daigné se déplacer se penchent sur cette invraisemblable hécatombe. Même s'ils ont bien d'autres problèmes à tenter de solutionner.