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L'info écologique
Le groupe de distribution veut réduire le nombre de produits importés et s’est donné les moyens d’atteindre cet objectif. En témoigne le lancement par sa marque Casino Bio, en plein Printemps Bio (pour rappel, celui-ci s’achèvera demain) et alors que l’Hexagone a récemment franchi le cap du million d’hectares cultivés, d’une gamme « 100 % origine France ». L’objectif est bien sûr de donner un coup de main aux producteurs locaux d’où, par extension, une diminution des rejets de gaz à effet de serre dus au transport et une participation accrue à la lutte contre le changement climatique.
« Ce projet s’inscrit dans la politique de différenciation de l’offre et d’innovation produit conduite par le Groupe Casino et donne la priorité à la production Française. Deux années ont été nécessaires pour le concrétiser. D’une part en raison du nombre d’exploitations Françaises bio, insuffisant pour répondre à la demande d’approvisionnement du Groupe Casino pour ses 9 500 magasins ; et d’autre part en raison des exigences du Groupe Casino en matière de qualité produit pour sa marque propre, imposant le suivi d’un cahier des charges rigoureux », a détaillé le groupe dans un communiqué.
En plein essor, l’agriculture biologique française est évidemment l’autre grande gagnante de cette belle initiative, qui était aussi souhaitée par les consommateurs, toujours plus séduits par le bio, attachés à l’« authenticité alimentaire », avides de soutenir la production nationale en cette période de crise et de plus en plus sourcilleux quant à l’origine des produits. Précisons ainsi que, d’après un sondage réalisé par l’Agence Bio, six Français sur dix affirment avoir consommé des denrées bio l’an passé (quatre sur dix au moins une fois par mois). De même, 55 % des personnes interrogées ont souhaité être informées sur l’origine desdites denrées, avant les contrôles et le mode de production, ce qui légitime l’expérimentation de l’affichage environnemental, lancée le 1er juillet dernier.
Pour l’heure, « 34 références cultivées dans le Sud-Est et le Sud-Ouest de la France composent l’assortiment, qui évoluera au fur et à mesure des partenariats noués avec les producteurs bio. Les premiers fruits et légumes de saison, courgettes, aubergines, tomates grappe, tomates cerise et poivrons Casino Bio « 100% origine France » seront commercialisés au mois de juin dans tous les magasins Casino (hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité).
De nouvelles références telles que les kiwis, pommes et carottes arriveront dans le courant de l’été », a détaillé le groupe, qui souligne par ailleurs que, « récoltés dans le Sud de la France, ces fruits et légumes parcourent moins de kilomètres jusqu’aux magasins de l’enseigne ». Labellisés AB (Agriculture Biologique) et sans produits chimiques par définition, ils sont enfin cultivés dans le respect des saisons et cueillis à maturité.
C’est ce qui s’appelle faire les choses dans les règles de l’environnement.
Un consortium de 17 chercheurs en écologie vient de passer près de 2.000 articles scientifiques en revue. Leur but : comprendre l'impact de la perte de la biodiversité sur l'humanité. Les écosystèmes sont évidemment fort touchés puisque leur fonctionnement risque de ralentir. La productivité de nos cultures, pêcheries et autres plantations pourrait également en pâtir. Va-t-on enfin voir apparaître de nouvelles politiques ?
Un peu à la manière des rapports sur le changement climatique réalisés par le Giec, un consortium de 17 chercheurs en écologie, parmi lesquels figure Michel Loreau, de la station d'écologie expérimentale du CNRS à Moulis, souhaite dégager dans un article publié dans la revue Nature un consensus scientifique à partir de l'analyse de quelque 2.000 papiers publiés ces 20 dernières années. À l'heure où les activités humaines détruisent des écosystèmes entiers, les chercheurs dégagent six points qui font l'unanimité dans la communauté scientifique.
Une de ces affirmations importantes est que la perte de biodiversité affecte négativement le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes. Cette perte réduit notablement l'efficacité avec laquelle les écosystèmes captent des ressources essentielles, produisent de la biomasse, décomposent et recyclent des ressources biologiques.
Une disparition des espèces aux conséquences variables
Les chercheurs présentent par ailleurs une série de résultats émergents, qui, s'ils doivent encore être confirmés par la recherche, pourraient changer notre façon d'appréhender la biodiversité. Par exemple, les effets de la disparition d'espèces et de gènes sont plus importants lorsque l'échelle temporelle ou spatiale considérée est plus grande. Ainsi, si un nombre limité d'espèces peut constituer un petit écosystème en apparence stable sur une courte période de temps, des écosystèmes plus vastes, pris dans des conditions variant au fil du temps, ont besoin d'un plus grand nombre d'espèces pour maintenir leur fonctionnement.
Autre point mis en avant par les chercheurs : les données récentes tendent à montrer que l'impact de la perte de biodiversité dans le monde est comparable à celui d'autres changements globaux comme le réchauffement climatique ou l'excès d'azote déversé par l'agriculture.
Moins de biodiversité, moins de productivité
L'article offre aussi une analyse nouvelle de l'impact de la perte de biodiversité sur de nombreux services écologiques dont dépend le bien-être des sociétés. Ainsi, un consensus se dégage sur le fait que la diversité en espèces et la diversité génétique au sein de celles-ci permettent d'augmenter la productivité des cultures, des pêcheries et des plantations d'arbres. En revanche, l'importance de la biodiversité semble moins claire pour d'autres services comme la pollinisation par les insectes ou la purification de l'eau dans les zones humides. Ceci constitue une invitation à approfondir les recherches sur ces aspects.
L'un des buts poursuivis par les chercheurs est d'alimenter les discussions lors de la conférence internationale Rio+20, qui se tiendra en juin 2012. Ce travail servira aussi de base à l'IPBES (Intergovernmental science-policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), l'équivalent du Giec pour la biodiversité qui doit être mis en place cette année. De plus, en mettant en évidence les lacunes scientifiques, il pourrait servir à établir des programmes de recherche visant à les combler. Enfin, il devrait aider les décideurs à concrétiser des politiques appropriées pour freiner la dramatique perte de biodiversité.
Le gouvernement australien a annoncé ce vendredi que 294 des plus grands pollueurs du pays devront payer une taxe carbone. Celle-ci sera mise en place dès le mois de juillet prochain dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La société Shell avait déposé, fin mars 2012, auprès de la Préfecture de la Guyane, un dossier de déclaration d’ouverture de travaux de forage et d’étude sismique en mer à 130 km des côtes et sur une zone d’environ 5.300 km2. Actionnaire majoritaire d’un consortium pétrolier avec Total (Tullow Oil et Northern Petroleum), Shell souhaitait réaliser quatre forages d’exploration ultra-profonds, deux en 2012 et deux en 2013. La société entendait aussi mener une campagne de recherche d’hydrocarbures par ondes sismiques en 2012.
Ces recherches auraient permis l’acquisition de données acoustiques grâce à des canons à basses fréquences. Lorsque ces basses fréquences atteignent le substrat géologique, un écho remonte en surface et permet ensuite d’établir une carte en 3D de la géologie sous-marine. Les compagnies pétrolières savent ainsi où forer pour optimiser leurs chances de découvrir du pétrole.
Impacts sur la faune marine
Seul problème des recherches sismiques, «pour des raisons de hauteur d’eau et de pénétration suffisante des ondes dans les formations géologiques, l’intensité des ondes est très élevée», avait concédé Shell dans son étude d’impact. Elle estimait cependant que les ondes sismiques n’auraient eu qu’au mieux un impact moyen à fort sur les cétacés. Les poissons, les tortues marines et les oiseaux n’auraient dû en souffrir que modérément.
Christian Roudgé, coordinateur de la Fédération Guyane Nature Environnement qui, sur ce dossier, travaille en lien étroit avec Greenpeace France et la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), n’était alors pas du même avis. Selon lui, «les impacts sur la faune aquatique (notamment cétacés et poissons, ndlr) sont mal connus. A proximité directe des canons on sait ce qui se passe. Plus loin, non.»
Idem pour ce qui est des forages exploratoires, l’étude de Shell estimait que les impacts sur les poissons, les tortues, les cétacés et les oiseaux seront faibles à moyens voire négligeables.
Mobilisation des défenseurs de l’environnement
Des mesures d’atténuation avaient été proposées par Shell pour protéger la faune marine : présence d’observateurs de la faune marine à bord des navires, mise en place d’une surveillance acoustique passive, pas de source lumineuse intense dirigée vers l’eau, période d’intervention qui n’interfère pas avec les cycles biologiques des espèces aquatiques. Mais cela n’a pas empêché les anti-pétrole de s’organiser dans le département.
Un «Collectif Or bleu contre Or noir» s’est créé le 3 mai dernier. Il a vite regroupé plus de 1.000 personnes opposées au projet de Shell en Guyane, sur les quelques 200.000 habitants que compte la Guyane française. Les revendications de ce collectif n’ont pas concerné uniquement la faune marine. «Les forages se situent dans une zone de très forts courants marins, mal connus, qui rendent particulièrement périlleuses toute exploitation» et «en cas de marée noire, les industriels admettent qu’il serait impossible de nettoyer la mangrove du plateau des Guyanes, un écosystème primordial pour notre région» avait alors précisé le collectif sur son site internet (http://or-bleu-contre-or-noir.org/)
Le bras de fer entre écologistes et sociétés pétrolières a été arbitré aujourd’hui par Nicole Bricq: il n’y aura pour l’instant pas de nouveau forages en vue en Guyane. Le ministère du développement durable a déclaré dans un communiqué de presse que «dans le cadre d’un code minier inadapté et obsolète, le précédent Gouvernement a octroyé un permis exclusif de recherches à un consortium privé sans contrepartie suffisante pour l’intérêt national. La prise en compte des problématiques d’environnement n’est pas satisfaisante.»
Un bel exemple qui montre que le poids de 1.000 citoyens face au lobby des multinationales du consortium peut parfois peser…