Pesticide Cruiser. Le gouvernement se prononce en faveur de son interdiction
Le ministère de l'Agriculture s'est prononcé ce vendredi matin pour l'interdiction du pesticide Cruiser du groupe suisse Syngenta utilisé pour le colza et suspecté d'accroître la mortalité des abeilles. Cet avis pourrait déboucher sur une interdiction effective d'ici quelques semaines. Gérard Bapt (PS) s'est félicité de cette annonce tout comme les apiculteurs du Finistère.
"J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a déclaré le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll sur le perron du ministère, après avoir reçu un rapport de l'Anses (lire ci-dessous) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles.
Une décision "qui tranche avec l'attentitisme des ministres précédents", estime Gérard Bapt (PS)
"C'est super !", a réagi dans la foulée de cette annonce le député PS Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale dans l'Assemblée sortante. "Je salue avec satisfaction la décision du ministre, qui tranche de manière bienvenue avec l'attentisme des ministres précédents, trop sensibles au lobby de l'industrie", a commenté Gérard Bapt, interrogé par l'AFP.
"Une grande victoire" qui "intervient au bon moment", selon les apiculteurs du Finistère
"C'est une grande victoire", aégalement réagit Gilbert Morizur, président du syndicat des apiculteurs du Finistère. Il se félicite que cette décision intervienne au bon moment c'est à dire avant le démarrage en France des ventes de semences enrobées de cet insecticide. " Pour leur part, nos coopératives bretonnes ont eu raison d'anticiper cette décision en refusant de les commercialiser car le danger est aujourd'hui avéré", poursuit-il.
Considérer les effets sanitaires chroniques
Il a estimé en outre que "comme pour les médicaments à usage humain, ce sont les familles de produits qu'il faut considérer, en l'occurence les néonicotinoïdes, sans s'arrêter à tel ou tel produit commercialisé". Il a insisté aussi sur l'importance de considérer "les effets sanitaires chroniques dus à l'exposition à faible dose", c'est à dire à des doses inférieures aux seuils de toxicité.