Pollution en Chine: à Pékin, un air de plus en plus irrespirable

Publié le par Gerome

L'asthme et les cancers du poumon touchent de plus en plus de Pékinois...


Officiellement, «la qualité de l'air s'améliore» à Pékin. Pourtant ces dernières semaines, des centaines de vols ont été annulés ou retardés, des autoroutes fermées et des habitants en détresse respiratoire ont afflué dans les hôpitaux. Des mois d'octobre et de novembre calamiteux avec une absence de vent ont relancé le débat sur la pollution qui préoccupe de plus en plus les 20 millions de Pékinois. Et aussi la polémique sur l'indice de qualité de l'air de la municipalité de Pékin qui s'entête à rester dans le vert quand celui de l'ambassade des Etats-Unis vire au rouge et qu'un simple coup d'oeil par la fenêtre peut calmer toute velléité de sortie.

 

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240.000 voitures supplémentaires arrivent cette année dans les rues


Fin octobre, les autorités de Pékin ont dû fermer six autoroutes et retarder ou annuler plus de 200 vols en raison de l'épais couvercle gris-jaune qui recouvrait la mégapole, l'une des capitales les plus polluées du monde. «Ces dernières années, la qualité de l'air à Pékin n'a cessé de s'améliorer», affirme pourtant à l'AFP Yu Jianhua, chargé de la pollution atmosphérique à la municipalité : «274 journées avec un air de bonne qualité en 2008» --année de gros efforts pour les jeux Olympiques—«285 en 2009 et 286 en 2010». Pékin, assure-t-il alors que l'air de la capitale semble irrespirable ce matin-là, s'est attaqué aux causes majeures de pollution: véhicules, chauffage domestique et centrales au charbon, usines et chantiers. «Nous avons réduit la combustion de charbon pour le chauffage et les usines, relevé les normes d'émission des véhicules et mis à la casse cette année 150.000 vieilles voitures», explique Yu Jianhua.


Ce que Yu Jianhua ne dit pas, c'est qu'à Pékin 240.000 voitures supplémentaires arrivent cette année dans les rues, où il en circule déjà cinq millions. Chez Greenpeace, Zhou Rong explique que «la pollution est bien plus préoccupante qu'à Shanghai ou Canton», parce que Pékin «n'est pas proche de la mer et reçoit très peu de pluies». De plus, ajoute Zhou Rong, «Pékin est encerclé de provinces qui brûlent énormément de charbon».


Le cancer du poumon a augmenté de 60% en dix ans


A l'hôpital Tongren de Pékin, le Dr Gu Haitong, chef adjoint du service de pneumologie, voit les patients se bousculer. D'habitude «je prends entre 20 et 30 personnes souffrant de problèmes respiratoires par demi-journée», dit-il à l'AFP, «mais depuis le mois dernier c'est entre 40 et 50». «L'asthme à Pékin est en hausse» constate le médecin. Le cancer du poumon a augmenté de 60% en dix ans pour devenir la première cause de mortalité dans la capitale, les effets de la pollution se greffant sur ceux du tabagisme.


Le gouvernement ne peut plus ignorer la mobilisation croissante des Chinois contre la pollution et le ministère de l'Environnement a commencé à sonder mi-novembre l'opinion publique. «Les normes en vigueur ne répondent plus aux exigences de la qualité de l'air. Il est donc nécessaire de les amender le plus tôt possible», reconnaît le ministère sur son site, tout en évoquant la date lointaine de 2016. Il s'agirait notamment de rendre publiques les concentrations de particules fines PM2,5 (d'un diamètre égal ou inférieur à 2,5 microns), et non plus comme aujourd'hui les particules PM10. Les PM2,5 peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires et migrer dans le sang.


Selon le quotidien China Daily, seulement 20% des villes chinoises auraient une qualité de l'air acceptable si ces particules étaient prises en compte, contre 80% actuellement. C'est justement cette mesure qu'utilise l'ambassade des Etats-Unis pour établir le niveau de pollution à Pékin. Et depuis plusieurs semaines, l'indice américain diffusé sur Twitter --qualifié de «sensationnaliste» par Pékin-- oscille entre «dangereux» et «très dangereux». Chez Greenpeace, Zhou Rong espère que le gouvernement «introduira les mesures de PM2,5 rapidement», car «2016, c'est trop tard». Mais «les gouvernements locaux vont perdre beaucoup de bons jours» et ils s'inquiètent de voir leurs performances baisser aux yeux de Pékin. Les provinces craignent aussi «de provoquer la panique» en publiant les chiffres réels de la pollution, ajoute Zhou Rong.

 

 


 

 


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La déforestation s'accélère encore et encore...

Publié le par Gerome

Le rythme de la déforestation s'est accéléré sur la planète depuis l'an 2000, avec la perte de 6,4 millions d'hectares par an, a déploré dans un rapport paru mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (Food and Agriculture Organization – FAO –, en anglais). En s'appuyant sur les techniques d'imagerie satellitaire les plus récentes, la FAO a constaté qu'entre 1990 et 2000, environ 4,1 millions d'hectares de forêts disparaissaient chaque année et que la moyenne avait grimpé à 6,4 millions entre 2000 et 2005.

 

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"La déforestation prive des millions de personnes de biens et de services forestiers cruciaux pour la sécurité alimentaire, le bien-être économique et la santé de l'environnement", a souligné Eduardo Rojas-Briales, sous-directeur général de la FAO responsable du département des forêts. Les chiffres montrent que "la planète a perdu en moyenne 4,9 millions d'hectares de forêt par an, soit près de 10 hectares de forêt par minute" entre 1990 et 2005. Selon la FAO, ce phénomène est dû en grande partie à la conversion de forêts tropicales en surfaces agricoles cultivables en particulier en Amérique du Sud et en Afrique.


 

Autre enseignement, la nouvelle étude montre que "les pertes nettes de couvert forestier, partiellement compensées par le reboisement ou l'expansion naturelle" ont représenté au total 72,9 millions d'hectares sur quinze ans, 32 % de moins qu'une précédente estimation (107,4 millions d'hectares). La FAO a souligné que les chiffres diffèrent de l'évaluation des ressources forestières mondiales effectuée en 2010, car ils sont "basés sur des données satellitaires à haute résolution". En 2010, la FAO avait pour l'essentiel compilé des rapports par pays utilisant une grande variété de sources.

 

LES FORÊTS TROPICALES PARTICULIÈREMENT TOUCHÉES


La Russie, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis, la Chine, l'Australie, la République démocratique du Congo, l'Indonésie, le Pérou et l'Inde restent les pays les plus boisés du monde, les cinq premiers concentrant plus de la moitié du total des forêts existant sur Terre. "Nous avons constaté que le plus fort taux de déforestation a touché les forêts tropicales" d'Amérique du Sud et d'Afrique entre 1990 et 2005, a souligné M. Gerrand. En revanche, l'Asie connaît une tendance inverse et a été la "seule région à afficher des gains nets dans l'utilisation des terres forestières entre 1990 et 2005". Car "les plantations extensives qui ont été signalées par plusieurs pays d'Asie [principalement la Chine] ont dépassé le chiffre des superficies boisées perdues", selon l'expert.


La FAO a préparé son rapport pendant quatre ans et avec l'aide de plus de 200 chercheurs de 102 pays qui ont notamment analysé les images satellitaires de l'agence aéronautique et spatiale des Etats-Unis (NASA) et de l'United States Geological Survey (USGS). En 2005, les forêts couvraient environ 30,3 % des surfaces émergées de la planète, représentant au total 3,69 milliards d'hectares.

 

 


 

 


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Les français veulent en faire plus au quotidien pour l'environnement

Publié le par Gerome

Le baromètre annuel de l'Ademe sur les opinions et les comportements des Français sur l'environnement montre une sensibilité croissante à ces enjeux...


Ils pourraient en faire plus, se disent prêts à accueillir les énergies renouvelables dans leur quotidien et sont bien conscients du problème du réchauffement. Les Français sondés par l’Ademe dans le cadre de son baromètre annuel, dont les résultats sont publiés lundi, sont toujours plus concernés par le développement durable et la protection de l’environnement, en particulier les jeunes et les cadres.


Réduire les emballages, premier acte de consommation durable


Premier résultat marquant du sondage, plus d’un Français sur deux connaît aujourd’hui la notion de «développement durable», même si les cadres sont sur-représentés parmi ceux qui disent la «maîtriser» (87% des cadres contre 37% des ouvriers). C’est la protection de l’environnement que les sondés ont le plus associé au «développement durable», et particulièrement la lutte contre le changement climatique. Pour 53% des Français, «l’effet de serre est une certitude» et pour 31% d’entre eux, il est à l’origine des désordres climatiques comme les tempêtes et inondations. Les jeunes expriment plus fortement ces inquiétudes: les 15-24 ans sont 44% à lier effet de serre et désordres climatiques et 45% d’entre eux considèrent que l’on ne parle pas assez du réchauffement climatique.


Dans leur vie quotidienne, huit Français sur dix reconnaissent qu’ils pourraient «en faire plus» pour l’environnement: les actions les plus souvent citées sont la chasse au gaspillage et la consommation de produits locaux. 53% des personnes interrogées déclarent choisir les produits avec peu d’emballage mais seulement 36% des consommateurs identifient facilement les produits «verts» dans les rayons. Pour acheter plus écolo, les Français voudraient être certains que cela ne leur coûte pas plus cher, avoir un plus large choix de produits et être mieux informés sur les produits respectueux de l’environnement.


60% des Français favorables à l’installation d’éoliennes près de chez eux


Sur la question de l’énergie, les renouvelables ont fortement gagné en notoriété: 99% des Français connaissent l’énergie solaire et éolienne, et c’est maintenant la biomasse qui gagne peu à peu du terrain (82% des Français connaissent cette source d’énergie contre 74% l’an dernier). 81% des Français perçoivent les avantages environnementaux de ces énergies mais leur coût reste trop élevé pour 44% des sondés.


En revanche, les freins esthétiques reculent: seuls 13% des Français trouvent les éoliennes gênantes, contre 20% en 2010. 60% des sondés seraient ainsi favorables à l’installation d’éoliennes à moins d’1 km de chez eux et 94% sont favorables à l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments publics. En revanche, les Français restent réservés sur la possibilité de produire une grande quantité d’énergie grâce aux renouvelables: seulement 45% d’entre eux pensent que la quasi-totalité de l’électricité française pourrait être produite à partir de sources renouvelables d’ici à 2020.

 

 


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Un expert de l'ONU met en garde contre les biocarburants

Publié le par Gerome

Les carburants à base de végétaux ne sont pas la solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique...


Que ce soit en matière de lutte contre le changement climatique ou d'approvisionnement en énergie, les biocarburants sont loin d'apporter des solutions miracle, a estimé vendredi un expert de l'ONU en appelant l'UE à un «débat responsable» pour corriger les erreurs du passé. Alors qu'ils étaient présentés comme une solution miracle il y a encore quelque années, il semble que les biocarburants «ne sont pas un moyen efficace de réduire les gaz à effet de serre», pas plus qu'ils ne sont un moyen d'assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique car ils nécessitent beaucoup trop de terres, a estimé le rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'Alimentation, Olivier De Schutter.

 

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De fait, «plus l'UE produit de biocarburants, plus elle est contrainte d'importer du reste du monde de l'huile végétale», a-t-il relevé lors d'un point presse à Bruxelles. Et s'ils ne représentent aujourd'hui encore qu'une faible portion des terres arables, beaucoup des achats de terres à grande échelle dans le monde ont pour but de produire des biocarburants. «De plus en plus, on finit par reconnaître que des erreurs ont été commises» ces dernières années dans l'élaboration des politiques de soutien aux biocarburants et de lutte contre le changement climatique, a-t-il jugé.


«Il y a de nombreux tabous qu'il faut accepter de discuter»


L'UE s'est dotée d'objectifs ambitieux, comme celui de 10% d'énergies renouvelables dans les transports d'ici 2020, qui font qu'il est aujourd'hui «difficile de faire machine arrière. Il y a des agriculteurs qui ont investi, il leur a été promis que les marchés continueraient à croître», reconnaît-il. «Nous risquons de devoir revoir de manière fondamentale les politiques en la matière», a-t-il jugé, estimant avoir «le sentiment que l'UE est prête aujourd'hui à un débat responsable», même si aujourd'hui il est très polarisé entre les défenseurs de l'industrie des biocarburants et ses détracteurs. Selon lui, «il y a de nombreux tabous qu'il faut accepter de discuter» à ce propos.


La Commission européenne travaille actuellement à l'élaboration d'une étude d'impact des politiques en matière de biocarburants. Olivier De Schutter prépare lui aussi un rapport sur la question, qui devrait être publié début 2012.

 

 

 


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L'irréversible urbanisation de l'humanité

Publié le par Gerome

Lundi s'ouvrira la 17e Conférence des Nations unies sur le changement climatique. L'un des enjeux sera l'urbanisation croissante de la population mondiale.

En ce début de XXIe siècle, l'humanité vit un événement majeur : la majorité de la population mondiale habite en ville. L'Homo sapiens typique n'est plus un agriculteur mais un citadin. Il ne produit plus de la nourriture mais des biens ou des services. Il marche sur du ciment plutôt que sur de la terre, oublie le nom de nombreuses espèces vivantes, ne regarde plus les étoiles et n'écoute plus beaucoup les oiseaux.


L'urbanisation est aussi un phénomène concentrationnaire qui, localement, accroît la pollution, la dégradation de l'environnement et les besoins, notamment en eau. Les discussions qui vont être menées à Durban, pour la 17e Conférence des Nations unies sur le changement climatique, ou COP 17/CMP 7, devront prendre en compte cette évolution décisive et irréversible.

 

 

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Plus d’un être humain sur deux vit désormais en ville. Comment préserver – ou créer – des structures sociales vivables dans les immenses mégapoles qui se multiplient à la surface de la planète ? Et comment faire face aux nouveaux enjeux écologiques qui surgissent ?

C’est un constat étonnant : l’expérience la plus immédiate de chacun, la façon dont sont agencés les rues et les bâtiments dans lesquels se déroulent nos vies, restent largement impensées. Les médias généralistes ne relaient que très peu les débats sur l’urbanisme, dont les termes et les enjeux demeurent l’affaire des spécialistes. Depuis que, au XIXe siècle, s’est amorcé le grand exode vers les villes, la pensée humaine n’a pas suivi : elle a conservé ses racines et son cadre de référence terriens.


Cela n’empêche pas que les réflexions stimulantes soient légion. Remettre en cause des évidences, comme la propriété privée du sol ; tenter de saisir l’alchimie qui fait qu’un aménagement urbain « prend », et que ses habitants ou ses usagers se l’approprient — ou pas ; souligner la surdité technocratique qui caractérise trop souvent les professionnels du secteur : autant de tâches auxquelles s’attellent architectes, géographes, sociologues et philosophes.


Mais leurs travaux doivent compter avec le rythme et l’échelle auxquels les villes s’étendent en ce début de millénaire, en particulier en Afrique et en Asie. Comment espérer maîtriser ce gigantesque bouleversement, cet arrachement de millions de personnes à leurs repères antérieurs ? Comment adapter le cadre politique aux communautés pléthoriques qui se forment ? Comment résoudre les problèmes sociaux et écologiques qui surgissent ? Ces questions sont d’autant plus urgentes qu’elles concernent désormais plus d’un être humain sur deux...

 

 

 


 

 


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