Mattel se met au vert

Publié le par Gerome

Accusé de détruire des forêts tropicales par Greenpeace,  le fabricant de jouet Mattel a décidé de revoir complètement les emballages de ces produits. D'ici fin 2011, 70% seront composés de matériau recyclé et de fibres issues du développement durable.

 

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Le fabricant de la célèbre Barbie, Mattel, n'a pas tarder à réagir concrètement. En juin dernier, Greenpeace accusait par l'intermédiaire d'une campagne originale, le producteur de jouets de participer à la déforestation en Indonésie. D'après l'organisation, les emballages des produits de Mattel étaient en effet fabriqués à partir de pâte à papier directement issue des forêts tropicales du pays et fournie par l'entreprise Asia Pulp and Paper. Face aux accusations, Mattel avait alors annoncé le début d'une enquête sur les activités de son fournisseur et avait rapidement cessé l'approvisionnement.


Mais aujourd'hui, c'est une mesure encore plus radicale que le fabricant a annoncée : désormais, les emballages des jouets de la marque seront fabriqués en grande partie à l'aide de papier recyclé. Plus précisément, d'ici fin 2011, 70% de ses emballages papier seront composés de matériau recyclé et de fibres issues du développement durable. Un taux qui grimpera à 85% d'ici 2015, a précisé l'entreprise dans un communiqué. Mattel s'engage "à progresser dans l'utilisation de papier issu du développement durable", a indiqué pour sa part Lisa Marie Bongiovanni, vice-présidente de Mattel citée dans ce même communiqué.


Ainsi, la compagnie entend bien dorénavant "éviter la fibre vierge d'origine controversée"; provenant "entre autres, d'Asian Pulp and Paper (APP)", a confié la firme à l'AFP. Devant l'efficacité qu'a eu la campagne, Greenpeace s'est félicitée de la décision prise par Mattel et a précisé que ses enquêtes "ont fait la preuve de la contribution majeure d'APP dans la déforestation des forêts indonésiennes".


Néanmoins, l'ONG a tout de même indiqué qu'elle "garderait un oeil sur Mattel pour s'assurer qu'elle respecte ses engagements et encouragera d'autres fabricants de jouets, notamment Disney et Hasbro, à prendre des actions semblables pour protéger les forêts tropicales humides."

 

 


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Les pollutions agricoles pèsent lourd sur la facture d'eau

Publié le par Gerome

Selon un rapport du Commissariat général au développement durable, les régions les plus polluées par les pesticides et les engrais voient leur facture d'eau augmenter considérablement...


Les excès d’azote et de pesticides coûteraient entre 1.000 et 1.500 millions d’euros aux ménages français. Un rapport du Commissariat général au développement durable (CGDD), publié le 30 septembre, alerte sur les coûts d’épuration des eaux polluées par l’agriculture: pour les ménages des localités les plus touchées, les dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 euros par ménage ou 215 euros par personne et par an.


Aller chercher l’eau plus loin coûte cher


Sur les 1.000 à 1.500 millions d’euros annuels que coûtent les pollutions diffuses agricoles, le CGDD estime que la facture d’eau est alourdie de 640 à 1.140 millions d’euros. Le retraitement de l’eau potable et des eaux usées représente à lui seul 480 à 870 millions d’euros par an, auxquels s’ajoutent les coûts de nettoyage des captages eutrophes. Les surcoûts d’énergie liés au pompage des conduites encombrées par les algues et végétaux coûte ainsi de 60 à 100 millions par an.


Le recours à des captages en dehors des zones polluées et «systématiquement plus éloignés des agglomérations que les anciens», ainsi que le mélange d’eaux «contaminées» et d’eaux propres représentent 100 millions d’euros supplémentaires.  Cette pratique, «qui n’est pas sans révéler un désarroi certain des  collectivités locales concernées, écrit le CGDD, pose de vraies questions éthiques et a tendance à se généraliser depuis quelques années. Les producteurs d’eau potable des agglomérations disposant de plusieurs ressources d’eau d’origines géographiques distinctes se sont lancés dans le mélange des eaux contaminées avec les eaux «propres» au travers d’interconnections de réseaux de production d’eau potable».


Loin du principe pollueur-payeur


Si l’on ajoute 220 millions d’euros liés à la consommation d’eau en bouteille pour l’alimentation des enfants en bas âge et 160 millions pour le filtrage de l’eau du robinet à domicile dans les zones les plus polluées, les ménages supportent quasiment l’intégralité du coût des pollutions agricoles qui nuisent à la qualité de l’eau.


On est donc bien loin du principe «pollueur-payeur»: «Sur 2007 et 2008, les agences de l’eau ont engagé 144 millions d’euros au titre de la lutte contre la pollution agricole alors qu’elles n’ont encaissé qu’environ 11 millions d’euros de redevance de pollution des agriculteurs: l’analyse des budgets des agences de l’eau fait ainsi apparaître un solde net annuel de 60 à 70 millions d’euros de dépenses dues aux pollutions agricoles et majoritairement financées par la redevance domestique, c'est-à-dire par la facture d’eau potable du consommateur domestique», relève le CGDD.


Une des solutions pour améliorer la qualité de l’eau dans les captages et réduire les coûts de retraitement consiste à favoriser l’agriculture raisonnée ou bio au dessus des captages.

 

 

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Ce trou dans la couche d'ozone qui inquiète les scientifiques

Publié le par Gerome

Il se trouve au-dessus de l'Arctique...

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Un trou d'une taille équivalente à cinq fois la surface de l'Allemagne s'est ouvert dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique, égalant pour la première fois la diminution observée dans l'Antarctique, ont annoncé dimanche des chercheurs. Provoqué par un froid exceptionnel au Pôle Nord, ce trou record s'est déplacé durant une quinzaine de jours au-dessus de l'Europe de l'Est, de la Russie et de la Mongolie, exposant parfois les populations à des niveaux élevés de rayonnements ultra-violets, ont-ils ajouté.


L'ozone, une molécule composée de trois atomes d'oxygène, se forme dans la stratosphère où elle filtre les ultra-violets qui endommagent la végétation et peuvent provoquer des cancers de la peau ou la cataracte. Ce bouclier naturel est régulièrement attaqué au niveau des pôles au moment de l'hiver et du printemps, en partie à cause des composés chlorés (chlorofluorocarbones ou CFC) utilisés par l'homme dans les systèmes de réfrigération et les aérosols. La production de CFC est désormais quasiment nulle, grâce au protocole signé en 1985 à Montréal.


Une première


Le froid intense reste le facteur principal de la destruction de l'ozone. Sous l'effet du froid, la vapeur d'eau et les molécules d'acide nitrique se condensent pour former des nuages dans les couches basses de la stratosphère. Dans ces nuages se forment du chlore qui aboutit à la destruction de l'ozone. Le trou dans la couche d'ozone est habituellement beaucoup plus important en Antarctique qu'en Arctique car il y fait beaucoup plus froid. Les relevés effectués jusqu'alors au Pôle Nord indiquent que la diminution d'ozone est très variable et bien plus limitée que dans l'hémisphère sud.


Des observations satellitaires menées entre l'hiver 2010 et le printemps 2011 ont pourtant montré que la couche d'ozone avait été soumise à rude épreuve à une altitude comprise entre 15 et 23 km. La perte la plus importante -plus de 80%- a été enregistrée entre 18 et 20 km d'altitude. «Pour la première fois, la diminution a été suffisante pour qu'on puisse raisonnablement parler de trou dans la couche d'ozone en Arctique», estime l'étude publiée dimanche dans la revue scientifique britannique Nature.


«Des valeurs inhabituellement élevées» d'ultra-violets


Le responsable est un phénomène connu sous le nom de «vortex polaire», un cyclone massif qui se forme chaque hiver dans la stratosphère arctique et qui l'an dernier est né dans un froid extrême, a expliqué à l'AFP Gloria Manney, du Jet Propulsion Laboratory, en Californie (Etats-Unis). «La destruction de l'ozone a commencé en janvier, puis s'est accélérée à tel point que les concentrations d'ozone dans la région du vortex polaire étaient bien inférieures à celles de l'an dernier», dit-elle.


Des valeurs particulièrement basses ont été observées «durant 27 jours en mars et au début du mois d'avril, sur une surface d'environ deux millions de km2, soit à peu près cinq fois l'Allemagne ou la Californie», précise la scientifique. Un chiffre équivalent à la destruction de l'ozone en Antarctique au milieu des années 80. Courant avril, le vortex s'est déplacé au-dessus de régions plus densément peuplées de Russie, de Mongolie et d'Europe de l'Est durant une quinzaine de jours. Des mesures effectuées au sol ont montré «des valeurs inhabituellement élevées» d'ultra-violets avant que le vortex ne se dissipe, selon Gloria Manney.

 

 


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Face au réchauffement climatique, les agronomes conseillent de diversifier les récoltes

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Pour assurer l'alimentation de sept milliards d'humains, il faudra cultiver des plantes adaptées aux nouvelles conditions climatiques...

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Il est grand temps de diversifier les récoltes vitales face aux menaces croissantes dues à la sécheresse, aux inondations et aux parasites qu'entraîne le changement climatique, ont mis en garde lundi des agronomes. La population mondiale - qui frôle les 7 milliards d'habitants - dépend massivement d'une dizaine de productions agricoles. A cause de la modernisation de l'agriculture, seul un faible nombre de variétés sont cultivées de façon intensive. Lorsque le réchauffement va s'intensifier, beaucoup de ces variétés souffriront à cause du temps plus chaud et sec - ou au contraire plus humide - et seront exposées à des insectes et des parasites ayant investi de nouvelles zones d'habitat.


«Les agriculteurs se sont toujours adaptés, mais le rythme de changement à cause du changement climatique va être bien plus rapide que dans le passé. Il y aura une réelle nécessité d'aller vite», a déclaré à l'AFP Bruce Campbell, directeur du Programme de recherche sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS).


La culture des pommes de terre va devenir plus risquée


Dans une série d'études, les experts soulignent les risques pour des produits de base comme le blé, le maïs, les bananes et le manioc. Ils citent aussi en exemple la pomme de terre, dont l'amidon est un nutriment vital pour des centaines de millions de personnes. La pomme de terre est vulnérable à la chaleur qui réduit sa croissance et la formation d'amidon. Avec le réchauffement, la culture des pommes de terre va devenir plus risquée dans le Sud de l'Afrique et dans les hautes terres tropicales. Dans les latitudes plus septentrionales, la propagation des parasites, comme la teigne de la pomme de terre, est redoutée. Mais le mildiou, responsable de famines par le passé en Europe, deviendra moins menaçant.

 


Il faudrait investir au moins 7 milliards de dollars supplémentaires par an dans l'irrigation, la recherche agronomique et les infrastructures rurales, selon le volumineux livre publié lundi présentant les stratégies d'adaptation des récoltes au changement climatique («Crop Adaptation to Climate Change»). Pour diversifier les productions agricoles, les banques de conservation des graines et des génomes connus devraient jouer un rôle-clé, selon les chercheurs. L'identification de caractéristiques génétiques particulières chez des plantes sauvages peut fournir un stock de gènes permettant d'affronter des conditions plus difficiles. Le recours à des organismes génétiquement modifiés, contesté par de nombreuses organisations écologistes, est également possible. Mais «c'est une question à laquelle la société doit répondre», déclare prudemment Bruce Campbell.

Ne pas attendre dix ans

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime que les températures à la surface de la Terre vont probablement augmenter de 1,8 à 4 °C au cour du 21e siècle. Ce réchauffement climatique est probablement déjà en marche, selon des nombreux scientifiques, a rappelé Bruce Campbell, mettant en garde contre le risque qu'il y aurait à «attendre dix ans» pour diversifier les variétés agricoles. «Deux sortes de changements vont se produire: une hausse graduelle des températures et des épisodes extrêmes de canicule et d'inondations. Je pense qu'ils sont déjà là. Dans les données météorologiques, il y a tant de records battus, même s'il est très difficile de les attribuer au changement climatique», dit-il.


Le programme CCAFS résulte de l'association de deux organisations non-gouvernementales, le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (CGIAR) et le Partenariat pour l'étude scientifique du système (ESSP). En septembre 2009, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait prévenu que la production alimentaire devrait augmenter de 70% pour nourrir la population du globe, estimée à 9,1 milliards d'habitants en 2050.

 

 


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Une bactérie et un champignon pour fabriquer du gasoil

Publié le par Gerome

Les scientifiques continuent de chercher le moyen de fabriquer des agrocarburants qui n'entreraient pas en conflit avec la filière alimentaire. Des chercheurs américains explorent une piste prometteuse : faire travailler une bactérie et une levure pour leur faire synthétiser un substitut du gasoil.



Alors que les agrocarburants sont vivement critiqués, l’enjeu des scientifiques est désormais de produire de l’énergie sans empiéter sur la filière agricole, ni altérer la santé des écosystèmes car on reproche même aux bioéthanol et au biodiesel de ne pas être verts. Un récent rapport de l’Agence européenne pour l’environnement a en effet jugé très sévèrement ces agrocarburants : ils entrent en concurrence avec la filière alimentaire et globalement, il se pourrait bien qu’ils ne soient finalement pas bénéfiques pour l’environnement.



D’où la nécessité de trouver des agrocarburants qui n’utilisent que des déchets végétaux ne servant à rien en utilisant par exemple, la capacité de certains êtres vivants, bactérie et champignon, à transformer de simples sucres en une molécule à potentiel fort pour servir de carburant.

Des terpènes pour faire du gasoil

Dans cette optique, il se pourrait qu’une équipe de scientifiques américains du Joint BioEnergy Institute ait trouvé une solution. En modifiant un champignon et une bactérie, ces chercheurs réussissent à produire des quantités importantes de bisabolane, un composé qui peut remplacer le gasoil. Leurs résultats sont présentés dans Nature Communications.



Ils ont d’abord identifié le bisabolane comme alternative au gasoil. Cette molécule (C15H30), un alcane, est formée par son précurseur, le bisabolène, un terpène de la famille des sesquiterpènes (C15H24), via une hydrogénation (gain d’atomes d’hydrogènes). Ces terpènes sont également synthétisés par les plantes, mais avec des rendements beaucoup plus faibles. Selon les auteurs de l’article, utiliser des organismes modifiés est le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour en produire en grande quantité.



Les scientifiques ont ainsi transformé une bactérie (la célèbre Escherichia coli) et un champignon (Saccharomyces cerevisiae, la levure de bière) afin qu’ils produisent en abondance des molécules de bisabolène. Pour cela, les biologistes ont sélectionné une enzyme permettant la production à haut rendement de bisabolène à partir de farnésyl diphosphate (FPP).

Augmentation de l'expression des gènes

Puis ils ont modifié génétiquement la bactérie et le champignon, afin d’induire un renforcement de l’expression des gènes codant pour les enzymes impliquées dans la synthèse de FFP. Ils sont ainsi parvenus à augmenter le rendement de chacune des étapes de transformation, menant à la synthèse des terpènes.


Il en résulte un substitut du gasoil... Pour les auteurs, il est particulièrement important de travailler sur du biodiesel plutôt que sur du bioéthanol. En effet, le biodiesel est un substitut direct des autres carburants non verts et ne nécessite pas la création, en parallèle, de nouveaux moteurs adaptés.

Le prochain objectif des chercheurs est de remplacer l'hydrogénation chimique par une transformation enzymatique, en dotant S. cerevisiae et E. coli d'une alkène réductase.

 

 

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