Victoire contre Monsanto

Publié le par Gerome

Le MDRGF vient d'appendre que l'agriculteur Paul François en procédure contre Monsanto suite à des problèmes de santé du à une intoxication à l'un de leur herbicide a gagné son procès en Appel au  tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS).
C'est une belle victoire dont nous nous réjouissons. Ce procès est la marque d'un début de reconnaissance des droits des victimes des pesticides , victimes aujourd'hui de plus en plus nombreuses.
Après notre réunion de la semaine dernière sur les terres de Paul François, où il fut question de lancer un Appel en direction des pouvoirs publics sur ce dossier, cela renforce, légitime et confirme le bien fondé de notre action en faveur de ces victimes (voir notre site: http://www.victimes-pesticides.org/)
Nous adressons aujourd'hui toutes nos félicitations à cet agriculteur qui se bat et qui a décidé de faire de son cas un cas exemplaire notamment en choisissant aussi de faire évoluer ses pratiques culturales vers des modes de production plus respectueux de l'environnement et de la santé.

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Voici son histoire :

Paul François. Gravement malade suite à l’inhalation d’un désherbant, ce céréalier de Charente s’apprête à poursuivre en justice le fabricant américain Monsanto.

L’accident a changé sa vie. Il faisait chaud, ce 27 avril 2004, près de Ruffec, dans ce coin de Charente du Nord, où Paul François, céréalier de 44 ans, cultive 240 hectares de terres. Blé, maïs et colza. Le gaz a surgi de la cuve, un récipient en résine posé sur un tracteur bleu. Les ailes déployées, l’engin ressemble de loin à une grosse libellule. Le «pulvé» permet de traiter les champs sur trente mètres de large. La cuve était restée exposée en plein soleil. Paul voulait vérifier qu’elle était bien «rincée». Il n’a pas fait la bonne manip. «Une odeur très forte est sortie, qui m’a chauffé tout le corps.» Paul a été littéralement gazé par le monochlorobenzène. Une molécule qui entre dans la composition du désherbant qu’il utilise pour traiter ses champs, le Lasso. Paul est rentré chez lui prendre une douche. Son état s’est dégradé. Après, ce sont ses proches qui lui ont raconté. Depuis, Paul n’est guère remonté sur son tracteur.

Au début du mois de novembre, après une longue bataille, le tribunal des affaires sociales (TASS) d’Angoulême a reconnu le lien entre la maladie, qui le frappe depuis quatre ans, et l’inhalation du désherbant. Le 1er décembre, l’organisme de sécurité sociale agricole a fait appel du jugement. L’année prochaine, Paul devrait ferrailler contre Monsanto, le fabricant du Lasso, devant le tribunal de grande instance de Lyon. Epaulé par François Lafforgue, avocat d’un cabinet qui s’est illustré dans des affaires de santé publique et de maladie professionnelle : amiante, légionellose… «Il a fallu surmonter beaucoup d’obstacles pour qu’on puisse caractériser le lien», dit l’avocat. Les obstacles, Paul François les écarte méthodiquement, même s’il a conscience de s’attaquer à gros. A l’écouter, on se dit que le conglomérat américain Monsanto n’a pas eu de chance de tomber sur un gars comme lui.

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Chemise et lunettes noires, on pourrait le confondre avec un citadin. «Je ne me reconnais pas dans le terme d’"agrimanager"», souffle-t-il. Chez lui, on est loin des personnages campés dans la Vie moderne de Depardon. Pas la tête du paysan typique qui nous ramène tous à nos origines. Ce cinquième d’une famille de six enfants, à la scolarité difficile, est le seul à travailler dans la partie. Il a repris l’exploitation gérée par son père. Il est presque gêné par le chemin «boueux» qui mène à sa maison. Dans son bureau, pas grand-chose pour rappeler la ferme. Un ordi, et, affiché au mur, un plan de ses terres.

Paul François est atypique dans le milieu rural. «Il a parlé pour ceux qui ne parlent pas»,dit sa sœur Marie. «Pendant très longtemps, les agriculteurs ne souhaitaient pas qu’on évoque leurs problèmes de santé pour qu’on ne les traite pas de pollueurs», rapporte un spécialiste. Pas lui. Quand le réalisateur Jean-Paul Jaud, auteur de Nos enfants nous accuseront, un documentaire qui évoque l’empoisonnement des campagnes par la chimie agricole, l’invite pour l’avant-première à Paris, il n’hésite pas. «Il a expliqué son action. C’est un acte citoyen et exemplaire. Si lui peut le faire, tout le monde peut le faire», dit le réalisateur.

La maladie, Paul la détaille, comme pour mieux la combattre. Pourtant, l’écouter dresser la liste des affections dont il a souffert a de quoi vous tourner la tête. D’abord l’amnésie, l’insuffisance respiratoire, les problèmes d’élocution. Cinq semaines après l’accident apparaissent les vertiges. Cinq mois après l’inhalation, il a des absences sur sa moissonneuse-batteuse. «Je n’étais pas cohérent dans mes propos. Mes proches ne me reconnaissaient plus, je devenais irritable. Le matin, je donnais des consignes qui n’étaient pas celles du soir.» Son état empire. Il tombe à plusieurs reprises dans le coma. C’est sa femme, une ancienne infirmière «tenace» , qui pousse les médecins à faire analyser des échantillons d’urine et de sang. Ils trouvent, pratiquement un an après l’accident, du chlorophénol. «On est censés ne pas en avoir», dit Paul.

Le corps médical rechigne à établir le lien avec l’inhalation du Lasso. Les médecins pensent plutôt dépression. Au début, il accepte l’idée. Le centre antipoison refuse de le recevoir. Un médecin le soupçonne de se «droguer». «Cela l’a mis en colère», explique un scientifique. «Je voyais autour de moi une suspicion malsaine», dit Paul. Heureusement, des experts trouvent son cas étrange, lui viennent en aide, l’aident à rédiger ses conclusions. «Il était tout seul, isolé», raconte le toxicologue Henri Pézerat. Sans cette main tendue, ces chercheurs qui ont pris sur «leur temps personnel», il ne sait pas où son combat en serait aujourd’hui.

Comment va-t-il maintenant ? Immunodéficient, il a fait trois septicémies depuis le début de l’année. «Je m’estime coriace», assure-t-il. On lui demande s’il craint pour l’avenir. Il répond : «Un médecin m’a dit : "Vous devriez déjà être mort."»

Depuis le jugement, il a découvert la puissance des médias capables de lui trouver une place dans un train complet rien qu’en claquant des doigts, ou saturer son portable d’appels. «Je me suis dit, il faut vite que je revienne sur ma ferme. Il faut rester lucide.» Dans la rue, à Ruffec, on le reconnaît, le félicite. Il se fait chambrer, aussi. Répond la même phrase : «Je ne suis pas passé à Qui veut gagner des millions.» Il souhaite pouvoir toucher d’autres agriculteurs qui souffrent des mêmes maux mais n’osent pas se battre.

Paul François est un pur produit de l’agriculture intensive. Il rappelle dans quoi il a baigné : «Nos parents ont donné l’indépendance alimentaire à l’Europe dans les années 70 et ils l’ont fait grâce à la chimie.» Mais il en est persuadé : «Si les firmes voulaient jouer le jeu, on pourrait utiliser les produits phytosanitaires sans faire courir de grands risques à l’environnement.» Son engagement ? Son père était, comme lui, un type «débrouillard, toujours en recherche, et pas à s’installer dans un truc», comme dit sa sœur Marie. «Il a un regard assez avant-gardiste, l’esprit ouvert, battant», dit le maire de Ruffec.

Et il a des aïeux vendéens, des gens qui, selon Marie, se révèlent dans l’adversité. Vice -président de la communauté de communes, plutôt centre droit, il a repris la charge «environnement», se bat désormais pour faire respecter l’assainissement. Il a toujours voulu éviter toute récupération syndicale, «dépolitiser» son problème. Mais il l’assure : «Si on continue à exploiter nos terres avec de plus en plus de produits chimiques, on va dans le mur.» Il ne veut pas entendre le discours : «Tu as été empoisonné, tu devrais faire de l’agriculture bio.» Avant son accident, il utilisait déjà la rotation des terres, qui «fait du bien au sol» ; récupérait du fumier. Il compte aussi se mettre au trèfle. Et quand vous le quittez, il dit qu’il a promis à sa famille et à des amis d’être là tôt ce soir, pour préparer un pot-au-feu.

Avant l’accident, il était bon vivant. Il a un peu repris du poil de la bête. Il a deux filles, de 13 et 17 ans, qui pourraient gérer l’exploitation dans une démarche de développement durable. Son père Alphonse, 81 ans, ancien syndicaliste, observe sa lutte de loin. Il est, dit Paul, «fier de mon combat, inquiet pour ma santé».

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Conversion écologique de l’économie : de 22.000 à 164.000 emplois nets en 2020

Publié le par Gerome

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Europe-Ecologie (EE), en campagne pour les régionales, a estimé jeudi que la conversion écologique de l’économie pourrait créer de 22.000 à 164.000 emplois nets en France en 2020 “grâce à la dynamique enclenchée en Ile-de-France pour réduire les émissions de CO2″.

Le rassemblement écologiste se base sur une étude commandée au Cired, un laboratoire du CNRS, pour “mesurer l’impact potentiel sur l’emploi de politiques publiques mettant la région sur la voie d’une réduction de ses émissions de CO2 comprise entre 10 et 40% en 2020″ dans trois grands secteurs (transport, logement et énergie), a précisé l’eurodéputé Pascal Canfin lors d’une conférence de presse.

Avec une hypothèse “déjà optimiste” de 10% de réductions des gaz à effet de serre, un baril de pétrole à 80 euros et un financement sans endettement supplémentaire par les pouvoirs publics, “le potentiel de création d’emplois est de 22.000 emplois nets” (solde entre emplois créés et détruits), a souligné M. Canfin.

Dans l’hypothèse d’une réduction de 40% des émissions, un baril à 120 euros et une prise en charge par un endettement supplémentaire à hauteur de 50% des investissements nécessaires, 164.000 emplois nets seraient créés, a-t-il ajouté.

Des milliers d’emplois seraient détruits dans les secteurs “en décroissance” : automobile et énergie (électricité et gaz).

Les emplois créés le seraient notamment dans les transports (infrastructures, construction du matériel ferroviaire) ou la rénovation thermique du parc social et privé, et dans une moindre mesure dans le solaire et l’éolien, grâce à une “forte politique de formation professionnelle”.

Le coût brut de l’investissement va de 43 à 128 milliards d’euros, dont la moitié serait “pris en charge par les pouvoirs publics sous forme d’emprunt” (21 à 64 milliards).

Plus d’écologie, moins de CO2 égalent plus d’emplois“, affirme M. Canfin. Pour l’ex-PS Pierre Larrouturou, tête de liste EE dans les Hauts-de-Seine, “ça fait 30 ans qu’on dit que la croissance va revenir, ça ne marche pas“, Europe-Ecologie “propose une métamorphose“.

Jean-Marc Brûlé, directeur de campagne EE, a dénoncé “le système économique classique qui va dans le mur“.


Publié dans Nature

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Bilan de l'A51

Publié le par Gerome

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(Tronçon autoroutier de 30 km entre La Saulce près de Gap et Sisteron) : Dans le cadre de la Loi d'Orientation des Transports Intérieurs, le Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable (qui dépend du Ministère de L'Ecologie) a réalisé en novembre 2009  le bilan de l'A51 :

 - Il constate une augmentation de 72 % des coûts de construction de l'A51  par rapport à l'Avant Projet Sommaire (APS).        
- Il établit que le trafic sur l'A51 est inférieur de 21 % aux prévisions !         - Il note que seulement 44 % des poids lourds choisissent l'A51 à péage et continuent à circuler sur la RN 85 !         
- Il remarque que la création d'une zone d'activité risque de faire obstacle aux flux de la faune et de réduire l'intérêt des mesures compensatoires !          - Il observe qu'au regard des circonstances actuelles (crise économique, Grenelle de l'Environnement. ..), on peut s'interroger sur la pertinence d'avoir construit une autoroute à péage à 2 X 2 voies sur 30 km et en parallèle une route à 2 X 2 voies sur 20 km...         
- Il reconnaît que des investissements non autoroutiers, de moindre envergure et avec un impact plus faible sur l'environnement, auraient certainement pu apporter une amélioration plus significative de la desserte routière.

Ce bilan me laisse songeur... L'A51 n'est absolument pas vitale pour nous et serait néfaste pour l'environnement. Pour plus d'infos sur ce sujet, vous pouvez consulter cet article :

Publié dans Hautes-Alpes

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Les Journées européennes du solaire sur une semaine !

Publié le par Gerome

Prochain rendez-vous : du 3 au 10 mai 2010

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Les Journées Européennes du Solaire (JES) sont devenues un rendez-vous annuel qui implique de plus en plus de pays partenaires.

Cette campagne de sensibilisation a pour but de promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire pour la production de chaleur et d’électricité. Face à l’engagement global d’ouvrir une nouvelle ère énergétique, les JES mettent en lumière la proximité, l’engagement et l’initiative locale en faveur du solaire.

En Europe, en France et dans chacune de ses Régions, des expositions, des opérations portes ouvertes, ou encore des visites sont organisées au plus proche des gens. Le temps des Journées Européennes du Solaire, le secteur solaire se fait acteur médiatique et social du changement et permet à chacun de s’informer sur l’énergie solaire.

Au total, ce sont des milliers de manifestations locales partout en France et dans toute l’Europe qui sont mises en place dans le but de populariser des technologies porteuses d’avenir.



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Des bords de routes fleuris pour sauver les abeilles

Publié le par Gerome

Il était temps que le gouvernement réagisse! Après avoir été alerté par des associations écologistes, des scientifiques et des apiculteurs, l'état français avoue que sans les abeilles, on n'aurait plus très longtemps à vivre. Cette mesure aussi louable soit-elle ne se fait pas dans le sens de la protection de l'environnment mais bien dans le sens de la protection de l'humanité! Une fois de plus, l'humain agit pour sauver sa peau et c'est déplorable même si je salue cette action...
Ceci me fait penser au bio : on consomme de plus en plus de produits bio pour être en bonne santé car la peur du cancer se fait sentir, on prend conscience que les pesticides et autres OGM sont nocifs pour la santé. On s'apperçoit que la protection des sols et des nappes phréatiques, le maintien de l'agriculture bio passent au second plan.

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Au printemps prochain, des fleurs vont être plantées sur les bords de certaines routes de France. But de la manoeuvre: aider les abeilles menacées de disparition en raison d'un manque de pollen, mais aussi de l'émergence de maladies qui les déciment. Cette initiative des ministères de l'Environnement et des Transports pourrait rapidement être étendue à l'ensemble du réseau routier national.

Dès le printemps prochain, des espèces végétales mellifères seront semées sur quelque 250 kilomètres d'accotements "afin d'offrir aux abeilles de nouvelles ressources florales pour leur alimentation" ont expliqué Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, et Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie.
Cette initiative a pour but d'améliorer l'alimentation des abeilles et de contribuer au renforcement de leurs défenses immunitaires quand virus, maladies, pesticides ou agriculture intensive menacent de les décimer. Comme l'a souligné Chantal Jouanno, "plus de 35% de nos ressources alimentaires proviennent aujourd'hui des insectes pollinisateurs comme les abeilles. Les protéger, c'est aussi assurer notre survie".

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Ce projet est vivement salué par les associations telles que le Réseau biodiversité pour les abeilles qui regroupe des apiculteurs et des agriculteurs et sera chargé d'assurer le suivi apicole de l'expérimentation. Celle-ci sera menée pendant trois ans dans six grandes régions correspondant aux directions interdépartementales des routes. Elle pourrait ensuite être étendue à l'ensemble du réseau routier français non concédé, ce qui représente environ 12000 kilomètres.

Le gouvernement expérimentera également le fauchage tardif qui consiste à ne faucher qu'une seule fois les bords de routes dans la saison au lieu de trois, laissant alors le temps à certaines fleurs de s'épanouir.
Depuis une dizaine d'années, les colonies d'abeilles connaissent un taux de mortalité inquiétant qui peut atteindre 40 à 80% dans certaines régions du monde.

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