Climat : Paris et d'autres grandes villes du monde appellent à la "mobilisation générale pour bâtir des sociétés écologiques et solidaires"

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anne-hidalgo

 "Territoires les plus vulnérables face aux dérèglements climatiques, premières émettrices de gaz a effet de serre, les villes sont aussi en première ligne pour protéger leurs populations et leur santé", affirme "Le manifeste d'Abidjan pour le climat" signé par plusieurs grandes villes, dont Paris, à Abidjan samedi 2 juillet.

Un appel contre le dérèglement climatiques. Réunis à Abidjan, en Côte d'Ivoire, plusieurs dizaines de maires de grandes villes du monde ont appelé samedi 2 juillet à "la mobilisation générale" contre ce qui, selon eux, les affecte tout particulièrement.

"Territoires les plus vulnérables face aux dérèglements climatiques, premières émettrices de gaz a effet de serre, les villes sont aussi en première ligne pour protéger leurs populations et leur santé", affirme "Le manifeste d'Abidjan pour le climat", que les maires ont signé après la tenue de la première "COP des villes" dans la capitale économique ivoirienne.

Ils "réaffirment ensemble la nécessité absolue pour leurs populations d'une action climatique déterminée qui, à la fois anticipe les chocs et se conjugue avec des besoins sociaux toujours plus importants". Ils appellent en conséquence "à la mobilisation générale pour bâtir des sociétés écologiques et solidaires".

Pour y parvenir, ils s'engagent pour leur part "à accélérer leurs coopérations décentralisées dans le cadre de leurs jumelages, de leurs accords, ou via les programmes et les réseaux dont elles (les villes) sont membres, à les rendre 100% compatibles" avec l'Accord de Paris sur le climat qui prévoit la limitation du réchauffement climatique d'ici la fin du siècle "et à veiller à ce que tous les projets financés présentent des co-bénéfices pour le climat".
Prochaine COP27 en novembre

Ils s'engagent en outre "à publier régulièrement les résultats de leurs avancées et à venir les présenter lors de la journée des villes à la COP27". La COP (conférence des parties) désigne la réunion annuelle des Etats pour fixer les objectifs climatiques mondiaux. La prochaine COP dite COP27, est prévue à Charm el-Cheikh en Egypte en novembre.

Les signataires du manifeste d'Abidjan demandent également aux "Etats de reconnaître le rôle majeur, indispensable, des villes dans la mise en oeuvre d'un développement économique soutenable" et "d'augmenter de manière significative les budgets nationaux soutenant les investissements municipaux favorables au climat". Ils demandent aussi une aide internationale accrue et aux banques centrales et de développement "de faciliter l'accès direct aux financements des projets 'Climat-biodiversité' des villes".

Parmi les villes soutenant ce manifeste, figurent celles de Paris, Abidjan, Niamey, Montréal. Dans une intervention à la "COP des villes", Monique Olivier, présidente du comité exécutif de la ville de Montréal, a noté que la population des villes pourrait augmenter de "15% d'ici 2050".

Selon elle, "il faut être capable de repenser les espaces urbains" en prenant en compte leurs dimensions "écologique, économique et sociale", en coordination entre "élus et citoyens".

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Le nord de la France a désormais le climat du sud des années 1970 !

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Certaines villes du nord de la France ont désormais le climat du sud des années 1970. En l'espace de 50 ans, le réchauffement climatique a modifié le climat français de manière significative, et ce sont les villes de l'est du pays qui ont subi la plus forte hausse des températures.

campagne française

Si la hausse des températures au niveau mondial s'élève à 1,2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, le réchauffement ne se produit pas à la même vitesse partout : en France, la température moyenne s'est élevée de 1,7 °C depuis 1900, et possiblement de plus de 2 °C depuis 1760. « Chaque décennie depuis 1970 est plus chaude que la précédente. Ces dix dernières années, durant la période 2011-2020, la hausse atteint +0,6 °C et marque la plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900 », précise Météo France. La température moyenne sur la France métropolitaine est analysée avec un indicateur thermique qui prend en compte les données de 30 stations météorologiques disposant d’un historique.

Rappelons que 2020 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en France et qu'en 2019, des canicules exceptionnelles ont donné lieu à un record de chaleur absolu pour le pays, de 46 °C relevé à Vérargues (Hérault) le 28 juin 2019.

Strasbourg a désormais le climat de Lyon des années 1970

Météo France a comparé les températures des années 1970 à celles d'aujourd'hui et les analogues, en matière de climat, sont frappants :

  • Strasbourg a désormais le climat de Lyon des années 1970 ;

  • Le Mans a désormais le climat de Bordeaux des années 1970 ;

  • Lille a désormais le climat de Rennes des années 1970 ;

  • Châteauroux a désormais le climat d'Agen des années 1970 ;

  • Orléans a désormais le climat de Poitiers des années 1970 ;

  • Besançon a désormais le climat de Clermont-Ferrand des années 1970 ;

  • Lyon a désormais le climat de Montélimar des années 1970.

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Biodiversité : l'Union européenne veut imposer la réparation des dommages infligés à la nature

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Bruxelles a proposé mercredi 22 juin une loi visant à réparer d'ici 2030 les dommages causés à la nature dans 20% des écosystèmes abîmés d'Europe, afin de protéger la biodiversité, en particulier les populations d'abeilles, mais aussi limiter le risque de désastres naturels.

pollinisateur

Ce projet législatif de la Commission européenne, qui sera discuté par les États membres et les eurodéputés, imposera des objectifs contraignants de restauration des écosystèmes (forêts, prairies, espaces marins...) abîmés par la pollution, l'abus de pesticides et d'engrais, l'exploitation intensive des sols ou la disparition de zones humides.

Un plan de restauration pour Chaque Etat

«Depuis trente ans, nous nous concentrons sur la préservation des espaces naturels, mais cela ne suffit plus pour inverser la perte de biodiversité: une trop grande partie de notre nature est détruite ou dégradée, 81% des habitats naturels de l'UE sont en mauvais état», a souligné le commissaire à l'Environnement Virginijus Sinkevicius. «Cette loi exigera que d'ici 2030, des mesures de restauration efficaces soient en place sur 20% des zones terrestres et maritimes abîmées, et d'ici 2050, sur tous les écosystèmes qui en ont besoin», a-t-il ajouté.

Chaque État sera tenu d'élaborer «un plan de restauration» selon des règles strictes de planification et d'évaluation, avec priorité aux «puits de carbone» (forêts, tourbières...) susceptibles de stocker du CO2. Les Vingt-Sept devront maintenir leur surface d'espaces verts en ville au niveau de 2021, tout en garantissant au moins 10% d'espaces arborés dans chaque agglomération. Bruxelles veut également supprimer des barrages et obstacles sur les fleuves et rivières, afin d'atteindre «au moins 25.000 km» de cours d'eau «libres» d'ici la fin de la décennie.
«Un jalon historique»

Autant de façons d'accroître la biodiversité (oiseaux, papillons, poissons...) dans les forêts, campagnes et milieux maritimes, et d'inverser le déclin des colonies de pollinisateurs - très menacés et dont dépendent une majeure partie des cultures européennes. Quelque 100 milliards d'euros du budget pluriannuel européen seront disponibles pour la biodiversité, notamment ces plans de restauration, précise la Commission.

«Il faut détruire le mythe selon lequel ce serait de l'argent gaspillé: chaque euro investi dans la restauration naturelle rapportera au moins 8 euros grâce aux avantages d'écosystèmes sains: prévenir l'érosion des sols renforce la sécurité alimentaire, restaurer des zones humides évite les inondations en aval», a fait valoir Virginijus Sinkevicius.

C'est «un jalon historique», a salué Arnaud Gauffier, de WWF France, tout en appelant États et parlementaires à spécifier «des objectifs ambitieux de restauration des cours d'eau, plaines inondables et tourbières». L'eurodéputée Marie Toussaint (Verts) a cependant déploré un arsenal judiciaire encore fragile: la Commission «fait preuve de volontarisme (...) mais l'UE a encore du travail pour permettre un meilleur accès à la justice» afin de poursuivre les responsables de dommages environnementaux.

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Après le blé et le tournesol, la moutarde vient à manquer

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graines de moutarde

Depuis quelques semaines, les pots de moutarde se font plus rares dans les rayons des supermarchés. Au moins trois supermarchés du Nord Isère et l’aéroport Drive Carrefour de L’Isle-d’Abeau n’avaient plus du tout de moutarde, ce samedi 7 mai. Une pénurie qui s'explique par plusieurs facteurs, du changement climatique à la guerre en Ukraine.

Vous avez peut-être remarqué, en faisant vos courses, que certains produits venaient à manquer ces dernières semaines. Parmi les victimes de cette pénurie, l'huile de tournesol, mais aussi la moutarde, qui se raréfie peu à peu. Dans Le Bien Public, Michel Liardet, président de l'Européenne des condiments, estime « que la baisse d'approvisionnement sur les derniers mois de février et de mars a été de l'ordre d'au moins 25 à 30% et cela va s'accentuer ».

1/La sécheresse au Canada

Si la moutarde reste produite en France, notamment en Côte-d'Or, la plupart des graines proviennent en réalité du Canada, l'un des plus gros exportateurs de graines de moutarde au monde. Sauf que cette année, le pays a subi une des plus fortes sécheresses de son histoire. Selon un rapport du ministère de l'Agriculture canadien, la production 2021-2022 « est estimée en chute de 28% en raison de la baisse des rendements et de la superficie ensemencée ». Le rapport ajoute qu'en conséquence, « le prix moyen devrait presque doubler par rapport à 2020-2021, à un record de 1 700 dollars la tonne », soit un peu plus de 1500 euros. Or, jusqu'à présent, les producteurs canadiens permettaient d'obtenir des prix bien plus bas. Face à cette chute de la production, Ottawa a rationné ses exportations.
 

2/La guerre en Ukraine

Les importations sont également touchées par la guerre en Ukraine, qui empêche l'importation de graines de moutarde récoltées là-bas. « L'Ukraine, sans être un gros producteur, représentait un plan de secours. Nous comptions dessus pour faire la jonction avec la prochaine récolte, mais cette solution est tombée à l'eau », analyse dans L'Usine nouvelle le directeur général de Reine de Dijon en Bourgogne, Luc Vandermaesen.

« L'Europe de l'Est représentait environ 5% de la production de graines de moutarde. C'était notre troisième territoire de production, mais aujourd'hui on ne peut plus compter dessus », renchérit Michel Liardet, le président d'Européenne de condiments (EdC), dans Le Bien Public.

3/Des cultures abîmées

La moutarde de Dijon, 100% française, reste donc la seule denrée disponible, mais son prix est bien plus élevé, sans compter qu'elle aussi a rencontré des aléas cette saison  : les insectes ont ravagé les cultures. « De 12 000 tonnes en 2016, nous sommes passés à 4 000 tonnes en 2021. C'est simple, on n'arrive plus à gérer les ravageurs », constate dans Libération Fabrice Genin, président de l'Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne (APGMB). Depuis l'interdiction des insecticides, les producteurs avouent être démunis et ne parviennent pas à faire face.

4/La flambée des prix des matières premières

Si la valeur d'un pot de moutarde risque donc de flamber pour toutes les raisons évoquées plus haut, ce n'est pas tout  : les fabricants doivent aussi composer avec la flambée des prix des matières premières, dont le verre et le métal, qui sont utilisés pour le conditionnement du produit.

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... et pendant que l'Amérique brûle, l'Inde étouffe et la Sibérie est en proie aux flammes

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....et le Kenya qui n'a jamais eu aussi soif.

C'est une photo qui a fait le tour du monde. Elle alerte à la fois sur les ravages du réchauffement climatique, responsable d'une sécheresse sans précédent au Kenya, et sur la menace d'extinction d'une espèce emblématique du continent africain. Parmi la liste des victimes de cette sécheresse historique, on compte des milliers de tête de bétail mortes dans la souffrance de la soif.

L'humanité semble se tenir devant les portes des enfers tant les catastrophes climatiques surviennent en même temps, dans une synchronicité qui laisse songeur.

Des incendies sans précédent ravagent depuis plusieurs années la Sibérie. En 2021, des feux, notamment dans l'est de la Sibérie, ont relâché 16 millions de tonnes de carbone (4e volume le plus élevé depuis le début des mesures en 2003), selon le rapport annuel sur le climat européen. La Sibérie, autrefois région froide et densément boisée est en train de se transformer en désert fouetté par les incendies et les températures record.

L'Inde et le Pakistan suffoquent. Les deux pays font face à une vague de chaleur historique, certains villes atteignent déjà les 50°C.  Cette canicule anormale met en danger des millions de personnes et brûle des milliers de cultures.

Outre le bilan mortel de ces conditions climatiques extrêmes sur les populations de l'Inde et du Pakistan, l'impact sur l'approvisionnement alimentaire national et mondial suscite des inquiétudes. Les agriculteurs des principaux États indiens producteurs de blé (Haryana, Punjab et Uttar Pradesh) ont vu leurs champs se flétrir sous un soleil de plomb, après un mois de mars exceptionnellement sec.
"La vague de chaleur s'est répandue très rapidement et a fait mûrir les cultures à un rythme plus rapide, ce qui a rétréci la taille des grains et entraîné une baisse des rendements", a déclaré à India Today JDS Gilll, responsable de l'information agricole dans l'État du Pendjab.

Cette situation survient à un moment où les réserves mondiales de nourriture sont déjà mises à rude épreuve, en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie - souvent appelée "le grenier de l'Europe" - et d'autres événements liés au changement climatique. Face à cette guerre, le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré au président américain Joe Biden que l'Inde était "prête à fournir des stocks de nourriture au monde". Mais la vague de chaleur sans précédent a jeté le doute sur cette affirmation.

"De nombreux pays comptent sur le blé indien pour compenser les pénuries causées par la guerre en Ukraine. Mais les prix [du blé] vont augmenter et l'impact se fera sentir bien au-delà de l'Inde", a confié à NBC News Harjeet Singh, conseiller au Réseau Action Climat International.

Cela fait au moins 40 ans que nos dirigeants successifs avaient été informés de ce qui est en train de se passer aujourd'hui. Certains y ont cru mais n'ont pas agi en arguant que les choses s'arrangeraient toutes seules ou qu'un miracle technoscientiste leur viendrait en aide. D'autres n'y ont clairement jamais cru. Nous sommes TOUS RESPONSABLES de cette fuite en avant, nous sommes TOUS RESPONSABLES de cette fin du monde programmée : les politiciens, les industriels et les consommateurs endormis et piquousés aux biens de consommation... On nous promettait le bonheur et l'argent, ou plutôt le bonheur par l'argent, aujourd'hui tout cela n'a plus de sens, dans moins de dix ans l'humanité sera balayée comme les dinosaures, et l'astéroïde portera le nom de " Idiocraty".

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