Une ôde à l'Automne

Publié le par Gerome

Une ôde à l'Automne

Les feuilles tombent une à une lentement, virevoltant portées par la brise, recouvrant nos chemins et nos champs d'un parterre flamboyant tel un tapis rouge honorant nos pas.
Le froid s'installe peu à peu éclipsant l'été et ses fortes chaleurs, dans nos bois, même les odeurs sont automnales, comment expliquer par de simples mots cette sensation fabuleuse de sentir l'Automne au plus profond de nous, au plus profond de nos Forêts et de nos campagnes? La Terre dégage des senteurs subtiles d'humidité, de racines, de bois, la mousse recouvrant les arbres se fait encore plus belle et elle aussi plus odorante....
Par moment une légère pluie vient caresser notre peau comme pour nous dire que l'arrière saison est bien arrivée. Quel honneur et quelle joie de déambuler ainsi au coeur de l'Automne, quelle saison incroyable, quel pouvoir de transformation!
Soudain, je sens la mélancolie s'immicer en moi, un subtil mélange d'euphorie, d'extase, de béatitude et de tristesse.... les larmes coulent sur mon visage sans que je puisse les retenir. Des sensations et des sentiments inexplicables se bousculent en moi et la muse de la froide saison vient me voir le temps de donner au papier ce que je ne peux donner le reste du temps...
Automne, douce mère de mes songes et de mon imagination, muse éternelle et maîtresse d'ambiguité. Tu portes la Mort comme symbole, transformation de nos êtres et de nos contrées....Lorsque je te sens, lorsque je t'entreperçois sur les arbres et les feuilles, je me sens chavirer, happé par la main glaciale et voluptieuse de la Mort, mon coeur est alors pris dans la tourmente du paradoxe et devient le siège d'une lutte intérieure entre le désir de vivre et l'envie de s'abandonner, de fermer les yeux.
Tu ouvres les portes de Royaumes Interdits où l'espace d'une nuit les morts viennent danser avec les vivants, je les vois traversant d'immenses portes en fer, jouant du violon et de la flûte, prêts à se divertir et à retrouver ceux qui sont encore sur Terre.
Pour t'honorer les hommes creusent les citrouilles, les corbeaux se font plus nombreux, les tombes fleurissent et nos pleurs accompagnent dignement ta présence.
Mais quelle folie de croire que des mots pourraient expliquer toutes ces subtilités, l'Automne ne se raconte pas, il se vit et se ressent, mais je ne pouvais taire le feu ardent qui consume mon coeur et mon âme à l'approche de l'Equinoxe.
Je le sens arriver galopant sur le dos du brouillard, chevauchant les nuages gris, sautant sur les gouttes d'eau de pluie, envahissant mes pensées et stimulant mon imagination....

Bénit soit l'Automne, loués soient ses enfants, que son règne survive aux hommes.
(A Odin, père de la poésie et du savoir, mon inspiration).

Publié dans Nature

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Un parc régional dans les Maures?

Publié le par Hagrimus



Les Maures ne sont pas qu'un massif, elles comptent également de magnifiques plaines qui acceuillent de nombreux étangs et autres lacs, comme le montre cette photo prise aux Escarsets au début du printemps.

L'expansion de l'habitat humain devient un réel problème pour la sauvegarde de notre environnement. J'aimerais que dans 10 ou 20 ans nous puissions avoir le privilège de voir d'aussi beaux payasages. Jusqu'à présent je ne vous ai montré qu'une partie des Maures mais viendra le moment où je mettrai en ligne des photos peu glorieuses de l'irrespect des hommes face à la Nature.

Mon rêve? Que le massif des Maures devienne un jour un parc régional. Oh je sais ce qu'on va me répondre, je connais déjà toute la réthorique des chasseurs et des pro-urbanisation et ils me diront que la création d'un parc régional limitera encore plus les activités humaines et l'urbanisation, que le sanglier considéré comme nuisible ne pourra plus être chassé, qu'on ne pourra plus faire ce qu'on veut dans les Maures.

Ces inquiétudes sont toutes fondées, surtout au niveau du sanglier, car s'il n'est plus chassé il dévastera les champs et les cultures et cela entraînera une catastrophe économique locale, mais la création d'un parc ne signifie pas une abolition des privilèges et la mise sous cloche d'un espace naturel. Il faut s'adapter à la réalité du terrain et donc adapter les décrets en fonctions du quotidien des habitants et je pense qu'un parc régional ne mettra pas un terme à la chasse au sanglier.

L'homme est un animal indiscipliné et seuls les lois arrivent (pas toujours efficacement) à le discpliner. Certains élus locaux pensent que chaque personne à droit à la propriété individuelle, en d'autres termes, chaque personne si elle en a les moyens peut avoir sa villa et son bout de terrain. Alors, les lotissements grandissent, les maisons de village se vident un peu plus, les champs se vendent comme des petits pains, la pollution générée par les travaux et les matériaux augmente.......et petit à petit l'homme se rapproche des zones boisées qu'il pollue systématiquement comme pour montrer son contrôle sur la Nature. Ces lotissements deviennent à terme, des quartiers, puis des banlieues et ainsi nous arrivons à créer des villes à dimension non-humaines avec des permis de construire donnés un peu trop facilement, ce qui entraîne des constructions anarchiques, et l'extermination des espèces locales.

Mais les communes ne sont pas les seules responsables, en chefs de file et en champions de la médiocrité nous trouvons les banques et les organismes de crédit qui facilitent de plus en plus les prêts sur de très longues périodes. Parfois pour construire une maison, des couples aux revenus modestes s'endettent sur 35 ans!!
Cette facilité déconcertante à obtenir sa maison pose un problème très grave sur le plan écologique, les lotissements poussent comme des champignons et menacent les zones boisées à proximité, les cours d'eau, les espèces animales etc...
Il y a aussi les promeneurs du dimanche qui laissent leurs ordures en évidence ( à chaque sortie en Forêt, je ramasse en moyenne 5 à 10 kilos de détritus) et notre beau massif des Maures devient une décharge à ciel ouvert. Les Maures bénéficient d'une surveillance accrue durant l'été, les activités humaines sont réglementées mais une fois passé le spectre des incendies et les touristes pollueurs, la vigilance retombe et le massif redevient peu à peu un beau merdier.

Alors oui je pense que la création d'un parc régional permettrait de limiter notre impact négatif sur l'environnement et de permettre à certaines espèces de se reproduire en toute sérénité.
Car ne perdons pas de vue un point essentiel :
METTRE EN PERIL LA NATURE C'EST METTRE EN PERIL TOUTE L'HUMANITE.



Publié dans Nature

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Le massif des Maures

Publié le par Gerome

Le massif des Maures est une petite chaîne de montagne du sud de la France, située dans le département du var, entre Hyères et Fréjus. Son point culminant, le signal de la Sauvette, atteint 780 m.
Il faut distinguer deux zones principales et relativement contrastées : la zone intérieure, la plus vaste, la plus haute, la plus accidentée et la moins peuplée, et la zone littorale, tantôt réduite à une étroite frange côtière accidentée, tantôt s'élargissant en plaines alluvionnaires

Les Maures intérieurs restent, malgré les incendies catastrophiques des dernières décennies, une zone forestière, densément et magnifiquement boisée. L'arbre-roi des Maures, quasi emblématique, l'arbre providence aussi, celui sur les branches noircies duquel on voit repousser des bouquets de jeunes tiges, dès le printemps qui suit l'incendie de l'été précédent, c'est le Chêne Liège (quercus suber), que son écorce épaisse protège du feu, l'arbre au tronc rouge sang, quand cette écorce a été fraîchement récoltée (le « démasclage »). Si, en bien des endroits, la forêt des Petits Maures semble avoir déjà pansé ses plaies, comme entre Roquebrune sur Argens et le col de Gratteloup, c'est au chêne-liège qu'elle le doit largement.

Le promeneur qui emprunte certaines pistes a l'occasion d'admirer des spécimens pluricentenaires au tronc énorme et à la ramure tourmentée. Mais on rencontre aussi fréquemment, en remontant les pentes et vers les crêtes, le Chêne vert , arbre noble au feuillage dense et sombre, au port moins tourmenté que celui du chêne-liège. Le Chêne pubescent se mêle souvent à ces deux espèces.

A l'aise sur les roches siliceuses des Maures — et souvent associé au chêne-liège — est le Châtaignier, une des bases de l'économie rurale traditionnelle. Les plus anciens furent plantés il y a plusieurs siècles, en vergers, de préférence sur les pentes Nord (ubac), dans les vallons plus humides. Beaucoup de ces vergers sont aujourd'hui à l'abandon, mais là où les châtaigneraies sont entretenues, comme aux abords de Gonfaron, des Mayons, de Collobrières ou de La Garde Freinet, elles forment de magnifiques ensembles, comparables aux châtaigneraies cévenoles par exemple.


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Le châtaignier, le symbole des Maures

Les Maures comptent aussi — souvent à proximité des crêtes — des pinèdes remarquables ( Pin d'Alep et pin maritime), malhereusement plus vulnérables à l'incendie qui y laisse durablement ses stigmates.

Mentionnons encore, au terme de cet aperçu sommaire, deux arbustes au feuillage persistant et bien luisant à la lumière : l'arbousier aux fruits savoureux, et le houx qui, dans certains ubacs, atteint les proportions d'un bel arbre.
La lore est tout à fait remarquable par sa variété ( les espèces ne sont pas les mêmes sous les châtaigneraies, les suberaies (chênes-liège), dans les zones rocheuses etc.) et par le nombre d'espèces rares et protégées (plus de trente).
Une faune diversifiée mais en danger :

Le sanglier est le mammifère le plus rencontré. On le chasse activement, en battues, de septembre à janvier. Il vit en hardes, souvent d'une bonne dizaine d'individus, dans les fourrés profonds, dont il retourne l'humus, en quête de glands et de racines. D'autres espèces, bien présentes, sont plus difficiles à voir :blaireaux, martres, genettes, lièvres, sans oublier plusieurs espèces de chauves-souris.

Plus l'été approche, plus on a de chances de rencontrer quelque beau reptile. La plupart sont des espèces protégées, comme la célèbre tortue d'Hermann, une espèce forestière, véritable témoin de la bonne santé de l'écosystème, si vous en appercevez une, il ne faut absolumlent pas l'emporter avec vous, sous prétexte qu'elle est jeune et qu'elle ne pourrait pas s'en sortir, sa place est dans la nature et peu importe si elle doit mourrir demain, c'est le cycle de la vie et l'homme ne doit pas intervenir dans un règne qu'il a quitté de son plein gré.

On trouve aussi des lézards orvets, lézards verts et lézards ocellés dont les populations ont beaucoup diminué ces dernières annnées, comme plusieurs espèces de couleuvres (couleuvre d'Esculape, vert d'eau, couleuvre vipérine, rose comme la terre qui la porte, rare et sombre coronelle girondine). On les croise sur le chemin, aussi immobiles qu'un bâton, car, en terrain découvert, le danger vient d'en-haut, où rôdent les rapaces, eux aussi protégés , rapaces diurnes comme le magnifique Circaète Jean-le-Blanc, rapaces nocturnes comme la Chouette Chevêche, la chouette hulotte ou le hibou grand duc, dont le cri mélancolique accompagne au soir le randonneur qui redescend des crêtes.

La bêtise humaine a ses limites et les collectivités territoriales ont pris des mesures pour protéger ce vaste territoire face à l'expansion touristique, l'urbanisation, la surfréquentation estivale qui mettent en danger des paysages et des écosystèmes souvent fragiles, en particulier dans la zone littorale. l'Etat, les collectivités locales, des associations, des particuliers, interviennent pour remédier aux dégâts et préserver l'avenir.

* L'ONF gère la Forêt domaniale des Maures. Elle occupe une grande partie de la forêt des Maures intérieurs, qui s'étend sur 80 km2 environ.

* Le Conservatoire National du Littoral, créé en 1975, a réalisé une série d'acquisitions en zone littorale : dans la zone de la Colle Noire-Cap Garonne (168 ha) la zone forestière de la presqu'île de Giens, les Salins des Pesquiers (550 ha), les Vieux Salins d'Hyères (350 ha), la Corniche des Maures (111 ha), le Cap Lardier (300 ha), le Cap Taillat (80 ha), le Cap Camarat (49 ha).

* Le Parc National de Port-Cros, créé en 1963, occupe 700 hectares de terres émergées (îles de Port-Cros et de Bagaud, îlots de la Gabinière et de Rascas). Il gère aussi les espaces acquis par le Conservatoire du Littoral dans l'île de Porquerolles (1000 ha), la presqu'île de Giens et les Salins d'Hyères.

* Le C.E.E.P. (Centre d'Etudes des Ecosystèmes de Provence) a acquis en 1999 une partie du vallon de Saint-Daumas (97 ha), sur la bordure Nord du massif. Il gère aussi le territoire acquis par le Conservatoire du Littoral au Cap Taillat.

* Les communes sur lesquelles s'étendent ces espaces protégés en sont généralement co-gestionnaires.

* Le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles intervient aussi sur ces sites.

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