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97% de la glace du Groenland a fondu

Publié le par Gerome

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L'été est déjà bien avancé au Groenland: selon les observations par satellite, 97% de ses glaces ont fondu au 12 juillet. Habituellement, ce sont environ 50% des glaces qui fondent pendant l'été, aux plus basses altitudes. Cette année, même les pics montagneux ont connu un dégel comme il ne s'en était pas produit depuis 1889. «Nous avons tous été surpris», explique Thomas Mote, climatologue à l'université américaine de Géorgie, cité par le New Scientist.


Surpris mais pas inquiets outre mesure, précisent les scientifiques: une fonte aussi importante semble se produire environ tous les 150 ans et il y a une dizaine d'années, environ 75% des glaces n'avaient pas résisté à l'été. Thomas Mote précise toutefois qu'il y aurait lieu de se faire du souci si une telle situation se représentait dans moins de dix ans, car cela mettrait en péril la stabilité de la couche de glace et pourrait provoquer la formation d'énormes icebergs comme celui qui s'est détaché du glacier Petermann courant juillet. Selon les climatologues, c'est la poche d'air chaud responsable de la canicule aux Etats-Unis qui serait la cause de cette fonte inhabituelle.

 

 

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Ce que nous réserve la météo dans vingt ans

Publié le par Gerome

Les vins de Bourgogne n’auront pas le même goût en 2035. Et d’ici vingt ans, alors que les Parisiens devront s’habituer aux invasions de chenilles urticantes, la Sologne aura à faire face à un risque accru d’incendies de forêt. A en croire les climatologues, la question n’est plus de savoir si la Terre se réchauffe, mais quelles conséquences cette hausse inéluctable du mercure aura sur nos vies quotidiennes.

 

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La a adopté l’an dernier un plan d’adaptation au changement climatique : 230 mesures à mettre en œuvre d’ici à 2015 afin de préparer nos villes à une température moyenne plus élevée de deux, voire quatre degrés d’ici à la fin du siècle.

Pour aider agriculteurs, élus et entreprises à mieux anticiper les vagues de canicule et de sécheresse attendues dans leur région, Météo France a présenté hier un nouveau portail , qui fournit des projections régionalisées réalisées dans les laboratoires français de modélisation du climat).


« Pour tous les investissements à long terme, chaque région devra adapter ses routes, ses maisons, ses usines, son agriculture au climat qui va changer », souligne Pierre-Franck Chevet, directeur général de l’énergie et du climat au ministère de l’Ecologie.

Biot, 1230 m d’altitude, renonce au ski alpin

 

Dans les Alpes, le changement est déjà visible. « On constate une multiplication des sécheresses depuis dix ans et certains élus envisagent désormais une gestion plus collective et plus économique des ressources en eau », affirme Christophe Chaix, chargé de mission changement climatique au sein d’un bureau d’études savoyard.

 

 

Le maire de Biot (Haute-Savoie), dont dépend une petite station située à 1 230 m d’altitude, a annoncé hier sa décision d’arrêter le ski alpin pour se reconvertir dans les activités de « montagne douce » (ski de fond, raquettes, VTT…). « Les stations de moyenne montagne n’ont pas d’avenir à dix ou quinze ans en raison du changement climatique, estime le sous-préfet de Thonon-les-Bains, Jean-Yves Moracchini. Plus une station se reconvertit tôt et plus elle sera attractive. »

 

3,5°C

C’est l’élévation moyenne des températures que pourrait connaître la France d’ici à la fin du siècle, selon le scénario le plus pessimiste étudié par les scientifiques et retenu dans le Plan national d’adaptation au changement climatique, dévoilé l’an dernier. Une hypothèse que certains trouvent déjà périmée, parlant de 4 °C! Le scénario optimiste limite la hausse à 2 ou 2,5 °C. Les deux cas d’école se rejoignent : d’ici à la période 2030-2050, le thermomètre ne monterait que de 0,5 °C à 1,5 °C, avant un gros coup de chaud durant la seconde moitié du siècle. Dans les deux cas, l’augmentation ne serait pas uniforme à travers le territoire : dans le Sud-Ouest, par exemple, les températures les plus caniculaires pourraient dépasser de 6,7 °C celles atteintes aujourd’hui, qui franchissent déjà parfois le cap des 40 °C!

 

 


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L'Asie menace la survie des rhinocéros et éléphants d'Afrique

Publié le par Gerome

Le Vietnam surtout, mais aussi la Chine et la Thaïlande, jouent un rôle majeur dans le trafic d'ivoire d'éléphants et de cornes de rhinocéros, provoquant le massacre de ces animaux en Afrique du Sud et centrale, souligne lundi l'organisation écologiste WWF.

 

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En Afrique centrale, le braconnage des éléphants a atteint "un niveau de crise" tandis que la chasse aux rhinocéros va "probablement aboutir à leur extinction", ajoute WWF dans un rapport. "Au regard de la hausse du braconnage des éléphants en Afrique et de la présence accrue du crime organisé dans ce commerce, on peut désormais qualifier la situation de critique", indique-t-il.

Le Vietnam apparait comme "la première destination" pour les cornes de rhinocéros, dont le commerce illégal alimente le braconnage en Afrique du Sud, "épicentre" de ce trafic. En 2011, le chiffre record de 448 de ces animaux ont été tués dans ce pays, et 262 sur les six premiers mois de 2012, a déploré WWF.

Le Vietnam particulièrement impliqué


"Beaucoup de Vietnamiens, y compris des diplomates, ont été arrêtés, ou soupçonnés, pour avoir acquis illégalement des cornes en Afrique du Sud", selon ce rapport publié avant la réunion à Genève de responsables de plusieurs gouvernements, consacrée au trafic d'animaux.

"Le Vietnam doit revoir ses sanctions et réduire immédiatement ses réseaux de distribution et ses publicités sur internet pour les cornes", déclare Elisabeth McLellan, responsable du Programme mondial des espèces au WWF. La corne de rhinocéros est parée de vertus thérapeutiques et aphrodisiaques --jamais démontrées scientifiquement-- en Asie.

La Chine rappelée à l'ordre


La Chine est elle aussi pointée du doigt pour ses manquements dans le contrôle de son marché légal d'ivoire, où est écoulé de l'ivoire récupéré par exemple sur des animaux morts ou lors d'abattages autorisés. "L'afflux énorme et continu d'ivoire illégal vers la Chine laisse penser qu'elle est acheminée vers les marchés légaux", indique l'étude.

WWF demande à la Chine d'améliorer ses contrôles et d'informer ses ressortissants en Afrique que quiconque pris en train d'importer illégalement en Chine des animaux sera poursuivi, et, si condamné, sévèrement sanctionné.

En Thaïlande, "l'ivoire illégal est vendu ouvertement dans des boutiques fréquentées par les touristes" et "jusqu'à présent la Thaïlande n'a pas répondu de manière adéquate aux inquiétudes exprimées", souligne WWF. "La seule option crédible à ce stade est une interdiction totale du commerce de l'ivoire".

Une priorité absolue!


Ce commerce illégal est "une menace pour les animaux mais aussi un risque pour les populations, l'intégrité du territoire, la stabilité et le respect de la loi", souligne l'organisation, qui demandent aux gouvernement de l'Afrique centrale de signer un accord de mise en oeuvre de la législation sur la vie sauvage, et de faire de son application une priorité.

Le WWF signale cependant "quelques signes encourageants". "Le mois dernier, le Gabon a brûlé tous ses stocks d'ivoire (...) et le président Ali Bongo s'est engagé à accroître la protection des parcs et à s'assurer que ceux qui commettent des délits soient poursuivis et envoyés en prison". L'origine de l'ivoire brûlé n'avait pas pu être vérifiée.

Le WWF s'est également félicité des progrès réalisés en Inde et au Népal, pour les rhinocéros, les éléphants et même les tigres. En 2011, le Népal n'a connu aucun braconnage de rhinocéros. Mais dans le monde, plus de 200 carcasses de tigres sont repérées chaque année sur le marché noir, soit un chiffre inquiétant "au regard des seulement 3.200 tigres vivant encore à l'état sauvage".

 

 


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La fonte des glaciers himalayens s’accélère

Publié le par Gerome

Depuis près de trois décennies, les glaciers du monde entier sont menacés par le réchauffement climatique. Les conséquences de la dégradation de l’environnement intensifient le phénomène d’appauvrissement global des écosystèmes. Ironie du sort, c’est l’effet boule de neige.

 

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Le plateau tibétain s’étend sur 5 provinces chinoises, les régions autonomes du Tibet et du Xinjiang, le Qinghai, le Yunnan, et le Sichuan, pour presque un quart de son territoire. Il constitue la principale réserve en eau du pays avec les sources des fleuves Yangtze, Jaune et Lancang. Ses glaciers sont menacés depuis déjà 30 ans par le réchauffement climatique.

 

Les conséquences de cette fonte sont la diminution des ressources en eau potable de toute l’Asie et la formation de zones humides et marécageuses en aval du plateau, mais aussi des conséquences sur l’environnement mondial en raison de sa hauteur qui lui a valu le surnom de “troisième pôle”. Cet environnement hors du commun ne tend qu’à disparaître alors même que des millions de personnes en sont dépendantes pour l’approvisionnement en eau potable et l’agriculture.

 

Un écosystème en voie de disparition


L’enquête la plus complète concernant les glaciers du plateau tibétain et les régions avoisinantes dans l’Himalaya, Karakoram, le Pamir, et les chaînes de montagnes Qilian vient d’être réalisée par l’Université de Potsdam à partir de l’étude des données satellitaires et des mesures de terrain. Publiée dans Nature Geoscience, elle montre qu’au cours des 30 dernières années, les 2 tiers des glaciers auraient reculé dans les parties centrale et orientale de l’Himalaya tandis que dans l’Himalaya occidental, la moitié des glaciers a avancé.


S’ajoute au réchauffement climatique les conditions météorologiques locales. « L’échauffement est important », explique Yao Tandong. « Mais ses effets sur les glaciers dépendent également des régimes climatiques. » En effet, le Karakoram et le plateau du Pamir sont des régions dominées par les vents d’ouest, où les glaciers se reconstituent avec la neige hivernale, et sont donc moins touchées par le réchauffement, les températures en hiver étant encore en dessous de zéro.

 

Dans l’Himalaya oriental et central au contraire, il neige surtout pendant la mousson. Et même un léger changement dans les températures estivales peut affecter les glaciers et par conséquent la vie de millions de personnes, et ce de façon quasi irrémédiable.

 


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Pérou : une métropole peut-elle mourir de soif ?

Publié le par Gerome

Le réchauffement climatique touche durement la capitale péruvienne, Lima. Considérée comme étant la ville la plus étendue sur un désert (avant Le Caire), la métropole de dix millions d'habitants est l'une des plus "sèches" au monde.

 

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Le jardin d'enfants de Santa Rosita a l'air d'une oasis de couleur parmi les bâtiments gris et bruns de Huaycan, un bidonville de Lima, au pied des collines andines poussiéreuses. Derrière cette vitrine, la seule eau de Santa Rosita est celle qui est acheminée dans des seaux par les parents des 30 enfants, âgés de 3 à 5 ans, gardés ici. Cette eau, ils l'utilisent pour boire, se laver les mains et tirer la chasse des toilettes. Ces dernières sont en dehors du bâtiment, derrière leur salle de classe, dans un cabanon fait de planches de bois et d'un toit en tôle. Une partie de l'eau est traitée : elle est amenée par certains parents qui ont l'eau courante à la maison. Le reste ne l'est pas.


Ici, on ne s'étonne pas de voir que certains des jeunes sont d'une maigreur alarmante. Ils souffrent de malnutrition causée par les parasites de leur système digestif, qui les empêchent d'assimiler les nutriments qu'ils mangent. "L'un des enfants a la tuberculose, un autre a contracté une hépatite A deux semaines avant ma visite", déplore Elisa Riberto Guia, une enseignante de la crèche. Ces deux maladies sont directement liées aux conditions d'hygiène précaires. Tous les trois mois, les enfants doivent être dépistés pour les parasites et l'anémie.


"La SEDAPAL [l'autorité municipale liménienne pour l'eau] ne fait pas son travail", s'indigne Judy Simon Tolentino, dont la fille de quatre ans Adriana fréquente le jardin d'enfants.

"Comment peut-on ne pas donner la priorité au traitement de l'eau pour ces enfants ?". La réponse se situe peut-être dans l'histoire de Huaycan, 200.000 habitants, dont les premiers résidents, des immigrants venus des Andes, se sont installés ici dans les années 1980, en "squattant" les lieux. Dès lors, l'État péruvien, dont la SEDAPAL, s'est débrouillé comme il pouvait pour rattraper le retard de développement et fournir des services de base à la communauté.


Lima est à sec


Mais tout cela est également lié aux conditions arides qui sévissent le long de la côte péruvienne, bordant l'un des déserts les plus secs au monde. Lima reçoit en moyenne moins de 10 millimètres d'eau de pluie par an. L'eau est une ressource rare et ce sont les personnes les plus pauvres, comme les résidents de Huaycan, qui en sont le plus affectées, dans un secteur où la demande est bien supérieure à l'offre. Aujourd'hui, Lima doit faire face à une vague croissante de consommation, au moment où la fonte des glaciers andins et l'intensité des précipitations se sont quelque peu taries : un impact du réchauffement global. Avec ses 10 millions d'habitants - dont un million qui n'a pas l'eau courante -, Lima est la deuxième ville construite sur un désert la plus peuplée, après Le Caire.


Alors que le Nil traverse la capitale égyptienne avec un débit de 2.830 mètres cube par seconde, le Rio Rimac, la rivière polluée qui traverse Lima, fournit 80% de l'eau de la métropole, pour un débit d'environ 30 mètres cube par seconde… Dans le même temps, les précipitations annuelles qui arrosent les affluents du Rimac ont chuté pour atteindre 4.4 millimètres par an depuis 1970. Si ce niveau se maintient, le Rio Rimac sera à sec à la fin du XXIe siècle.

 

"Cela pourrait être un cycle naturel", commente l'hydrologue Waldo Lavado, du service météorologique national du Pérou, interrogé par GlobalPost. "Mais le changement climatique est l'une des principales hypothèses qui pourraient expliquer ce tarissement".


Entre bonne volonté et corruption


À l'heure actuelle, la demande en eau à Lima est de 23,45 mètres cube par seconde, selon la municipalité. Elle pourrait atteindre 47,43 mètres cube par seconde en 2040, du fait de la croissance économique et démographique. "Le changement climatique est un aspect très important dont nous devons tenir compte", déclare Yolanda Andia, chef de la production de la SEDAPAL. "Nous n'avons plus les 'nevados' [sommets enneigés] que nous avions avant, et qui aidaient à maintenir le niveau de l'eau durant la saison sèche".


Pour changer les choses, la SEDAPAL a investi près de 2 milliards de dollars dans de nouveaux projets. Elle prévoit de construire un réservoir géant, Huascacocha, à plus de 4.000 mètres dans les Andes qui devrait permettre à Lima d'augmenter sa capacité de stockage de l'eau d'1,5 million de mètres cubes. Néanmoins, de nombreux Liméniens mettent en doute la SEDAPAL et critiquent leur incompétence et la corruption qui semble y sévir. Susana Villaran, maire progressiste de Lima, a vu ses tentatives pour saisir devant la justice deux des cinq membres du bureau de la SEDAPAL avortées au congrès, par le groupe de droite, à majorité fujimoriste (ndlr. de l'ancien président péruvien Alberto Fujimori, champion du néolibéralisme dans les années 1990).


Gunther Merzhal, du département municipal de l'environnement, souligne que Villaran n'a que peu de marge de manoeuvre pour faire accélérer les choses dans des endroits comme Huaycan : "nous avons les mains liées", confie-t-il.


Le Président Humala tarde à tenir ses promesses


Ainsi, alors que les riches résidents liméniens s'abreuvent d'eau courante potable, ceux qui vivent dans les bidonvilles, sans connexion au réseau d'eau, paient vingt fois plus - environ 10 dollars par mètre cube (8 Euros) - pour de l'eau non traitée, livrée par des camions citernes privés, hors du contrôle étatique. Au bout de la chaîne, Santa Rosita, ce jardin d'enfant, propriété de l'État, fait partie du programme PRONOEI destiné aux jeunes en situations d'extrême pauvreté. La réalité est toute autre. Presque l'ensemble du jardin d'enfant, dont le bâtiment lui-même, a été créé par les parents. L'enseignante, Mme Ribero Guia gagne un salaire mensuel de 332 soles (100 Euros) - autrement dit, comme elle le qualifie elle-même : "un pourboire".


Le Président Ollanta Humala a pris le pouvoir au Pérou l'an dernier, avec la promesse de renforcer la structure étatique pour ses concitoyens, laissée à l'abandon par ses prédécesseurs. Mais jusqu'à lors, à Huaycan, à 90 minutes du centre de Lima, bien peu d'habitants peuvent respirer à nouveau. Mme Ribero Guia a tenté de nombreuses fois d'obtenir une conduite d'eau pour Santa Rosita. Mais sans un titre de propriété du terrain, elle ne peut rien obtenir. Les autorités locales requièrent la preuve légale de l'occupation des lieux : un magma bureaucratique qui problématise l'occupation illégale de ceux qui ont précédé les habitants actuels.


Pour obtenir aujourd'hui une reconnaissance de l'État, les habitants devraient faire dessiner des plans de leurs bâtiments par un bureau d'architecte, à un coût de 600 dollars (environ 500 euros) : une somme exorbitante pour les résidents de Huaycan. "Comment sommes nous censés payer cela ?" demande l'enseignante. "Nos enfants tombent malades, les frais de soins ne sont-ils pas déjà assez chers ?" Pendant ce temps-là, de nouveaux arrivants affluent des Andes vers Huaycan, occupant le terrain de plus en plus haut sur la colline, de plus en plus loin du système hydrologique.


Les sources d'eau de Lima diminuent, et avec la SEDAPAL qui lutte déjà pour satisfaire la demande actuelle, il y a peu de chances que les habitants de Huaycan obtiennent un jour de l'eau courante, traitée.

 


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