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Menaces sur l'Océan

Publié le par Gerome

- Il y a 200 ans, les zones de l'Océan où l'homme ne pêchait ni ne chassait dépassaient les zones exploitées par un facteur cent. Aujourd'hui, c’est le contraire.  Les anciens refuges étaient des réservoirs de poissons reproducteurs qui ravitaillaient les zones de pêche. Aujourd'hui les seuls refuges en mer sont ceux que nous avons délibérément crées.

- Les deux tiers des stocks mondiaux de poissons surveillés par l'ONU (Food and Agriculture Organisation) ont été pêchés depuis 1950.

 

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- La surpêche est probablement le plus grand problème de l’environnement mondial mais il peut être résolu. Nous savons quoi faire et si nous pouvions agir de manière décisive, 15 ans seraient suffisant pour corriger une grande partie du problème.
 

- Les albatros de Laysan parcourent des milliers de miles à travers le Pacifique à la recherche de nourriture pour leurs petits, mais ils rapportent des morceaux de  plastique. Leurs poussins meurent de faim avec ce régime alimentaire de «junk food».



- Les manchots Adélie meurent à cause du gel parce que l'Antarctique s'est réchauffé. Leurs plumes duveteuses sont de bons isolants quand il neige, mais pas quand il pleut.

- Le poisson le  plus cher du monde — le thon rouge de l'Atlantique — a atteint un nouveau prix record en Janvier 2012 lorsque un seul poisson a été vendu pour $738,000.

Pollution



- Les océans ont absorbé un tiers de tout le dioxyde de carbone émis depuis la révolution industrielle, nous épargnant jusqu'à présent un réchauffement plus extrême. Mais cela a causé une rapide augmentation de l'acidité de l'eau – plus rapide qu'à n'importe quel moment au cours des 55 derniers millions d'années, avec des conséquences imprévisibles et potentiellement désastreux pour la vie.


- L'acidité des océans a augmenté de 30% depuis la révolution industrielle, et pourrait augmenter encore de 150% d'ici 2100, sauf si nous réduisons les émissions de dioxyde de carbone. L'augmentation d’acidité rend la vie très difficile pour les créatures comme les coraux, les coquillages et les groupes de plancton qui utilisent du carbonate de calcium pour fabriquer leurs squelettes et coquilles.


- Au cours des 50 prochaines années, le réchauffement climatique pourrait  intensifier la remontée d'eaux profondes qui contiennent des gaz toxiques plûtot que de l'oygène. Les eaux du large au nord de la Californie pourraient ainsi relâcher ces gaz toxiques sur les villes côtières.

- D'énormes augmentations dans l'utilisation d'engrais agricoles signifient que les niveaux d'azote et de phosphore dans les océans ont triplé depuis l'époque préindustrielle, ce qui conduit à multiplier le nombre et l'étendue de 'zones mortes' désoxygénées côtières. Il existe plus de 500 zones 'anoxiques', et ce nombre augmente rapidement, stimulé par la hausse des températures des mers.

- Les polluants chimiques tels que les retardateurs de flamme, et les muscs synthétiques présentes dans les détergents, ont été récemment détectés dans les mers polaires. 

- Les plus grands navires porte-conteneurs et des supertankers émettent chacun plus de pollution que le plus petit  pays du monde. Ils font tellement de bruit que les mammifères marins peuvent les entendre pendant des heures avant qu'ils ne passent.

- Près des centres de population, chaque mètre linéaire de plage est pollué par des dizaines ou des centaines de milliers de morceaux de plastique si petits qu’ils ressemblent à des grains de sable.

- Au début du 21ème siècle, les élevages de crevettes chinois ont déchargé 43 milliards de tonnes d'effluents dans les eaux côtières, en plus de 4 milliards de tonnes d'effluents industriels et des eaux usées. La Mer de Bohai (Chine) soutient l’aquaculture la plus intensive du monde, mais est également l'une des mers les plus polluées de la planète.

- La longueur de tous les palangres – lignes de pêche cloutées avec des milliers d'hameçons – mis en place chaque nuit par les flottes de pêche sur les océans est suffisante pour s'enrouler autour du monde 500 fois.

- Au milieu de tourbillons océaniques, il peut y avoir des accumulations de plastique nommés «ocean garbage patches», où il y a plus de plastique que de zooplancton. Le «Great Eastern Garbage Patch» dans l'océan Pacifique a la taille du Texas.

Comment l'environnement de l'Océan a changé ?


- Les océans qui nous entourent évoluent plus rapidement qu'à n'importe quel moment dans l'histoire humaine.

- Dans la dernière décennie, la fonte de la banquise arctique a crée une ouverture entre les océans Pacifique et Atlantique qui étaient separés pendant 800.000 ans.

- Depuis 25 ans, des épidémies répétées ont balayé les Caraïbes, tuant 4/5 de ses coraux. Si cela se produisait pour une espèce terrestre, la réaction serait énorme et mondiale.

- Les océans constituent plus de 95% de l'espace de vie sur notre planète, et sont d'une importance essentielle à la vie dans les 5% restants.

- En 1998, l'océan Indien s'est tellement réchauffé que les trois quarts de ses coraux sont morts. Mais ce préavis sinistre de réchauffement de la planète est passé presque inaperçu par la communauté internationale. Si les trois quarts des arbres de la forêt s'étaient desséchés en une seule année, il y aurait eu un cri d'alarme universel. Mais les régions sous-marines sont invisibles donc ignorées.


- Le rythme de l'élévation du niveau marin moyen s'accélère: les niveaux ont augmenté d'environ 1,8 mm par an au cours des 50 dernières années, pour atteindre 3,1 mm par an dans les années 1990.

- Pendant que la glace côtière fond dans l'Arctique, des geysers de méthane sont   entrés en éruption sous la mer, libérant des dizaines de milliers de tonnes de ce gaz à effet de serre, accélérant ainsi le réchauffement climatique.

- Au cours des 25 dernières années, les politiciens européens ont établi des quotas de pêche annuels, un tiers supérieur à ceux recommandés par les scientifiques. Cette pratique conduit de nombreux stocks halieutiques vers un éffondrement.

La valeur de l'Océan

- L'ONU a calculé que plus de trois milliards de personnes dépendent de la biodiversité marine et côtière pour assurer leur subsistance, et estime la valeur marchande des ressources et des industries marines et côtières à environ 5% du PIB mondial.

- La valeur globale des captures de poissons est d'environ 100 milliards de dollars et les activités économiques plus larges liées à la pêche atteignent une valeur d'environ $240 milliards.

- La pèche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) est responsable de la perte de 10 à 23 milliards de dollars par an – la valeur des 11 à 26 millions de tonnes de poissons qui sont portés disparus, sur une capture mondiale totale d'environ 80 millions de tonnes.

- On estime que les récifs coralliens à eux seuls fournissent des biens et des services d'une valeur d'environ 375 milliards de dollars par an. La valeur économique de la protection du littoral fournie par un récif est calculée à $25,000 par hectare et par an. Le tourisme basé sur les récifs coralliens apporte aujourd'hui des dizaines de milliards de dollars chaque année.

 

 


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RIO + 20 : la déception

Publié le par Gerome

Rio+20

 

Avec la fin des négociations, Jim Leape, Directeur général du WWF publie la déclaration de clôture suivante à propos le sommet Rio +20:


« C'était une conférence sur la vie, sur les générations futures, sur les forêts, les océans, les rivières et les lacs dont nous dépendons tous pour notre nourriture, notre eau et notre énergie. C'était une conférence nécessaire répondre au défi urgent qui est de construire un avenir durable pour tous. »

 

« Malheureusement, les dirigeants du monde entier réunis à Rio ont perdu de vue cet objectif urgent. »


 

« Avec trop peu de pays prêts à inciter à l'action, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a choisi de soumettre aux négociations un texte sans contenu fort et ce, au détriment de la planète. »

 

« Le résultat donne une nouvelle fois une impression d'occasion ratée - un accord qui ne met pas la planète sur le chemin du développement durable. »


 

« L'urgence d'agir n'a cependant pas changé. La bonne nouvelle est que le développement durable est une plante qui a pris racine et qui grandira en dépit du faible leadership politique. Nous avons vu des dirigeants aller de l'avant à Rio mais pas lors des négociations. »

 

« En fin de compte, nous devons agir partout, auprès des citoyens, au sein des villages, des villes, des pays, des petites et grandes entreprises ainsi qu’au travers de la société civile et les ONG. Nous devons tous assumer la responsabilité que les dirigeants du monde entier ont échoué à Rio. »


 

« Nous devons tous redoubler d’efforts et espérer que dans le temps ils contribueront à ouvrir l'espace politique à un processus multilatéral tel que Rio +20. »

 

 


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De Rio 92 à Rio 2012 : et si la crise économique permettait enfin d'évoluer sur la question du développement durable ?

Publié le par Gerome

La Conférence internationale sur l'environnement commence ce mercredi à Rio. Il y a vingt ans, son aînée avait déjà déchainé les passions sur les mêmes problématiques. Dans un contexte de crise mondiale, les questions écologiques pourront-elles relancer à la fois l'appareil économique tout en protégeant notre environnement ?

 

Rio+20

 

Comment concilier développement et environnement ? La question fut posée pour la première fois aux gouvernements à la conférence organisée par les Nations Unies en 1972 à Stockholm. Depuis, les décideurs politiques du monde entier se retrouvent tous les 10 ans. Le prochain Sommet de la Terre qui se tient à Rio du 20 au 22 juin est donc le quatrième du genre. Il ne viendrait pourtant à personne l’idée de parler de Stockholm + 40 ! Qu’a donc introduit de si particulier la conférence de 1992 ? Et que subsiste-t-il, 20 ans après, de son illustre éponyme ?


En premier lieu, la conférence de Rio de 1992 a introduit une rupture dans l’organisation des réunions internationales. Lors des précédents sommets, les gouvernements étaient les seuls acteurs convoqués dans l’enceinte des Nations Unies. Les représentants de la société civile restaient dans l’ombre, activant les leviers plus ou moins ambigus du lobbyisme. Le sommet de la Terre de 1992 a introduit une nouvelle façon d’organiser la coordination internationale avec la participation d’acteurs représentant la communauté scientifique et la société civile.


Pour appréhender les questions écologiques globales comme le changement climatique ou la biodiversité, les décideurs politiques ont besoin d’une information de qualité et accessible en provenance de la communauté scientifique. C’est la raison pour laquelle le Groupement des Experts pour le Climat (GIEC), créé cinq ans avant le sommet de Rio a joué un rôle essentiel pour alimenter les discussions sur des bases communes. Simultanément la présence de représentants de la société civile, syndicats, entreprises et organisations non gouvernementales, a fait passer le nombre de personnes concernées par le sommet de quelques centaines de négociateurs mandatés par les gouvernements à plusieurs dizaines de milliers de personnes représentant les différentes parties prenantes. C’est un facteur de complexité pour l’organisation des conférences, mais un levier majeur pour inscrire les discussions dans les débats de société.


Seconde nouveauté du sommet de 1992 : trois conventions juridiques internationales en matière de diversité biologique, de lutte contre la désertification et d’action face aux changements climatiques ont été signées puis ratifiées à sa suite par une grande majorité de pays dans le monde.  C’est ce que rappellent régulièrement les organisations écologistes lorsqu’elles militent pour un nouvel accord climatique « juridiquement contraignant ».


Des trois conventions, c’est celle sur le changement climatique qui a le plus marqué la vie internationale. Elle a posé les bases d’une négociation continue sur les changements climatiques via la réunion annuelle de la « Conférence des Parties » ; elle a conduit à l’adoption du protocole de Kyoto qui a traduit les principes de la convention par des engagements de réduction d’émissions pour les pays riches assortis d’instruments économiques innovants : le mécanisme pour un développement propre a déclenché des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans les pays en développement.

 

Les instruments du protocole de Kyoto sont aujourd’hui à bout de souffle e l’absence d’engagements suffisants des pays d’ici 2020. Il n’y aura pas d’avancée en la matière à Rio. Dans le meilleur des cas, la conférence débouchera sur une déclaration générale sur la « croissance verte » que chacun appelle de ses vœux sans en donner un contenu opérationnel.

 

 


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Nutella et déforestation

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Syngenta épinglé : Le leader de la biotechnologie accusé de dissimuler les morts d’animaux dues à son maïs génétiquement modifié

Publié le par Gerome

Dans une victoire fascinante contre les créations génétiquement modifiées, une importante compagnie de biotechnologie, connue sous le nom de Syngenta, a été accusée au pénal d’avoir nié savoir que son maïs Bt génétiquement modifié tuait vraiment le bétail. De plus, non seulement la compagnie a nié ce fait, mais cela a été fait dans une affaire devant le tribunal civile qui s’est terminée en 2007. Les accusations ont finalement été publiées après une longue lutte juridique contre la compagnie géante, lancée par un agriculteur allemand appelé Gottfried Gloeckner, dont les vaches laitières sont mortes après avoir mangé de la toxine Bt et attrapé une maladie « mystérieuse ».

 

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Élevées sur sa propre ferme de 1997 à 2002, en l’année 2000, toutes les vaches de la ferme étaient nourries exclusivement de maïs Bt 176 de Syngenta. C’est à cette époque que des maladies mystérieuses ont commencé à apparaître dans le cheptel bovin. Dans une tentative visant à réduire l’agriculteur au silence, Syngenta a donné 40.000 euros à Gloeckner, mais un procès civil a été entamé contre la compagnie. Étonnamment, 2 vaches ont mangé du maïs génétiquement modifié (maintenant interdit en Pologne à cause de graves problèmes) et sont mortes. Pourtant, lors du procès civil, Syngenta a refusé d’admettre que son maïs génétiquement modifié était responsable. En fait, la compagnie est allé jusqu’à affirmer n’avoir aucune connaissance du dommage.


L’affaire a été rejetée et Gloeckner, l’agriculteur qui a lancé les poursuites, s’est retrouvé avec des milliers d’euros de dette. Et ce n’est pas tout ; Gloeckner a continué à perdre beaucoup de vaches des suites du maïs Bt modifié de Syngenta. En 2002, après avoir arrêté l’usage de la pâture génétiquement modifiée, Gloeckner a entrepris une enquête exhaustive avec l’Institut Robert Koch et compromis Syngenta. Les données de cette enquête ne sont pas encore accessibles au public, et une seule vache a été examinée. Mais, en 2009, Gloeckner s’est associé avec un groupe d’action allemand connu sous le nom Bündnis Aktion Gen-Klage et est parvenu en définitive à traîner Syngenta devant le tribunal de grande instance.


Utilisant la déposition d’un autre agriculteur dont des vaches sont mortes après avoir mangé le produit de Syngenta, Gloeckner et Bündnis Aktion Gen-Klage ont accusé le géant de la biotechnologie de la mort de plus de 65 vaches, de refus de reconnaître le lien à la mort, et ont tenu la société responsable de ne pas enregistrer les morts de bovins. L’équipe a même accusé personnellement Hans-Theo Jahmann, le patron allemand de Syngenta, d’avoir étouffé les faits.


Les charges révèlent jusqu’où iront les grandes compagnies de biotechnologie pour dissimuler les preuves reliant leurs produits génétiquement modifiés à de graves dommages. Monsanto, par exemple, a même menacé de poursuivre l’État du Vermont tout entier s’ils tentent d’indiquer sur les étiquettes ses ingrédients génétiquement modifiés. Pourquoi craignent-ils tant que le consommateur sache ce qu’il met dans sa bouche ?

 

 


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