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Deux études confirment l'effet néfate des pesticides sur les abeilles

Publié le par Gerome

Une étude de l'Inra prouve que les pesticides sont une des causes du déclin des colonies d'abeilles...

abeilles

Un pesticide largement utilisé depuis les années 1990 est nuisible aux bourdons et abeilles, provoquant des troubles de l'orientation qui les empêchent de retrouver leur ruche ou de se nourrir convenablement, selon deux études --française et britannique-- publiées jeudi. Les populations d'abeilles et de bourdons, qui contribuent à la pollinisation de 80% des plantes à fleurs produisant des fruits ou légumes, ont fortement décliné au cours des dernières années, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Les entomologistes avancent différentes hypothèses pour expliquer le phénomène, dont celle des pesticides, sans que l'on comprenne jusqu'à maintenant comment ils pouvaient agir.


653 abeilles suivies de près


L'étude française a été conduite par Mickaël Henry, de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), et Axel Decourtye, de l'Acta (instituts techniques agricoles). Ils ont marqué 653 abeilles en collant sur leur thorax une puce à radio-identification, qui a permis de les suivre dans leurs déplacements. Elle a ensuite donné à certaines d'entre elles une dose de thiamethoxam (famille des néonicotinoïde) et constaté qu'elles avaient du mal à retrouver leur ruche --le pesticide interférant avec leur système cérébral de géolocalisation-- ce qui a entraîné la mort d'un grand nombre d'entre elles. Une fois cette mortalité prise en compte, un modèle mathématique a prédit que les populations d'abeilles exposées au pesticide chutaient à un niveau ne permettant plus leur rétablissement.


Dans le cadre de la recherche britannique, menée par Dave Goulson et Penelope Whitehorn, de l'Université de Stirling (GB), des colonies de jeunes bourdons ont été exposées à de faibles taux d'un pesticide néonicotinoïde appelé imidaclopride. Ces doses étaient comparables à celles auxquelles elles sont exposées dans la nature. Selon des études antérieures, l'imidaclopride ne cause pas directement la mort des abeilles ou bourdons mais peut provoquer des troubles de mémoire et d'orientation. Il fallait encore le confirmer par une étude de terrain.


85% de reines en moins


Les chercheurs britanniques ont comparé le poids des deux types de nids -animaux, cire, miel, larves, pollen- avant et après l'expérience, et constaté que les colonies exposées avaient trouvé moins de nourriture et étaient plus petites, et qu'elles produisaient 85% de reines en moins –sans doute parce que les abeilles nourricières ne fournissaient pas assez de nourriture pour la reine. Il y avait 85% de nids en moins l'année suivante.


Selon Dave Goulson, au Royaume-uni «trois espèces sur 27 de bourdons sont éteintes» et sept sont considérées comme en danger. «Les procédures d'autorisation des pesticides demandent surtout aux fabricants de s'assurer que les doses rencontrées sur le terrain ne tuent pas les abeilles mais elles ont complètement négligé les conséquences de doses non létales, qui peuvent provoquer des problèmes de comportement», a souligné Mickaël Henry. Ces travaux sont publiés dans la revue américaine Science datée du 30 mars.

 

 


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Le désastreux bilan écologique du sarkozysme

Publié le par Gerome

« L’environnement, ça commence à bien faire ! » : cette saillie balancée, le 6 mars 2010, au Salon de l’agriculture, résume parfaitement l’approche de Nicolas Sarkozy en ce domaine. Le Grenelle, initié le 21 mai 2007, sous sa houlette et celle de Jean-Louis Borloo, avait affiché un projet plutôt ambitieux, contrastant, en théorie, avec le surplace de l’époque où des ministres verts siégeaient au cabinet. Lors de la restitution officielle des dossiers préparatoires, en date du 25 octobre 2007, le chef de l’État avait conféré à cet événement le statut de « New deal », de « révolution copernicienne dans nos façons de penser, de décider, dans nos comportements, nos objectifs et critères » (rien que ça !).


« Kermesse lamentable » 

Des rencontres et consultations diverses émanèrent 268 engagements que trente-quatre comités mettraient en œuvre.
La loi du 3 août 2009 vise la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre, le transfert du fret routier (94%) vers d’autres modes, confirme la création d’un carnet de santé du salarié retraçant les expositions aux matières dangereuses, le renforcement du contrôle des éco-organismes...


Celle du 12 juillet 2010 comprenant 248 articles porte sur l’application des dispositions dans l’ensemble des secteurs couverts par les six groupes de travail. Parmi les préconisations : la construction de bâtiments plus sobres
énergétiquement, la rénovation thermique du parc ancien, la priorité aux transports collectifs tout en recommandant le recours à des véhicules électriques ou hybrides rechargeables, l’expérimentation, puis l’élargissement de l’étiquetage environnemental sur les marchandises, la maîtrise des substances phytopharmaceutiques dans l’agriculture et l’encouragement au bio, l’instauration d’une nouvelle gouvernance écologique en désignant des associations représentatives conviées à participer au dialogue institutionnel, la lutte contre toutes sortes de nuisances, la prise en compte de risques émergents (ondes électromagnétiques, nanotechnologies...).


Si le rapport « indépendant » ( !?!) de 170 pages que la société Ernst & Young
avait remis le 2 novembre 2010 à ses commanditaires a dressé un tableau évidemment flatteur, douze jours auparavant, le Réseau Action Climat avait émis des critiques très sévères sur ce que Fabrice Nicolino a qualifié de « pièce bouffonne » ou Jean-Christophe Mathias de « bal des impostures », de « guignolade », de « kermesse lamentable ».

Stephen Kerkhove, délégué général d’Agir pour l’environnement, parle d’un « processus hors-sol » destiné à « saturer l’agenda médiatique et verdir une politique éco-prédatrice ».


Dans son « bilan climat-énergie » coordonné par Olivier Louchard, le RAC pointe
les insuffisances criantes et les tares rédhibitoires. Ainsi, l’enterrement de la taxe carbone et le report de celle sur les camions, l’inscription des maïs transgéniques au catalogue des semences ou l’homologation d’insecticides tueurs d’abeilles dénotent non seulement l’hypocrisie du pouvoir, mais aussi sa soumission aux lobbies concernés. Parallèlement à de très rares avancées comme une meilleure isolation des logements neufs qui limiterait à un maximum de cinquante kilowatts/heure la consommation par mètre carré à l’année, le gouvernement relança de 8% (mille kilomètres supplémentaires) la
construction d’autoroutes (A 63 dans les Landes, A 65 Langon-Pau, A 150 de Rouen au Havre, contournement ouest de Strasbourg), autorisa la circulation de poids lourds de quarante-quatre tonnes, préserva le transport aérien par le maintien de l’exonération de taxe pour le kérosène et l’aval octroyé à l’aéroport de Notre-Dame des Landes, à une vingtaine de bornes au nord-ouest de Nantes, situé de surcroît dans une zone humide. Le subventionnement et les aides fiscales aux agrocarburants ne témoignent pas une réflexion poussée sur cette aberration qui s’apparente aux yeux de Jean Ziegler à un « crime contre l’humanité ».

 

Au niveau du rail, nos dirigeants s’enthousiasment essentiellement pour les lignes à grande vitesse (sept en prévision). Esbroufe également pour les énergies renouvelables que l’on prétendait promouvoir (23% d’ici 2020). Face au succès de la demande, le 30 septembre 2010, le gouvernement avait réduit, en vue de l’exercice 2011, de 50 à 25% le crédit d’impôt pour l’acquisition de panneaux photovoltaïques. Un revers de plus pour la branche déjà touchée par la baisse de 12% des tarifs d’achat du jus solaire, le 1er septembre 2010. L’intégration, annoncée solennellement par le pote de Vincent Bolloré, pour chaque opération d’envergure, des incidences sur le climat et la biodiversité, n’a pas été traduite dans la législation.

 

Des thèmes aussi peu anodins que le nucléaire, l’eau et la sauvegarde des espèces menacées d’extinction ne figuraient même pas au programme. Neuf ONG avaient bénéficié d’une accréditation. Le Réseau Sortir du nucléaire, Agir pour l’environnement le RAC avaient été exclus. En désaccord total avec la chancelière Angela Merkel, laquelle, choquée par la catastrophe de Fukushima, avait nettement revu à la baisse la proportion du nucléaire dans le mix global, Nicolas Sarkozy, multipliant approximations, mensonges et contre-vérités, reste un farouche propagandiste de l’industrie atomique. Le 25 novembre 2011, à l’usine d’enrichissement de l’uranium à Pierrelatte (Drôme), une des entités du site du Tricastin, devant les employé(-e)s d’Areva et d’EDF ravi(-e)s, il avait décliné son credo sur « l’intérêt supérieur du pays », « la souveraineté nationale », menacés par la moindre velléité d’écorner ce fleuron hérité du gaullisme, n’omettant pas de saluer pour le coup François Mitterrand, qui assuma sans ciller l’héritage de ses prédécesseurs.

 

Ne bouleverser que d’un chouias cette donne qui reposerait sur « un consensus vieux de plus de soixante-cinq ans » équivaudrait à dilapider « inéluctablement des trésors d’intelligence et de recherches accumulés depuis sept décennies », à « revenir au Moyen-Âge », « au temps de la bougie » (sic). Ce genre de billevesées passe dans une salle acquise par avance à l’orateur. Se trémousser en lançant « Devons-nous être le seul pays à tourner le dos au progrès ? » ne l’a évidemment exposé à aucune objection. Peu importe que sa copine de Berlin ait emprunté une autre voie, que les 12 et 13 juin 2011, 94,7% des citoyen(-ne)s transalpin(-e)s aient rejeté l’implantation voulue par Silvio Berlusconi, de quatre nouveaux réacteurs d’ici 2020, en coopération avec AREVA et EDF, que le peuple autrichien ait refusé, lors d’un référendum organisé le 5 novembre 1978, à 50,47%, la mise en service de l’unique centrale de Zwetendorf (692 mégawatts nets), à cinquante kilomètres à l’ouest de Vienne !...

 

La pratique de la manipulation, de la langue de bois et de la dissimulation ne date pas d’hier. De mars 1987 à mai 1988, Nicolas Sarkozy officia comme chargé de mission au ministère de l’Intérieur pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques, sous l’autorité de Charles Pasqua, un cador ès-bidouillages. L’idée qu’il eût contribué à la désinformation sur le nuage de Tchernobyl m’effleure avec insistance…

L'opuscule de la Fondation Copernic « Sarkozy, bilan de la casse » (chez
Syllepse, février 2012, 200 pages, 7 euros), ne s’appesantit pas sur la
thématique écologique, qui mérite un focus.

 

 


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Les orangs-outans de Sumatra auront disparu d'ici la fin de l'année

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Les incendies font rage dans la forêt indonésienne et ont déjà tué un tiers des orangs-outans de Sumatra. Et le sort des survivants ne serait pas plus rose puisque, selon certains écologistes, ceux-ci pourraient avoir disparu d'ici la fin de l'année.

 

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La forêt Tripa, dans la province d'Aceh, rassemble la plus importante population au monde de cette espèce menacée. Au dernier décompte, on comptait encore environ 200 de ces orangs-outans, sur une population mondiale de 6.600.

Hélas, 12.000 des 60.000 hectares de la forêt sont partis en fumée depuis décembre, a expliqué Graham Usher de la Fondation pour un écosystème durable. Un désastre qu'il faut à nouveau attribuer aux entreprises d'huile de palme qui assèchent les marais afin d'y faire pousser leurs cultures.

Un total de 92 incendies ont été enregistrés entre le 19 et le 25 mars dans plusieurs plantations. "S'il y a une sécheresse prolongée et que le feu continue, les orangs-outans, mais aussi les tigres de Sumatra seront exterminés avant la fin de 2012" a-t-il ajouté.

Le nombre d'orangs-outans tués ces derniers mois pourrait être d'une centaine d'individus ou plus. Selon Ian Singleton, directeur du Programme de conservation des Orangs-outans de Sumatra, il reste moins de 200 orangs-outans sur Tripa, qui en comptait 3.000 au début des années 1990. "Il ne leur reste que quelques mois à vivre. Nous sommes en train d'assister à une tragédie mondiale". 

L'an dernier, le gouverneur de la province d'Aceh, Irwandi Yusuf, a accordé une licence à PT Kallista Alam, une entreprise d'huile de palme, afin de convertir 1.600 hectares de la forêt de Tripa, exactement là où vivent les orangs-outans,  les tigres et les ours. Difficile dans de telles conditions d'avoir encore un peu d'espoir pour ces espèces en danger.

 

 


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C'est officiellement prouvé, les pesticides tuent les abeilles

Publié le par Gerome

Une étude de l'Inra ainsi qu’une étude britannique viennent de démontrer que les pesticides sont une des causes du déclin des colonies d'abeilles.

 

abeilles


Une étude française menée par Mickaël Henry, de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), et Axel Decourtye, de l'Acta (instituts techniques agricoles) a permis de montrer qu’un pesticide largement utilisé depuis les années 1990 est nuisible aux bourdons et abeilles. En effet, le thiamethoxam (famille des néonicotinoïde) provoque des troubles de l’orientation qui empêchent les insectes de retrouver leur ruche ou de se nourrir convenablement.


Au cours de l’étude menée, les 653 abeilles qui ont reçu une dose de thiamethoxam ont vu leur système cérébral de géolocalisation naturel perturbé, ce qui a entraîné la mort d'un grand nombre d'entre elles. Les chercheurs ont tenu compte de cette mortalité pour établir un modèle mathématique qui a prédit que les populations d'abeilles exposées au pesticide chutaient à un niveau ne permettant plus leur rétablissement. L’étude britannique réalisée en parallèle par Dave Goulson et Penelope Whitehorn, de l'Université de Stirling, a quant à elle exposé de jeunes bourdons à de faibles taux d’imidaclopride (un autre pesticide de la famille des néonicotinoïdes). On savait que celui-ci pouvait provoquer des troubles de mémoire et d'orientation mais cela restait encore à confirmer sur le terrain.


Concrètement, les scientifiques britanniques ont comparé le poids des deux types de nids (animaux, cire, miel, larves, pollen) avant et après l'expérience. Ils ont ainsi constaté que les colonies exposées avaient trouvé moins de nourriture, étaient plus petites et qu'elles produisaient 85% de reines en moins. De fait, il y avait 85% de nids en moins l'année suivante. Selon Dave Goulson cité par l'AFP, "trois espèces sur 27 de bourdons sont éteintes" et sept sont considérées comme en danger.


Comme le souligne Mickaël Henry dans la revue Science qui publie ces travaux, "les procédures d'autorisation des pesticides demandent surtout aux fabricants de s'assurer que les doses rencontrées sur le terrain ne tuent pas les abeilles mais elles ont complètement négligé les conséquences de doses non létales, qui peuvent provoquer des problèmes de comportement"

 

 


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L'ascension du vélo électrique

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Les analystes américains de Pike Research ont publié hier une étude sur les ventes futures de vélos électriques. Le nombre total d’exemplaires vendus annuellement devrait dépasser les 47 millions d’ici 2018.


Globalement négligés par les usagers occidentaux, ce même si de plus en plus de villes commencent à se convertir à l’éco-mobilité, les vélos électriques sont en revanche légion en Asie. Pas très lourds, agréables à utiliser, faciles à garer, ils gagneraient à s’implanter davantage dans nos frontières. Les ventes de vélos électriques en France représentaient en effet à peine 1% du marché en 2009.


Conçus également pour les personnes habitant dans des zones vallonnées ou des contrées reculées et pour les personnes à mobilité réduites – grâce à l’assistance électrique des pédales –, ils sont a contrario très répandus en Chine, pays qui pèse à lui seul 92% des ventes mondiales. D’après le graphique ci-dessous, ils devraient par ailleurs connaître un succès grandissant en Europe occidentale, mais resteront relativement marginaux outre-Atlantique.

 

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Un bémol majeur subsiste néanmoins : l’empreinte carbone du processus de fabrication des vélos dans l’Empire du Milieu. Toujours réduits, les coûts de la production amènent en effet les constructeurs chinois à utiliser des batteries au plomb (ou batterie SLA) contenant des matériaux nocifs pour l’Homme et l’environnement. Le plomb contenu dans les batteries fond de surcroît à très basse température et se transforme à 900 degrés celsius, se propageant ensuite dans la nature sous forme de fumée à chaque incendie de véhicule (rares) et pénétrant dans le sol via l’eau utilisée par les pompiers. Pike Research prévoit cependant que 12 % des vélos électriques seront équipés de batteries au lithium, plus écologiques, d’ici 2018, soit 6 points de plus qu’actuellement.


Le marché du vélo électrique devrait enfin générer 6,9 milliards de dollars (environ 5,2 milliards d’euros) de recettes cette année, jusqu’à atteindre les 11,9 milliards de dollars (8, 94 milliards d’euros) en 2018. Une progression qui fera tout de même les affaires de la planète.

 

 


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