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L’irrigation : des réserves en eau qui s’amenuisent

Publié le par Gerome

Le développement de l’agriculture est lié à celui de l’irrigation mais les paysans épuisent progressivement les gisements d’eau non durables. Un phénomène amené à s’intensifier avec l’augmentation démographique et le réchauffement climatique. Des chercheurs ont entrepris de déterminer la part d’eau non renouvelable exploitée par l’agriculture.

 

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Plus il y a de monde sur terre plus les besoins alimentaires augmentent. Avec le développement agricole de plus en plus conséquent, c’est de l’eau dont manquent cruellement les paysans. Dans un article publié par la revue Water Resources Research, Marc Bierkens et ses collègues du département de géographie physique de l’université d’Utrecht, ont réalisé une évaluation de l’utilisation de l’eau non renouvelable dans l’irrigation des cultures. Grâce à une compilation des données hydrographiques, agricoles et des observations satellitaires, ils ont pu reconstituer la consommation d’eau de l’agriculture entre 1960 et 2000 en recensant également les sources de prélèvement de cette eau.


Selon leurs estimations, en 1960, l’agriculture mondiale aurait consommé 1.217 kilomètres cubes d’eau par an. En 2000, la demande agricole d’eau avait doublé, en atteignant 2.510 km3 et le recours à l’eau non durable aurait triplé pendant la même période. L’accroissement des surfaces agricoles, la course au rendement, et le développement de cultures de pays tempérées dans des zones non adaptées sont les principales causes de ce déséquilibre actuel que connait l'eau, pourtant ressource vitale pour l’homme.


L’Inde, la Chine et les Etats-Unis sont les pays qui utilisent le plus d’eau pour l’irrigation de leurs champs. En 2000, ces trois superpuissances auraient consommé 1.207 kilomètres cubes d’eau pour augmenter la productivité de leurs terres cultivées. Les régions arides ou semi-arides risquent d’être de plus en plus tributaires de sources non durables avec l’élévation des températures et la réduction prévisible des précipitations causées par le réchauffement climatique. Ainsi, l’eau pourrait vite devenir un sujet de conflits internationaux pour subvenir aux besoins planétaires.

 

 


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Le massif du Makay, un « coffre-fort » de la biodiversité

Publié le par Gerome

Alors que 90% des forêts primaires de Madagascar ont disparu à cause des feux de brousse, le massif de Makay reste vierge et très difficile d’accès. Le géologue français Evrard Wendenbaum a décidé d’aller à sa découverte afin de mieux protéger ce temple de la biodiversité.


Le massif de Makay est situé au sud-ouest de Madagascar et s’étend sur 4000 kilomètres carrés. Ces canyons impressionnants – ils font parfois plusieurs centaines de mètres de profondeur – sont nés de l’érosion des plateaux de grès jaunes par l’eau. Progressivement devenue un véritable labyrinthe, la région est aujourd’hui très difficile d’accès. Elle n’en demeure pas moins aux dires de M. Wendenbaum un véritable « coffre-fort de la biodiversité », constituant un refuge pour certaines espèces menacées établies dans le reste de l’île, étant entendu que Madagascar fait partie des 10 lieux les plus hostiles pour les animaux de la planète.

 

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Pour découvrir ses trésors, le géologue a mené quatre expéditions qui ont réuni des dizaines de scientifiques malgaches et étrangers, spécialistes des plantes, des insectes, des poissons, des mammifères, des primates, des oiseaux, des serpents ou encore des mollusques. Des archéologues ont aussi été associés à sa démarche.

Ce panel d’experts a recensé plus de 2 000 espèces, dont 150 variétés de fourmis (5 étaient jusqu’alors inconnues). En tout, ce sont 34 nouvelles espèces d’insectes qui ont été découvertes, dont 2 mille-pattes, 15 grillons, 6 sauterelles et 5 criquets. Les troupes de M. Wendenbaum ont aussi mis au jour une espèce non identifiée de rongeur et neuf espèces de lémuriens, dont certaines, comme le Hapalémur, sont malheureusement déjà en voie de disparition. Une nouvelle espèce de poisson microscopique, le Pachypanchax, a également été découverte, ainsi que 40 espèces de plantes.

 

Nonobstant ces (bonnes) surprises, les travaux des archéologues ont abouti à la mise au jour de tombes, de sépultures et de quelque 450 peintures rupestres situées dans des grottes.

La protection de cet écosystème unique apparaît d’autant plus cruciale, tandis que les pressions liées aux activités humaines sont de plus en plus importantes. A cet égard, le naturaliste Jean-Jacques Randriamanindry souligne qu’« aucun des habitats existant dans le massif du Makay n’est épargné par le feu ».


Alors que moins de 3% du territoire malgache est aujourd’hui protégé, M. Wendenbaum se bat pour réunir les informations nécessaires au classement du site. « Nous disposons actuellement de bons arguments pour revendiquer le statut d’aire protégée pour le massif du Makay », affirme-t-il, confiant. Et d’ajouter : « La Terre a beau avoir été parcourue dans tous les sens et scrutée dans ses moindres recoins par l’imagerie satellite, il reste encore des territoires vierges à déflorer ».

« L‘exploration physique et géographique de la planète est achevée. Nous entrons maintenant dans l’âge d’or de l’exploration biologique », estime de son côté le botaniste Olivier Pascal, qui a pris part à l’expédition.


Dans le reste de l’île rouge, le taux de découverte d’espèces est trois fois supérieur à la moyenne planétaire. Les scientifiques ont donc de bonnes raisons de croire qu’ils feront d’autres découvertes étonnantes dans les prochaines années.

 

 


 

 


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La voiture électrique, écolo seulement si l'électricité provient de sources renouvelables

Publié le par Gerome

Selon une étude allemande, les avantages de la voiture électrique pour l'environnement sont à relativiser...

 

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Le développement des voitures électriques en Allemagne peut permettre de réduire les émissions de CO2 mais dans une moindre mesure que celle de voitures traditionnelles moins gourmandes en carburant, selon une étude publiée lundi par l'Institut allemand d'écologie appliquée. L'institut, qui estime que d'ici 2030 les voitures électriques, hybrides compris, représenteront 14% du parc allemand, a calculé que grâce à elles, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 6%, selon une étude commandée par le ministère de l'Environnement.

 

«Mais il ne s'agit pas d'oublier les voitures conventionnelles. Si les voitures à essence gagnent fortement en efficacité énergétique d'ici 2013, elles peuvent faire baisser de 25% les émissions de gaz à effet de serre» dues à la circulation automobile, beaucoup plus donc que les voitures électriques, relève Florian Hacker, chercheur, dans un communiqué de presse accompagnant l'étude.


La condition du succès: des sources d’électricité «vertes»


Par ailleurs l'institut met en garde contre d'éventuels effets pervers pour l'environnement qui pourraient apparaître si toutes les voitures électriques sont rechargées au même moment, en soirée après une journée de travail, occasionnant «des pics de consommation à des moments défavorables».

 

Cela pourrait «renforcer le recours à des centrales à charbon polluantes, qui sont surtout mises à contribution pendant la nuit en Allemagne». «La condition décisive pour que les voitures électriques soient un succès est le développement des énergies renouvelables», de manière que toute la consommation supplémentaire occasionnée par ces véhicules soit couverte par des sources «vertes», conclut Charlotte Loreck, experte des questions du marché de l'électricité de l'institut. Ce dernier a calculé qu'en 2013 les voitures électriques consommeront 11 térawattheures, soit 2% de la consommation actuelle de l'Allemagne.

 

 


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L'apiculture française agonise

Publié le par Gerome

Cet automne, les frelons asiatiques ont décimé leurs ruches. «Dans notre département, 20 à 30% des abeilles meurent à cause de lui. Près de 80% des apiculteurs sont touchés, leur principal problème c'est qu'aujourd'hui les abeilles ne veulent plus sortir et ne ramènent plus de protides. La reine cesse alors de pondre», déplore Olivier Fernandez, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées qui prône le classement du frelon en espèce nuisible. Mais au printemps, c'est un autre fléau qu'il craint de devoir affronter: celui des semis OGM.

 

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Courrier aux élus


Pour éviter que leurs abeilles ne butinent du pollen de maïs génétiquement modifiés de type Mon 810, ces défenseurs de la biodiversité ont même participé à des actions militantes ce mois-ci, parmi lesquelles l'occupation du site Monsanto de Monbéqui, dans le Tarn-et-Garonne. Ils demandent au gouvernement d'interdire rapidement le maïs OGM en France. Une position qu'ils ont réitérée hier lors de leur assemblée générale, à Toulouse.


«L'Union européenne interdit la présence d'OGM dans le miel, avant même les semis on se dit que nous allons devoir jeter toute notre récolte. Nous allons donc demander aux élus de Haute-Garonne, que ce soit les maires ou les députés, de se positionner sur cette question. Ils peuvent par exemple prendre un arrêté interdisant leur utilisation, même s'il vient à être cassé après», poursuit Olivier Fernandez, soutenu par le président de l'Union nationale de l'apiculture française, Olivier Belval. Selon ce dernier, la production française de miel est passée en quinze ans de 37 700 tonnes à 18 000 tonnes avec le même nombre de ruches. En moyenne les ruches produisent moins. Une chute imputée à la présence de nombreux pesticides dans les champs et jardins verts de France.

 

 

 

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Le chat domestique menace la biodiversité

Publié le par Gerome

Dans la réalité, le chat domestique est bien moins mignon que dans les millions de vidéos et photos qui circulent sur internet. Il est en effet à l’origine de la dégradation de nombreux écosystèmes à travers le monde.

 

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Lâché dans la nature, le chat domestique rentre en compétition avec d’autres prédateurs et attente à la biodiversité. Son plat favori : les petits mammifères comme les souris, les mulots et les rats. Mais il mange aussi les oiseaux, certains reptiles comme les couleuvres, et des grenouilles. Il porte ainsi préjudice à certaines espèces d’oiseaux de proies, aux belettes ou encore aux ratons laveurs, et sur certaines îles au large de la Californie (États-Unis), il concurrence une espèce de renard gris.


Une étude britannique réalisée auprès de propriétaires de chats révèle que le félin a un taux de prédation de 4,3 à 7,7 proies par année. Or, la Grande-Bretagne compte environ 8 millions de chats domestiques. Ces derniers seraient donc responsables de la mort des 52 à 63 millions de mammifères, de 25 à 29 millions d’oiseaux et de 4 à 6 millions de reptiles et amphibiens chaque année (!) Et tout cela sans compter les chat errants, dont la population est estimée à 800 000 individus.

 

De nombreuses espèces auraient déjà disparu à cause de lui, notamment d’oiseaux. C’est le cas du pétrel de Guadeloupe, du starique de Cassin et du guillemot de Xantus dans les îles de Basse-Californie (Mexique), du Kakapo et du Xénique de Stephens en Nouvelle-Zélande. Ce dernier oiseau aurait même disparu d’une île à cause d’un seul chat, celui du propriétaire du phare, lui-même ornithologue amateur. Outre-Manche, les chats seraient par ailleurs l’une des causes de la chute de population des étourneaux et des moineaux, tandis qu’aux États-Unis, les populations de merlebleus de l’Est et de colibris à gorge rubis sont en chute libre.


Certains mammifères comme le lapin des marais de Floride (États-Unis) sont également menacés, alors qu’en Australie, des études poussées ont révélé que, couplés au renard, les chats domestiques font des ravages. Dans tous ces pays, ces derniers sont désormais considérés comme une espèce exotique sauvage qui perturbe les écosystèmes depuis son introduction. Sans parler du fait (notoire) qu’ils véhiculent certaines maladies comme la rage, la maladie de Lyme et le virus de l’immunodéficience féline, qu’ils transmettent à des félins sauvages, sachant que certaines îles peuvent compter jusqu’à 80 chats par kilomètre carré.


Au Canada, on estime que pour réduire l’impact des félins sur la biodiversité, il faudrait diminuer leur nombre de 75%, tâche titanesque et évidemment irréalisable. La seule solution semble la stérilisation pour tous les chats domestiques. Une fois perdu dans la nature, ces derniers ne pourraient plus se reproduire. Vu les dégâts précités, l’opération semble incontournable.

 

 


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