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Au Brésil, l'élevage se fait au dépend de l'Amazonie

Publié le par Gerome

Une étude réalisée par l’Institut national de recherche spatiale (INPE) brésilien à partir d’images satellites a conclu à une perte totale de 719 000 kilomètres carrés dans la partie auriverde de la forêt amazonienne depuis le début du déboisement, sans compter les dommages subis depuis trois ans.

 

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Un chiffre déjà dramatique mais qui n’est donc hélas pas définitif, d’autant que la déforestation est repartie de plus belle ces derniers mois. En août par exemple, la partie brésilienne de la forêt amazonienne a encore été amputée de 225 km2 à cause du déboisement et  – à un degré bien moindre – de la dégradation naturelle. Il y a de surcroît des raisons de s’inquiéter avec les dernières dispositions prises par Brasilia, qui de l’avis de l’ensemble des associations de protection de la nature favoriseraient gravement le processus…


Avec l’aide de la Société de recherche agricole Embrapa, l’INPE a pu déterminer à qui le crime environnemental profite le plus. Il apparaît selon ses estimations que 62 % des terres dégagées sont  utilisées pour l’élevage de bétail. Avec l’accroissement démographique et des niveaux de vie en hausse dans les pays émergents qui stimulent de plus en plus la consommation de viandes, les bêtes gagnent beaucoup de terrain. Pas moins de 447 000 kilomètres carrés de forêts auraient en effet déjà été dégagés pour faire place nette aux pâturages, lesquels comptent aujourd’hui un total de 71 millions de têtes de bétail.

 

La culture grandissante de produits alimentaires de base comme le soja encourage également la déforestation, bien que dans une moindre mesure puisque 35 000 kilomètres carrés, soit 5% de la forêt amazonienne au Brésil, ont été convertis en espaces agricoles jusqu’en 2008. 17 % sont par ailleurs imputés à l’urbanisation, à l’exploitation minière – dont la moitié a lieu dans l’Etat du Para – et à la création de zones inondées par les barrages et autres contributeurs au développement. Un pourcentage à méditer alors que la président Dilma Rousseff a donné son aval à la construction du barrage de Belo Monte.


Seule (petite) consolation : les chercheurs ont pu constater que le reboisement – naturel ou artificiel – compte pour 21% des zones dégagées depuis 2008. C’est cependant bien trop peu pour contenir une déperdition qui semble devenue irréversible : en l’espace d’un an, de juillet 2010 à juillet 2011, la forêt amazonienne a encore perdu 15% de sa superficie au Brésil. De quoi être très pessimiste, surtout que le gouvernement a récemment accordé un coup de pouce à la production de bioéthanol, qui contribue elle aussi à la déforestation. De plus en plus…

 

 


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Lutter contre l'étalement urbain en France

Publié le par Gerome

Le Réseau Action Climat vient de sortir une étude sur les conséquences néfastes pour l'environnement de l'étalement urbain. Il propose des mesures pour freiner ce phénomène, et favoriser l'habitat à l'intérieur des agglomérations...


Quand l’humain s’étale, c’est le climat qui trinque. Une nouvelle étude du Réseau Action Climat (RAC) sur le phénomène d’étalement urbain, qui consomme en France 60.000 ha - soit l’équivalent de la surface d’un département- tous les sept ans, montre que le phénomène continue de s’accélérer, et qu’il est particulièrement néfaste pour l’environnement. Augmentation des mobilités et des distances domicile-travail, utilisation de la voiture plutôt que des transports en commun, émissions de gaz à effet de serre, fragilisation de la biodiversité, augmentation des risques d’inondation…  Pour le RAC, l’augmentation de la surface des agglomérations concourt à notre perte.


Le logement individuel est le premier responsable de cette perte d’espaces naturels, loin devant le réseau routier et les équipements de sport et de loisir, recense le RAC. Les terres agricoles sont les principales impactées.

Pourtant, ce phénomène semble correspondre au schéma de vie idéal des Français, qui plébiscitent largement la maison individuelle, et la périphérie ou la campagne plutôt que la ville - assimilée aux nuisances. La hausse des prix de l’immobilier en centre-ville ces dernières années a encore renforcé cette tendance, même si le RAC relativise son impact, citant une étude du Credoc qui relève que «les prix de l’immobilier évoluent au même rythme quels que soient le lieu et le type de bien.»


L’image de la densité «est toujours assimilée aux grandes tours»


Comment réconcilier les Français avec l’habitat urbain? Marion Richard, chargée de mission climat énergie au RAC, dresse quelques pistes. «On ne met pas assez en avant d’autres formes de logement, autres que l’appartement et la maison individuelle, comme la maison de ville ou le logement intermédiaire, appartement doté d’un jardin à partager avec les logements voisins.» Dans la même veine, elle suggère que les collectivités «communiquent davantage sur les programmes de densification urbaine réalisés à l’aide de petits ensembles collectifs. L’image de la densité est aujourd’hui négative car elle est assimilée aux grands ensembles et aux grandes tours, qui ont été un échec et ont marqué les esprits.»


Le RAC préconise également de renforcer la construction de logements sociaux en centre et de les rendre pérennes. «Si au bout de quelques années  on les met en accession à la propriété, et que leur prix flambe, ils deviendront de nouveau inaccessibles aux classes les moins aisées qui seront encore obligées de s’éloigner.» Pour le réseau, un dispositif comme le PTZ+ (prêt à taux zéro) est devenu par ailleurs «contre-productif dès lors qu’il ôte toute condition de ressources: dans un contexte de marché tendu, les ménages pauvres sont moins compétitifs et devront s’exiler plus loin.» Il serait donc nécessaire de «rétablir des conditions de ressources dans les critères d’obtention de ce prêt.» Enfin l’organisme réclame «un vaste plan de rénovation énergétique de l’habitat existant.»


Une taxe carbone pour influencer le choix de localisation des ménages


Si les collectivités ont commencé à s’emparer du sujet, le RAC souligne que l’unité urbaine aujourd’hui en France est trop petite pour appliquer une politique cohérente. «On comptabilise 36.000 communes en France, pour  90.000 dans l’ensemble des 27 pays de l’Union. C’est énorme. On ne peut pas réfléchir à l’échelle d’une commune de 1.500 habitants à des phénomènes aussi complexes que l’urbanisation et les déplacements. Le bassin de vie, c’est-à-dire l’espace dans lequel on travaille, on va faire ses courses, est beaucoup plus vaste. Il faut réfléchir au niveau de l’intercommunalité, or, les plans locaux d’urbanisme, et les permis de construire, s’accordent toujours au niveau de la commune. C’est un non-sens.»


Dernière mesure réclamée par le RAC, la fameuse Taxe carbone, un temps évoquée avant d’être abandonnée. «Il s’agirait d’une taxe indexée  sur les consommations d’énergie. Elle permettrait d’intégrer l’impact d’un habitat éloigné du lieu de travail et ainsi d’influencer le choix de localisation des ménages et des entreprises. Les recettes permettraient de compenser les ménages à faibles revenus, et de financer les économies d’énergie.» D'ici là, la hausse du prix de l’essencesera peut-être devenue le critère principal dans le choix du lieu de son habitat.

 

 


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Pour sauver les mammifères marins, protéger 4 % des océans suffit

Publié le par Gerome

Une équipe de biologistes marins vient d’identifier 20 zones d’importance capitale pour la biodiversité. La protection de 9 d’entre elles, soit à peine 4 % de la superficie des océans, pourrait permettre de sauver la majorité des mammifères marins.

 

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De la loutre à la baleine bleue en passant par l’ours polaire, un quart des 129 espèces de mammifères marins sont menacées d’extinction. Or ces animaux sont pour la plupart de grands prédateurs, en bout de chaîne alimentaire, qui ont un rôle régulateur sur tout l’écosystème. Une protection efficace au niveau mondial passe forcément par un repérage des lieux de vie les plus importants pour chaque espèce.



C’est le travail qu’ont réalisé des biologistes marins de l’université de Standford et de l'Universidad Nacional Autónoma de México (Unam). En compilant les données accumulées sur ces animaux, ils ont réalisé une carte indiquant la richesse spécifique en mammifères marins, c'est-à-dire le nombre d’espèces différentes que comptent les eaux de la planète.

Étonnamment, l'étude publiée dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Science) fait apparaître 20 zones essentielles :



    * neuf à très haute richesse spécifique, situées principalement dans les eaux tempérées, rassemblent à elles seules 84 % de la diversité. L’étude recense ainsi les côtes de Baja California au Mexique, de l’est du Canada, du Pérou, de l’Argentine, mais également le nord-ouest de l’Afrique, l’Afrique du Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ;
    * onze autres sont qualifiées d’irremplaçables, car elles possèdent les habitats permettant à certaines espèces endémiques de prospérer. Les animaux qu’on y trouve ne sont présents nulle part ailleurs. Cinq d’entre elles, dont les Galápagos, sont en milieu marin et six autres sont en eau douce.


Les chercheurs notent que 70 % de ces zones sont gravement menacées par les activités humaines. Une telle carte est donc un outil précieux pour diriger les politiques d’aménagement du territoire dans le sens de la protection de l’environnement.

La théorie des points chauds de biodiversité a le vent en poupe

Encore une fois, l’idée qu’il faut concentrer les actions de conservation sur les quelques zones les plus importantes semble faire son chemin. Les études appelant à une organisation globale de la protection de l’environnement afin de rationaliser les dépenses et d’adapter les efforts à la réalité du terrain se multiplient. Un gros effort de compilation de données fait par les chercheurs produit de nouvelles cartes globales des zones à protéger en priorité.



C’est peut-être par là en effet, en suivant la théorie de Norman Myers sur les points chauds de biodiversité, que les efforts de protection de l’environnement arriveront à enrayer la sixième extinction de masse, celle provoquée par l’Homme.

Attention toutefois à ne pas émettre un faux message : pas question de s'autoriser à faire n’importe quoi hors des zones protégées puisque ces oasis existent. La Terre n’est pas un ordinateur ; il n’est pas possible de faire une sauvegarde et de relancer le système si les choses tournent mal...

 

 


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Le jeune d'aujourd'hui utilise moins la voiture, fait plus attention à l'eau, et consomme bio de temps en temps

Publié le par Gerome

C'est la conclusion d'une étude sur le rapport des Français à l'environnement ces vingt dernières années, que vient de sortir le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).....


La voiture serait en train de perdre de son aura auprès des jeunes. C’est ce qu’affirme en tout cas la dernière étude sur les Français et l’environnement du Credoc, qui a analysé l’évolution du comportement des Français dans leur utilisation des transports, de l’eau et de la consommation bio ces vingt dernières années.


Seuls 59% des 18-24 ans disposent aujourd’hui d’une voiture, remarque le Centre de recherche. Or, ils étaient 74% en 1980, et 65% en 1990. «La hausse des taux d’équipement constatée au niveau national (83% des ménages en 2008, contre 77% en 1990) est en réalité surtout portée par les seniors», analyse le Credoc. L’usage de l’automobile est toujours plus fréquent après 25 ans, rappelle l’étude, mais «les nouvelles générations utilisent de moins en moins ce moyen de transport». Par ailleurs, les Français gardent leur voiture plus longtemps (de six à huit ans entre 1990 et 2006), et les automobilistes ont tendance à laisser leur automobile plus souvent au garage, le parcours annuel moyen étant passé de 14.000 km en 2001 à 12.791 km en 2009.


Deux Français sur trois font attention à la consommation d’eau


Le Credoc s’est aussi penché sur le rapport des Français à leur consommation d’eau. Il s’avère que nous sommes désormais deux sur trois (66%) à faire attention à fermer le robinet pour éviter le gaspillage, contre un sur deux (52%) en 1995. Chez les jeunes (18-25 ans), la proportion est en-deçà de la moyenne (57%) mais elles progressent nettement par rapport à 1995 (+22 points). En quinze ans, les raisons conduisant à limiter la consommation d’eau ont sensiblement évolué: en 1995, elles étaient motivées par le souhait d’alléger la facture, aujourd’hui c’est le désir de préserver une ressource naturelle qui prime.


Enfin, le «succès du bio est une des manifestations les plus visibles des changements d’habitude à l’œuvre ces dernières années». Réservé à une minorité plutôt aisée et très engagée il y a une quinzaine d’années, le bio se diffuse dans les catégories les plus modestes: 52% des personnes disposant de moins de 900€ par mois en consomment aujourd’hui. 60% des jeunes en achètent de temps à autre.


«Toutes ces manifestations d’une consommation plus responsable et réfléchie s’accompagnent d’une vigilance et d’une exigence plus fortes des ménages», conclut l’étude. Seuls 31% des Français considèrent aujourd’hui que les informations présentent sur les produits verts sont scientifiquement fondées.

 

 


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Une entreprise de papier néo-zélandaise mise en cause dans la déforestation en Indonésie

Publié le par Gerome

Le papier toilette est une autre menace pour les tigres de Sumatra. Selon une enquête menée conjointement par Greenpeace, le WWF et le parti écologiste néo-zélandais, l’entreprise Cottonsoft, filiale du groupe industriel indonésien Asia Pulp and Paper (APP), s’approvisionnerait dans les forêts indonésiennes, allègrement ponctionnées depuis de longues années et où vit cette espèce en danger critique d’extinction.

 

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Déjà boudée par nombre de ses fournisseurs occidentaux, Nestlé et Carrefour pour ne citer qu’eux, APP, qui multiplie les communiqués de presse pour tenter de redorer son blason vert, fait donc indirectement l’objet d’une nouvelle contre-publicité. On peut cependant douter qu’elle suffise à lui faire entendre raison…


Les analyses médico-légales réalisées aux Etats-Unis sur des échantillons du papier toilette Cottonsoft ont en tout cas révélé la présence de feuillus tropicaux mixtes. « Saccager des forêts tropicales pour en faire du papier toilette est tout simplement honteux », a déclaré Catherine Delahunty, porte-parole du parti écologiste de Nouvelle-Zélande. De leur côté, le WWF et Greenpeace ont appelé les distributeurs néo-zélandais à ne plus référencer les produits de la marque.  Et de publier un guide d’achat à l’attention des consommateurs destiné à mettre en avant les marques de papiers toilette «éco-friendly ».

 

« Nombre de Néo-Zélandais veulent s’assurer que leurs choix commerciaux ne portent pas atteinte à la forêt et la faune indonésiennes. Nous aidons donc les gens […] à faire le bon choix à la caisse, de sorte à s’assurer que les habitats des tigres et des orangs-outans menacés restent intacts », a expliqué Chris Howe, directeur exécutif du WWF Nouvelle-Zélande ». Militant de Greenpeace, Nathan Argent ne dit pas autre chose : « beaucoup de Néo-zélandais seraient choqués de savoir qu’en utilisant du papier toilette Cottonsoft, ils pourraient bien anéantir des espèces en voie de disparition ».


La destruction des forêts indonésiennes pourrait il est vrai avoir raison des tigres de Sumatra, dont la population sauvage est estimée à seulement 400 individus, sachant que selon le WWF et Greenpeace un million d’hectares seraient déboisés chaque année et qu’un rouleau de papier toilette sur quatre proviendrait directement desdites forêts. Les environnementalistes ont donc encore du pain sur la planche.

 

 


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