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Pérou : des espèces découvertes à cause de la déforestation

Publié le par Gerome

Au Pérou, un nouvel oiseau est découvert chaque année et un nouveau mammifère tous les quatre ans. Mais ces belles découvertes sont dues à la déforestation qui sévit dans la partie péruvienne de la forêt amazonienne.

Le Pérou est un des pays qui compte le plus de surface forestière au monde. Avec 700.000 kilomètres carrés d’Amazonie, 60% du pays est concerné. Dans cette région, on trouve 25.000 variétés de plantes (10% de l’ensemble des espèces connues), 1.800 oiseaux, 515 mammifères et 418 reptiles différents.

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Chaque année, ces nombres augmentent avec la découverte de nouveaux animaux comme la Ranitomeya amazonica, une grenouille à tête de feu et aux pattes bleues, le Heliangelus viola, un oiseau mouche violet ou la Tyrannobdella reina, une sangsue dite tyrannosaure à cause de ses huit dents. WWF estime qu’en dix ans 1.200 nouvelles espèces de plantes et d’animaux ont été révélées.

Mais ce ne sont pas des scientifiques qui explorent l’Amazonie qui sont à l’origine de ses découvertes. Comme l’explique Michael Valqui, du WWF-Perou, "elles le doivent à l'activité de chantiers d'exploration d'entreprises pétrolières, minières, ou d'exploitation forestière". Les espèces ainsi délogées se retrouvent immédiatement mises en péril.


Le ministre de l’environnement péruvien indique que 15% du territoire est classé en aires protégées et que 30% est l’objectif fixé. Mais le directeur du centre pour l’environnement durable de l'université Cayetano Heredia de Lima, tempère : "Le nombre d'espèces qui disparaissent dans le monde est supérieur au nombre d'espèces découvertes. Autrement dit, des espèces disparaissent avant qu'on les découvre".
Au Pérou, 21 espèces sont "en danger critique" d’extinction. C’est le cas du chinchilla à queue courte (Chinchilla brevicaudata) et de la chauve-souris à oreilles épointées (Tompoeas ravus) par exemple, alors que les rats aux oreilles en feuille (phyllotis andinum) se seraient déjà éteints.


Mais il est parfois extrêmement difficile de trouver la juste mesure entre la préservation et la destruction des habitats des animaux, comme le montre le gecko de Lima. Ce lézard vit dans les "huacas", les sépultures péruviennes sacrées entretenues par des archéologues qui, en cherchant à conserver ces sites, détruisent l’habitat du gecko et l’entraînent à sa perte.

 

 


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Pollution : 250 milliards de fragments de plastique en Méditerranée

Publié le par Gerome

Environ 250 milliards de microfragments de plastique pollueraient la Méditerranée, d’après les premières données de l’expédition Méditerranée en Danger (MED). Il s’agit de déchets minuscules ingérés par les planctons, à leur tour mangés par des poissons. Des animaux qui pourraient très bien finir dans nos assiettes.

 

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Au mois de juillet, les membres de l'expédition MED ont prélevé des échantillons sur le littoral français. Selon une première évaluation, environ 250 milliards de microdéchets plastiques flottants contamineraient la Méditerranée.
"Nous avons fait les premiers prélèvements sur une hauteur de 10 à 15 cm d'eau, c'est donc une extrapolation sur des microdéchets flottants, ce n'est pas sur toute la colonne d'eau", a précisé le chef de l'expédition Bruno Dumontet à l’AFP, mais c'est déjà "particulièrement inquiétant". En comparaison, la "gyre dans l’Atlantique", tourbillon formé de courants marins, contiendrait 1.100 tonnes de microdéchets plastiques.
Par ailleurs, le docteur Jean-Henri Hecq, du laboratoire d’Océanologie de l’Université de Liège a découvert une "colonisation de ces microplastiques par des algues".


Les bénévoles qui ont monté ce projet, également porté par une vingtaine de chercheurs de plusieurs laboratoires universitaires européens, prévoient de continuer les prélèvements en 2011 "pour avoir une analyse globale sur toute la Méditerranée". Un rapport plus exhaustif rédigé par l’Institut français de la recherche pour l’exploration de la mer (Ifremer) et l’Université de Liège est attendu pour le mois de mars prochain.

 

D'après le chef de l'expédition, la campagne MED 2011 doit permettre "de faire des relevés comparatifs sur les mêmes lieux qu'en 2010 et de continuer ensuite sur l'Espagne, Gibraltar, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, puis le sud de l'Italie, la Sardaigne, la Corse et le nord de l'Italie". L'idée est de limiter les déchets à la source, puisque selon lui "les microdéchets polluent déjà la mer, et (...) il est trop tard pour l'empêcher".

 


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Le rhinocéros menacé d’extinction par un braconnage d'un nouveau genre

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En Afrique et en Asie, le marché noir pour les cornes de rhinocéros est en pleine recrudescence. La protection de ces mammifères s'annonce compliquée en raison des moyens sophistiqués dont les braconniers disposent à l'heure actuelle.

 

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C'est en Afrique du sud que les rhinocéros sont très nombreux (70% de la population mondiale s'y trouve). Et c'est là-bas qu'en 2010 on compte 316 animaux braconnés. WWF alerte sur ce massacre en pleine expansion quand on sait que "seulement" 122 animaux avaient été abattus l'an passé et moins de 10 il y a de ça 20 ans.

Joseph Okori, coordinateur chargé des rhinocéros africains à WWF annonce que "cette année a été désastreuse pour la protection des rhinos'. Ce qui rend extrêmement compliquée la protection de ces animaux ce sont les méthodes employées par ces braconniers d'un nouveau genre. Equipés d'hélicoptères, d'armes silencieuses et de lunettes à infrarouge le braconnage n'a plus rien à voir avec ce qui se faisait avant. A tel point que les parcs nationaux sud-africains ont dû mettre en place des "unités de combat contre le braconnage des rhinocéros".


Si en Afrique, les rhinocéros avaient pu être soustraits au braconnage grâce à la création de réserves naturelles et de parc nationaux, en Asie il n'en est rien. En effet une corne de rhinocéros se monnaye 70.000 dollars voire plus et le braconnage s'est accru ces dernières années. C'est le Vietnam qui est le pays le plus consommateur de corne de rhinocéros puisqu'elles permettent prétendument de soigner le cancer, selon les croyances locales.


Ainsi, il ne reste plus que 25.000 rhinocéros dans le monde et quatre des cinq espèces restantes sont aujourd'hui menacées d'extinction. En Asie, chasse et déforestation ont amené les rhinocéros de Java et de Sumatra à être classés parmi les espèces en danger critique d'extinction et celui d'Inde est passé dans la catégorie "vulnérable".

 

 


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Séismes, inondations, canicule... les catastrophes naturelles ont marqué 2010 de leur empreinte

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Séisme à Haïti, canicule en Russie, inondations au Pakistan, éruptions volcaniques en Indonésie... les forces de la nature ont été particulièrement meurtrières en 2010. Avec au moins 250.000 morts, le bilan humain des catastrophes naturelles pour l'année écoulée est le plus élevé depuis au moins 1983.

 

L'homme a souvent une part de responsabilité dans le bilan de ces tragédies, soulignent les experts. Le séisme de magnitude 7 qui a frappé Haïti le 12 janvier, faisant plus de 220.000 morts et quelque deux millions de sans abri, en est un parfait exemple.

Ravagée par le tremblement de terre, Port-au-Prince compte presque trois fois plus d'habitants et davantage de bidonvilles qu'il y a 25 ans. Si le même séisme s'était produit en 1985, le nombre total de morts aurait été probablement d'environ 80.000, estime Richard Olson, spécialiste de la réduction des risques naturels à l'université internationale de Floride.

Le 27 février, un séisme bien plus puissant, de magnitude 8,8, a provoqué un tsunami et la mort de "seulement" 486 personnes dans une région du Chili moins peuplée, moins pauvre et dotée de bâtiments plus résistants que Port-au-Prince.


L'année a aussi été marquée par deux épisodes météorologiques exceptionnels. Cet été, la Russie a connu une canicule meurtrière durant laquelle une température record de 38,2 degrés Celsius a été enregistrée à Moscou. De son côté, le Pakistan a été frappé par des inondations catastrophiques qui ont submergé 160.000 km carrés. Les deux catastrophes, causées par le même système météorologique, ont fait près de 17.000 morts au total.

Les épisodes météo extrêmes survenus cette année apparaissent comme des symptômes du réchauffement climatique, causé par l'homme. Les chercheurs ont calculé que sans le réchauffement, la canicule de cet été en Russie ne se produirait qu'une fois tous les 100.000 ans. Des données préliminaires montrent que 2010 a été l'année la plus chaude jamais recensée dans 18 pays. Et elle pourrait être l'année la plus chaude jamais répertoriée sur la planète ou au moins l'une des trois plus chaudes, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).


Si le séisme en Haïti a été de loin la catastrophe la plus meurtrière, devant la vague de chaleur en Russie et les inondations au Pakistan, des tremblements de terre ont également tué au Chili, en Turquie, en Chine et en Indonésie. L'activité sismique a été intense en 2010. Entre janvier et la mi-décembre, 20 séismes de magnitude 7 ou plus ont été dénombrés, contre une quinzaine habituellement.

 

Au 30 novembre, les catastrophes naturelles avaient fait près de 260.000 morts depuis le début de l'année, contre 15.000 en 2009, selon le réassureur suisse Swiss Re. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui n'a pas actualisé ses chiffres depuis le 30 septembre, avance de son côté presque 250.000 morts.

Les catastrophes naturelles n'avaient plus été aussi meurtrières depuis 1983, année marquée par la sécheresse et la famine en Ethiopie, selon l'OMS. Swiss Re estime de son côté qu'il faut remonter à 1976 pour trouver un nombre plus élevé de décès liés à de tels événements.

Les catastrophes naturelles ont également causé pour 222 milliards de dollars (169 milliards d'euros) de pertes économiques en 2010. C'est plus que la moyenne, mais ce n'est pas un record. En Islande, le volcan Eyjafjöll a paralysé le trafic aérien pendant des jours en Europe, avec des conséquences notables sur l'activité économique du continent.

 

Les inondations ont fait 6.300 morts dans 59 pays entre janvier et septembre, selon l'OMS. En début d'année, de fortes tempêtes de neige se sont abattues sur les Etats-Unis, tandis que la Chine et la Russie ont enregistré des chutes de neige record.

En octobre, l'Indonésie a connu en l'espace de 24 heures un séisme meurtrier de magnitude 7,7, un tsunami qui a fait plus de 500 morts, et le réveil du volcan Merapi, dont les éruptions se solderont par plusieurs centaines de morts. Le pays avait déjà eu son lot de catastrophes depuis le début de l'année, enregistrant des centaines de morts dans des inondations, des glissements de terrain et des séismes.

 

Aux Etats-Unis, l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) a déclaré un nombre record de catastrophes majeures dans le pays en 2010: 79, contre 34 dans une année moyenne. "La science montre clairement qu'on peut s'attendre à davantage" de catastrophes naturelles tant que les émissions de gaz à effet de serre ne seront pas "fortement réduites", prévient le conseiller scientifique de la Maison Blanche John Holdren.

Roger Bilham, professeur de sciences géologiques à l'université du Colorado, note que 400 à 500 millions de personnes dans le monde vivent dans des grandes villes exposées à un risque sismique majeur. Un séisme comme celui d'Haïti pourrait, selon lui, se reproduire dans une dizaine de villes, par exemple à Alger ou Téhéran.

 

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Séismes, inondations, tempêtes : en 2010, la Terre est devenue folle

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Tremblements de terre, vagues de chaleur, inondations, éruptions volcaniques, tempêtes, glissements de terrain et sécheresses ont tué au moins 250 000 personnes en 2010, l'année la plus meurtrière depuis plus d'une génération. Cette année, plus de personnes ont été tuées dans le monde du fait de catastrophes naturelles que par toutes les attaques terroristes des quarante dernières années.

« C'est comme si elles étaient venues les unes après les autres, et par vagues », a dit Craig Fugate, qui dirige l'Agence Fédérale de Gestion d'Urgence américaine. Elle a traité un nombre record de catastrophes en 2010.

« Le terme ‘évènement centenaire' a vraiment perdu toute signification cette année ».

Et d'après les scientifiques et les spécialistes des désastres, la plupart du temps, dans ces catastrophes, l'homme ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

Car s'il est vrai que beaucoup de catastrophes portent la marque du hasard, c'est surtout la main de l'homme qui a rendu cette année particulièrement meurtrière, coûteuse, extrême et bizarre, que ce soit du fait du temps déchaîné ou des tremblements de terre.

Des constructions et des pratiques de développement mauvaises contribuent à rendre les tremblements de terre plus meurtriers qu'ils ne devraient l'être. Davantage de gens vivent en état de pauvreté dans des bâtiments vulnérables situés dans des villes surpeuplées. Cela veut dire que quand la terre tremble, quand le fleuve déborde ou quand la tempête tropicale frappe, plus de gens meurent.

Les catastrophes venant du fond de la Terre, comme les tremblements de terre ou les éruptions volcaniques, « sont bien plus fréquentes », a dit Andreas Schraft, Vice-président de Périls de Catastrophe pour le géant suisse de l'assurance Re, basé à Genève. « Tous ces changements sont dus à la main de l'homme ».

Ainsi le séisme de janvier dernier qui a tué plus de 220 000 à Haïti en est un parfait exemple. Port-au-Prince compte près de trois fois plus de personnes, et la plupart d'entre elles en état de pauvreté et vivant dans des bidonvilles, qu'il y a 25 ans. Par conséquent, si le même séisme avait frappé en 1985 plutôt qu'en 2010, le nombre total des morts aurait été situé aux alentours de 80 000, a dit Richard Olson, Directeur de la réduction des risques de catastrophes à l'Université Internationale de Floride.

En février, un séisme d'une magnitude plus de 500 fois supérieure à celui qui a frappé Haiti a touché une zone du Chili moins peuplée, mieux construite et pas si pauvre. Le plus grand séisme qu'a jamais connu le Chili a causé la mort de moins de 1 000 personnes.

D'après les scientifiques spécialistes du climat, le climat de la terre change aussi du fait du réchauffement global causé par l'homme, qui provoque des conditions météorologiques extrêmes comme des vagues de chaleur et des inondations.

Cet été, c'est le même phénomène météorologique qui a causé une chaleur torride en Russie, tandis que plus au Sud il a provoqué des inondations au Pakistan sur 160 580 km carrés, soit à peu près la taille du Bangladesh. Ce phénomène couplé de chaleur et de tempêtes a coûté la vie à près de 17 000 personnes, soit plus que toutes les catastrophes aériennes du monde entier depuis quinze ans.

« C'est une forme de suicide, vous ne trouvez pas ? Nous construisons des maisons qui nous tuent nous-mêmes (dans les tremblements de terre). Nous construisons des maisons dans des zones inondables, qui nous noient nous-mêmes », a dit Roger Bilham, professeur de sciences géologiques à l'Université du Colorado. « Nous sommes coupables de n'avoir pas su anticiper ces choses. Vous savez, c'est la Terre qui commande ».

Pas besoin de dire à Vera Savinova si les choses risquent de mal tourner ; son visage en dit long. Elle a 52 ans et est administratrice dans une clinique dentaire. En août dernier, elle a dû fuir Moscou et sa chaleur record, son brouillard et ses feux sauvages.

« Je crois que c'est la fin du monde », a-t-elle dit. « Notre planète nous avertit de ce qui risque de nous arriver si nous ne faisons pas plus attention à la nature ».

La quantité excessive de temps extrême qui a dominé 2010 est un signe classique d'un réchauffement global dont les scientifiques du climat nous avaient averti depuis longtemps. Ils ont ainsi calculé que la vague de chaleur meurtrière qui a frappé la Russie et établi un record national à 44 degrés Celsius, ne serait arrivée que tous les 100 000 ans sans le réchauffement global.

Des données préliminaires ont montré que 18 pays ont battu leur record de la journée la plus chaude jamais enregistrée.

« Ces évènements (météorologiques) ne seraient pas arrivés sans le réchauffement global », a dit Kevin Trenberth, directeur des analyses climatologiques pour le Centre National pour les Recherches Atmosphériques de Boulder, au Colorado.

C'est pour cela que les personnes dont le métier est d'étudier les catastrophes disent que nous aurions tort de considérer 2010 comme une autre mauvaise année de plus.

« La Terre frappe en réponse aux mauvaises décisions de l'homme », a dit d'une voix lasse Debarati Guha Sapir, directeur du Centre de Recherche sur l'Epidémiologie des Désastres de l'Organisation Mondiale de la Santé. « C'est tout comme si les politiques adoptées, les politiques gouvernementales et les politiques de développement contribuaient à faire réagir la Terre au lieu de la protéger. Nous avons créé les conditions dans lesquelles la moindre petite chose que fait la Terre peut vraiment avoir des conséquences disproportionnées ».

 

 


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