France : 12 espèces communes en voie de disparition
L'info écologique
La déforestation continue de s'accélérer au Brésil, où 20 % de la forêt aurait déjà été détruite. Le climatologue Carlos Nobre estime que l'Amazonie risque de se transformer en savane d'ici 15 ans.
Inexorable. Le rythme de destruction de l'Amazonie brésilienne, en dépit de tous les cris d'alarme et de la mobilisation internationale, ne cesse de s'accélérer. Lors du seul mois de juin, les « indices de dévastation », rendus publics par le gouvernement brésilien , ont battu un record historique : 1.034 km². Au cours du premier semestre, la déforestation aurait progressé de 25 % par rapport à l'année précédente, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
Sous la pression des investisseurs , le gouvernement brésilien, par la voix du vice-président Hamilton Mourão, a promis de reprendre les choses en mains et de freiner le rythme de la déforestation d'ici 2022. Un moratoire sur les brûlis, traditionnellement pratiqués par les agriculteurs, a officiellement été déclaré pour une période de quatre mois. Les patrons des trois plus grandes banques privées du pays (dont Santander), viennent en outre, lors d'une initiative sans précédent, de dévoiler un programme d'action conjoint pour financer le développement durable en Amazonie, notamment en ce qui concerne la bioéconomie, et mettre fin à la déforestation dans la filière de l'élevage. Avec, semble-t-il, la bénédiction du vice-président de la République.
Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts
« Mourão est plus habile que le président [Bolsonaro]. Mais il y a peu d'espoir que ça s'arrange, car il y a un problème de complicité [entre le pouvoir en place et les intérêts économiques qui promeuvent la déforestation] », affirme Rubens Ricupero, un ancien diplomate qui fut ministre de l'Environnement et ministre des Finances. « Au mieux, on peut essayer de limiter les dégâts. Sinon, on peut s'attendre à une destruction irréversible jusqu'à la fin du mandat présidentiel. »
Selon plusieurs scientifiques, le temps presse. Car la forêt tropicale de l'Amérique du Sud, qui s'étend sur neuf pays, a déjà perdu plus de 16 % de sa végétation originelle, selon le climatologue Carlos Nobre. Si l'on ne considère que l'Amazonie brésilienne, le chiffre avoisine les 20 %, selon lui.
A la place de la forêt, des agriculteurs ont essentiellement planté du soja. On y trouve également des élevages de bovins, sans compter les orpailleurs clandestins à la recherche d'or et de métaux rares.
La moitié du territoire de l'Amazonie est officiellement protégée par la loi brésilienne, rappelle Ricardo Abramovay, professeur de Sciences de l'environnement à l'Université de São-Paulo (USP). Environ 20 % sont constitués de propriétés privées légalisées. Mais dans tout le reste de la région, l'absence de titres officiels de propriété l'a transformée en une sorte de Far West où règne la loi du plus fort. « Cela équivaut à un territoire d'une taille supérieure à l'Allemagne (entre 70 et 90 millions d'hectares), qui constitue une sorte de no man's land », affirme Ricardo Abramovay. « Le démantèlement des organes de répression en Amazonie par le gouvernement actuel », souligne-t-il, a également favorisé l'accélération de la déforestation.
De la forêt à la savane ?
« Nous sommes déjà très proches du point d'inflexion. Si la déforestation atteignait 20-25 % du territoire total de l'Amazonie, nous pourrions atteindre un point de non-retour à partir duquel la forêt se transformerait en savane », assure Carlos Nobre. Ce phénomène, qui serait alors « irréversible », selon lui, pourrait intervenir d'ici entre 15 et 30 ans. « Il ne s'agit pas seulement d'un point de vue théorique, soutient le climatologue. Regardez ce qui se passe dans le sud de l'Amazonie, par exemple… Il y fait déjà beaucoup plus chaud, la saison sèche est beaucoup plus longue, et la forêt est déjà en train de perdre sa capacité de recycler l'eau. »
L'Amazonie, transformée en savane ? Un scénario cauchemar, largement ignoré par Jair Bolsonaro, qui dénonce au contraire une « campagne malveillante contre le Brésil ».
En Gironde, le géant chinois du web, Alibaba a pour projet de construire 71.000 mètres carrés de bâtiments sur 19 hectares. Une véritable hécatombe environnementale et sociale !
En juin 2019, le conseil de la communauté de communes du Val-de-l'Eyre approuvait à l'unanimité le projet d'une plateforme logistique du géant chinois Alibaba dans la zone Sylva 21 à Belin-Béliet en Gironde. 19 hectares de terres seraient ainsi artificialisés et 71 000 mètres carrés de locaux seraient construits.
Conscient que le e-commerce divise l'opinion publique, le mastodonte chinois a adopté une stratégie redoutable pour pouvoir s'implanter dans le secteur. Celle-ci vise à ne pas apparaître dans les documents d'achat du terrain. Alibaba a alors fait appel à une entreprise intermédiaire, la société PRD, pour être son promoteur, son investisseur et son aménageur.
Par ailleurs, le fait de s'implanter directement dans les communes et non en périphérie est une stratégie pour devancer le moratoire gouvernemental qui se concentre sur l'abord des villes.
À la suite du vote de ce projet, le collectif "Touche pas à ma zone humide" s'est créé. Celui-ci mène tout d'abord une lutte écologique contre cette implantation. En effet, la construction de ces locaux provoquerait une pollution de l'air, visuelle et sonore et le rattachement de la nappe phréatique entraînerait un assèchement, un stress hydraulique et une évacuation de l'eau dans la Leyre. Cette pollution serait aussi engendrée par les camions de transport des matériaux, des inondations, ou encore des incendies.
Par ailleurs, ce projet entraînerait une artificialisation des sols et des espaces naturels présents dans cette zone. En France, 236 hectares d'espaces naturels sont artificialisés chaque jour, en sachant que 90 % de ces sols sont encore fertiles. En 50 ans, 7 millions d'hectares ont ainsi été bétonnés ! Un véritable fléau quand on sait que les zones humides sont particulièrement riches en biodiversité.
Ce collectif mène également une lutte sociale étant donné que les habitants ne croient pas à la promesse de milliers d'emplois crées par Alibaba. La crise sanitaire mondiale a tout de même rappelé l'importance aux habitants du commerce de proximité et que ces 19 hectares de terrain communal pourrait être utilisé différemment.
Enfin, le combat de ce collectif est politique car il souligne en effet le fait que la décision de réalisation de ce projet n'est pas unanime. Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine s'y est lui opposé et est même allé jusqu'à proposer un moratoire général sur ces projets de plateforme des géants du e-commerce.
Le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine :
(Le projet) est en contradiction avec des politiques régionales en matière de biodiversité et avec la volonté de définir une transition globale et ambitieuse vers une économie durable, permettant de lutter contre le changement climatique, sachant que la Région sera un des territoires les plus impactés de France.
Cette région n'est cependant pas la seule à être confrontée à cette situation. Même si une vague de refus à l'égard du e-commerce commence à émerger (la maire et Présidente de la Métropole de Nantes s'est vigoureusement opposée à l'implantation d'Amazon), des communes y voient des intérêts financiers. Deux entrepôts d'Amazon sont ainsi en projet à Ensisheim en Alsace et à Belfort.
Source : auroremarket.fr
Ce rapport intergouvernemental d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques, premier en son genre, a été élaboré en 3 ans, par 145 experts issus de 50 pays avec des contributions additionnelles apportées par 310 autres experts.
L’étude, qui est la plus exhaustive réalisée à ce jour, est basée sur une revue systématique d’environ 15.000 références scientifiques et sources gouvernementales, mais également sur les savoirs autochtones et locaux, et aborde pour la première fois, les questions concernant les peuples autochtones et les communautés locales.
Qu’est-ce que l’IPBES ?
De l’anglais Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, l’IPBES est un organisme intergouvernemental indépendant qui rassemble depuis 2012, plus de 130 États membres.
Son but est de publier des évaluations scientifiques objectives quant à l’état des connaissances sur la biodiversité de la planète, les écosystèmes et les contributions qu’ils apportent aux populations. L’organisme est aussi chargé d’imaginer des outils et méthodes pour protéger et utiliser durablement les atouts naturels vitaux.
"La pluviométrie n'est pas le plus important, c'est vraiment l'évapotranspiration qui a explosé", explique jeudi 11 juin sur franceinfo Christian Toussaint, référent pour l’eau au sein de l'association Indre Nature. Dans son bulletin mensuel sur la recharge des nappes phréatiques, le Bureau de recherches géologiques et minières indique que "les nappes de la plaine d'Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône et de l'est du Massif central affichent toujours des niveaux modérément bas à bas".
"L'inquiétude c'est toujours dans le versant nord du Massif central. Là, on n'a pas de réserves. Et ça va très vite", prévient Christian Toussaint. Il suffit de "15 jours de pluie pour qu'il y ait une chute drastique des débits", à cause de l'"élévation des températures et un coefficient radiatif du soleil qui est important".
Météo France anticipe un été 2020 plus chaud que la normale
L'hiver a été "extrêmement pluvieux avec un excédent de pluie", mais il a aussi été "extrêmement doux, à 2,5°C au-dessus des moyennes sur cinq mois". "Ce qui fait que les phénomènes évaporatoires sont toujours là. Heureusement depuis on a eu des orages, et ça a quand même rétabli la situation", explique-t-il.
On a l'impression que le positionnement des anticyclones a changé et on a de plus en plus de vents continentaux qui sont très forts et qui dessèchent les sols.Christian Toussaint, référent eau à Indre Naturesur franceinfo
Il estime par ailleurs que "la rose des vents a changé". Pour 2020, Météo France anticipe un été plus chaud que la normale, "très lié au réchauffement climatique", a indiqué Michèle Blanchard, de la direction des services climatiques. Des restrictions pour l'usage de l'eau sont déjà en vigueur dans 12 départements, essentiellement en Loire-Atlantique, Vendée, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, dans l'Ain et la Drôme.