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En Antarctique la neige devient rouge sang : conséquence du réchauffement climatique

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Près d’un centre de recherche en Antarctique, la neige s’est récemment drapée d’une teinte rouge a cause d’une prolifération d’algues. Et ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle.

En se réveillant lundi matin dans leur base de recherche sur l’île de Galindez, en Antarctique, des glaciologues ukrainiens ont été surpris de constater que la neige avait viré au rouge. Après analyses, il s’est avéré que la coupable était une algue microscopique, Chlamydomonas nivalis – aussi appelée “algue des neiges”. C’est le ministère de l’Éducation et des Sciences d’Ukraine qui a publié la nouvelle le 24 février dernier sur sa page Facebook.

Ces petites algues, qui contiennent un pigment rouge de type caroténoïde (en plus de la chlorophylle), sont présentes partout sur la planète dans les régions très froides. Durant les mois d’hiver, elles restent normalement en dormance sous forme de spores, tranquillement enfouies sous quelques centimètres de neige ou de glace. Une fois que l’environnement se réchauffe, l’excès de lumière et d’eau liquide favorisent ensuite leur germination.

Une fois cette opération terminée, les algues se munissent alors de flagelles qui leur permettent de se déplacer vers la surface. Elles peuvent ensuite se reproduire et former de nouveaux spores.

Les températures très douces essuyées par l’Antarctique au cours de ces dernières semaines ont finalement permis à ces algues de remontrer plus rapidement en surface, où elles resteront également plus longtemps.
Un cercle vicieux

Le problème, c’est que cette couleur rouge assombrit considérablement la neige qui peut, de ce fait, moins réfléchir la lumière solaire. Ce qui n’est pas réfléchit est donc absorbé. Autrement dit, le sol de cette région de l’Antarctique emmagasine plus de chaleur que d’habitude. De manière plus globale, cela entraîne une fonte plus rapide des glaciers, déjà très instables.

S’installe ensuite un cercle vicieux. Car, comme le soulignent les chercheurs, plus la glace dans laquelle est contenue cette algue se met à fondre, et plus ces micro-organismes vont pouvoir se procurer l’eau dont ils ont besoin pour prospérer. “Ce processus est donc à la fois un résultat et une cause de changement climatique“, résume parfaitement Numerama.

Le cas qui nous intéresse ici est isolé, mais le phénomène est en réalité plus courant qu’on ne le pense. Dans une étude publiée en 2016 dans la revue Nature Communications, des chercheurs ont en effet révélé que ces algues peuvent réduire jusqu’à 13% l’albédo de la neige (sa réflectivité).

Malheureusement, selon toute vraisemblance, les températures mondiales vont continuer à se réchauffer au cours de ces prochaines décennies. Cela signifie que ce type d’événements ne fera que s’amplifier. À travers le monde, les algues vont ainsi proliférer plus tôt et sur des périodes plus longues, aggravant finalement sans cesse la situation climatique.

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Verdir les villes pour vivre en meilleure santé, plaident 600 médecins canadiens

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Verdir les villes permet de réduire de façon significative le stress et les risques de maladies graves, ont plaidé jeudi plus de 600 médecins canadiens, appelant le Québec à des investissements majeurs récurrents.

Des arbres qui soignent

Un verdissement "optimal" des villes visant 40% de canopée plutôt que les 10 à 20% actuels pourrait ainsi réduire de 9% le risque de maladies cardiovasculaires, a dit Alain Poirier, médecin spécialiste en santé publique.

Le verdissement entraînerait aussi une diminution des cas d'asthme, d'autisme ainsi que des risques de diabète, d'hypertension artérielle, d'embonpoint ou d'obésité et des cas de mortalité respiratoire ou des suites de cancers, a-t-il ajouté.

"Les coûts annuels de ces maladies au Québec ont été estimés à plus de 26 milliards de dollars" (18 milliards d'euros), a précisé Jérôme Dupras, professeur en économie écologique à l'université du Québec. 

"La prévention - même très partielle - de ces maladies par un verdissement efficace présente un potentiel énorme d'économies en coûts de santé, chaque année", a ajouté M. Dupras, également bassiste des Cowboys Fringants, groupe musical québécois réputé.

Les arbres en ville permettent de retenir le carbone, lutter contre les îlots de chaleur, filtrer les polluants atmosphériques et les particules fines d'ozone, tandis que leurs réseaux racinaires contrôlent les eaux de ruissellement, a énuméré M. Dupras.

1% du budget

Les médecins et 600 autres professionnels de la santé du Québec et plus de 45 partenaires, dont des universités et des villes, demandent au gouvernement du Québec de consacrer chaque année 1% du budget dédié aux infrastructures publiques à la plantation d'arbres, soit 170 millions de dollars par an. 

Le ministère de la Santé du Québec accapare actuellement 50% du budget de la province francophone, les soins monopolisant 98% des dépenses, a souligné le Dr Poirier.

En 2014, la banque canadienne TD a estimé à 58 milliards de dollars les "services intangibles" rendus par les arbres dans quatre villes canadiennes: Vancouver, Toronto, Montréal et Halifax.

"Les changements climatiques sont une menace pour la santé et sont à l'origine d'un dangereux réchauffement de nos villes", a rappelé Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l'Association québécoise des médecins en environnement (AQME). Les arbres urbains "captent jusqu'à 24% des polluants atmosphériques, responsables de 3.800 décès par année au Québec", a-t-elle souligné.

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Dans une tribune, mille scientifiques appellent à la désobéissance civile face à l'urgence climatique

Publié le par Notre Terre

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Ils sont océanographes, biologistes, climatologues, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes, psychologues... Jeudi 20 février, mille scientifiques issues de diverses disciplines ont signé une tribune, publiée dans Le Monde, pour dénoncer "l'inertie" des gouvernements face à l'urgence climatique

"Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l'urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée", écrivent-ils, pointant que "les catastrophes [environnementales] se déroulent sous nos yeux." Une situation alarmante, d'autant plus que "l'objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d'atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu'elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années."

Une croissance "en contradiction" avec la lutte contre le changement climatique

"Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu'une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse", poursuivent les signataires. Ces objectifs de croissance sont, estiment-ils, en "contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu'il est indispensable d'engager sans délai." Et de dénoncer, "l'inconséquence et l'hypocrisie de politiques qui voudraient d'un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l'autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur."

Ainsi, les signataires appellent "à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes", citant les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace, Action non-violente COP21, Extinction Rebellion ou encore Youth for Climate. Et d'inviter "tous les citoyens (...) à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd'hui", de façon à dégager "des marges de manœuvre (...) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives."

Interpellant les dirigeants politiques, la tribune exhorte "l'exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre."

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Des banques françaises accusées de financer des projets liés à la déforestation

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Des banques françaises ont fourni environ deux milliards d'euros à des entreprises agroalimentaires favorisant la déforestation en dépit d'une loi qui leur interdit de financer les dégâts environnementaux, selon l'analyse d'une ONG spécialisée consultée par l'AFP.

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Trois ans après l'adoption par la France d'une législation historique, obligeant les sociétés à identifier et à prévenir toute violation des droits de l'Homme ou dégradation de l'environnement dans leur chaîne d'approvisionnement, de grands bailleurs de fonds continuent de financer des projets favorisant la déforestation dans la partie brésilienne de l'Amazonie, le Bassin du Congo et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, selon l'enquête de l'ONG Global Witness.
Cette ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles estime que BNP Paribas, Natixis et le Crédit Agricole «ont toutes des politiques et des engagements dans les matières premières agricoles qui risquent de favoriser la déforestation».

- Usine d'huile de palme -

L'AFP a contacté ces trois banques, mais Natixis n'a pas souhaité commenter ce rapport et le Crédit Agricole a assuré qu'il n'était pas en mesure de le faire.

Les forêts absorbent d'énormes quantités de CO2, responsable du réchauffement de la planète et sont des sanctuaires vitaux pour la biodiversité. Mais chaque année, une région boisée aussi grande que l'Angleterre et le pays de Galles disparaît.
L'année dernière, Natixis a contribué à hauteur de 45 millions d'euros à une ligne de crédit renouvelable attribuée au groupe agroalimentaire Olam International. Or, un rapport de 2016 du groupe de pression environnemental Mighty Earth accusait ce groupe d'avoir causé la déforestation de 20.000 hectares au Gabon pour y créer une grande usine d'huile de palme.

«Nous réfutons fermement les allégations concernant une déforestation irresponsable ou conversion de terres», a affirmé à l'AFP un porte-parole d'Olam.

Il a précisé que son groupe travaillait étroitement avec le Gabon pour trouver «un équilibre entre les besoins de développement et l'impératif de préserver les forêts».

- Caoutchouc au Cameroun -

Selon Global Witness, le Crédit Agricole apparaît comme le principal bailleur de fonds dans le rapport annuel 2018 de Halcyon Agri. Greenpeace a affirmé en 2018 que cette firme avait pris le contrôle deux ans plus tôt d'une usine de caoutchouc au Cameroun, responsable depuis longtemps de la déforestation et rasé 2.300 hectares supplémentaires de forêt entre 2016 et 2018.

En 2017, le Crédit Agricole était la banque pilote d'une émission de dette de 300 millions de dollars (274 millions d'euros) réalisée pour le compte du groupe chinois Sinochem, actionnaire majoritaire d'Halcyon Agri selon la base de données Thomson Eikon. En juillet de la même année, la banque a encore fourni 10 millions de dollars de garanties pour des opérations de Sinochem, selon Global Witness.

Sollicités par l'AFP, Halcyom et Sinochem se sont refusé à tout commentaire.

- «Processus de certification» -

Enfin, bien qu'elle se soit engagée en 2015 à des investissements respectant le principe «zéro déforestation», BNP Paribas a participé en 2019 à une émission de 500 millions de dollars d'obligations de transition pour le compte de Marfrig, géant brésilien de la viande de boeuf, souligne Global Witness.

Or, selon Daniel Brindis chez Greenpeace, Marfrig, dont les sources d'approvisionnement sont variées, «ne peut assurer systématiquement que les fermes qui vendent à ses fournisseurs directs ne sont pas liées à la déforestation».

Marfrig a refusé de répondre aux questions de l'AFP.

BNP Paribas a de son côté assuré à Global Witness, dans un courrier consulté par l'AFP, que cette émission de dette visait précisément à réduire les problèmes de déforestation et de droits fonciers au sein de la chaîne d'approvisionnement en bétail de Marfrig, notamment grâce à une surveillance par satellite de la densité de la végétation dans les zones où opère le géant brésilien.

BNP Paribas a été le garant principal d'une émission d'obligations d'un milliard de dollars réalisée en mai 2019 pour le compte d'une filiale de Marfrig, NBM US Holdings, selon Thomson Eikon. La banque a également géré des obligations estimées à un million de dollars pour Sinochem International.

La banque a affirmé à Global Witness que tous ses clients en Amazonie «étaient certifiés ou engagés dans un processus de certification» pour s'assurer que leurs pratiques étaient responsables.

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Municipales : Anne Hidalgo veut planter 170.000 arbres à Paris

Publié le par Notre Terre

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La maire PS de Paris, candidate à sa réélection, dévoile dans les colonnes du "Journal du dimanche" ses propositions sur l'écologie. Et prône une "végétalisation massive" de la capitale.

Elle veut placer l'écologie comme "socle" de son programme. Candidate à un deuxième mandat lors des prochaines élections municipales, la maire de Paris Anne Hidalgo doit présenter l'intégralité de ses propositions le 6 février. Dans les colonnes du Journal du dimanche, elle développe ses propositions en matière environnementale, affirmant notamment vouloir planter 170.000 arbres dans les rues de la capitale lors d'une éventuelle prochaine mandature.

"Je veux que la nature reprenne ses droits en ville", déclare d'entrée la socialiste, défendant un "changement de culture ­radical". Anne Hidalgo, qui prône une "végétalisation massive", propose ainsi de créer "des dizaines de rues végétales et 100 % piétonnes, dans tous les arrondissements (...) désimperméabilisées et enherbées", préservées de toute circulation automobile. Ces rues, ajoute-t-elle, " formeront un grand parcours vert parisien (...) et chaque Parisien habitera ainsi à moins de 200 mètres de cette trame verte".

Planter des "forêts urbaines"

Celle qui avait succédé en 2014 à Bertrand Delanoë promet aussi de planter des "forêts urbaines". Trois projets ont déjà été annoncés : "derrière l’Opéra, sur le parvis de l’hôtel de ville et devant la gare de Lyon". "Nous créerons une quatrième forêt urbaine au pied de la tour Montparnasse", dit encore la maire de Paris, annonçant également la création "d'une centaine de mini-forêts urbaines – une trentaine d’arbres et de la pelouse – sur des petites parcelles de 200 mètres carrés, dans chaque arrondissement".

Ambitieuse, Anne Hidalgo veut également planter "environ 170.000 arbres en six ans" dans les rues de Paris. "À chaque fois qu’un enfant parisien naîtra, nous organiserons la plantation d’un jeune arbre par les parents, avec parrainage", ajoute-t-elle, avant de détailler ses projets de nouveaux parcs. La candidate souhaite "débitumer et végétaliser une bonne moitié des huit hectares des quais de Seine". Par ailleurs, l’actuel héliport de Paris, dans le 15e arrondissement "sera reconfiguré en un vaste espace vert de 6 hectares". Autres propositions : la création d'un parc de la tour Eiffel et du Trocadéro, "comprenant le pont d’Iéna", d’ici à 2024, ou encore l'aménagement d'un parc à Bercy-Charenton, "qui reliera celui de Bercy au bois de Vincennes".

Et créer des grands potagers urbains

En matière d'agriculture urbaine, la concurrente de Benjamin Griveaux, de Cédric Villani, ou encore de Rachida Dati, propose la création de deux grands potagers urbains : "l’un à la Ferme de Paris, dans le bois de Vincennes, l’autre dans le bois de Boulogne". Anne Hidalgo veut aussi développer l’agriculture urbaine "dans les copropriétés, sur les balcons, les toitures ou dans les cours d’immeubles", et propose que "chaque permis de construire, à partir de 200 m² de toiture, devra obligatoirement intégrer des projets d’agriculture urbaine".

Enfin, pour favoriser la préservation de la biodiversité, la maire de Paris imagine la création d'une "'trame nocturne', pour réduire la pollution lumineuse", ainsi qu'une "refonte du système d’éclairage des jardins et de certaines rues". "On peut imaginer un éclairage qui s’active la nuit lors du passage d’un piéton", détaille-t-elle.

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