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Gigantesque incendie et sécheresse intense dans l'Ouest américain

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Un gigantesque incendie, contenu à seulement 20% un mois après son déclenchement, continuait de ravager vendredi 6 mai l'État américain du Nouveau-Mexique, en proie comme tout l'ouest des États-Unis à une sécheresse chronique qui s'est encore aggravée cette semaine.
Baptisé «Hermits Peak Fire» par les secours, ce feu a déjà parcouru quelque 670 km2 de broussailles et de forêt et détruit environ 170 logements. Plusieurs milliers d'autres bâtiments sont potentiellement menacés dans les prochains jours par ce sinistre: un feu préventif organisé le 6 avril dernier mais qui avait échappé à tout contrôle en raison de vents violents et de conditions de sécheresse extrême dans la zone, selon les autorités.

Alors que la saison des incendies ne fait que commencer dans l'Ouest américain, le Nouveau-Mexique a déjà vu partir en fumée quelque 1200 km2 de végétation, davantage que la moyenne pour une année entière. Sept incendies au total, dont un qui a tué deux personnes le mois dernier, parcourent actuellement cet État touché par une sécheresse historique qui facilite tout départ de feu dans la lande. En réponse à la gravité de la situation, le président américain Joe Biden a décrété l'état de catastrophe naturelle au Nouveau-Mexique, qui pourra donc bénéficier de nombreuses aides fédérales, tant logistiques que financières.

Réservoirs d'eau «dramatiquement bas»

Les incendies sont courants dans l'ouest des États-Unis mais ils sont devenus de plus en plus intenses en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les énergies fossiles, et qui aggrave une sécheresse déjà chronique. Elle menace notamment l'approvisionnement en eau d'une partie de la population et a fait chuter de manière spectaculaire le niveau des lacs et cours d'eau.

Tous les réservoirs affichent un niveau nettement inférieur à la normale dans les États de l'ouest, à l'exception de celui de Washington, souligne le bulletin hebdomadaire consacré à la sécheresse aux États-Unis. «En Californie, les deux plus importants réservoirs de l'État sont à un niveau dramatiquement bas à l'entrée dans la saison sèche», respectivement 40% pour le lac Shasta et 55% pour le lac Oroville. La situation était encore plus préoccupante dans le bassin du Colorado, qui assure l'approvisionnement en eau de dizaines de millions de personnes.

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Scientist Rebellion : des scientifiques passent à l'action pour sauver le climat

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Des actions non violentes ont été annoncées contre des universités, des centres de recherche et des revues scientifiques de premier plan, pour encourager tout leur personnel à s'exprimer plus fortement et à se battre contre la menace du réchauffement climatique. 

Tirer la sonnette d'alarme ne leur suffit plus. Depuis début avril, des scientifiques d'une vingtaine de pays réunis au sein de Scientist Rebellion, inspiré par Extinction Rebellion, lancent des actions de désobéissance civile afin de souligner l'urgence à agir pour le climat. 

Samedi, des scientifiques du mouvement étaient présents au Muséum nationale d'Histoire naturelle à Paris. 

Le début de leur campagne s'est calé sur la publication du rapport des experts climat de l'ONU (Giec), sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Des actions non violentes ont été annoncées contre des universités, des centres de recherche et des revues scientifiques de premier plan, pour encourager tout leur personnel à s'exprimer plus fortement et à se battre contre ce que le groupe décrit comme une menace existentielle pour l'humanité. "Si nous disons que c'est une urgence, nous devons agir en conséquence", plaide Charlie Gardner, spécialiste en biodiversité tropicale à l'Université britannique du Kent. Scientist Rebellion espère voir "des niveaux élevés de désobéissance civile" de la part d'un millier de scientifiques à travers le monde.

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Un groupe créé en 2020

Mercredi, des scientifiques ont ainsi bloqué l'entrée d'un bâtiment de la banque JP Morgan Chase à Los Angeles (Etats-Unis). "Nous avons choisi JP Morgan Chase car parmi toutes les banques d'investissement dans le monde, JP Morgan Chase finance le plus grand nombre de nouveaux projets liés aux énergies fossiles", justifie l'un des scientifiques, Peter Kalmus, auprès du Guardian (lien en anglais). Le climatologue explique avoir été arrêté pour son action. 

Le groupe Scientist Rebellion a été créé en 2020 par deux doctorants en physique du St Andrews College, en Ecosse. Lors de leur première action d'ampleur il y a un an, une centaine de scientifiques s'en étaient pris notamment au géant de la publication scientifique Springer Nature et à la British Royal Society. Lors de la COP26 en novembre 2021, plusieurs de leurs membres avaient été arrêtés.

Avec un réchauffement d'environ +1,1 °C depuis l'ère pré-industrielle, le monde est déjà victime d'une multiplication des événements extrêmes, canicules, sécheresses, inondations ou tempêtes. Et ce n'est qu'un début, comme l'ont montré les deux premiers volets du Giec sur la physique du climat et les impacts publiés récemment.

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Dérèglement climatique : "On a tous les signaux et pourtant on va droit dans le mur", Thibault, 21 ans, souffre d'éco-anxiété

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"Quand le Giec a publié son dernier rapport sur le dérèglement climatique, j'ai eu du mal à m'endormir..." Thibault, 21 ans, étudiant en école de design à Paris a récemment mis un mot sur les angoisses et les frustrations qu'il ressentait : l'éco-anxiété. "Dans quelle société vais-je vivre quand j'aurai 50 ans ? Est-ce que ce monde sera encore désirable, et surtout vivable pour les générations futures ?" Autant de questionnements qui empoisonnent la vie de ce Lyonnais d'origine.

L'éco-anxiété a récemment été définie comme la combinaison de plusieurs émotions : angoisse, frustration, colère, peur, etc. que peuvent ressentir des personnes quand elles pensent au futur de notre planète et au dérèglement climatique qu'elle subit. "Ce qui m'angoisse c'est qu'on a tous les signaux, toutes les informations scientifiques, on assiste à des conséquences très concrètes de ce dérèglement, et pourtant, on va droit dans le mur", explique encore le jeune homme.

Beaucoup de questions, peu de réponses

L'étudiant se dit encore "très frustré" de voir que la question écologique "n'est quasiment pas abordée par la sphère médiatique ou par les institutions politiques et que le reste de la population reste impassible". Jusqu'à récemment, Thibault ne s'informait pas énormément sur la question climatique, indiquant seulement "faire attention à l'environnement par des gestes de bon sens" dans son quotidien. Depuis ce qui relève d'une véritable prise de conscience chez lui, il a décidé de rejoindre le mouvement militant citoyen Alternatiba pour "s'entourer de personnes qui vivent la même chose et agir ensemble".

Selon lui, œuvrer pour la planète "ne se résume pas à fermer le robinet ou pisser sous la douche, il faut un changement de paradigme de la société !' Même s'il ne se dit pas "découragé" ou "fataliste" devant la situation, il admet que ses angoisses le poussent à réfléchir différemment : "Quelle sera la place d'un designer, le métier que j'apprends, dans dix ans quand on sait l'impact colossal du numérique sur notre planète ?" S'il aimerait pouvoir inclure la question environnementale dans son travail, il regrette que le monde de l'entreprise "n'intègre pas suffisamment cette dimension". "Des questions se posent, ça n'est pas facile de trancher...", conclut-il.

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Climat : une consultante démissionne de Shell, l'accusant de causer des "dégâts extrêmes" à l'environnement

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"Shell est pleinement conscient que leurs projets continus d'extraction de pétrole et gaz et d'expansion causent des dégâts extrêmes à notre climat, notre environnement, la nature et les gens", argumente Caroline Dennett, expliquant sa démission.

Elle accuse Shell de causer des "dégâts extrêmes" à l'environnement en connaissance de cause. Une consultante de Shell a démissionné avec fracas lundi 24 mai.

Dans un message écrit sur LinkeIn, Caroline Dennett annonce mettre "fin à ma relation de onze ans en tant que consultante sécurité pour Shell", et appelle d'autres employés du géant sectoriel à faire de même.

"Le manque total d'intérêt de Shell pour le risque causé par le changement climatique veut dire qu'ils échouent complètement dans leurs ambition de transition vers la neutralité carbone", fait-elle valoir.

"Shell est pleinement conscient que leurs projets continus d'extraction de pétrole et gaz et d'expansion causent des dégâts extrêmes à notre climat, notre environnement, la nature et les gens", argumente-t-elle.

"Contrairement aux déclarations publiques sur la neutralité carbone, (le groupe) ne diminue pas sa production de pétrole et gaz mais prévoit d'explorer et d'extraire beaucoup plus", ajoute la consultante.

"Nous devons mettre fin à tous les projets d'extraction immédiatement et transitionner rapidement des carburants fossiles vers les énergies renouvelables", poursuit Caroline Dennett.

Shell tient ce mardi son assemblée générale d'actionnaires

Un investisseur institutionnel, Royal London Asset Management, avait critiqué le plan de transition climat de Shell la semaine dernière, estimant qu'il ne diminuait pas assez la consommation de pétrole.

"Nous avons fixé des objectifs de court, moyen et long terme et avons l'intention de les atteindre. Nous investissons déjà des milliards de dollars dans l'énergie à bas carbone, même si le monde aura encore besoin de pétrole et gaz pour des décennies dans des secteurs qui ne peuvent facilement être décarbonnés", a réagi une porte-parole de Shell jointe par l'AFP.

Shell tient ce mardi son assemblée générale d'actionnaires et des organisations écologistes comme Money Rebellion ont prévu de manifester pour dénoncer l'inaction climatique de la "major" pétrolière, après avoir perturbé ces dernières semaines les AG des banques HSBC, Barclays et Standard Chartered.

Le Financial Times écrivait dimanche, citant des sources proches du dossier, que HSBC a suspendu Stuart Kirk, directeur mondial de l'investissement responsable à la division de gestion d'actif, après qu'il a accusé les banquiers centraux et des responsables politiques d'exagérer l'impact du changement climatique. Des porte-paroles ont refusé de commenter cette information lundi.

Dimanche, Noel Quinn, directeur général du groupe, avait réagi en disant que les remarques faites par Stuart Kirk lors d'une conférence organisée par le FT ne reflétaient pas la stratégie du groupe.

HSBC, "l'une des pires" banques ?

Stuart Kirk a entre autres déclaré d'après le FT : "Qu'est-ce que ça peut faire si Miami est six mètres sous l'eau dans 100 ans ? Amsterdam est sous l'eau depuis des lustres, et c'est un endroit très agréable. Nous nous adapterons."

Les association écologistes Bank on our Future et Global Witness se sont indignées de propos "choquants" et "inexacts", particulièrement de la part du dirigeant de l'investissement responsable de la banque, estimant qu'ils témoignent de l'état d'esprit dans la finance, et appelant les gouvernements à légiférer.

Dénonçant "tout un secteur qui continue à financer la déforestation, les carburants fossiles et l'effondrement climatique", Global Witness accuse notamment HSBC d'être "l'une des pires" banques.

 

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Maroc : une sécheresse inédite fait craindre une grave pénurie d'eau

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Le Maroc est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de 40 ans, une catastrophe qui fait craindre une sévère pénurie d'eau potable cette année, conséquence du changement climatique et d'une gestion hydrique inefficiente.

sécheresse Maroc

«Le pays n'a pas enregistré une telle situation depuis le début des années 80», a indiqué à l'AFP Abderrahim Hendouf, spécialiste des politiques de l'eau. Si par le passé, la sécheresse - récurrente au Maroc - touchait principalement les régions rurales et le secteur agricole, elle pèse actuellement sur «l'approvisionnement en eau potable en zone urbaine», a récemment prévenu le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, devant les députés. Soumis de longue date aux variations climatiques, le pays subit un sévère déficit pluviométrique depuis septembre 2021 et une baisse alarmante des réserves des barrages de près de 89% par rapport à la moyenne annuelle, selon les statistiques officielles.

Ce déficit est «un indicateur inquiétant même s'il a été résorbé par des mesures préventives, afin d'éviter les pénuries d'eau», a reconnu Abdelaziz Zerouali, directeur de la Recherche et de la Planification de l'eau, dans un entretien télévisé. Deux grandes villes, Marrakech (Sud), capitale touristique, et Oujda (Est), ont évité le pire en ayant recours depuis fin décembre à la nappe phréatique pour assurer leur approvisionnement.

«Changement climatique réel»

Pour contenir les effets dévastateurs de la sécheresse, le gouvernement a débloqué à la mi-février un programme d'aide au secteur agricole - premier contributeur du PIB (14%) devant le tourisme et l'industrie et principale source d'emplois en milieu rural - de près d'un milliard d'euros. Mais à long terme, il est «nécessaire de changer notre vision sur la question de l'eau. Le changement climatique est réel et nous devons nous préparer pour y faire face», a alerté Abdelaziz Zerouali lors d'une conférence sur «le droit à l'eau» à Rabat. Avec seulement 600 mètres cubes d'eau par habitant et par an, le Maroc se situe largement sous le seuil de la pénurie hydrique. À titre de comparaison, la disponibilité en eau était quatre fois supérieure à 2600 m3 dans les années 1960.

Au-delà des facteurs environnementaux, «la forte demande en eau» et «la surexploitation des nappes phréatiques» contribuent à faire pression sur les ressources hydriques, souligne le ministre Nizar Baraka. Dans un article pour l'Institut marocain d'analyse des politiques (MIPA), la chercheuse Amal Ennabih estime que la rareté de l'eau est «profondément liée à la façon dont cette ressource est utilisée pour l'irrigation, consommant environ 80% de l'eau du Maroc chaque année». Une situation d'autant plus alarmante que 10% seulement des terres agricoles sont irriguées, relève l'expert Abderrahim Hendouf, qui plaide pour une réduction du poids excessif du secteur agricole dans l'économie marocaine.

«Retards»

Le royaume chérifien mise principalement sur le dessalement de l'eau de mer pour remédier au déficit hydrique, un procédé polluant à cause de la saumure produite. Mais la mise en chantier du programme est confrontée à «des retards». La station de dessalement de Casablanca est toujours en chantier et la mégapole économique est menacée d'un déficit en eau dès 2025. Autre exemple: le retard de livraison de l'usine de dessalement de la station balnéaire de Saïdia (nord-est) a «provoqué une pénurie» dans les villes environnantes, selon Nizar Baraka. Par ailleurs, la construction de 15 barrages prend aussi du retard.

La menace d'un déficit en eau potable planait également sur la ville touristique d'Agadir, à hauteur de 70% en mars par rapport à ses besoins. Un risque évité grâce notamment à la nouvelle station de dessalement de ce chef-lieu de la plus importante région agricole du Maroc, selon des chiffres officiels. Les mesures draconiennes imposées à Agadir à l'automne 2020 - l'eau des robinets était coupée la nuit - ne sont aujourd'hui plus qu'un mauvais souvenir.

 

 

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