nature

Le Caribou : victime collatérale de la destruction des forêts boréales

Publié le par Notre Terre

Symbole de la forêt boréale, officiellement "en péril" au Canada, le caribou forestier voit son habitat et sa population fondre à grande vitesse mais les autorités compétentes tardent à agir.

 

nenets-0429_screen.jpg


Ce cervidé au large museau et au panache étroit, appelé renne en Europe, a vu son territoire rogné depuis 150 ans. Des montagnes rocheuses de l'ouest canadien aux forêts québécoises, cet animal connaît un déclin ininterrompu, amenant le gouvernement canadien à l'inscrire sur la liste des espèces en voie de disparition en 2002.

Le phénomène est particulièrement marqué au Québec. Alors que vers 1850, il était présent au sud du fleuve Saint-Laurent, descendant jusqu'à l’État américain du Maine, les rares données existantes aujourd'hui indiquent qu'il a migré aux confins de la taïga.


L'habitat du cervidé est perturbé par "l’exploitation minière, l’exploitation forestière, l’exploration pétrolière et gazière", selon le ministère fédéral de l'Environnement. Pays dont la croissance repose en grande partie sur l'exploitation de ses abondantes ressources naturelles, le Canada peine à mettre en œuvre des plans de protection viables. Cette inaction a été dénoncée par la justice en février lors d'un jugement inédit. Poursuivi par des mouvements écologistes, l’État canadien a été reconnu coupable de ne pas avoir appliqué sa loi sur les espèces en péril.


La plainte concernait quatre espèces emblématiques --le caribou forestier, l'esturgeon blanc, le guillemot marbré et le rorqual à bosse-- mais, dans les attendus du jugement, la juge Anne Mactavish a souligné que ces dossiers constituaient seulement "la pointe de l'iceberg".

"Il y a clairement un énorme problème d'organisation au sein des ministères concernés", ceux de l'Environnement et des Ressources naturelles, a déploré la magistrate, se demandant si Ottawa n'avait pas agi de manière délibérée pour privilégier l'exploitation des ressources naturelles.


- Lobby de l'industrie forestière -

 

destruction-foret-boreale.jpg


Représentant 20% de la forêt boréale canadienne --la plus grande de la planète-- et 25% de la population de caribous forestiers du pays, le Québec résume à lui seul la complexité de ce dossier. Ici, la protection du caribou forestier, et donc de son habitat, la forêt boréale, est perçue comme une menace par l'industrie forestière, qui emploie environ 70.000 personnes dans la province et pèse pour près de 3% de son PIB.


En tête dans les sondages pour devenir Premier ministre du Québec le 7 avril, le libéral Philippe Couillard, qui se présente dans une des régions clés de cette industrie, a estimé lors d'un récent meeting électoral que "la question du caribou forestier mettait littéralement en jeu des milliers d'emplois."

Face à M. Couillard, les indépendantistes du Parti québécois, qui dirigent le gouvernement sortant, promettent 675 millions de dollars de subvention à cette industrie en trois ans.


Tout en jugeant "conciliable" le soutien de la sylviculture avec la protection du caribou forestier et de son habitat, la ministre des Ressources naturelles sortante Martine Ouellet a expliqué que "les données" sur la répartition du caribou faisaient défaut, et qu'en leur absence, aucune initiative comme la création de parcs naturels dédiés n'était envisageable.

Des documents obtenus par l'AFP, datant de 2012 et provenant du ministère de Mme Ouellet, démontrent pourtant que les troupeaux de caribous ont été parfaitement recensés à la lisière de la taïga, par des relevés télémétriques, dans une forêt encore épargnée par les coupes forestières: la Vallée de la Broadback.


Grands défenseurs de cet animal, les Amérindiens de la nation Crie, qui vivent environ 1.000 km au nord de Montréal, militent depuis plusieurs années pour la création d'une aire protégée de 13.000 km2 dans cette zone refuge où ils ont d'ailleurs décidé cette année de ne pas chasser le cervidé en raison de son déclin.

"Il ne manque que le leadership politique pour protéger cette forêt vierge avant qu'il ne soit trop tard", juge le directeur de Greenpeace au Québec, Nicolas Mainville. Pour Isaac Voyageur, qui dirige les questions environnementales des Cris, "il devrait y avoir une différence entre la protection de l'environnement et la défense d'emplois.

 

 


Publié dans Nature

Partager cet article

La Russie avertit les États-Unis : la disparition des abeilles provoquerait une 3ème guerre mondiale

Publié le par Notre Terre

Fait incroyable en Russie la semaine dernière : John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a été forcé d’attendre pendant 3 heures Vladimir Poutine, très énervé contre Barack Obama. La raison ?  Des pesticides et la destruction massive des abeilles.

 

abeille.jpg


On savait déjà que les relations entre la Russie et les États-Unis étaient houleuses, mais la semaine dernière, un nouveau point de désaccord est venu s’immiscer entre les deux puissances. La raison de cette mésentente ? Un rapport du Ministry of Natural Resources and Environment of the Russian Federation (MRNE) ayant des « preuves incontestées » que certains insecticides neuro-actifs liés à la nicotine et plus connus sous le nom de néo-nicotinoïdes, seraient en train d’exterminer les abeilles et par conséquent, menaceraient les récoltes du monde entier. 

 

Lors d’un voyage diplomatique en Russie, le secrétaire d’État américain John Kerry a été forcé d’attendre pendant trois heures avant d’être reçu par le président russe Vladimir Poutine. Celui-ci était particulièrement énervé par le fait que Barack Obama ait refusé de discuter de ce sujet qui préoccupe la communauté scientifique.


En effet le président américain protègerait les deux géants de l’agrochimie Syngenta et Monsanto, qui produisent ces produits. La première entreprise avait déjà été condamnée en Allemagne pour avoir caché le fait que son maïs génétiquement modifié tuait le bétail. La Commission Européenne a quant à elle récemment interdit l’usage de ces néo-nicotinoïdes sur le continent. 

 

Selon un rapport publié en mars par l’American Bird Conservancy,  »Il est clair que ces produits chimiques ont le potentiel d’affecter des chaînes alimentaires entières. La persistance dans l’environnement des néo-nicotinoïdes, leur propension au ruissellement et à l’infiltration dans les eaux souterraines, et leur mode d’action cumulatif et grandement irréversible chez les invertébrés soulèvent des inquiétudes écologiques sérieuses« 


Malgré cela, les États-Unis continuent d’utiliser ces néo-nicotinoïdes et protègeraient les producteurs de ces pesticides. Une attitude qui a amené le gouvernement russe à avertir qu’il « mènera très certainement » une guerre mondiale si rien n’était fait pour stopper ce désastre. Espérons que les deux pays trouvent un terrain d’entente…

 

On espère vivement que des discussions entre les deux états reprennent. Si ces études scientifiques s’avèrent exactes, les conséquences d’une disparition des abeilles seraient absolument désastreuses pour les récoltes du monde entier. Et les rares ressources alimentaires seraient certainement disputées au prix fort… Pensez-vous que les États-Unis doivent prendre en compte les menaces de la Russie ? Et plus encore, que la France prenne position sur ces pesticides qui déciment nos abeilles ?

 

Mediapart

 

(Je résume en quelques mots le fond de cet article au titre racoleur car tout n'est pas dit correctement: les abeilles sont les principales pollinisatrices et si elles venaient à disparaitre il ne resterait que 4 ans à vivre pour l'humanité car les fruits et légumes que nous consommons dépendent de la pollinisation.... ce qui effectivement pourrait engendrer des guerres au vue des tensions alimentaires que cela créérait).

 

 


Publié dans Nature

Partager cet article

La Norvège veut pêcher 1286 baleines en 2014

Publié le par Notre Terre

La Norvège a fixé mardi à 1286 le nombre de baleines susceptibles d'être harponnées dans ses eaux en 2014.

 

baleinier.jpg

 


La Norvège a fixé son quota 2014 pour la pêche à la baleine. Il est identique aux années précédentes, mais ses baleiniers ne parviennent pas à le remplir.

«Cette année aussi, nous avons décidé d'un quota qui assure une continuité et un cadre satisfaisant pour le secteur de la chasse à la baleine», a déclaré la ministre de la Pêche, Elisabeth Aspaker, dans un communiqué.


Pas tenue par le moratoire


Ne s'estimant pas tenue par le moratoire international de 1986 auquel elle a formellement objecté, la Norvège est l'un des deux seuls pays au monde, avec l'Islande, à pratiquer la chasse commerciale à la baleine, Oslo et Reykjavik jugeant la population des espèces chassées suffisamment abondante.

Cette annonce survient au lendemain d'un important revers pour l'industrie de la chasse à la baleine: la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné lundi au Japon, un gros chasseur de rorquals communs - espèce beaucoup plus grosse que le petit rorqual (ou baleine de Minke) chassé par les Norvégiens -, de mettre fin à cette pratique.


Le plus haut organe judiciaire des Nations unies a jugé que l'intérêt scientifique officiellement invoqué par Tokyo pour justifier ses prises n'était pas suffisamment avéré alors qu'une grande partie de la viande prélevée finit sur les étals.


Désaveu des consommateurs


En Norvège où la viande de baleine était autrefois le plat du pauvre, les chasseurs peinent depuis plusieurs années à remplir les quotas: en 2013, seuls 594 cétacés ont été harponnés, selon des chiffres officiels.

Les organisations de défense des animaux disent y voir un signe de désaveu des consommateurs. «D'année en année, les quotas ne sont pas remplis et ce nouveau quota n'a donc pas lieu d'être aussi élevé», a déclaré Truls Gulowsen, le président de Greenpeace Norvège.


«Mais ce n'est pas un gros problème: c'est une activité qui est en voie d'extinction dans la mesure où les consommateurs préfèrent une pizza à la viande de baleine», a-t-il dit.

Les professionnels de la chasse expliquent quant à eux cette incapacité à remplir les quotas par l'engorgement des usines de conditionnement à terre, le coût élevé du carburant ou des zones de chasse trop éloignées. La saison de la chasse s'étend du 1er avril au 30 septembre.

 

 


Publié dans Nature

Partager cet article

Montée des eaux: Le coût des digues moins élevé que celui de l’immersion, selon le Giec

Publié le par Notre Terre

Selon le rapport du Giec sur le changement climatique, il vaut mieux investir dans des infrastructures sur les littoraux, que de laisser mers et océans envahir les terres…

 

tempete-xynthia.jpg


Avis aux propriétaires de villas paradisiaques, plages privées ou hôtels en bord de mer. Il faudrait peut-être penser à rendre votre part de terre à la mer. Pas tout de suite, certes, mais dans un délai d’un siècle, la référence temporelle du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont le second rapport a été rendu la semaine dernière à Yokohama, au Japon. En tablant sur une augmentation moyenne des températures de 4 degrés sur terre, l’impact du réchauffement climatique sur les littoraux sera à terme l’un des problèmes prioritaires des décideurs, contraints de s’adapter à la récurrence des tempêtes et à la montée des eaux.


«L’idée qui ressort du rapport est qu’il faut agir nécessairement, confie Virginie Duvat, chercheur au CNRS et géographe. Le coût de l’adaptation est inférieur au coût de l’immersion.» Ne rien faire coûterait donc plus cher que de multiplier les projets de défenses côtières et de surélévation des digues protectrices. «On voit les dommages causés par la nature. L’estimation des coûts pour s’en prémunir est grossière mais on se rend compte qu’il vaut mieux investir dans des infrastructures que de reculer», poursuit Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS et océanographe.

Retenir les leçons de la tempête Xynthia

Selon le rapport, le coût global de l’adaptation au changement climatique oscillerait entre 70 et 111 milliards de dollars par an, au niveau mondial. Un coût qui englobe donc les mesures destinées à lutter contre la submersion massive des terres. Pour y faire face, l’une des idées proposées consiste à arroser mers et océans de poudre calcaire afin de «tamponner» l’eau. Efficace sur le papier mais totalement «irréalisable», selon Jean-Pierre Gattuso, qui préfère les investissements en digues effectués en Angleterre ou aux Pays-Bas. Deux pays mieux armés «que les zones tropicales ou des îles comme les Maldives où l’eau monte d’1,2mm chaque année», selon Virginie Duvat.


En France métropolitaine, il s’agit d’éviter un scénario catastrophe, comme celui du village de La Faute-sur-Mer (Vendée) en 2010 lors du passage de la tempête Xynthia. Tout un quartier, bâti en zone inondable, avait été dévasté par une crue (causant la mort de 29 personnes). L’Etat est désormais contraint de racheter des terres et des maisons pour les raser. Une relocalisation ou révolution territoriale, qui pourrait bien toucher d’autres départements à l’avenir, si rien n’est fait.

 

 


Publié dans Nature

Partager cet article

RDC: le pétrole, menace ultime sur le plus vieux parc naturel d'Afrique

Publié le par Notre Terre

garamba-national-park.jpg

 

 

La plus vieille réserve naturelle d'Afrique, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a surmonté bien des aléas mais l'avenir de ce joyau du patrimoine mondial de l'humanité apparaît sérieusement menacé par les convoitises que suscite son sous-sol.


En cause: la détermination d'une petite société britannique, SOCO International, à mener, avec l'appui de Kinshasa, des activités d'exploration pétrolière au sein du parc national des Virunga.

Créé en 1925 sous la colonisation belge, cette zone protégée s'étend sur près de 800.000 hectares à la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) l'a inscrite en 1994 sur sa liste du patrimoine mondial «en péril».


Ironie du sort, cet espace abritant une biodiversité exceptionnelle se trouve en effet au Nord-Kivu, province déchirée par les conflits depuis plus de vingt ans.

Plus que la déforestation, le braconnage, la présence de groupes armés, de soldats, ou de populations installées illégalement dans l'enceinte du parc, ce sont les dommages irréparables que causerait une éventuelle exploitation pétrolière qui inquiètent.

«Cela constituerait un risque de pollution majeur pour le site, situé non loin des sources du Nil», a déclaré au début du mois le commissaire européen au Développement Andris Piebalgs.

SOCO a obtenu en 2010 du gouvernement congolais un contrat de partage de production pétrolière portant sur une concession à cheval sur une partie des Virunga.


A la suite d'une campagne de protestation internationale, Kinshasa a suspendu en 2011 le permis d'exploration attribué à SOCO dans l'attente des résultats d'une «évaluation environnementale stratégique» (EES).

Pour les opposants au projet, parmi lesquels le Fonds mondial pour la nature (WWF) et plusieurs associations locales, c'est insuffisant.

Ils arguent que les contrats et permis attribués par l'Etat violent la loi congolaise sur la conservation de la nature et la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine mondial.


Ils dénoncent le fait que SOCO soit déjà à l'oeuvre depuis plusieurs mois au sein du parc car le gouvernement a associé l'entreprise à l'EES, situation pour eux anormale, où elle se retrouve juge et partie.

- «La malédiction du pétrole» -

 

«A ce stade, assure SOCO, aucun forage n'est prévu ni garanti», mais ses adversaires s'inquiètent des tests sismiques qu'elle s'apprête à mener et affirment qu'il s'agit ni plus ni moins d'activités d'exploration pétrolière masquées aux conséquences graves pour l'environnement.

Kinshasa met en avant la nécessité d'exploiter le pétrole au nom du développement économique de la RDC, un des pays les plus pauvres au monde.

Mais pour Bantu Lukambo, directeur général de l'ONG Initiative pour le développement et la protection de l'environnement, c'est une illusion.


Basé à Goma, la capitale du Nord-Kivu, il cite comme un contre-exemple la ville de Muanda, sur l'océan Atlantique, à l'autre bout du pays, où l'or noir est exploité depuis une trentaine d'années, et refuse d'«accepter la malédiction du pétrole».

Un récent rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement note que «loin de constituer une manne pour le développement», l'exploitation du pétrole à Muanda a plutôt entraîné «pollution» et dégradation de l'environnement.


Pour Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale du cercle de réflexion International Crisis Group, «la confirmation des réserves de pétrole dans l'Est exacerberait la dynamique de conflits à l'oeuvre» au Kivu.

Désavouée par le gouvernement britannique, SOCO refuse de s'aligner sur le groupe pétrolier français Total, qui, bien qu'ayant signé avec Kinshasa un accord similaire au sien, s'est engagé à ne pas entrer dans le périmètre du parc.

L'entreprise se justifie en faisant valoir que son intérêt est très limité géographiquement, que son bloc n'englobe pas la zone d'habitat du gorille des montagnes, espèce menacée, et qu'elle «ne cherchera jamais» à développer des activités dans ce secteur.


Peu importe, répond l'Unesco, exploration et exploitation pétrolières ne sont «pas compatibles» avec les statuts du patrimoine mondial et le parc risque donc d'être déclassé en partie, ce que ses défenseurs veulent à tout prix éviter.

Pour contrer les projets de SOCO, le WWF fait campagne pour convaincre que la RDC a beaucoup plus à gagner sur le plan économique en protégeant le parc et en y développant le tourisme, une pêche et des projets hydroélectriques durables plutôt que de chercher à y extraire du pétrole dont la présence n'a encore rien d'avéré.

 

 


Publié dans Nature

Partager cet article