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La Norvège veut pêcher 1286 baleines en 2014

Publié le par Notre Terre

La Norvège a fixé mardi à 1286 le nombre de baleines susceptibles d'être harponnées dans ses eaux en 2014.

 

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La Norvège a fixé son quota 2014 pour la pêche à la baleine. Il est identique aux années précédentes, mais ses baleiniers ne parviennent pas à le remplir.

«Cette année aussi, nous avons décidé d'un quota qui assure une continuité et un cadre satisfaisant pour le secteur de la chasse à la baleine», a déclaré la ministre de la Pêche, Elisabeth Aspaker, dans un communiqué.


Pas tenue par le moratoire


Ne s'estimant pas tenue par le moratoire international de 1986 auquel elle a formellement objecté, la Norvège est l'un des deux seuls pays au monde, avec l'Islande, à pratiquer la chasse commerciale à la baleine, Oslo et Reykjavik jugeant la population des espèces chassées suffisamment abondante.

Cette annonce survient au lendemain d'un important revers pour l'industrie de la chasse à la baleine: la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné lundi au Japon, un gros chasseur de rorquals communs - espèce beaucoup plus grosse que le petit rorqual (ou baleine de Minke) chassé par les Norvégiens -, de mettre fin à cette pratique.


Le plus haut organe judiciaire des Nations unies a jugé que l'intérêt scientifique officiellement invoqué par Tokyo pour justifier ses prises n'était pas suffisamment avéré alors qu'une grande partie de la viande prélevée finit sur les étals.


Désaveu des consommateurs


En Norvège où la viande de baleine était autrefois le plat du pauvre, les chasseurs peinent depuis plusieurs années à remplir les quotas: en 2013, seuls 594 cétacés ont été harponnés, selon des chiffres officiels.

Les organisations de défense des animaux disent y voir un signe de désaveu des consommateurs. «D'année en année, les quotas ne sont pas remplis et ce nouveau quota n'a donc pas lieu d'être aussi élevé», a déclaré Truls Gulowsen, le président de Greenpeace Norvège.


«Mais ce n'est pas un gros problème: c'est une activité qui est en voie d'extinction dans la mesure où les consommateurs préfèrent une pizza à la viande de baleine», a-t-il dit.

Les professionnels de la chasse expliquent quant à eux cette incapacité à remplir les quotas par l'engorgement des usines de conditionnement à terre, le coût élevé du carburant ou des zones de chasse trop éloignées. La saison de la chasse s'étend du 1er avril au 30 septembre.

 

 


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Montée des eaux: Le coût des digues moins élevé que celui de l’immersion, selon le Giec

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Selon le rapport du Giec sur le changement climatique, il vaut mieux investir dans des infrastructures sur les littoraux, que de laisser mers et océans envahir les terres…

 

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Avis aux propriétaires de villas paradisiaques, plages privées ou hôtels en bord de mer. Il faudrait peut-être penser à rendre votre part de terre à la mer. Pas tout de suite, certes, mais dans un délai d’un siècle, la référence temporelle du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont le second rapport a été rendu la semaine dernière à Yokohama, au Japon. En tablant sur une augmentation moyenne des températures de 4 degrés sur terre, l’impact du réchauffement climatique sur les littoraux sera à terme l’un des problèmes prioritaires des décideurs, contraints de s’adapter à la récurrence des tempêtes et à la montée des eaux.


«L’idée qui ressort du rapport est qu’il faut agir nécessairement, confie Virginie Duvat, chercheur au CNRS et géographe. Le coût de l’adaptation est inférieur au coût de l’immersion.» Ne rien faire coûterait donc plus cher que de multiplier les projets de défenses côtières et de surélévation des digues protectrices. «On voit les dommages causés par la nature. L’estimation des coûts pour s’en prémunir est grossière mais on se rend compte qu’il vaut mieux investir dans des infrastructures que de reculer», poursuit Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS et océanographe.

Retenir les leçons de la tempête Xynthia

Selon le rapport, le coût global de l’adaptation au changement climatique oscillerait entre 70 et 111 milliards de dollars par an, au niveau mondial. Un coût qui englobe donc les mesures destinées à lutter contre la submersion massive des terres. Pour y faire face, l’une des idées proposées consiste à arroser mers et océans de poudre calcaire afin de «tamponner» l’eau. Efficace sur le papier mais totalement «irréalisable», selon Jean-Pierre Gattuso, qui préfère les investissements en digues effectués en Angleterre ou aux Pays-Bas. Deux pays mieux armés «que les zones tropicales ou des îles comme les Maldives où l’eau monte d’1,2mm chaque année», selon Virginie Duvat.


En France métropolitaine, il s’agit d’éviter un scénario catastrophe, comme celui du village de La Faute-sur-Mer (Vendée) en 2010 lors du passage de la tempête Xynthia. Tout un quartier, bâti en zone inondable, avait été dévasté par une crue (causant la mort de 29 personnes). L’Etat est désormais contraint de racheter des terres et des maisons pour les raser. Une relocalisation ou révolution territoriale, qui pourrait bien toucher d’autres départements à l’avenir, si rien n’est fait.

 

 


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RDC: le pétrole, menace ultime sur le plus vieux parc naturel d'Afrique

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La plus vieille réserve naturelle d'Afrique, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a surmonté bien des aléas mais l'avenir de ce joyau du patrimoine mondial de l'humanité apparaît sérieusement menacé par les convoitises que suscite son sous-sol.


En cause: la détermination d'une petite société britannique, SOCO International, à mener, avec l'appui de Kinshasa, des activités d'exploration pétrolière au sein du parc national des Virunga.

Créé en 1925 sous la colonisation belge, cette zone protégée s'étend sur près de 800.000 hectares à la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) l'a inscrite en 1994 sur sa liste du patrimoine mondial «en péril».


Ironie du sort, cet espace abritant une biodiversité exceptionnelle se trouve en effet au Nord-Kivu, province déchirée par les conflits depuis plus de vingt ans.

Plus que la déforestation, le braconnage, la présence de groupes armés, de soldats, ou de populations installées illégalement dans l'enceinte du parc, ce sont les dommages irréparables que causerait une éventuelle exploitation pétrolière qui inquiètent.

«Cela constituerait un risque de pollution majeur pour le site, situé non loin des sources du Nil», a déclaré au début du mois le commissaire européen au Développement Andris Piebalgs.

SOCO a obtenu en 2010 du gouvernement congolais un contrat de partage de production pétrolière portant sur une concession à cheval sur une partie des Virunga.


A la suite d'une campagne de protestation internationale, Kinshasa a suspendu en 2011 le permis d'exploration attribué à SOCO dans l'attente des résultats d'une «évaluation environnementale stratégique» (EES).

Pour les opposants au projet, parmi lesquels le Fonds mondial pour la nature (WWF) et plusieurs associations locales, c'est insuffisant.

Ils arguent que les contrats et permis attribués par l'Etat violent la loi congolaise sur la conservation de la nature et la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine mondial.


Ils dénoncent le fait que SOCO soit déjà à l'oeuvre depuis plusieurs mois au sein du parc car le gouvernement a associé l'entreprise à l'EES, situation pour eux anormale, où elle se retrouve juge et partie.

- «La malédiction du pétrole» -

 

«A ce stade, assure SOCO, aucun forage n'est prévu ni garanti», mais ses adversaires s'inquiètent des tests sismiques qu'elle s'apprête à mener et affirment qu'il s'agit ni plus ni moins d'activités d'exploration pétrolière masquées aux conséquences graves pour l'environnement.

Kinshasa met en avant la nécessité d'exploiter le pétrole au nom du développement économique de la RDC, un des pays les plus pauvres au monde.

Mais pour Bantu Lukambo, directeur général de l'ONG Initiative pour le développement et la protection de l'environnement, c'est une illusion.


Basé à Goma, la capitale du Nord-Kivu, il cite comme un contre-exemple la ville de Muanda, sur l'océan Atlantique, à l'autre bout du pays, où l'or noir est exploité depuis une trentaine d'années, et refuse d'«accepter la malédiction du pétrole».

Un récent rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement note que «loin de constituer une manne pour le développement», l'exploitation du pétrole à Muanda a plutôt entraîné «pollution» et dégradation de l'environnement.


Pour Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale du cercle de réflexion International Crisis Group, «la confirmation des réserves de pétrole dans l'Est exacerberait la dynamique de conflits à l'oeuvre» au Kivu.

Désavouée par le gouvernement britannique, SOCO refuse de s'aligner sur le groupe pétrolier français Total, qui, bien qu'ayant signé avec Kinshasa un accord similaire au sien, s'est engagé à ne pas entrer dans le périmètre du parc.

L'entreprise se justifie en faisant valoir que son intérêt est très limité géographiquement, que son bloc n'englobe pas la zone d'habitat du gorille des montagnes, espèce menacée, et qu'elle «ne cherchera jamais» à développer des activités dans ce secteur.


Peu importe, répond l'Unesco, exploration et exploitation pétrolières ne sont «pas compatibles» avec les statuts du patrimoine mondial et le parc risque donc d'être déclassé en partie, ce que ses défenseurs veulent à tout prix éviter.

Pour contrer les projets de SOCO, le WWF fait campagne pour convaincre que la RDC a beaucoup plus à gagner sur le plan économique en protégeant le parc et en y développant le tourisme, une pêche et des projets hydroélectriques durables plutôt que de chercher à y extraire du pétrole dont la présence n'a encore rien d'avéré.

 

 


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Des ours hybrides nés du réchauffement climatique

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Un colloque portant sur les effets du réchauffement climatique en Arctique est organisé ce samedi à la Cité des sciences. Parmi les sujets évoqués, le cas de la reproduction des ours bruns et des ours polaires, favorisée par la fonte de la banquise.


Officiellement, il n'y en a que cinq dans le monde mais ils pourraient devenir de plus en plus nombreux au fil des années. Ils, ce sont les "grolars" ou "pizzlies", ces hybrides nés de l'accouplement entre un ours brun et un ours polaire. Une table ronde leur est consacrés ce samedi à la Cité des sciences de Paris, en marge d'un colloque dédié à l'environnement arctique.


Pour les scientifiques, l'existence de ces bêtes est le fait du réchauffement climatique. "La fonte de la banquise entraîne des changements d'alimentation des espèces", observe Rémy Marion, photographe animalier et organisateur de l'évènement. "Les ours bruns ou grizzlys mâles se dirigent vers l'Arctique pour chercher de la nourriture et se reproduisent avec les ours polaires femelles qui descendent vers la terre ferme."

Tous les individus recensés ont pour l'heure été découverts sur les îles Victoria et Banks, au nord du Canada. Mais le premier cas observé remonte à il y a près de 40 ans au zoo de Thoiry (Yvelines), lorsque deux ours se sont croisés, rapporte Le Figaro.

 

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Une proximité génétique qui permet la reproduction


Au niveau physique, les "grolars" ne sont pas exceptionnels: ils sont de couleur blanche et possèdent quelques nuances de brun sur le pelage. En revanche, là où ils sont surprenants, c'est qu'ils peuvent se reproduire. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des hybrides, comme le mulet, en raison de l'impossibilité des chromosomes des parents à s'apparier.

 

En 2010, les scientifiques ont eu la surprise de découvrir le cas d'un ours hybride de la seconde génération. Une journaliste de Slate.com l'expliquait alors par la proximité génétique des deux espèces: "Les ours bruns et polaires [...] ont divergé de leur ancêtre commun voici seulement 150 000 ans environ et n'ont pas développé de différences génétiques majeures."  

Une chance pour la survie des espèces?

Reste à savoir si les "grolars" sont une bonne chose pour la biodiversité. Et les scientifiques divergent à ce sujet. Une étude publiée en 2010 dans la revue Nature met en garde contre la prolifération des hybrides, qui pourrait mettre en péril la survie de l'ours blanc. Car à force de croisements, leur patrimoine génétique se dilue. Or, contrairement aux ours bruns, les ours polaires sont peu nombreux - entre 20 000 et 25 000 dans le monde - et sont répertoriés comme "vulnérables" par l'Union internationale pour la conservation de la nature.  

"Les hybrides ne sont pas un danger. On peut s'en servir comme réservoir génétique. C'est une évolution", défend de son côté, Rémy Marion. "De toutes façons, ils sont trop peu nombreux pour constituer une espèce à part entière. On ne peut pas parler de prolifération." Le gros problème des "grolars" réside dans leur adaptation au climat: en s'hybridant, ils perdent leur résistance au froid et pourraient ne pas survivre dans le grand Nord. Un désavantage qui pourrait néanmoins être effacé si le réchauffement climatique se poursuit. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/des-ours-hybrides-nes-du-rechauffement-climatique_1504215.html#I3ZpiUzYHwciq3x8.99

En 2010, les scientifiques ont eu la surprise de découvrir le cas d'un ours hybride de la seconde génération. Une journaliste de Slate.com l'expliquait alors par la proximité génétique des deux espèces: "Les ours bruns et polaires [...] ont divergé de leur ancêtre commun voici seulement 150 000 ans environ et n'ont pas développé de différences génétiques majeures." 


Une chance pour la survie des espèces?

Reste à savoir si les "grolars" sont une bonne chose pour la biodiversité. Et les scientifiques divergent à ce sujet. Une étude publiée en 2010 dans la revue Nature met en garde contre la prolifération des hybrides, qui pourrait mettre en péril la survie de l'ours blanc. Car à force de croisements, leur patrimoine génétique se dilue. Or, contrairement aux ours bruns, les ours polaires sont peu nombreux - entre 20 000 et 25 000 dans le monde - et sont répertoriés comme "vulnérables" par l'Union internationale pour la conservation de la nature. 

"Les hybrides ne sont pas un danger. On peut s'en servir comme réservoir génétique. C'est une évolution", défend de son côté, Rémy Marion. "De toutes façons, ils sont trop peu nombreux pour constituer une espèce à part entière. On ne peut pas parler de prolifération." Le gros problème des "grolars" réside dans leur adaptation au climat: en s'hybridant, ils perdent leur résistance au froid et pourraient ne pas survivre dans le grand Nord. Un désavantage qui pourrait néanmoins être effacé si le réchauffement climatique se poursuit.

En 2010, les scientifiques ont eu la surprise de découvrir le cas d'un ours hybride de la seconde génération. Une journaliste de Slate.com l'expliquait alors par la proximité génétique des deux espèces: "Les ours bruns et polaires [...] ont divergé de leur ancêtre commun voici seulement 150 000 ans environ et n'ont pas développé de différences génétiques majeures."  

Une chance pour la survie des espèces?

Reste à savoir si les "grolars" sont une bonne chose pour la biodiversité. Et les scientifiques divergent à ce sujet. Une étude publiée en 2010 dans la revue Nature met en garde contre la prolifération des hybrides, qui pourrait mettre en péril la survie de l'ours blanc. Car à force de croisements, leur patrimoine génétique se dilue. Or, contrairement aux ours bruns, les ours polaires sont peu nombreux - entre 20 000 et 25 000 dans le monde - et sont répertoriés comme "vulnérables" par l'Union internationale pour la conservation de la nature.  

"Les hybrides ne sont pas un danger. On peut s'en servir comme réservoir génétique. C'est une évolution", défend de son côté, Rémy Marion. "De toutes façons, ils sont trop peu nombreux pour constituer une espèce à part entière. On ne peut pas parler de prolifération." Le gros problème des "grolars" réside dans leur adaptation au climat: en s'hybridant, ils perdent leur résistance au froid et pourraient ne pas survivre dans le grand Nord. Un désavantage qui pourrait néanmoins être effacé si le réchauffement climatique se poursuit. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/des-ours-hybrides-nes-du-rechauffement-climatique_1504215.html#I3ZpiUzYHwciq3x8.99

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Elles ont vu le changement climatique sur le pas de leur porte

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Trois femmes qui vivent au Bangladesh, au Tchad ou au Pérou racontent les effets du changement climatique sur leur mode de vie…

 

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Pour l'une, c'est la disparition d'un glacier, pour l'autre, l'assèchement des lacs, pour la troisième la fréquence des cyclones… Mais pour toutes, c'est bel et bien le changement climatique qui, depuis quelques années, impacte lourdement le mode de vie de leurs communautés. Invitées par le Réseau action climat (RAC) à Paris à l'occasion de la sortie, le 29 mars, d'un volet du cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), trois femmes originaires du Bangladesh, du Pérou et du Tchad témoignent de la difficulté de s'adapter à un climat qui devient imprévisible.


Trois pays, trois urgences


Hindou Oumarou Ibrahim coordonne l'Association des femmes peules autochtones du Tchad. Elle raconte: «Dans notre région, les inondations succèdent aux sécheresses et les pluies se font plus violentes: la terre ne les absorbe plus, elles n'alimentent plus les lacs qui se tarissent.» Les anciens de sa communauté assurent ne jamais avoir vu autant de variations brutales du climat: «Avant, ils pouvaient faire des prévisions mais maintenant, tout est troublé.»


De l'autre côté de la planète, América Castillo Cunyas s'efforce de cultiver quinoa et pommes de terre au cœur des Andes péruviennes malgré le recul du glacier Huayatapallana, dont les scientifiques prévoient la disparition d'ici à 2030: «La neige commence à disparaître, nous avons moins d'eau dans les rivières et il y a des pics de chaleur dans la journée qui font apparaître des maladies ou abîment les récoltes.» L'agriculture locale est également mise à mal au Bangladesh, où Khatun Khukumoni Shahanara se bat pour la subsistance de sa communauté à Satkhira, une région côtière qui pourrait bientôt être avalée par l'océan: «La salinité des terres est de plus en plus importante et les cyclones sont de plus en fréquents, explique-t-elle. Nous essayons de développer de nouvelles semences pour survivre mais on ne sait pas si nous pourrons rester dans notre village.»

«Ce ne sont pas que des chiffres sur le papier»

Partout, le constat est le même: les hommes doivent trouver de nouvelles sources d’eau douce, de nouvelles cultures résistantes au climat et parfois de nouvelles sources de revenus. Le village de Khatun Khukumoni Shahanara s’est converti à l’artisanat, mais la communauté ne gagne pas encore assez d’argent pour acheter toutes les denrées qu’elle ne produit plus. Au Pérou, les enfants des villageois dont les récoltes sont mauvaises sont victimes de malnutrition, tandis qu’au Tchad, les vaches en manque de pâturages ne donnent plus assez de lait. Face à ces situations d’urgence, les négociations internationales sur le climat semblent bien dérisoires: «On a l’impression que l’on protège plus les économies de quelques pays que les hommes», s’indigne Hindou Oumarou Ibrahim.

Le «fonds vert» qui devrait être abondé par la communauté internationale, notamment via une taxe sur les transactions financières pour financer l’adaptation au changement climatique, serait une aide cruciale pour tous les pays qui n’ont pas les moyens de financer l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques. Mais il faudra aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre pour ne pas aller plus vite que prévu vers les +4°C au niveau mondial. «Ce ne sont pas que des chiffres sur le papier, estime Laurence Tubiana, directrice de la chaire développement durable de Sciences Po Paris. Si les rapports du Giec ont du mal à convaincre, la parole de ceux qui voient le changement climatique peut faire naître le sentiment d’urgence à agir.»

 

20 Minutes

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