Et si les baleines pouvaient nous sauver du réchauffement climatique ?

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Capables de stocker chacune jusqu’à 33 tonnes de dioxyde de carbone, nocif pour la planète, les baleines pourraient bien être nos meilleures alliées pour préserver les écosystèmes, explique le Financial Times dans une vidéo.

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Une seule baleine dans l’océan pourrait faire autant de bien à la planète que plusieurs milliers d’arbres. Sur une période d’un an, un arbre ne peut absorber en moyenne que 21 kilos de CO2, principal gaz responsable de l’effet de serre provoquant le réchauffement climatique. À titre de comparaison, le corps d’une baleine bleue, le plus gros animal vivant à notre époque, peut stocker jusqu’à 33 tonnes de dioxyde de carbone. Lorsqu’elles meurent et coulent au fond de l’océan, tout ce carbone y est stocké pendant des siècles.

Or, pendant de nombreuses années, les baleines ont été décimées par la pêche industrielle, et leur population a connu “une baisse de 66 % à 90 % selon les estimations des scientifiques”, explique le Financial Times. Dans le monde, il ne resterait plus à l’heure actuelle que 5 000 baleines bleues, contre 250 000 au siècle dernier.
Ce qui conduit le quotidien britannique à s’interroger : quelle quantité de dioxyde de carbone pourrions-nous retirer de l’atmosphère si nous protégions les baleines pour reconstituer leur population d’origine ? “Selon les chercheurs, on estime qu’avant le XXe siècle la chasse à la baleine a eu pour conséquence le rejet dans l’atmosphère de 1,9 million de tonnes de gaz carbonique, et depuis 1900, de 70 millions de tonnes supplémentaires.” Or 70 millions de tonnes de CO2, c’est “l’équivalent de ce que rejettent 15 millions de voitures en un an”, explique le média.

La protection de ces animaux serait un donc un levier de taille pour décarboner la planète. Actuellement, les baleines sont pourtant en danger d’extinction, menacées par la surpêche du krill – la crevette dont se nourrissent les cétacés –, mais aussi par la chasse toujours pratiquée par certains pays, le bruit des sonars ou encore la pollution chimique.
Même les déchets rejetés par les baleines ont un impact considérable sur notre environnement : leurs excréments, riches en nutriments, constituent essentiellement une ferme à phytoplancton, des végétaux microscopiques présents dans les eaux de surface. Ces derniers peuvent capturer près de 40 % de tout le carbone produit sur notre planète.

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Réchauffement climatique : 400 millions de citadins menacés d’ici 2030, avertit une ONG

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Inondations, vagues de chaleur, pollution... 400 millions de personnes seront à risque d'ici 2030 du fait du changement climatique, selon un rapport.

sécheresse

Des centaines de millions de citadins sont à risque, du fait de la problématique du changement climatique, met en garde une ONG. Des centaines de villes dans le monde n'ont pas de plan pour faire face au changement climatique malgré la montée des menaces comme les inondations, les vagues de chaleur et la pollution, selon un rapport mercredi qui estime que 400 millions de personnes seront à risque d'ici 2030. Les zones urbaines abritent plus de la moitié de la population de la planète. CDP, une ONG collectant des données d'impact environnemental divulguées par des entreprises, villes et États, a trouvé que sur 800 villes, 43% n'ont pas de plan pour s'adapter aux défis que pose le changement climatique.

Avec la croissance urbaine, CDP estime que d'ici 2030 environ 400 millions de personnes vivront dans des villes mal préparées à cette menace. "L'urgence d'agir avec des mesures adaptées pour la sécurité de ces citoyens, est aggravée par (la croissance de la population urbaine)", a dit Mirjam Wolfrum, responsable de CDP pour l'Europe. Les cinq plus grandes menaces sont les inondations, les vagues de chaleur, les pluies torrentielles, les pics de chaleur et la sècheresse, selon elle, en n'oubliant pas aussi la pollution de l'air.
Parmi les villes recensées dans le rapport, certaines tentent de s'adapter en plantant des arbres (20%), en cartographiant les zones inondables (18%) et en développant des plans de gestion de crise (14%). Certaines étudient aussi les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre (produit à 70% dans les villes), en augmentant par exemple l'utilisation d'énergies renouvelables. Selon l'Accord de Paris sur le climat en 2015, les pays s'engagent à des mesures pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius.

Depuis, on a enregistré des années parmi les plus chaudes, et de sévères évènements climatiques ont frappé des communautés à travers le globe. Mais certaines localités ont décidé d'agir plus radicalement que les pays signataires de l'Accord de Paris, selon CDP. Comme le comté de Santa Fé aux États-Unis, le grand Manchester au Royaume-Uni et Penambang en Malaisie.
Le nombre de villes participant au rapport annuel de CDP est aussi à la hausse. Elles étaient 812 en 2020, contre 48 pour la première étude en 2011. Les villes "paient déjà des milliards pour affronter les changements dus au climat et voient la somme augmenter", dit-elle. Elles ont aussi du mal à financer ces plans, selon CDP, un quart d'entre elles disant manquer d'argent pour passer à l'action. Trois-quart des villes du rapport attendent des fonds et des innovations du secteur privé.

Selon la Banque mondiale, le coût annuel moyen des dommages causés par les évènements climatiques et autres désastres dans les villes s'élevait à 314 milliards de dollars en 2015. Il atteindrait 415 milliards en 2030.

Les coûts des dégâts engendrés par le réchauffement climatique sont supérieurs aux coûts des politiques adaptatives et anticipatives qu'il aurait fallu mettre en place il y a 20 ans pour lutter contre le réchauffement.

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Déforestation: des dizaines de distributeurs menacent le Brésil de boycott

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Près de quarante distributeurs, entreprises et fédérations essentiellement européennes menacent le Brésil de boycotter ses produits agricoles s'il ne retire pas un projet de réforme agraire qui risque d'accélérer selon eux la déforestation de l'Amazonie, dans une lettre diffusée mercredi.

Des chaînes de supermarchés comme l'allemand Aldi, les britanniques Asda, Marks and Spencer, Sainsbury's ou Morrisons, le suisse Migros s'inquiètent d'un projet de loi qui prévoit la privatisation de terres et "menace comme jamais l'Amazonie", qui a pourtant fait l'objet de "feux de forêt et de déforestation à des niveaux extrêmement élevés" l'an passé.

Cette missive adressée aux parlementaires brésiliens, également signée par la chaîne de fast-food britannique Greggs, des fédérations professionnelles ou les sociétés financières Skandia et Legal and General, relève que "les objectifs pour réduire les niveaux" de déboisement "et les budgets pour y parvenir sont de plus en plus inadéquats".

Elle souligne que "l'Amazonie est une partie vitale du système terrestre (...) essentielle pour la sécurité de notre planète tout en représentant un élément vital d'un avenir prospère pour les Brésiliens et toute la société".

Les groupes signataires relèvent que les "protections existantes dans la législation brésilienne ont été déterminantes pour nos organisations" qui ont foi dans le fait que leurs produits, services et investissements au Brésil "sont en ligne avec nos engagements environnementaux et sociaux".

"Notre porte reste ouverte pour nos partenaires brésiliens" pour parvenir à "une gestion des terres et une agriculture soutenables" qui préservent le développement économique et les droits des peuples autochtones, mais "sans mettre en danger" des écosystèmes "essentiels pour la santé du monde".

Ils concluent que si ces mesures deviennent des lois, "nous n'aurons d'autre choix que de reconsidérer notre recours à la chaîne d'approvisionnement agricole brésilienne" et enjoignent le gouvernement à "reconsidérer cette proposition" législative.

La déforestation a détruit 8.426 km2 de jungle amazonienne au Brésil en 2020.

Le nombre des incendies avait par ailleurs augmenté de 61% en septembre 2020 par rapport au même mois de l'année 2019. En janvier le chef Raoni Matuktire, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, avait demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter pour "crimes contre l'humanité" contre le président brésilien Jair Bolsonaro, accusé de "persécuter" les peuples autochtones en détruisant leur habitat et bafouant leurs droits fondamentaux.

Pour l'ONG Imazon, le nouveau projet de loi "aggrave certains des risques et en crée d'autres". Dans un poste sur son site internet, Imazon affirmait le mois dernier que "deux projets de loi actuellement au Congrès brésilien "allaient donner à des envahisseurs des forêts publiques des titres de propriété au lieu de les punir et de retourner ces terrains à l'Etat", des projets législatifs issus d'un projet de loi similaire qui avait expiré avant d'avoir pu être adopté l'an dernier.

Ce texte prévoyait la régularisation des exploitations illégales de terres publiques et faisait déjà craindre une aggravation de la déforestation et des conflits agraires, en particulier en Amazonie, dans un contexte de remise en cause des normes environnementales par le gouvernement Bolsonaro.

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Loi climat : des militantes d'Extinction Rebellion s'enchaînent à l'Assemblée nationale contre un texte jugé pas assez ambitieux

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Le mouvement écologiste reproche au gouvernement et à la majorité d'avoir "décidé d'enterrer ou presque" les mesures phares de la Convention citoyenne sur le climat.

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Fumigènes à la main et cadenas au cou, une dizaine de militantes d'Extinction Rebellion se sont enchaînées aux grilles de l'Assemblée nationale, mardi 4 mai, pour fustiger le projet de loi climat qu'elles jugent trop faible.

Pour "libérer" ces manifestantes, le mouvement écologiste a envoyé "12 clés à 12 ministres et députés, symbolisant des mesures phares de la Convention citoyenne" sur le climat, que le gouvernement et la majorité "ont décidé d'enterrer ou presque", a déclaré l'un des membres à l'AFP. Des clés ont ainsi été envoyées à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, ou à celui des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dans l'objectif de critiquer les arbitrages gouvernementaux.

En criant "Extinction Rebellion", ces jeunes femmes ont appelé les députés à voter contre le projet de loi climat, avant le scrutin en première lecture, prévu en fin de journée. Une vingtaine de personnes ont assisté à l'action place du Palais Bourbon, dont Cyril Dion. Le garant de la Convention Citoyenne pour le climat a déploré les "actions trop mesurées" en matière écologique depuis "cinquante ans". "Cette loi est une honte, les députés ne veulent pas nous entendre, nous sommes obligés d'aller au rapport de force", a dénoncé Elodie Nace, porte-parole du mouvement Alternatiba. Jean-François Périgné, de la Confédération paysanne, a fustigé une "loi inutile".
Le gouvernement affirme mettre en place "des mesures exigeantes"

Dans l'hémicycle, Adrien Quatennens (LFI) a relayé cette action militante, en reprochant au gouvernement d'avoir "carbonisé" les espoirs de la Convention citoyenne pour le climat, dont les travaux ont inspiré la rédaction du projet de loi."[Des] personnes se sont attachées, elles représentent douze mesures phares qui ne figurent pas dans votre projet de loi sur le climat, les clés sont à votre disposition. Les détacherez-vous ?" a-t-il lancé au gouvernement.

Barbara Pompili a regretté "des débats stériles" pour "parler du tout ou rien" en matière écologique. "Quand on demande tout, en général on n'a rien. (…) Plutôt que de faire des grandes phrases, avoir des immenses objectifs, qui à la fin se terminent par rien parce qu'ils entraînent une révolte sociale, nous mettons en place des mesures exigeantes. Et en face, à chaque fois, il y a un accompagnement qui est prévu", a affirmé la ministre de la Transition écologique.

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Ecosia : la neutralité, c'est fini. Il faut penser en termes de régénération.

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Ces dernières années, les marques ont fait de plus en plus de promesses quant à leur impact sur l'environnement. Elles déclarent notamment vouloir atteindre la « neutralité carbone » d'ici 2030. Elles nous disent aussi  qu'elles utilisent de l'énergie verte et qu'elles plantent des arbres.

On aurait tendance à les croire, ou en tout cas on en a envie. On aurait envie de vivre dans un monde où ces promesses seraient tenues. Les marques et leurs agences de communication le savent bien, elles l'exploitent même.

En réalité, seules quelques marques sont en bon chemin pour atteindre leurs objectifs. Le fossé entre les promesses des entreprises et leurs véritables engagements est plus profond que jamais.

Mais partons du principe que ces sociétés veulent réellement tenir leur parole. Partons du principe qu'elles arriveront à atteindre leurs objectifs. Doit-on se sentir soulagé ?

Pas vraiment. Car la plupart de ces déclarations ne sont pas aussi ambitieuses qu'elles le paraissent et s'apparentent souvent à du greenwashing. Par exemple, on peut se dire « neutre en carbone » tout en causant des émissions toxiques et en les compensant avec des crédits carbone peu coûteux et inefficaces. De même, on peut dire qu'on plante des arbres tout en soutenant les monocultures nocives plutôt que de planter des forêts riches en biodiversité. En s'acquittant d'une petite somme, les entreprises (même celles qui produisent des énergies fossiles) peuvent se dire « vertes » et « neutres en carbone » sans changer leurs pratiques polluantes.

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Les arbres que nous avons plantés en 2020 absorberont 3,41 millions de tonnes de CO2.

Alors, comment faire pour éviter l'effondrement climatique en gardant les températures mondiales en dessous des 2°C supplémentaires ?

La réponse est simple : tant que les entreprises et les États n'auront pas réellement atteint la neutralité climatique, de notre côté, nous devrons faire plus qu'être simplement neutres. Réfléchissez-y : même si, par miracle, 50 % de toutes les entreprises atteignaient vraiment la neutralité climatique, on ne pourrait pas être véritablement neutres à l'échelle mondiale, puisque l'autre moitié des entreprises continuerait de polluer. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre que chaque entreprise fasse sa part. Nous manquons de temps.

Étant donné la sévérité de la crise, la « neutralité climatique » et le « développement durable » sont à présent des objectifs inadaptés. Ils ne nous sauveront pas. Lorsque les entreprises nous promettent qu'elles seront « neutres » d'ici 2040, nous ne devrions pas nous en satisfaire. Au contraire, nous devrions nous en inquiéter.

C'est cette idée qui nous a poussés à devenir une entreprise régénératrice plutôt que de viser la neutralité climatique. Ecosia ne fonctionne pas à 100 % d'énergie renouvelable, mais à 200 %. Nous produisons non seulement assez d'énergie solaire pour alimenter toutes nos recherches, mais nous en produisons même deux fois plus. Le bilan carbone d'Ecosia n'est pas neutre, mais négatif : grâce aux arbres que nous plantons et protégeons, nous absorbons bien plus de CO2 que nous en émettons.

Nous venons de publier notre rapport sur la régénération pour l'année 2020. Nous y examinons en profondeur ce que la régénération signifie. Dans ce rapport, qui a été audité par ClimatePartner, nous nous penchons sur combien de CO2 nous avons émis en 2020, combien nous en avons absorbé et combien d'émissions nous avons évité (spoiler : 10 000 fois plus). Nous y parlons aussi des centrales solaires que nous avons construites et de certains de nos investissements verts. Vous pouvez lire le rapport dans son intégralité ici.

En 2020, Ecosia a fonctionné à 335 % d'énergie renouvelable et a planté plus de 30 millions d'arbres. En moyenne, chaque recherche Ecosia absorbe 1 kg de CO2.

Nous espérons que notre rapport incitera d'autres organisations à réfléchir différemment. Les entreprises progressistes comme Ecosia ne devraient pas seulement arrêter de faire partie du problème. Elles doivent faire partie de la solution. Si d'autres entreprises deviennent régénératrices comme nous, si elles commencent à fonctionner avec plus de 100 % d'énergie renouvelable, alors nous n'aurons plus besoin d'attendre que tout le monde atteigne vraiment la neutralité climatique.

Changeons de modèle : la neutralité, c'est fini. Il faut penser en termes de régénération.

Publié dans Nature

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