Cet accord, obtenu vendredi 11 décembre à l'issue d'une nuit de négociations à Bruxelles, dépasse l'objectif précédent, qui était une baisse de 40% par rapport au niveau de 1990.
Un consensus décroché de haute lutte. Les Vingt-Sept ont conclu un accord pour réduire d'"au moins 55%" leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif précédent de 40%, ont annoncé plusieurs responsables européens, vendredi 11 décembre, à l'issue d'une nuit de négociations à Bruxelles.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté "une proposition ambitieuse pour un nouvel objectif climatique", s'est félicitée sur Twitter la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L'accord a été bloqué de longues heures par la Pologne, soucieuse d'obtenir des garanties sur les aides financières qu'elle obtiendrait en échange du verdissement de son économie.
Cet accord intervient alors que les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7% en 2020, liée aux mesures de confinement prises contre l'épidémie de Covid-19, selon le bilan annuel du Global Carbon Project (GCP) publié vendredi. Jamais une telle diminution n'avait été observée auparavant. Cette baisse ne suffira néanmoins pas à enrayer le réchauffement climatique.
Deux amis d'Estibeaux, dans les Landes, se lancent un défi : donner vie à une forêt comestible de sept hectares, pour y récolter des légumes de saisons, des fruits à coque, des plantes médicinales mais aussi du miel et des œufs. Un projet participatif qui débutera mi-janvier.
Imaginez une forêt immense où tout ce qui est autour de vous peut se manger. C'est le projet lancé dans à Estibeaux, par deux Landais. Yoann et Franck, deux amis de la commune, veulent créer l'une des plus grandes forêts comestibles d'Europe : 60.000 arbres et des plantes en tout genre, pour récolter des légumes de saison, des fruits à coque et des plantes médicinales. Une forêt qui prendra vie, dans plusieurs années, sur des vallons en jachère depuis maintenant sept ans.
La plus grande diversité possible, pour répondre localement aux besoins des habitants
Cette forêt devrait voir le jour dans cinq à sept ans, le temps que les arbres poussent. Riche de 60.000 arbres, elle s'étendra sur sept hectares à Estibeaux. L'idée de ces deux amis est de créer un écosystème complet, avec une biodiversité riche.
"Le projet mûrit dans ma tête depuis 8 ans, j'ai toujours eu envie de faire quelque chose de constructif, explique Yoann Lang. J'ai toujours fait des récoltes, et des saisons dans l'agriculture, c'est un métier que je connais bien. Il y a trois ans, j'ai rencontré Franck, jeune retraité de la gendarmerie, tout de suite très intéressé de participer au projet."
Le but de Yoann et Franck est de créer la plus grande diversité alimentaire possible au niveau local : "Ce sera progressif, tout ne va pas pousser en deux jours, explique Yoann. Nous allons commencer par du maraîchage, pour assurer la viabilité du projet, le temps que les arbres poussent. Nous mettrons ensuite des animaux sous les arbres."
Née sur un terrain très vallonné, la forêt sera plus ou moins dense. "Au niveau du maraîchage, les arbres seront forcément espacés pour profiter de la lumière. Mais au niveau des arbres fruitiers, il y aura trois arbres au mètre carré." Le deux amis veulent aussi redonner vie à un ruisseau, qui va traverser toute la propriété, pour être autonomes en eau.
Fruits et légumes de saison, plantes médicinales, miel et œufs
Des poules vivront au pied des arbres, un moyen de désherber naturellement et de récolter des œufs. Un bassin à spiruline sera aussi installé au cœur de la forêt, tout comme des plantes médicinales et aromatiques. "Ces plantes font de très bon couvre-sol pour éviter de désherber", explique Yoann.
Cette forêt pourra ensuite être visitée, et les produits seront mis en vente au village, dans des distributeurs automatiques. Pour financer le projet, Yoann et Frank ont fait un emprunt à la banque, mais ils lancent aussi un financement participatif sous forme de cagnotte en ligne.
Les premiers arbres ont déjà été plantés par les deux acolytes, mais il est possible de participer financièrement et de devenir "le parrain" d'un arbre, et de le planter dès début janvier. Les deux Landais espèrent à terme pouvoir créer de l'emploi grâce à cette forêt comestible.
Un appel aux dons pour rester dans le vert. 190.000 chênes, ormes, pins parasols et platanes constituent la voûte arborée qui couronne le canal du Midi sur ses 240 km de longueur, entre Toulouse et la Méditerranée. Les platanes sont les plus nombreux, mais aussi les plus fragilisés, à cause du chancre coloré. 26.000 d’entre eux ont déjà été abattus pour tenter d’endiguer la propagation de cette maladie due à un champignon microscopique, et plus de 16.000 sont en danger.
Cet hiver, Voies navigables de France (VNF) vise la replantation de 2.000 arbres le long de l’ouvrage du XVIIe siècle, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais pour cela, sa mission mécénat lance un appel à la générosité via Internet, à l’intention des entreprises comme des particuliers.
3.000 euros nécessaires par arbre
Chef de cette mission, Laurent Adnet constate que la crise sanitaire liée au Covid-19 et la période économique très incertaine qui en découle « entraînent un certain recul des dons », encore aggravé par l’impossibilité d’organiser des collectes en « présentiel ». Selon VNF, sa mission mécénat a récolté sept millions d’euros depuis sa création. 3.000 € par arbre sont nécessaires.
La générosité des donateurs, ainsi que les investissements publics, ont permis depuis près de 10 ans la replantation de 12.000 arbres, la rénovation de 32 km de berges et l’installation de quelque 900 nichoirs.
Un deuxième délit de «mise en danger de l'environnement» devrait aussi voir le jour.
Un «délit d'écocide» visant à prévenir et sanctionner les atteintes graves à l'environnement, dérivé d'une proposition de la Convention citoyenne pour le climat, va être créé, ont annoncé dimanche 22 novembre la ministre de la Transition écologique et le garde des Sceaux.
Dans une interview conjointe au JDD, Eric Dupont-Moretti et Barbara Pompili détaillent ce nouveau délit et non crime comme l'avaient souhaité les 150 citoyens de la Convention pour le climat. «A l'enthousiasme citoyen qui s'est exprimé doit succéder une traduction juridique dans le code pénal», justifie le garde des Sceaux, faisant valoir un problème de constitutionnalité à l'égard du mot «crime». «Nous allons créer un délit général de pollution. Les pénalités seront modulées en fonction de l'intentionnalité de l'auteur. Les peines encourues vont de trois ans d'emprisonnement à dix ans d'emprisonnement selon qu'on est en présence d'une infraction d'imprudence, d'une violation manifestement délibérée d'une obligation et la plus lourde, d'une infraction intentionnelle», rapporte Eric Dupont-Moretti.
Les amendes, qui se veulent dissuasives, iront de 375.000 à 4.5 millions d'euros. «Autrefois vous polluiez, vous gagniez, demain vous polluerez, vous paierez jusqu'à dix fois le bénéfice que vous auriez fait si vous aviez jeté vos déchets dans le fleuve», assure le garde des Sceaux.
«Mise en danger»
Un deuxième délit de «mise en danger de l'environnement» devrait aussi voir le jour. Contrairement au premier, les sanctions pourront s'appliquer y compris quand la pollution n'a pas encore eu lieu, a précisé à l'AFP le ministère de la Transition écologique. «Le texte vise à pénaliser la mise en danger délibérée de l'environnement par des violations délibérées d'une obligation», souligne Eric Dupond-Moretti dans le JDD. La peine encourue est d'un an de prison et 100.000 euros d'amende.
«C'est en fait la traduction, en des termes juridiques précis, de ce que demandaient les promoteurs historiques de la reconnaissance de l'écocide», assure Barbara Pompili.
La Convention citoyenne pour le climat a été constituée en octobre 2019 sur demande du premier ministre d'alors, Edouard Philippe. Elle a regroupé 150 citoyens tirés au sort dans le but de proposer des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle en a proposé 149 à Emmanuel Macron, qui s'est engagé à en reprendre 146.
Le rapport sur l'état de l'environnement et du développement en Méditerranée (RED 2020), présenté mercredi, s'inquiète des dommages "mettant en danger la santé et les moyens de subsistance" des personnes vivant dans le bassin méditerranéen.
"L'avenir de la Méditerranée est à un point de bascule." Le constat de François Guerquin, directeur de Plan Bleu, lors de la présentation, mercredi 18 novembre, du Rapport sur l'état de l'environnement et du développement en Méditerranée (RED 2020) est sans appel. Le bassin méditerranéen est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique et risque des dommages "mettant en danger la santé et les moyens de subsistance" des populations.
France 3 vous résume ce qu'il faut retenir de cette étude réalisée au sein du programme de l'ONU pour l'environnement et du Plan d'action pour la Méditerranée.
• 15% des décès attribuables à des causes environnementales évitables
Ce rapport était attendu par de nombreux experts car il concerne 21 pays riverains de la Méditerranée. Et ses conclusions font froid dans le dos. "L'exploitation des ressources et des organismes, la pollution et le changement climatique devraient exacerber les fragilités préexistantes (...), mettant en danger la santé et les moyens de subsistance", selon le rapport, dont la précédente version remonte à 2009. Ainsi, 15% des décès dans le bassin méditerranéen seraient déjà attribuables à des causes environnementales évitables, selon les données compilées.
• Une zone qui se réchauffe "20% plus vite que la moyenne mondiale"
La zone méditerranéenne est particulièrement exposée au changement climatique. Elle se réchauffe ainsi "20% plus rapidement que la moyenne mondiale", que ce soit la température ambiante ou celle de l'eau. Ces modifications ont des conséquences directes dramatiques pour la région En terme de précipitations, les projections annoncent de jusqu'à 30% de baisse d'ici à 2080. Les saisons d'incendies vont s'allonger et la prolifération d'espèces invasives menace la biodiversité et la pêche.
• Une augmentation du niveau de la mer de 0,5 à 2,5 m
L'un des points saillant de cette vaste étude est l'augmentation importante du niveau de la mer. Il pourrait atteindre de 0,5 à 2,5 mètres d'ici à la fin du siècle. Ce dernier phénomène menace les habitants des zones côtières, soit un tiers des quelques 510 millions d'habitants des pays du bassin méditerranéen. En outre, "la grande majorité des sites du patrimoine culturel sont côtiers et à basse altitude", souligne François Guerquin, alors que la région est la première destination touristique mondiale. Ce qui accentue par ailleurs d'autres pressions environnementales, comme l'urbanisation côtière, mais représente en moyenne 11% du PIB.
• Des efforts insuffisants pour inverser la tendance
Et les tendances ne poussent pas à l'optimisme. "Malgré les efforts, les pays de la Méditerranée ne sont pas sur la bonne voie et les trajectoires actuelles doivent absolument être modifiées", a, de son côté relevé, Gaetano Leone, coordonnateur du PAM. "Les transitions vers des trajectoires durables nécessitent de modifier en profondeur les comportements à tous les niveaux et dans tous les domaines, les principaux moteurs des pressions et dégradations croissantes étant nos modèles de production et de consommation", conclut le rapport, en appelant notamment à "intégrer les sphères environnementale, économique et sociale" dans cette transition.