Mercredi 22 août, l'humanité a déjà épuisé son crédit annuel de ressources naturelles

Publié le par Gerome

Mauvaise nouvelle pour la planète. Cette année, il n'aura fallu que 234 jours à l'humanité pour consommer toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. Nous avons atteint, mercredi 22 août, le "Global Overshoot Day", le "jour du dépassement". En d'autres termes, nous vivrons à crédit jusqu'à la fin de l'année.

"L'heure du bilan a sonné", estime l'organisation non gouvernementale Global Footprint Network (GFN), qui calcule chaque année cette empreinte écologique. Le processus d'épuisement des ressources naturelles s'accélère : le "jour du dépassement" intervient cette année trente-six jours plus tôt qu'en 2011. En 2005, la limite fut atteinte un 20 octobre ; en 2000, c'était un 1er novembre.


Depuis 2003, les experts de GFN évaluent la quantité de ressources à travers le monde et la manière dont elles sont gérées. Avec pour unité de mesure l'hectare global (hag), la méthode consiste à comparer cette "biocapacité" à la consommation réelle de chaque pays.

 

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 UNE SEULE PLANÈTE NE SUFFIT PLUS


Cette année, leur système de calcul a été affiné et a permis de publier de nouveaux chiffres, plus précis, pour les cinquante dernières années. Le résultat ? "Un déficit écologique qui se creuse de manière exponentielle depuis cinquante ans", constate Mathis Wackernagel, fondateur de GFN.

Une seule planète ne suffit plus pour subvenir à nos besoins et absorber nos déchets. Désormais les besoins de l'humanité dépassent de 50 % les ressources disponibles, lesquelles ont quasiment diminué de moitié depuis 1961.

 

 

Rappelant que les risques de pollution (chimique, radioactive, etc.) ne sont pas comptabilisés dans cette étude, le président de GFN prévient : "La dégradation des milieux naturels se traduit inévitablement par une baisse des surfaces productives et notre dette, qui s'alourdit, condamne aux dépens les générations futures."


En 2008 (les données pour les années suivantes ne sont pas encore traitées), l'empreinte écologique de l'humanité s'élevait à 2,7 hag par habitant pour une capacité limite de 1,8 hag/hab. Principaux responsables du déficit, les rejets de dioxyde de carbone constituent 55 % de l'empreinte écologique mondiale. Le reste revient à l'exploitation des milieux naturels.


PRESSION DISPROPORTIONNÉE


La pression des pays riches est disproportionnée. En tête du classement, le Qatar a fini par dépasser le Koweït et les Emirats arabes unis, avec une consommation de 11,68 hag/hab. Il faudrait cinq planètes uniquement pour absorber la production qatarie de C02.

Au total, sur les 149 pays observés, 60 sont responsables de la dette. En 23e position, figure la France, dont la biocapacité a reculé de 20 % entre 2005 et 2008. Désormais, ses besoins dépassent de 70 % les ressources disponibles. C'est bien au-delà de la moyenne mondiale. Le déficit s'est creusé très vite : le score hexagonal s'élevait à 44 % en 1995, à 54 % en 2005.


Excédentaire, la Chine se place au 73e rang du classement. Le géant asiatique est le premier émetteur mondial de gaz carbonique par tonne métrique, mais son empreinte écologique est relativisée une fois rapportée au nombre d'habitants.

Le rapport de 2012 sur l'état de la planète, mené conjointement avec l'ONG WWF, complète ces résultats. Entre 1970 et 2008, la biodiversité a chuté de 30 % à l'échelle du globe, et les chercheurs estiment qu'au moins 0,01 % des espèces vivantes disparaissent chaque année. Le chiffre correspond aux dernières estimations de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). "Il existerait sur Terre entre 15 et 20 millions d'espèces animales et végétales. Parmi elles, 19 817 sont en train de disparaître", témoigne Florian Kirchner, chargé de programme sur l'extinction des espèces.


Pour M. Wackernagel, ni l'austérité ni la croissance n'éviteront la faillite du système, le défaut de régénération de la Terre sera le facteur limitant de notre économie. "Car la tendance finira par se renverser, que ce soit à dessein ou par désastre."

 

 


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Une alternative 'verte' pour disperser les marées noires

Publié le par Gerome

La prochaine marée noire sera peut-être dissoute à l'aide d'un ingrédient contenu dans... le chocolat. Une équipe de chercheurs a mis au point un dispersant écologique capable de remplacer les produits chimiques déversés dans la mer pour désagréger les nappes de pétrole.

 

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Présenté lors d'une convention de l'American Chemical Society, à Philadelphie, cette semaine, le procédé mis au point par des scientifiques de l'université du Sud-Mississippi utilise un polymère à base de cellulose. "Tous les ingrédients de notre dispersant sont utilisés dans des produits alimentaires, comme le beurre de cacahuètes, le chocolat ou la crème fouettée", assure l'un de ses inventeurs, la chimiste Lisa Kemp.

 

Depuis la marée noire qui a suivi l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon au large de la Louisiane, en avril 2010, l'équipe de Mme Kemp cherchait à mettre au point une alternative aux dispersants chimiques, accusés d'être parfois plus toxiques pour l'écosystème et les animaux marins que le pétrole lui-même. Des millions de litres de ces dispersants avaient été déversés dans le golfe du Mexique en 2010 pour éviter que le pétrole n'atteigne les côtes.

 

 

Le dispersant présenté par la chercheuse s'inspire des techniques utilisées dans la lessive. "Non seulement notre produit dissout le brut, mais il empêche le dépôt de pétrole sur les oiseaux et les autres objets", de la même manière que les détergents empêchent la graisse de se redéposer sur les vêtements dans les machines à laver, explique Mme Kemp dans le magazine scientifique Science.

 

Le produit serait capable d'envelopper les gouttes de pétrole dissous, évitant qu'elles ne se collent aux plumes des pélicans ou des cormorans. "Les oiseaux peuvent se poser dans les nappes de pétrole, plonger à travers, s'envoler et battre des ailes, le pétrole s'en détachera", assure la scientifique.

Dernier avantage selon Mme Kemp, le dispersant, dérivé de la production alimentaire, pourrait être facilement produit en grandes quantités et à moindre coût. Pas sûr toutefois que son étude tienne compte de la récente flambée des denrées agricoles.

 

 


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D'importantes quantités d'eau douce découvertes en Namibie

Publié le par Gerome

L’Afrique repose sur d’importantes réserves souterraines d’eau douce. La découverte d’une nouvelle nappe aquifère en Namibie peut en témoigner. Son volume permettrait d’alimenter les populations locales en eau potable durant plusieurs siècles. Par ailleurs, les effets d’éventuelles sécheresses pourraient être limités durant les quinze prochaines années.

 

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De nombreux pays africains souffrent régulièrement d’un manque d’eau particulièrement dommageable pour la santé des populations et l'agriculture. Près de 330 millions d’habitants n’auraient toujours pas d’accès à l'eau potable. Pourtant, l’Afrique reposerait, selon Alan Mac Donald du British Geological Survey, sur d’importantes réserves d'eau souterraines. Leur volume total vient d'être estimé à 660.000 km3, soit 100 fois plus que celui des précipitations annuelles ou 23 fois plus que celui des eaux de surface stockées au sein des lacs (informations publiées dans la revue Environmental Research Letters ; ERL).



Une nouvelle découverte présentée en juillet dernier par Martin Quinger, du German federal institute for geoscience and natural resources (BGR), arrive à point nommé pour confirmer, s’il le fallait encore, les conclusions de l’étude d’Alan Mac Donald. Il s’agit d’une nappe aquifère théoriquement capable d’alimenter près de 40 % de la population namibienne (environ 800.000 habitants) durant 4 siècles (au taux de consommation actuel). Jusqu’à présent, ces personnes vivant dans le nord du pays, une région sèche, devaient s'hydrater grâce à de l'eau saumâtre apportée par un canal vieux de 40 ans.
Ohangwena II, un réservoir tampon contre le réchauffement.



Ohangwena II, la nouvelle nappe trouvée en 2006 et étudiée depuis, se situerait à 300 m de profondeur. Rien qu'en Namibie (elle empiète également sous l’Angola), elle s'étendrait sur 70 km en longueur et 40 km en largeur. Le volume de liquide contenu dans ses roches serait d’environ 5 milliards de m3. Malgré ses 10.000 ans, l’eau serait tout à fait potable, notamment car aucune pollution ne l’a détériorée durant sa percolation à l’époque.



Cette nappe présente un avantage considérable par rapport à ses homologues du Sahara : elle peut se recharger ! Une exploitation durable est donc envisageable. Une seule condition s’imposerait alors : ne pas consommer plus de 30 % de son volume, pour ne pas extraire plus que ce qui rentre. Le pompage sera simple et peu coûteux puisque l’eau est naturellement mise sous pression. Néanmoins, la localisation des installations d'extraction doit être choisie avec une grande précision car Ohangwena II repose sous une seconde nappe d’eau… salée. Les forages sauvages ou positionnés aléatoirement sont à proscrire, ils pourraient créer des connexions entre les deux réservoirs, au risque de contaminer l’eau douce.



L’agriculture est relativement limitée au nord de la Namibie, région parcourue par seulement deux cours d’eau. La découverte de cette nouvelle source d’eau pourrait donc révolutionner la production agricole locale en l’autorisant à s’étendre sur de plus grandes surfaces grâce à l'installation de dispositifs d’irrigation. Un réservoir qui pourrait également constituer un allié dans la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique. Selon les estimations, l’eau contenue dans Ohangwena II permettrait en effet de résister à 15 années de sécheresse… de quoi autoriser la population à entrevoir l’avenir sous un meilleur jour.

 

 


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Réchauffement climatique : quand le doute devient (quasi-)certitude

Publié le par Gerome

Des experts américains et britanniques viennent d’attribuer des exemples récents de phénomènes climatiques extrêmes à la hausse du thermomètre mondial.

 

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Ainsi le réchauffement climatique, en grande partie d’origine anthropique aux yeux de la quasi-totalité de la communauté scientifique – telle est aussi la thèse du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), dont le prochain rapport général d’évaluation, particulièrement attendu, devrait être publié courant 2014 – favoriserait-il, sinon l’augmentation de leur fréquence, en tout cas leur intensité inhabituelle. De là à lui imputer le tsunami qui a dévasté une partie des côtes japonaises en mars 2011, il y a un pas que les spécialistes du Met Office (Grande-Bretagne) et de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) (Etats-Unis) n’ont pas franchi. Et pour cause : ils n’ont pas travaillé sur cette tragédie.


L’étude qu’ils viennent de rédiger n’en devrait pas moins faire date dans l’histoire compliquée de la climatologie. Et accessoirement amener les « climatosceptiques », si prompts à s’enhardir contre le GIEC et d’une façon générale contre tous ceux aux yeux desquels le changement climatique est d’abord la résultante des activités humaines, à faire profil bas.

 

Analysant entre autres les températures outre-Manche en novembre dernier, les deuxièmes plus chaudes à cette époque de l’année en Grande-Bretagne depuis l’apparition des relevés, en 1659, les scientifiques ont en effet conclu à une probabilité de bis repetita soixante fois plus élevée à cause du réchauffement qu’en raison des variations naturelles dans les systèmes météorologiques de la planète. De même, la sécheresse extrême qui a frappé le Texas (Etats-Unis) l’an passé et a provoqué des dommages colossaux sur les récoltes aurait eu vingt fois plus de chances de se produire du fait des mutations climatiques d’origine anthropique.


 

Des différentiels élevés qui donnent évidemment à penser que les vagues de chaleur et autres inondations deviendront monnaie courante au fil des années. A terme, l’étude précitée pourrait aussi, on l’espère, amener la communauté internationale à enfin prendre le problème du changement climatique à bras-le-corps, comprenez à adopter des mesures fortes et contraignantes pour contenir l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Durcir le ton serait en tout cas dans son intérêt étant donné le coût financier des phénomènes climatiques extrêmes, encore moins acceptable en période de crise économique…


« Nous sommes beaucoup plus confiants quant à l’attribution des effets météorologiques (…) au changement climatique », a commenté Peter Stott, membre du Met Office, cité par nos confrères du Guardian. Les phénomènes météorologiques extrêmes ne seraient cependant pas tous le fait de la hausse du thermomètre mondial, affirment les chercheurs, qui se sont également penchés sur le cas de l’hiver 2010-2011 en Grande-Bretagne, marqué par des températures extrêmement basses qui s’expliqueraient par des variations dans les systèmes océaniques et dans la circulation de l’air.


Des températures très inférieures aux moyennes saisonnières peuvent donc aussi résulter d’une conjonction d’éléments naturels, ce même si les hivers rigoureux tendent à devenir de plus en plus fréquents. Quant aux inondations qui ont touché la Thaïlande l’an passé et qui ont elles aussi fait l’objet d’un « focus », elles s’expliqueraient en priorité par des changements dans la gestion des systèmes fluviaux locaux.

Qu’à cela ne tienne : les experts du Met Office et de la NOAA pourraient en avoir ébranlé plus d’un. Ils ont surtout donné aux décideurs une excellente raison d’agir vite et bien.

 

 

 


 

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Tokyo, championne du tri sélectif

Publié le par Gerome

A Tokyo au Japon, le tri sélectif est total : tout est trié du début à la fin. Cette corvée est toutefois utile et l’environnement et la propreté s’en ressentent.

 

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Tokyo est une des capitales les plus peuplée du monde. En 2000, la ville produisait ainsi 5,5 millions de tonnes d'ordures ménagères par an. A cette époque, 930.000 d’entre elles étaient recyclées, soit 17% seulement. Mais la ville a depuis largement repris les choses en main. En effet, en 2010, Tokyo ne produisait déjà plus qu'environ 4,34 millions de tonnes, dont 1,11 million étaient recyclées, soit 25,6%. Parallèlement, à la même période, Paris recyclait 6% de ses ordures ménagères et New-York 15%. Seule Londres faisait pratiquement jeu égal avec 25%.


"Au cœur de notre action, il y a ce qu'on appelle les trois "R": réduire, réutiliser, recycler. Pour réduire la quantité de déchets, il faut donc trier soigneusement ce qui peut être recyclé ou réutilisé du reste", explique Toru Kaneko, le "Monsieur Recyclage" de la municipalité de Tokyo cité par l'AFP. Une idée séduisante qui demande toutefois une certaine dévotion. Concrètement, tout trier est un véritable casse-tête chinois. Un blogueur étranger témoigne : "Pour ce qui est du ramassage des ordures, c'est une catastrophe et très honnêtement je n'y comprends rien, les Japonais trient tellement que je ne sais jamais ce qu'il faut sortir et quel jour". Heureusement, il existe le guide du "parfait petit jeteur d'ordure". Ce livret explique par le menu et avec force détails où jeter, comment jeter et quel jour jeter.


Pour commencer, il faut méticuleusement séparer les déchets combustibles des non-combustibles. Les combustibles (par exemple les papiers et les déchets organiques, essentiellement alimentaires) sont à jeter le jour hebdomadaire de collecte. Mieux vaut donc ne pas le rater en été ! Si on se réfère au fameux petit guide, l’huile de cuisson doit être absorbée dans du papier ou des chiffons, ou "solidifiée avec un agent coagulant". Les non-combustibles (cuir, verre cassé, céramique, flacons spray, plastiques alimentaires et plastiques chimiques tels que les flacons de produit vaisselle ou détergents, par exemple) sont eux carrément sous-triés. En effet, tous les plastiques ne sont pas regroupés !


Attentions aux remontrances si on se trompe


Viennent ensuite les déchets recyclables tels que les objets métalliques (boîtes de conserve, canettes, bouchons), les cartons d'emballage (qu'il faut plier et ficeler), les journaux (eux aussi à ficeler), les prospectus de publicité (dont on retrouve plein les boîtes aux lettres), les bouteilles en verre (qu'il faut rincer, sans oublier de retirer les étiquettes)... Surtout, l’erreur n’est pas permise. Si vous vient la mauvaise idée de mettre un flacon plastique dans un sac inapproprié attendez- vous à ce que votre sac ne soit pas ramassé (les sacs sont transparents). Vous aurez peut-être même droit à un avis rouge apposé par l'éboueur-contrôleur (de quoi être sûr de vous faire remarquer par vos voisins). Dans les "cas graves" vous pouvez même recevoir la visite d'un agent municipal !


Depuis tout petit maintenant, les Japonais sont sensibilisés à ce tri sélectif. "On organise par exemple des visites d'écoliers dans les centres de traitement des ordures pour sensibiliser les enfants", explique Toru Kaneko. Les Tokyoïtes peuvent même télécharger la vidéo d'une chanson qui vante le tri sélectif intitulée "mottaïnaï", littéralement : ne pas gaspiller. La municipalité compte aussi sur le sens civique des habitants, et sur la pression sociale qui s’exerce sur les quelques récalcitrants, les "non-sélectifs" qui font de la résistance.

 


Aussi, le résultat est probant. Malgré sa taille, Tokyo est une ville incroyablement propre... à tel point qu’on se croirait en Suisse. Reste à protéger les sacs poubelles des dizaines de milliers de corbeaux qui passent leur temps à éventrer les sacs sur les trottoirs pour festoyer.

 

 

 


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