Les chiffres parlent d'eux-mêmes. D'après WWF, près de 27.000 arbres sont abattus chaque jour pour en fabriquer, et près de 178 litres d'eau sont nécessaires pour composer un seul de ces rouleaux. Un chiffre ahurissant, quand on sait qu'un Européen en utilise environ 120 par an.
Ce n'est pas tout. Les composés chlorés et autres substances chimiques qui permettent, entre autres, de leur donner une belle couleur blanche attrayante, sont dangereux pour la planète mais aussi pour la santé. Une fois utilisés, les rouleaux et emballages jetés à la poubelle participent également à polluer le globe. Que faire dès lors pour sortir de cette consommation préjudiciable ?
Le retour du jet d'eau
La solution la plus radicale, mais également l'une des plus efficaces, est tout simplement l'utilisation d'eau pour se nettoyer après être passé au petit coin. À regarder de plus près, c'est en fait le moyen déjà utilisé par près de 70% des habitants de la planète, principalement dans les pays asiatiques et musulmans.
Autre option, l'utilisation de rouleaux issus de papiers recyclés ou des tissus lavables et réutilisables qui, forcément, ont un impact environnemental moindre. Une dernière possibilité existe enfin, le papier toilette fabriqué à partir de bambou. Cette dernière option a le vent en poupe, notamment aux États-Unis, rapporte le média Fast Company, qui publie les résultats d'un rapport du Natural Ressources Defense Council (NRDC), descendant en flèche de nombreuses marques américaines de papier toilette néfaste pour la planète. Parmi les bons élèves, Cloud Paper, une startup qui fabrique ce produit du quotidien à partir de bambou, a enregistré une augmentation de 800% de souscriptions en 2020.
Selon les conclusions d'un rapport du GIEC, repris par l'ONU, si les engagements des états signataires de l'Accord de Paris se poursuivent à ce rythme, le monde va vers un réchauffement de +2,7%. Une catastrophe.
Des conséquences catastrophiques. Voilà les conclusions une nouvelle fois alarmantes du GIEC reprises dans un document publié par l'ONU vendredi, à six semaines de la COP26. Evaluant les engagements nationaux de 191 pays signataires de l'Accord de Paris, le rapport onusien "montre que le monde est sur un chemin catastrophique vers +2,7°C de réchauffement" d'ici la fin du siècle, selon les mots du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Le cap avait pourtant été fixé à 1,5°C lors de l'Accord de Paris...
Fonte du pergélisol, changement de biome et altération de la biodiversité, davantage de personnes touchées par les inondations, montée des eaux... Quelles conséquences concrètes sur la planète et nos vies quotidiennes cette hausse peut-elle engendrer ?
Un réchauffement inarrêtable
Avec plus de 2 degrés supplémentaires, l'écosystème de la planète serait (encore plus) bouleversé. Il est estimé, selon le GIEC, que 35 à 47% de la surface du pergélisol - une couche de sol gelé en permanence - pourrait fondre. Cette conséquence aurait des retombées dramatiques. "La principale conséquence de la fonte du pergélisol, c'est le dégagement d'importantes quantités de méthane, qui a un potentiel de réchauffement 30 à 40 fois plus fort que le CO2,explique à L'Express le chercheur belge François Gemenne, membre du GIEC et originaire de Liège. Cela pourrait mener à l'enclenchement d'un cercle vicieux du réchauffement climatique".
Le pergélisol arctique renfermerait 1500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, ce qui correspond à deux fois ce que contient l'atmosphère de notre planète. Plusieurs études du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) indiquent qu'il pourrait perdre jusqu'à 70 % de sa surface d'ici à 2100, une véritable catastrophe écologique pour le système climatique dont les répercussions sont encore trop mal connues. I
l renferme par ailleurs des virus et des bactéries qui pourraient être libérées. "Certaines sont connues et d'autres non. Mais il y a potentiellement le risque de libérer un virus ou une bactérie responsable d'une maladie mortelle qui peut toucher toute la population mondiale", alerte François Gemenne. "Certaines bactéries sont à la fois extrêmement résistantes et pathogènes, tant pour les hommes que pour les animaux. C'est le cas de Bacillus anthracis, la bactérie responsable de la maladie du charbon, qui sous forme de spores résiste très bien à des conditions difficiles de températures et d'humidité", détaille à Futura Sciences Jean-Claude Manuguerra, virologue et directeur de recherche à l'Institut Pasteur.
Bouleversement de la végétation, de la biodiversité et des conditions climatiques
Avec un réchauffement à 2,7 degrés, les experts du GIEC estiment par ailleurs que 13% des régions pourraient changer de biome. Il s'agit d'un "ensemble d'écosystèmes caractéristique d'une aire biogéographique et nommé à partir de la végétation et des espèces animales qui y prédominent", selon la définition de l'encyclopédie britannique.
"Concrètement, la végétation et les conditions climatiques vont changer, des forêts tropicales vont devenir des zones sèches, par exemple, et des régions vont devenir inhabitables, soit parce qu'il y fera trop chaud, soit parque l'agriculture y est impossible, ou à cause de submersions intempestives", prédit François Gemenne. Selon lui, les premières régions touchées se concentrent aux deltas du Mékong, du Nil, du Mississippi, ou encore de l'Amazone. Les côtes basses en Asie du Sud et du Sud Est, ainsi que les petits Etats insulaires du Pacifique Sud sont également menacés.
Des changements radicaux qui vont avoir nécessairement des conséquences néfastes sur la biodiversité, "certaines espèces vont migrer, d'autres vont disparaître et d'autres vont apparaître", poursuit le chercheur. Selon les projections du GIEC, "sur les 105 000 espèces étudiées, 9 6% des insectes, 8% des plantes et 4% des vertébrés devraient perdre plus de la moitié de l'aire de leur niche climatique en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C, en comparaison de 18% des insectes,16% des plantes et 8% des vertébrés en cas de réchauffement planétaire de 2°C".
Vers la disparition de certains coquillages, dont les huîtres et les moules
Si les Etats continuent dans cette direction, les conséquences de ce réchauffement vont également mettre un coup de massue aux coraux. Ainsi, dans cette hypothèse, 100% des coraux pourraient blanchir à cause d'"une acidification des océans". Avec le réchauffement, le PH des océans serait changé. "Et, outre les coraux, une série de coquillages ne vont pas y résister à cette altération, comme les moules et les huîtres", prévient encore François Gemenne. Les pays à l'économie touristique misant beaucoup sur la beauté de leurs fonds marins pourraient ainsi en pâtir économiquement.
"Le degré d'acidification des océans dû à l'augmentation de la concentration de CO2 va amplifier les effets néfastes du réchauffement, notamment sur la croissance, le développement, la calcification, la survie et, par conséquent, l'abondance d'un grand nombre d'espèces allant par exemple des algues aux poissons", note encore le rapport du GIEC. Ainsi, les stocks de poissons vont gravement s'amenuiser et le rendement des cultures de riz, de maïs et de soja diminueront également progressivement.
Si l'océan se réchauffe, sa capacité à absorber le CO2 sera également affectée, et deviendra lui aussi, comme le pergélisol, un maillon important dans la chaîne du réchauffement. "Le climat c'est un système, quand une partie est affectée, il y a une sorte d'effet domino", illustre le chercheur.
Des inondations et des canicules plus violentes et plus fréquentes
Les effets du climat sur la météo de tous les jours sont désormais admis. Les récentes inondations en Belgique et en Allemagne, faisant plus de 200 morts, étaient bien la conséquence du réchauffement climatique, selon la conclusion d'une étude du World Weather Attribution (WWA), qui regroupe des experts de divers instituts de recherche dans le monde. De même pour les températures records atteintes au Canada au mois de juillet.
Ces épisodes extrêmes, qui à chaque fois coûtent la vie à de nombreuses personnes, vont encore s'intensifier et se multiplier.
Partout dans le monde, les abeilles se meurent. Mais que savons-nous vraiment d'elles ? Le documentaire Être avec les abeilles, qui sort en salles le 1er septembre, est un excellent moyen de le vérifier.
Attention, ne vous y trompez pas, Être avec les abeilles ne cherche pas à culpabiliser. Juste à recréer le début de ce lien précieux entre la nature et les Hommes. Un lien qui s'est peu à peu rompu au fil des siècles. Et qu'il est encore possible de renouer. Pour éviter le désastre. Car des pistes existent. La recherche détient aujourd'hui beaucoup de données utiles en la matière.
« Quand je suis devenu apiculteur, je pensais bien faire. Je pensais que ce que je faisais était normal. Puis un jour, je me suis mis à observer ce que faisaient les abeilles sauvages. J'ai compris que je me trompais. Tout simplement », raconte encore un homme dans le film, bouleversé. Et s'il était là, l'enseignement des abeilles ? Comme ce précepte indien qui recommande d'apprendre à considérer l'effet que chacune de nos actions aura sur les sept générations à venir...
Pour savoir où voir Être avec les abeilles ou même pour organiser une projection, c'est ici.
Le système économique actuel, basé sur l’indice du Produit intérieur brut (PIB) n’est plus compatible avec l’urgence climatique, assure l’Easac, le conseil européen des sciences. Voici les recommandations que ces scientifiques adressent à nos dirigeants.
L’une d’elles paraît révolutionnaire pour un conseil scientifique. Le système économique basé sur le PIB, dans lequel les intérêts liés aux combustibles fossiles, à l’alimentation et à l’agriculture font augmenter les niveaux de CO2, la déforestation, le défrichement et la surpêche, n’est plus adapté, signe le professeur Michael Norton, directeur du programme environnemental de l’Easac. Car les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère doivent être réduits dans un délai aussi court que possible.
Un chimiste reconnu
Ce chimiste britannique a conseillé plusieurs ministères sur le dossier des pluies acides et le changement climatique, dès le début des années 1980. La fermeté de son message n’a pas surpris le Français Olivier Pironneau, chargé des relations internationales à l’Académie françaises des sciences et vice-président de l’Easac. Ce conseil scientifique est né pour que les connaissances pèsent dans les décisions politiques de l’UE. Il a toujours été en avance, notamment sur notre Académie française.
Une biomasse forestière nuisible
Les scientifiques de l’UE réitèrent aussi leur appel à réduire la biomasse forestière dans la production d’énergie, tout aussi nuisible que le charbon si l’on tient compte du bois englouti. L’Easac demande même à la Commission de rattraper par les bretelles certains des pays européens qui se félicitent de leur transition, basée sur de mauvais calculs : Danemark, Estonie, Finlande, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni…