0,16% du PIB mondial suffiraient à réduire de moitié le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, il faudrait moins de quatre ans pour améliorer significativement l'accès à l'eau potable dans le monde, moyennant quelques investissements...
0,16% du PIB mondial, soit 198 milliards de dollars (environ 137 milliards d’euros): selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Unep), cette somme suffirait à réduire de moitié en moins de quatre ans le nombre de personnes privées d’un accès à l’eau potable et à un réseau d’assainissement élémentaire dans le monde. Dans un rapport publié à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau, l’Unep souligne également que l’eau doit être utilisée de manière plus efficace, faute de quoi la demande pourrait être de 40% supérieure à l’offre en 2030.
Selon l’Unep, «1,6 milliard de personnes vivent dans des zones déjà en proie à une pénurie d'eau et on pourrait rapidement arriver à deux milliards si rien ne change». Pour enrayer cette pénurie, il suffirait d’investir 0,16% du PIB mondial dans les systèmes d’approvisionnement, de préserver les ressources et d’améliorer le retraitement et la réutilisation des eaux, explique l’Unep. Citée en exemple, la Corée du Sud va ainsi investir 17,3 milliards de dollars dans un projet de restauration de ses quatre grands fleuves. Les écosystèmes des bassins fluviaux vont être restaurés afin d’améliorer la qualité de l’eau, un moyen de réduire les coûts de traitement et d’enrayer les maladies liées à l’eau.
L’irrigation des cultures représente plus de 70% de l’eau utilisée dans le monde. Nécessaire pour nourrir 9 milliards d’humains à l’horizon 2050, l’agriculture risque toutefois d’entrer en concurrence avec l’industrie dans les pays émergents: en Chine, l’Unep estime que plus de la moitié de l’augmentation de la demande en eau devrait être due au secteur industriel dans les 25 prochaines années. Pour éviter que des sources d’eau ne soient taries ou polluées par leur utilisation agricole et industrielle, des investissements dans les infrastructures, des réformes de la politique de l’eau et le développement de nouvelles technologies sont indispensables selon l’étude de l’Unep.
Mais cela ne suffira pas: l’Unep estime que le déficit en eau ne pourra être comblé qu’en améliorant sa productivité, c’est-à-dire en utilisant moins d’eau pour produire autant. Par exemple, les cultures agricoles devraient être mieux adaptées aux conditions climatiques pour réduire les besoins en irrigation et les techniques d’arrosage pourraient être revues pour se rapprocher d’un goutte-à-goutte ciblant les besoins précis des plantes. Enfin, l’Unep préconise une augmentation de l’offre en eau via la construction de nouveaux barrages et d’usines de dessalement d’eau de mer.