Le paquebot écolo

Publié le par Gerome

Le projet de paquebot à voile dévoilé lundi par STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) à Saint-Nazaire illustre la volonté des industriels et armateurs spécialistes de la croisière d'évoluer vers des paquebots "éco-compatibles".

Baptisé "Eoseas", le paquebot écologique de 305 mètres imaginé par STX comporte cinq coques (une coque centrale et quatre flotteurs) et doit permettre d'économiser 50% de carburant, selon ses concepteurs qui assurent sa réalisation possible d'ici trois ans.

Grâce à 12.440 m2 de voiles sur cinq mâts, avec des vents soutenus, il peut "avancer uniquement sous voile", explique Erick Pélerin, responsable du programme à l'origine d'Eoseas.

Par vent faible, les voiles peuvent en moyenne apporter "10% de l'apport énergétique" nécessaire au déplacement du paquebot.


"C'est le navire du futur", souligne Fabrice Théobalt, délégué général de la Chambre syndicale des constructeurs de navires (CSCN). Car l'évolution vers le navire éco-compatible, "c'est une tendance lourde", affirme ce spécialiste.

"Des projets comme celui-là on a en a besoin , on les regarde avec intérêt", affirme pour sa part Ermino Eschena, directeur général France de l'armateur italien MSC qui remplit à lui seul la quasi-totalité du carnet de commande de STX Saint-Nazaire.

Le retour des voiles sur les navires de grande taille a déjà eu lieu dans les années 1990 aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) avec notamment le Club Med 2, un cinq-mâts goélettes de 184 m capable de transporter près de 400 passagers. Mais, depuis, de nouveaux pas ont été franchis en matière de préservation de l'environnement.

 


Aujourd'hui, affirme M. Eschena, "ramené au nombre de passagers, le Club Med 2 pollue plus que le MSC Fantasia", un paquebot de 333 mètres (3.959 passagers) livré en décembre 2008 par STX, qui n'a pas de voile, mais bénéficie par exemple d'une peinture non toxique qui réduit le frottement et d'un système de recyclage des eaux usées répondant aux normes les plus strictes.

L'Eoseas, capable d'embarquer 3.400 passagers, est lui une compilation réaliste des technologies actuelles.

Pour fournir le navire en électricité, il comporte une centrale trigénération au gaz naturel liquéfié (GNL), complétée par près de 1.000 m2 de panneaux solaires et la récupération énergétique des déchets organiques générés à bord.

La navire gagne aussi "17% de frottement, donc autant de carburant", grâce à une hydrodynamique repensée couplée à un système d'injection d'air sous la coque, note Xavier Leclercq, directeur technique chez STX.


Si le surcoût d'un tel paquebot est d'environ 30% par rapport à un paquebot classique, il serait rentabilisé sur cinq ans grâce à une consommation de carburant diminuée de 50%, selon ses concepteurs.

"L'éco-compatibilité représente des efforts financiers importants, mais on l'a déjà fait", souligne M. Eschena citant les surcoûts assumés par MSC pour les innovations écologiques sur le MSC Fantasia et son frère jumeau en construction, le MSC Splendida.


Publié dans Les bonnes nouvelles

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